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Telle qu'annoncée par Raymond Aron en 1962, la guerre thermonucléaire n'eut jamais lieu. Les duopolistes se contentèrent de se mesurer par auxiliaires interposés et n'en vinrent jamais aux mains. Cette paix surgie de la guerre qui « ne serait ni la première, ni la pire des ruses de la raison »319, n'était pourtant qu'une trêve prolongée,

soit une paix au sens strictement négatif du terme, une paix synonyme d'antithèse de la guerre ostensible et qui n'avait de ce fait rien à voir avec la fin de l'adversité proprement dite. Celle-ci, Raymond Aron la jugeait tout simplement impossible et il le fit d'ailleurs à bon droit. Aucune des conditions qui auraient pu participer à sa réalisation n'était en effet raisonnablement envisageable à l'époque de la publication de Paix et guerre entre les nations. Ni la victoire de l'un des deux camps au terme d'un combat atomique, ni la conciliation des systèmes de valeurs, ni la disparition pure et simple de l'un des protagonistes n'étaient des hypothèses concevables pour l'observateur des années soixante. Une fois n’est pas coutume, Aron n'eut donc pas raison et la paix au sens positif fut possible car l'inimaginable arriva. Comme l'Atlantide, l'URSS sombra 20000 lieux sous les mers et accéda à la condition poussiéreuse de relique surannée de l'histoire. Mais est-il vraiment possible de blâmer Aron pour ne pas l'avoir pressenti ? Certainement pas. Si quelques-uns (Jean Baptiste Durosselle, Hélène Carrère d'Encausse) « avaient prédit avec assurance que la patrie du socialisme était vouée à voler en éclats, faute d'avoir les moyens de son ambition »320, rares furent ceux qui se hasardèrent à faire de même et plus rares

encore furent ceux qui le firent avant le tournant des années 80. Jusqu'à la veille de son effondrement, la plupart des spécialistes de l'URSS étaient loin de soupçonner son imminence. Ils prévoyaient, certes, à l'image de Paul Kennedy en 1988, qu'elle devrait immanquablement endurer de formidables épreuves, mais ils ne les envisageaient pas comme susceptibles de la passer au fil de l'épée. Cette parcimonie était d'autant plus intelligible que les déconvenues successives de la politique étrangère américaine avaient fini par faire douter de sa capacité à triompher du communisme. Mais l'essentiel n'était pas là. Sur le modèle de l'empereur d'Autriche auquel Napoléon reprochait de pouvoir survivre à une ribambelle d’affreuses

319 Raymond Aron, cité par Jean Jacques Roche, Relations internationales, op.cit, p. 56. 320 André Fontaine, La guerre froide 1917-1991, op.cit, p. 452.

débandades, les déboires, somme toute relatifs, du corps expéditionnaire américain n'étaient pas de taille à brusquer la chute d'une puissance nucléaire de son rang. Elles le furent d'autant moins que l'autre tronçon de la paire eut elle aussi son Vietnam lorsqu'elle s'emberlificota dans le dédale des pentes glissantes d'Afghanistan. Elles le furent, par ailleurs, d'autant moins que l'élément primordial à la survie dans cet univers de compétition bipolaire exacerbé tenait surtout à la faculté des économies à soutenir l'éléphantesque effort de guerre froide. Celle de la nation bolchevik n'en fut pas capable et il s'en fallu de très peu que sa faillite ne vienne accréditer la déclaration péremptoire du dissident Russe Andrei Amelrik, dont l'opinion de 1970 avait été qu'elle ne subsisterait pas au delà du 1984 d'Orwell321.

Le 26 décembre 1991 la métropole du socialisme mondial s'en alla comme elle était venue, c’est-à-dire sans vraiment prévenir. Mais si la dissolution de l'URSS fut en apparence soudaine, elle tirait en réalité sa source d'une cascade de causes à la fois structurelles et conjoncturelles, qu'il n'est pas superfétatoire de ressasser un tant soit peu. Pendant longtemps, les succès de politique étrangère de l'union-soviétique avaient été clairement supérieurs à ceux des États-Unis. Elle avait réussi à transformer toute l'Europe de l'est en satellite de son appareil d'État, elle était parvenue à influer sur le maintien d'une Corée du nord communiste, elle était intervenue avec succès dans l'inqualifiable guerre civile cambodgienne et avait, de connivence avec les forces cubaines, prêté une assistance considérable aux rouges d'Angola et d'Éthiopie. Parallèlement, les États-Unis, déjà éprouvés par leur déception coréenne, avaient perdu une grande partie de leurs illusions au Vietnam, avant d'être obligés de se désengager d'Angola. Au Moyen-Orient la révolution islamique de l'Ayatollah Khomeiny devait ensuite porter au pouvoir un régime théocratique dont l'aversion pour l'Amérique fut illustrée bille-en-tête, par la prise d'otage fracassante de l'ambassade américaine à Téhéran. Elle venait de passer sous les fourches caudines, au terme d’une des pires humiliations de son histoire. Mais la bête bougeait encore et sa blessure n’était en fait qu’une éraflure d’amour-propre. Son armée, la meilleure du monde, venait de vivre la terrible expérience des armées napoléoniennes en Espagne ou de celles du Reich en Yougoslavie. Elle venait de saisir l’extrême difficulté qu’il peut y avoir à soumettre une armée de guérilla (celle du Viet-Cong) par le moyen de troupes régulières. Elle venait de réaliser que la

conservation et l’extension de l’empire par le biais de la force ne serait certainement pas une sinécure. Heureusement pour elle, son ennemi préféré ne tira aucune leçon de ces échecs répétés. Au lieu de se rendre compte de la contigüité de leurs situations respectives et d’en conclure que ce qui était arrivé aux États-Unis pourrait très bien lui arriver si elle se comportait de la même façon, l’URSS se plut à penser qu’elle réussirait aisément là où ses derniers s’étaient cassés les dents. Forte de cette inflexible idée reçue, elle se jeta à corps perdue dans une aventure afghane dans laquelle elle laissera beaucoup de plumes.

Au « Royaume de l'insolence »322, les conquérants ne sont pour ainsi dire jamais

rois. Situé à la croisée des chemins du centre asiatique, la situation stratégique de l'Afghanistan lui avait toujours valu le privilège empoisonné d'être le gibier attitré des envahisseurs des environs et d'ailleurs, lesquels payèrent néanmoins leurs intentions prédatrices au prix fort, puisque leurs expéditions en terre afghane prirent le plus souvent des allures de cauchemar. Indocile au possible, le pur sang afghan n'était pas du genre à se laisser apprivoiser sans coup férir. Comme la plupart de leurs équivalents d'autrefois, Anglais et Russes ne purent jamais l'accrocher à leur tableau de chasse en dépit d'entreprises maintes fois répétées au cours du XIXe siècle.

Mosaïque interminable de clans, de tribus, d'ethnies et de terminologies sui generis, le peuple d'Afghanistan n'avait jamais formé de bloc homogène. S'il a pu malgré tout constituer une collectivité plus ou moins compacte, c'est parce que tout ce beau monde s'est presque toujours accordé sur la nécessité absolue de préserver un mode de vie dominé par la pratique orthodoxe de l'islam sunnite et la perpétuation de traditions millénaristes réfractaires à tout modernisme. L'adjonction de la préoccupante jurisprudence des mésaventures passées de l'impérialisme européen, à la tendance constante des Afghans à protéger leurs coutumes ancestrales aurait normalement dû éveiller la méfiance des communistes. Elle aurait dû les instruire de l'extraordinaire difficulté, voire de l'impossibilité qu'il y aurait à substituer le progressisme athée du marxisme-léninisme à la foi islamique et aux mœurs ataviques de populations prêtes à sacrifier leur vie au nom de ces dernières. Comme prévu, la tentative de rénovation socialiste se heurta sans délai à une farouche résistance. Celle- ci était sur le point de renverser le régime communiste en place quand l'URSS décida

322 Titre de l'ouvrage de Michael Barry, Le Royaume de l'insolence, l'Afghanistan : 1504-2001, Paris :

de voler à son secours. L'intervention calquée sur le précédent de Budapest devait être sommaire, expéditive et bien sûr efficiente. Au final elle dura presque dix ans, nécessita la mobilisation de centaines de milliers de soldats et s'acheva surtout par un désastre intégral qui n'était pas sans rappeler celui du Vietnam américain. Malgré son écrasante supériorité militaire, l'Union soviétique ne put à aucun moment stabiliser une situation qui lui était toujours plus défavorable. Contrairement aux présomptions de départ, la population locale ne vit en elle qu’un agresseur impie qu’il fallait bouter hors du terroir. Ce qui ne devait être qu’une simple opération de rétablissement de l’ordre se transforma donc très vite en une guerre de libération nationale dans le cadre de laquelle elle était l’oppresseur et non le sauveur. Soudés par leur volonté irréductible de terrasser l’ennemi commun et sur-motivés par leur détermination à sauvegarder leur terre natale, les forces telluriques d’Afghanistan donnèrent tant de fil à retordre à l’Armée rouge que celle-ci parut très vite impuissante à les mettre au pas.

La situation s’aggrava encore avec l’ingérence de tiers intéressés dont l’appui aux insurgés fut par la suite décisif. À la différence de l’immense majorité des secousses de la guerre froide, le conflit afghan s’avéra moins inspiré par les considérations d’ordre idéologiques que par le ressort religieux. Les révoltés se battaient moins pour s’élever contre le communisme ou par inclination pour la démocratie libérale que pour défendre l’islam. Ils n’étaient pas de simples maquisards, mais des moudjahidines ou soldats de la religion musulmane engagés dans le jihad, soit dans la guerre sainte contre les adversaires de leur confession. En se définissant de la sorte, les guérilléros procédaient par la même occasion à une redéfinition du litige qui poussa mécaniquement les membres de la Oumma islamique à prendre fait et cause pour eux. La solidarité théologique prit alors le pas, de manière inédite, sur celle de la diplomatie classique, au point de priver l’URSS de ses alliés traditionnels parmi les pays islamiques. Certains comme l’Égypte iront même jusqu’à joindre l’acte à la parole à en apportant un soutien logistique et pécuniaire conséquent aux moudjahidines. Toutefois, c’est du côté du camp occidental que vint l’aide la plus significative. Partenaires consacrés des Américains, Saoudiens et Pakistanais supportèrent en effet une bonne part du financement de l’insurrection. Frontalier à l’Afghanistan, le territoire des seconds a, du reste, servi de refuge aux millions de déplacés, y compris aux combattants qui l’utiliseront comme base arrière et comme

lieu d’harmonisation de leurs différentes organisations. C’est dans ce climat d’exil que certains parmi les milliers d’étudiants en théologie hébergés au sein des madrasas fondamentalistes pakistanaises, vont notamment se rassembler pour former le mouvement Taliban qui fera par la suite tant parler de lui. Quant aux États-Unis ils étaient bien trop heureux d’assister au titubement de l’Union soviétique pour ne pas être tentés de lui donner le coup de grâce. L’occasion lui en fut donnée par la livraison aux rebelles des missiles sol-air FIM-92 Stinger seuls capables de percer l’épaisse carapace des hélicoptères Mil MI-24 Hind qui les débusquaient jusque dans leurs terriers escarpés et leur faisaient tant de mal. Le déroulement du conflit en fut aussitôt bouleversé puisque cette nouvelle donne mit le holà sur la maîtrise aérienne des Rouges et, par ricochet, sur l’ascendant qu’elle leur procurait. Devant l’ampleur de l’enlisement, Mikhaïl Gorbatchev, le nouvel homme fort du PC, décida alors d’organiser un retrait du contingent russe au profit d’une armée afghane édifiée par ses soins. Pour ne pas lui donner des airs de sauve-qui-peut, le choix fut alors fait de ne faire intervenir cette évacuation qu’après le gain d’une dernière victoire militaire suivie de la conclusion d’une trêve. Mais il s’agissait bel et bien d’une pantalonnade, nonobstant tous les efforts entrepris pour la dissimuler. L’URSS quitta une contrée où elle s’était investie à 200% sans que les résultats escomptés ne suivent pour autant. Elle avait fait chou blanc dans sa velléité d’étouffer la rébellion et laissa les troupes afghanes pro-communistes à la merci de celle-ci. Le bain de sang reprit son cours dès le retrait effectif des Soviétiques le 15 février 1989 et trouva un premier terme avec la prise de Kabul par les moudjahidines au printemps 1992. Les socialistes venait de perdre la guerre après que l’URSS ait elle-même dilapidé une grande partie de son crédit international. Mais au delà du sort personnel de cette dernière, c'est l'épilogue même de la domination du système international par la confrontation idéologique entre l'est et l'ouest, que la guerre d'Afghanistan semblait annoncer. La religion y avait pris le pas sur la doctrine politique comme source de motivation de la sédition et ce phénomène n'était pas sans préfigurer certaines caractéristiques essentielles du monde nouveau qui était en passe de voir le jour.

Aussi considérables qu’elles fussent, les mésaventures internationales de l’Union soviétique n’étaient pas de force à l’attirer dans le gouffre. Après tout, les États-Unis avaient eu leur Vietnam et s’en étaient plutôt bien remis. L'étirement, la violence, le terme déplaisant de la campagne avaient certes, laissé des traces et porté

un coup au moral des Américains, mais ils ne l'avaient pas dégarni de sa qualité de superpuissance, de son existence encore moins. L'URSS quant à elle disparut moins de trois ans après que ses derniers éléments opérationnels aient pris congé de l'Afghanistan. Mais la coïncidence des événements était trompeuse. Si l'Union- soviétique s'est effondrée ce n'est pas parce qu'elle avait subi un revers diplomatique et militaire, mais parce qu'elle s'était décomposée de l'intérieur. Au moment même de son équipée afghane, elle n'était déjà plus qu'un château de sable prêt à s'envoler à la moindre bourrasque. À ce titre, l'élection de Ronald Reagan à la présidence des États- Unis, le 4 novembre 1980 fut le premier des coups de vent qui préfigurèrent la tempête fatidique. Acteur de cinéma reconverti à la politique, Reagan était tout sauf un homme du sérail et encore moins un homme de dossiers. La fonction de gouverneur de Californie qui est le seul poste qu'il ait précédemment occupé ne lui avait pas à proprement parler permis de se familiariser avec la conduite même superficielle de la politique étrangère américaine. Si quelqu'un comme Truman avait pu et su apprendre sur le tas, ce dernier ne se donna même pas cette peine. Les données historiques, géopolitiques et stratégiques de base lui étaient étrangers pour l'essentiel et leur acquisition ne lui auraient d'ailleurs pas servi à grand chose, tant sa conception du monde était le fruit d'idées préconçues qu'il avait fini par promouvoir au grade de vérité absolue. Pour lui le communisme n'était ni plus ni moins que l'incarnation du mal sur terre. Il fallait donc le mettre à mort afin de réaliser la prophétie biblique de l'Armageddon. Convaincu d'avoir été choisi par la destinée pour livrer ce combat final, il l'était également de sa victoire, qu'il entrevoyait distinctement à la lumière des textes sacrés et de la faiblesse structurelle de l'ennemi. Contre toute attente, ce réductionnisme caricatural et superstitieux fut d'une efficacité redoutable. En simplifiant les données du problème, il en avait simultanément facilité la solution. Champions du bien aux prises avec l'« Empire du mal », les Américains avaient la responsabilité morale de le conduire à sa perte. Avec lui, il n'était de ce fait plus question de s'interroger sur la légitimité de l'intrusion des États-Unis dans les affaires du monde ou sur l'honorabilité de sa démarche. En tant que parti de la liberté, ils étaient dans le bon camp et avaient le devoir d'en finir avec le bolchevisme sans se poser une infinité de questions existentielles. L'heure n'était plus à la pusillanimité, à l'apathie et au pacifisme caractéristiques de l'administration Carter, mais à l'offensive : l'Amérique avait perdu, pour de mauvaises raisons, du terrain sur l'URSS, il lui fallait le regagner au plus vite. Contrairement à ce que sa rhétorique

apocalyptique pouvait laisser à penser Reagan n'était cependant pas un va-t-en guerre fou à lier, prêt à plonger l'humanité dans le maelstrom nucléaire au nom de son salut. Son but était d'ailleurs moins de détruire l'Union soviétique que de la mettre hors d'état de disputer le gain du leadership mondial. Or, il n'était nul besoin pour ce faire de lui infliger le triste sort de Carthage. Il suffisait de l'affaiblir au point de lui ôter toute possibilité de satisfaire sa mégalomanie. L'énonciation simple d'un problème complexe appela ainsi celle de solutions simples qui, en définitive, allaient se révéler d'une justesse irréprochable.

En s'extirpant des circonlocutions et des précautions intempestives de ses prédécesseurs Reagan se comporta incontestablement en primitif, mais c'est ce qui paradoxalement lui permit de prévoir en stratège323. En obéissant à son instinct qui

lui ordonnait d'en finir une bonne fois pour toutes avec la menace communiste, il s'était, par là même, donné les moyens de réfléchir concrètement aux reliefs de la méthode la plus à même de donner corps à ce dessein. Individu à la dimension intellectuelle médiocre selon le propre aveu d'Henry Kissinger, Reagan fut pourtant plus fort que le plus célèbre des stratèges lui même. Pour Clausewitz le principe suprême de la stratégie résidait en effet dans le tandem : conserver ses forces & détruire celles de l'ennemi324. Reagan vu plus loin et fit mieux, dans la mesure où il

associa la destruction des forces de l'ennemi, non pas à la conservation des siennes, mais à leur accroissement. Grossir ses forces pour être au dessus de l’adversaire, mais aussi pour le forcer à suivre cet exemple et donc à fournir un effort que l’on sait mortel pour lui. Augmenter ses forces pour en fin de compte lui porter le coup fatal sans même le toucher. Les amplifier pour le pousser à ce suicider et le battre sans livrer combat : qui dit mieux ? L’atout majeur de Reagan fut qu’il ne dérogea jamais à cette règle de base de sa politique étrangère. Il su atteindre les points névralgiques de l’Union soviétique sans se risquer au corps-à-corps et cette option se révéla d’une efficacité phénoménale. Partout où celle-ci leur avait damé le pion, les États-Unis firent ainsi le choix de la réponse du berger à la bergère. L’URSS leur avait causé nombre d’échecs et avait étendu son empire en soutenant la quasi-totalité des rébellions communistes de la planète. Bien décidés à combattre le feu par le feu, les Américains allaient désormais mettre le pied à l’étrier de tout mouvement susceptible

323 Ce propos doit bien entendu énormément à René Char.

d’évincer l’une des nombreuses marionnettes locales de Moscou. Du Nicaragua au Cambodge en passant par l'Angola, l'Éthiopie ou l'Afghanistan, les Rouges d'un peu partout en firent alors les frais et les États-Unis purent de nouveau goûter aux effluves de la victoire par procuration. Mais si cette politique du bras armé fut suffisante à restreindre l’influence soviétique de manière considérable, elle n’était en revanche pas de taille à forcer la décision. Dans le style de l’étiolement relatif de la puissance américaine au cours de la décennie 1970, la descente de l’Union soviétique ne l’aurait d’ailleurs certainement pas menée aux enfers si le chef de l’écurie adverse