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infectieuses de la biopsie prostatique

1.3. Facteurs favorisants

Un certain nombre de rapports recommandent de limiter l'utilisation de mesures préventives plus intensives et coûteuses aux patients à haut risque d'infection. Pour cela, il est clairement nécessaire d'identifier avec précision les patients à haut risque. Bien que la littérature rapporte des facteurs de risque putatifs pour l'infection post-biopsique, peu offrent une valeur pronostique définitive.

Les facteurs de risque de l'infection post-biopsique, les plus largement étudiés dans la littérature comporte :

1.3.1. Exposition antérieure aux antibiotiques

Parmi les facteurs de risque associées à l'infection post-biopsique, l'exposition antérieure aux antibiotiques est la plus étudiée [73, 147, 161-164].

De multiples études documentent une forte association entre l'exposition antérieure aux antibiotiques et le risque d'héberger des organismes résistants à la fluoroquinolone. L'analyse groupée de neuf études (n = 2541) dans une méta-analyse récente identifiée l’utilisation antérieure de la fluoroquinolone comme facteur de risque significatif pour la présence des bactéries résistantes aux fluoroquinolones dans la flore rectale [161]. De même, Tsu et ses collaborateurs ont récemment rapporté que les patients ayant une exposition aux

antimicrobiens au cours des 5 dernières années étaient plus susceptibles d'héberger des organismes résistants aux antibiotiques dans leurs rectums [165].

Contrairement aux résultats attendus sur la base de ces études, l'exposition antérieure aux antibiotiques n'a pas été systématiquement associée à des taux plus élevés de complications infectieuses sévères. L'analyse multivariée des dossiers de patients dans un hôpital coréen indiquait que l'exposition à la fluoroquinolone était indépendamment associée à des complications infectieuses à la suite d'une biopsie de la prostate [162].

L'utilisation préalable d'antibiotiques n'était pas non plus un prédicteur significatif de l'hospitalisation post-biopsique dans une étude récente [166]. Dans une étude menée par Liss et ces collaborateurs, environ 3% des patients ayant obtenu des résultats positifs à la culture rectale sur des bactéries résistantes à la fluoroquinolone ont développé une infection due à des bactéries résistantes à cette famille d’antibiotique [74]. Cependant, une étude subséquente menée par le même groupe a montré que la colonisation rectale avec des bactéries résistantes à la fluoroquinolone prédisait significativement à la fois les infections et les hospitalisations suivant la biopsie [167]. L'exposition aux antibiotiques peut augmenter la résistance à la fluoroquinolone dans la flore rectale, mais cette augmentation ne peut pas être forcément traduite par une augmentation des infections cliniquement significatives.

1.3.2. Nombre de biopsies antérieures

L’histoire de biopsies antérieures n'a pas été définitivement démontré pour augmenter le risque d'infection post-biopsique. Bien que certaines données suggèrent qu'un plus grand nombre de biopsies antérieures augmente le risque d'hébergement d'organismes résistants à la fluoroquinolone [157, 168], une méta-analyse de neuf études indique que les biopsies précédentes ne sont pas un facteur de risque statistiquement significatif pour héberger des bactéries rectales résistantes aux fluoroquinolone [161]. De plus, lors d'une analyse récente, des données médicales de surveillance épidémiologique, ont prouvé que la biopsie répétée n'était pas associée à un plus grand risque de complications infectieuses que la biopsie initiale [75]. Le risque d'hospitalisation était significativement plus faible pour les biopsies répétées que les biopsies initiales et la durée entre les biopsies ne permettait pas de prévoir une hospitalisation [75]. De nombreuses autres études n’ont également pas montrées une

1.3.3. Présence de bactéries résistantes aux fluoroquinolones dans la

flore rectale

Il existe des données limitées qui correspondent à l'association entre les bactéries résistantes à la fluoroquinolone dans la flore rectale et la probabilité d'infection post-biopsique. Il a été récemment démontré après biopsie de prostate dans une grande étude multi-institutionnelle (n = 2673) que les bactéries rectales résistantes à la fluoroquinolone augmentaient significativement le risque de développer une infection et l'hospitalisation [167]. Cependant, seulement 6,6% des hommes ayant des résultats de culture rectale positifs ont développé des infections. Par conséquent, les résultats positifs de la culture rectale semblent augmenter le risque d'infections post-biopsiques [167].

1.3.4. Voyage international

Les voyages internationaux récents ont été liés à un risque accru d'infection dans les rapports publiés. Dans une étude prospective au Royaume-Uni, les hommes subissant la biopsie de prostate, les patients déclarant un voyage international récent et usage d’antibiotique dans les 4 semaines la biopsie avaient un risque plus élevé de complications infectieuses nécessitant une hospitalisation [158]. Le risque d'infection n'était pas associé au voyage dans un pays spécifique [158], mais l’hypothèse que les voyages internationaux augmentent le risque d'infection après biopsie de prostate correspond à un rapport indiquant une augmentation du pourcentage de patients atteints de E. coli résistant aux antibiotiques dans leur flore rectale après un voyage à l'étranger, de 7,8% avant de voyager à 49% après le voyage [173].

1.3.5. Diabète

Les données concernant la relation entre le diabète et le risque accru d'infection sont équivoqués. Dans un certain nombre de séries, les diabétiques étaient significativement plus à risque de développer des complications infectieuses [153, 159, 165, 166, 172, 174]. Cependant, plusieurs études n'ont pas réussi à reproduire cette association [163, 167, 168, 175, 176].

1.3.6. Race

La race asiatique et non-blanche est apparue comme un facteur de risque d'infections post-biopsique dans un certain nombre de séries [74, 160, 177], mais pas dans d'autres [172]. La corrélation entre la race asiatique et le risque accru d'héberger des agents pathogènes résistants à la fluoroquinolone peut être liée à la prévalence plus élevée d'uropathogènes résistants à la fluoroquinolone et produisant des BLSE dans les pays asiatiques [165].

1.3.7. Volume de la prostate et antigène spécifique de la prostate

Deux études ont rapporté que le volume ou l'hypertrophie de la prostate (hypertrophie bénigne de la prostate) constituait un facteur de risque d'infection [2, 157], mais de nombreuses autres études n'ont pas confirmé cette association [147, 168, 169, 172, 178]. Aucune étude n'a rapporté d'antigène prostatique spécifique comme facteur prédictif significatif du risque infectieux [147, 165, 166, 168-170].

1.3.8. Âge

Une étude a rapporté que l'âge était un prédicteur significatif du risque infectieux. Dans ce rapport, l'âge était significativement associé à une réduction du risque d'infection. Cependant, dans la majorité des études, l'âge ne prédisait pas le risque d'infection [157, 165, 166, 168-170, 172, 175].

1.3.9. Autres facteurs

Plusieurs autres facteurs de risque de complications infectieuses ont été cités dans la littérature, notamment la bronchopneumopathie chronique obstructive [172], la profession médicale [179], les maladies cardiaques [172], mais il n'existe pas suffisamment de données sur leur pertinence pour les patients prédisposés de complications infectieuses.

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