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Les facteurs qui attirent les marchands dans les zones frontalières

ET MOTIVATIONS DES MARCHANDS FRONTALIERS Ce chapitre décrit les trajets suivis par les commerçants de notre enquête. Depuis les régions

4.3. Les facteurs qui attirent les marchands dans les zones frontalières

Les grands commerçants héritiers prospérant au lieu de leur naissance qui est aussi le lieu de leur héritage doivent être retirés de l’enquête à ce moment du tri des informations. La mobilité de leur espace ne nécessite plus qu’ils se déplacent eux-mêmes. Il n’en va de même pour ceux qui ont constitué leur fortune au cours d’une migration plus ou moins complexe aboutissant en zone transfrontalière. Si, dans un premier temps, nous devons rester sur l’idée que des filières migratoires ont été suivies par ces marchands, nous devons encore progresser de la simple convergence opportune à la constitution d’une communauté d’affaires faisant se rejoindre de véritables diasporas. Les marchés transfrontaliers sont-ils des lieux d’articulation de l’espace mobile ?

Parmi les facteurs de mobilité, il convient de distinguer les motivations qui ont amené les marchands à quitter leur village d’origine, des motivations qui les ont amenés à s’implanter dans la zone frontalière. En ce qui concerne la première, la question a été largement renseignée par biens des travaux ; les raisons sont liées à des conditions climatiques des plus précaires imposant neufs mois d’oisiveté et d’une manière générale à une grande pauvreté des zones rurales limitant les perspectives économiques. L’analyse des motivations de départ des

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marchands de la zone Gaya-Malanville-Kamba montre qu’ils continuent tous à envoyer des sommes importantes aux parents restés dans leur village respectif, à y entretenir des champs, des jardins et cela malgré la volonté de se placer à distance et un peu à l’abri.

Les régions de provenance de la plupart des commerçants migrants enquêtés comptent parmi les zones les plus arides de l’Afrique de l’ouest et se caractérisent par des sécheresses récurrentes, une diminution continuelle de la productivité des champs.

La plupart des auteurs traitant des migrations se sont surtout penchés sur la migration de travail pour des raisons liées à la pauvreté. Les ressortissants des pays sahéliens s’expatrient dans les grandes villes côtières (Boyer 2005, White House 2012, Boyer, Mounkaila 2010, Marfaing 2014) pour chercher du travail. Plusieurs raisons peuvent être à l’origine de l’ampleur augmentée de ce déplacement :

 La sécheresse avec son corollaire de conséquences comme les crises alimentaires, la famine contraignant les bras valides au sein des populations victimes à adapter des stratégies de survie dont la migration vers des villes plus prospères avec une échéance de retour de plus en plus incertaine ;

 La pauvreté : le dénuement pousse des populations à quitter leur village pour les centres urbains notamment les grandes villes offrant de plus grandes opportunités de travail, il s’agit ici aussi d’une migration de travail dont l’objectif est la recherche de meilleurs condition de vie.

 La migration peut avoir pour cause la pression sociale exercée sur les plus jeunes susceptibles d’entretenir la famille à distance. Cette pression peut être liée à une situation de grande pauvreté qui pousse le migrant à quitter les siens pour aller chercher de quoi subvenir aux besoins de sa famille restée au village. Très souvent en plus de sa femme et de ses enfants, il doit subvenir aux besoins de ses parents.

Les biographies professionnelles recueillies rapportent bien que les grands commerçants migrants de la zone frontalière Gaya-Malanville-Kamba avaient quitté leur village de naissance pour chercher de meilleures conditions de vie. Aucun n’était riche au départ. Pour autant, aucun des 37 enquêtés n’a dit ou clairement reconnu avoir quitté son village pour fuir la misère en travaillant ailleurs, là où existaient plus d’opportunités.

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En général, les candidats à la migration ont tous un contact qui peut être un frère, un oncle, un ami, un membre du village, une relation plus ou moins proche dans les villes d’accueil, qui devient leur tuteur, le temps pour eux d’améliorer leur situation. Et c’est cette possibilité d’un accueil qui est mise préférentiellement en avant dans l’exposé des motivations. Le tuteur leur trouvera un travail ou leur donnera les fonds de démarrage. Puis, une fois installés dans ces villes d’accueil, ceux qui ont réussi à se détacher du lot et sont parvenus à monterdes activités commerciales prospères ont décidé de ne pas revenir saisonnièrement. Dans l’ordre, pour ceux-là, le premier objectif de la migration était de rassembler des ressources suffisantes pour mettre les parents à l’abri du besoin, puis une fois cet objectif atteint, l’esprit tranquillisé, ils ont cherché à créer de la richesse pour eux-mêmes. Ils ont donc d’abord été des migrants ordinaires, à l’instar des milliers d’autres migrants sahéliens ayant opté pour une migration de travail en général dans les grandes villes des pays du golfe de Guinée.

Ainsi en leur début, El Hadj Maiga Songnoy, El Hadj Sanou Sanou, El Hadj Soumaila que nous avons déjà rencontrés plus haut ont tous bénéficié d’encadrement pour bien démarrer et réussir finalement dans les affaires. Dans un premier temps, ils ont été pris en charge totalement par des parents, avec lesquels ils ont travaillé comme aide familial. Etant suffisamment aguerris et rompus à la tâche, ils furent libérés avec un capital financier et souvent social. A partir de ce moment, ils se démarquèrent de leurs parrains, proches parents, ou simples tuteurs et ont commencé le processus d’accumulation.

Il ressort que le réseau social joue un rôle de premier plan dans la réussite des marchands ; il s’appuie sur des filières migratoires existantes entre pays sahéliens enclavés et pays du Golfe de Guinée. C’est le premier temps du processus cumulatif qui aboutit à une diaspora.

Les exemples sont nombreux de ceux qui ont quitté pour rejoindre un proche parent, un ressortissant du même village, un ami dans une grande ville offrant plus d’opportunités. Ce sont les cas d’El Hadj Sanou Sanou qui rejoignit son oncle à Gaya. Il fut accueilli par cet oncle qui le fit travailler avec lui, puis le ‘’libéra’’ en lui donnant le capital nécessaire pour commencer.

El Hadj Noboboye a quitté son village pour rejoindre son frère aîné qui était déjà à l’époque un commerçant prospère du marché de Malanville. El Hadj Nasognoy avait également quitté pour rejoindre son frère ainé à Kumassi au Ghana. C’est le cas aussi d’El Hadj Maitafé qui a

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quitté avec un diplôme universitaire pour rejoindre son père marchand au marché de Malanville. Il était un des plus grands grossistes de pagne du marché.

Nous pouvons également citer dans le même registre le cas de El Hadj Maidokafilé qui a quitté son village d’origine Tombo koira (Dosso) pour rejoindre son oncle commerçant de friperie à Niamey, El Hadj Bi, lui, avait quitté son village pour rejoindre son père installé à Parakou au Bénin, exerçant dans le commerce de friperie. Nous citerons également El Hadj Bakassiné qui quitta sa ville natale de Maradi pour rejoindre ses frères commerçants établis à Kano au Nigeria avant de revenir quelques années plus tard s’installer à Birni N’Konni.

Tous n’ont cependant pas bénéficié du parrainage ou de l’aide d’un parent ou d’une connaissance. Il s’agit par exemple de El Hadj Tagabati Karma qui avait quitté Karma pour s’installer à Gaya sans pour autant avoir d’attache dans cette ville en dehors d’un lointain séjour quand il faisait l’école coranique. C’est le cas, aussi, El Hadj Boboyaisé et de son frère qui avaient quitté leur village d’origine pour s’installer dans la ville frontalière de Malanville. Pour leurs cas, on peut également dire qu’ils avaient quitté pour s’installer à Malanville parce qu’ils sont riverains du fleuve Niger. C’est aussi le cas d’El Hadj Baaré, et d’ El Hadj Kokari. Les motivations qui ont amené nos commerçants à s’implanter dans la zone frontalière n’ont pas fait l’objet de tant de travaux et sont peu connues. Les commerçants migrants qui ont rejoint les marchés de la zone frontalière étaient déjà riches dans leur grande majorité avant d’opérer ce choix, ou bien leurs parents. Mis à part quelques-uns comme El Hadj Tagabati, ils avaient choisi de s’implanter là pour faire fructifier une richesse acquise ailleurs, très souvent hors des frontières nationales notamment dans les pays côtiers en ce qui concerne la zone frontalière Gaya-Malanville-Kamba.

L’analyse sommaire des réponses portant sur les raisons de l’implantation des commerçants marchands du marché transfrontalier fait ressortir que pour la plupart d’entre eux les deux zones représentent une formidable opportunité à saisir. Cela se traduit dans le taux de réponse : 63% des grands commerçants affirment très clairement s’être installés sur la frontière afin de jouir des opportunités qu’elle offre avec, pour certains d’entre eux, une perception déjà établie de ce que cela représente. Rappelons que seulement 23 % sont ressortissants des villes frontalières sinon de la région ou l’Etat d’appartenance administrative de la ville frontalière.

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Cependant, une analyse plus fine révèle que cette situation change d’une ville à une autre. Ainsi, on constate qu’à Malanville tous les commerçants déclarent s’être installés dans cette ville par opportunisme. Cela signifie qu’ils sont implantés à Malanville, uniquement à cause de la réputation de son marché. Cette situation, loin de surprendre, doit être placée en lien avec par la provenance géographique des marchands. En effet, ils sont tous des nigériens, une seule actrice est Béninoise de naissance.

A Gaya, en revanche, seulement 4 marchands sur 10 reconnaissent s’être installés dans cette ville pour les opportunités qu’elle offre. Les autres sont partagés dans les mêmes proportions entre la rentabilité, la sécurité, et l’appartenance géographique à la région. A Birni N’Konni 6 marchands sur 10 reconnaissent être installés dans cette ville à cause des opportunités qu’elle offre et les autres avancent comme raisons leur naissance dans cette ville.

Le discours tenu par les marchands renseigne sur le choix d’implantation dans la zone frontalière comme on peut le constater dans ce qui suit : « Tous les Zarma de Malanville avaient été attirés par le coût relativement bas de la vie dans cette ville. A l’époque où nous étions venus, tout se vendait à un prix tellement bas, et il y avait une telle profusion de produits alimentaires contrairement à nos zones de provenance12.».

Cet autre marchand rapporte : «J’ai quitté l’Europe pour revenir à la maison, je cherchais un endroit pour m’installer et pour faire des affaires notamment le commerce de la friperie. Gaya étant le centre de cette activité aujourd’hui à cause de la proximité à la fois du Nigeria et du port de Cotonou, j’ai décidé de m’y installer et de tenter ma chance 13

». Ce marchand de friperie s’est installé à Gaya dans le but de faire fructifier un capital financier acquis successivement en Côte d’Ivoire puis en Italie en utilisant ses relations d’Europe pour l’approvisionnement et pour éventuellement bénéficier de crédits. Il précisa « J’avais en ce moment deux objectifs : constituer un capital de départ et nouer des relations solides avec des amis italiens afin qu’une fois de retour au pays, nous puissions faire des affaires. J’ai donc réussi à nouer des bons rapports là-bas qui me permettent aujourd’hui, de bénéficier des appuis financiers et surtout d’avoir la confiance de mes amis et des partenaires 14

».

12Entretien MA_1_40 du 02.02.2013 à Malanville.

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Entretien GA_1_47 du 19.4.2012 à Gaya.

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Le choix de s’installer dans la zone frontalière, particulièrement à Gaya est motivé par la position stratégique de cette ville, à la fois comme ville nigérienne la plus proche du port de Cotonou et du Nigeria. « Je suis à Gaya parce que les activités économiques sont rentables, je quitterai dès que je trouverai mieux15 ».

De même, la position géographique de la ville nigériane d’Illela justifie en partie le choix d’implantation dans la zone frontalière. Ce choix s’appuie sur une appartenance géographique à cette zone. « La position frontalière d’Illela fait que nous avons toujours des clients, donc nos produits s’achètent sans trop de difficultés et nous parvenons à nous ravitailler assez aisément et surtout dans des délais raisonnables. Dans ces conditions pourquoi dois-je envisager de quitter? En plus ici, je suis chez moi16 ».

D’autre part, l’analyse des entretiens montre que chaque acteur prend en charge, en moyenne, 22 personnes et cela peut expliquer les motivations à l’éloignement et l’installation dans la zone frontalière. Ces personnes sont leurs enfants, leurs épouses, des neveux et d’autres parents. En dehors de ceux-là, qui vivent au quotidien chez eux, et dont ils doivent assurer totalement la charge, ils accueillent régulièrement des parents venant du village pour diverses sollicitations (mariages, baptêmes, frais de soins, compléments alimentaires, etc.). En plus, chacun entretient toutes les personnes qui travaillent avec lui : des informateurs, des rabatteurs etc.

A toutes ces charges s’ajoutent les envois annuels de céréales. Cette question est implicitement renseignée dans le questionnaire. On constate que, sans avoir à poser cette question, les commerçants ayant migré répondent tous qu’ils envoient chaque année des tonnages importants de céréales le plus souvent accompagnés d’importantes sommes d’argent. «Actuellement ma mère est au village, je vais donc régulièrement visiter mes parents que j’appuie du mieux que je peux, car ne dit-on pas chez nous que toute la richesse d’un enfant appartient à ses parents17 ». « À travers nos envois réguliers, nous contribuons, à sécuriser nos familles respectives, ne serait-ce que sur le plan alimentaire18».

15 Entretien GA_1_27 du 19.4.2012 à Gaya.

16 Entretien IL_1_01 du 09.10.2012à Illela.

17 Entretien MA_1_38 du 23_11_2012 à Malanville

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«Je vais régulièrement rendre visite à mes parents restés au village, je leur viens en aide régulièrement de diverses façons. Au-delà de mes parents, j’aide aussi un grand nombre de ressortissants de mon village19».

Il ressort de cette situation que l’analyse du nombre de personnes en charge par commerçant est un élément à prendre en considération dans l’analyse des motivations qui ont amené ces marchands à s’installer loin de leur village d’origine pour construire leur richesse tout en répondant aux obligations imposées par la morale de coutume. Ainsi, le nombre relativement élevé de personnes vivant sous le toit des grands commerçants, cumulé au nombre de visites assez fréquentes des membres de la famille, des ressortissants du village et des envois en nature et en espèce auxquelles il faut ajouter la charge de la famille et du personnel, donnent une idée des charges assumées par eux. Cette situation montre ainsi que la réussite dans les affaires est aussi une réussite familiale, ceci pourrait légitimer, ou tout au moins justifier, le partage et la redistribution qui sont des pratiques observées. Ce comportement témoigne de la forte solidarité dont font montre les marchands vis-à-vis de leurs parents restés au village. Le soutien inconditionnel, la prise en charge de tout parent, ami ou connaissance du village de passage ne sont-ils pas davantage liés à un sentiment de devoir vis-à-vis des siens qu’à une quelconque recherche de prestige ? Même si la recherche du prestige n’est pas un objectif immédiat des marchands, il est indéniable qu’être bien connu et apprécié est un atout important quand il va s’agir de négocier des marchés auprès des politiciens, où pourquoi pas, une place de député au sein de l’Assemblée Nationale. Ceci est d’autant plus probable qu’on note la présence d’un député parmi les marchands frontaliers du Dendi dans l’Assemblée nationale du Bénin et un autre au sein de l’Assemblée nationale du Niger. La recherche du prestige renvoie au capital social, et constitue donc une ressource mobilisable plus tard.

Cependant, ce résultat révèle aussi une autre réalité : ces marchands font l’objet de nombreuses sollicitations. Cette forte pression financière exercée par la famille surtout, mais aussi par les amis, les ressortissants du même village, les autres connaissances constitue un obstacle à l’accumulation du capital donc va à l’encontre de la stratégie d’investissement dans la croissance du volume des affaires et de la richesse pour finir. Cette pression sociale explique et justifie dans une certaine mesure, le choix de ces marchands de s’éloigner aussi loin qu’ils le peuvent de leur famille respective afin de construire leur richesse même si le lien

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n’est jamais rompu. Cette pratique avait été observée par Whitehouse (2011) dans la communauté ‘’togolan’’ installée notamment à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Cette situation ne saurait être considérée comme seul motif à la base du départ. Par contre, cela peut-il expliquer leur réinstallation hors des frontières nationales afin de mettre hors de portée une richesse laborieusement construite, tout au long d’un parcours empreints d’obstacles, de périodes d’incertitude et de flottement. La transfrontière est comme un entre deux, à la fois proche et lointain des lieux de l’origine, économiquement profitable mais plaçant en parenthèse les transactions sociales sans rompre. C’est peut-être en cela aussi que les marchés transfrontaliers, prospères, peuvent nouer des réseaux sociaux complexes qui ne sont pas seulement ceux du commerce mais d’ensembles sociaux dispersés qui lient les villageois, les expatriés installés et les mobiles qui sont plus que des migrants comme nous le verrons plus tard, susceptibles de repartir à l’aventure avec au moins le capital de l’expérience à quoi le capital social des liens entretenus, au mieux la possibilité de transférer son capital. Il se peut aussi que ces différentes étapes se figent en un système spatial adapté à la mobilité mais sans que la migration soit nécessaire. C’est là une configuration sur laquelle il faudra revenir sur la base d’Illela.

4.4. Conclusion partielle

Ce chapitre révèle que les villages d’origine des marchands sont divers en ce qui concerne la zone frontalière Gaya-Malanville-Kamba. Les marchands de cette zone sont principalement originaires de quatre régions du Niger : Dosso, Tillabéri, Tahoua et Maradi pour le Niger ; Sokoto au Nigeria et Parakou dans le département du Borgou au Bénin.

La croissance démographique et les sécheresses récurrentes exposent les populations sahéliennes à toute sorte de vulnérabilités qui contraignent certains, plutôt de jeunes hommes, à quitter leur village pour les centres urbains afin d’y exercer diverses activités. Dans un premier temps, ils reviennent chez eux pour exploiter les champs à chaque saison de pluie, puis quand ils commencent à posséder une assise financière, ils cessent de revenir, envoient plutôt de l’argent au village pour engager des travailleurs temporaires afin de les remplacer au champ. Ils font alors suivre des cadeaux aux différents membres de la famille. C’est ainsi que, progressivement, ceux qui réussissent, abandonnent le retour annuel à la maison lors de la période des pluies pour se fixer dans les villes d’accueil.

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Parmi ceux qui font le choix de rester en ville, un grand nombre de migrants font du commerce ambulant dans un premier temps, détaillant dans un second temps. Puis ils font venir leurs familles, une fois financièrement capables de faire face à tous leurs besoins. Progressivement, les autres frères et éventuellement les cousins et autres parents ou amis intéressés les rejoignent. Ces derniers, avec le temps, reproduisent la même action. Ainsi, progressivement et au fil des années se forme une petite communauté de petits commerçants détaillants de la même zone de provenance se regroupant et cohabitant dans les différents