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3. Matériels et méthodes

3.1. Expérimentations animales

3.1.1. Souris

Le modèle d’étude principalement utilisé dans ce travail est la souris femelle de souche C57BL/6. Pour certaines expériences de phénotypage, j’ai aussi utilisé des souris de souche Balb/c et NOD (« non-obese diabetic »). Les souris C57BL/6 et Balb/c provenaient de l’élevage JANVIER (Le-Genest-Saint-Isle, France). Les souris NOD ont été généreusement fournies par Agnès Lehuen (INSERM U986, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris). Les lymphocytes T CD8+ OT-1, dont le TCR est spécifique du peptide dérivé de l’ovalbumine SIINFEKL présenté dans le contexte CMH-I H-2Kb, ont été purifiés à partir des

ganglions lymphatiques de souris OT-1 Rag-/- sur fond C57BL/6, généreusement données par Philippe Bousso (INSERM U668, Institut Pasteur, Paris) et élevées dans notre animalerie. Les animaux étaient gardés dans notre animalerie dans les conditions de propreté et d’asepsie requises. Toutes les expériences sur l’animal ont été faites en accord avec le Comité Régional d’Ethique d’Ile de France.

3.1.2. Préparation de suspensions cellulaires, enrichissement et tri de populations cellulaires Les suspensions cellulaires de thymus, rate et ganglions lymphatiques sont obtenues après broyat des organes dans du PBS + 2% SVF avec le piston d’une seringue de 2 ml, et filtration sur tamis de 40 ou 70 µm. Les érythrocytes sont éliminés des suspensions de splénocytes par choc hypotonique dans une solution tamponnée de chlorure d’ammonium (144 mM NH4Cl + 17 mM Tris dans H20, pH = 7,2) pendant 5 minutes à température

ambiante.

Pour préparer les lymphocytes hépatiques, les foies sont perfusés via la veine porte avec 10 ml de PBS froid, puis disséqués et broyés dans un tamis de 100 µm. Le filtrat est centrifugé 5 minutes à 600 tpm, le surnageant récupéré puis centrifugé 5 minutes à 1200 tpm. Le culot ainsi obtenu est remis en suspension dans une solution de Percoll (Sigma- Aldrich) à 35% (v/v) dans du RPMI1640, et centrifugé 20 minutes à 2600 tpm. Le culot est récupéré et les érythrocytes éliminés de la même manière que pour les splénocytes.

Pour préparer les lymphocytes pulmonaires, les poumons sont perfusés via le ventricule droit avec 10 ml de PBS froid, puis disséqués, finement ciselés, et incubés pendant 45 minutes à 37°C dans une solution de collagénase (1 mg/ml, Sigma-Aldrich) et de DNAse (50 µg/ml, Roche) dans du RPMI1640. Les morceaux de poumons digérés sont alors

70 dissociés par aspiration/refoulement à l’aide d’une pipette, filtrés sur tamis de 100 µm et centrifugés 5 minutes à 1200 tpm. Le culot ainsi obtenu est remis en suspension dans une solution de Percoll à 35% (v/v) dans du RPMI1640, et centrifugé 20 minutes à 2600 tpm. Le culot est récupéré et les érythrocytes éliminés de la même manière que pour les splénocytes.

Pour certaines analyses ou le tri par FACS de lymphocytes iNKT, j’ai procédé à l’enrichissement préalable de suspensions cellulaires issues du thymus, de la rate ou des ganglions lymphatiques en lymphocytes iNKT. Pour ce faire, les suspensions cellulaires (30- 50.106 cellules/ml dans du PBS + 2% SVF) sont incubées avec des anticorps monoclonaux de rat anti-CD8α (1 µg/ml, clone 53-6.7), anti-CD62L (1 µg/ml, clone MEL-14), et anti-CD19 (1 µg/ml, clone 6D5) pendant 30 minutes à 4°C sous agitation. Les cellules sont alors lavées, et remises en suspension à la même concentration en présence de billes magnétiques recouvertes d’anticorps de chèvre anti-rat pendant 30 minutes à 4°C sous agitation. Deux marques de billes ont été utilisées. Les billes provenant de chez Invitrogen (Dynabeads) sont utilisées à une concentration de 100 µl/ml de suspension cellulaire, alors que les billes de chez Ademtech (Bio-Adembeads) sont utilisées à une concentration de 30 µl/ml de suspension cellulaire. Les tubes contenant les suspensions mixtes de cellules et de billes magnétiques sont alors disposées dans des aimants qui retiennent les billes magnétiques et les cellules qui leurs sont associées. Le surnageant récupéré ne contient plus les cellules CD8+ (lymphocytes T CD8+), CD62L+ (lymphocytes naïfs), et CD19+ (lymphocytes B) et est donc enrichi en lymphocytes iNKT. L’enrichissement de suspensions de thymocytes n’utilise que l’anticorps anti-CD8α.

Les lymphocytes T CD8+ ou CD4+ polyclonaux ont été triés magnétiquement à partir de suspensions cellulaires de rate et de ganglions lymphatiques de souris C57BL/6 femelles avec l’aide de kits de la marque Invitrogen, selon le protocole conseillé. Le principe de ces kits repose sur l’élimination des cellules B220+, CD11b+, Ter-119+, CD16/32+, et CD4+ ou CD8+, respectivement, par l’utilisation d’anticorps monoclonaux et de billes magnétiques comme décrit précédemment. Pour certaines expériences, les lymphocytes T totaux ont été triés magnétiquement à partir de suspensions cellulaires de rate et de ganglions lymphatiques avec l’aide d’un kit de la marque Miltenyi Biotec, selon le protocole conseillé. Le principe de ce kit repose sur l’élimination des cellules CD11b+, CD11c+, CD19+, B220+,

CD49b+, CD105+, CMH-II+, et Ter-119+ par l’utilisation d’anticorps monoclonaux et de billes magnétiques comme décrit précédemment.

Pour obtenir les cellules dendritiques, la rate est perfusée par une solution de collagénase (1 mg/ml, Sigma-Aldrich) et de DNAse (50 µg/ml, Roche) dans du RPMI1640,

71 découpée en morceaux et incubée pendant 30 minutes à 37°C. Les splénocytes sont alors préparés comme décrit précédemment dans un tampon PBS + 2% SVF + 2 mM EDTA, puis les cellules dendritiques sont triées positivement à l’aide de billes magnétiques recouvertes d’anticorps anti-CD11c, selon le protocole conseillé par le fabriquant (CD11c Microbeads, Miltenyi Biotec).

3.1.3. Injection intra-thymique de FITC

Pour l’analyse des lymphocytes T émigrés thymiques récents (ETR), j’ai procédé au marquage in situ des thymocytes avec la molécule fluorescente FITC. Les souris C57BL/6 âgées de 5 semaines étaient anesthésiées par l’injection i.p. d’un mélange de kétamine (10 mg/kg) et de xylasine (1 mg/kg) dans 200 µl de PBS. La souris à opérer était disposée et maintenue sur le dos. La peau recouvrant la cage thoracique était tondue, épilée, puis incisée avec des ciseaux de manière à découvrir le haut du thorax. La cage thoracique était alors ouverte par une incision du sternum d’environ 5 mm vers le bas, et écartée à l’aide de pinces afin de visualiser le dessus des deux lobes thymiques. La solution de FITC (2 mg/ml en PBS) était injectée à l’aide d’une seringue Hamilton de 50 µl dans les deux lobes thymiques, à raison de 10 µl par lobe. La blessure était alors rapidement fermée par 2 ou 3 points de suture, et la souris mise à récupérer sur le flanc dans une cage chauffée jusqu’à son réveil complet. Dans ces expériences, les animaux du groupe contrôle ne subissaient aucune manipulation. Dans ces conditions, environ 30% des thymocytes étaient marqués FITC+ 24 heures après l’injection.

3.1.4. Thymectomie

Les souris C57BL/6 âgées de 8 semaines étaient anesthésiées, puis leur cage thoracique était ouverte, comme décrit précédemment. Pour procéder à l’ablation des deux lobes thymiques, chaque lobe était aspiré à l’aide d’un cône en plastique coupé au diamètre désiré (environ 1,5 mm) relié à une pompe à vide. La blessure était alors rapidement fermée et la souris mise à récupérer comme décrit précédemment. Dans ces expériences, les animaux du groupe contrôle étaient opérés de la même façon, mais le thymus n’était pas aspiré. Les effets de la thymectomie sur la distribution des sous-types de lymphocytes dans les organes lymphoïdes ont été analysés après 4 semaines. Au moment du sacrifice, je vérifiais que les animaux ayant subi une thymectomie n’avaient aucun reliquat de tissu thymique ; si je trouvais des restes, l’animal n’était pas analysé.

72 3.1.5. Activation des lymphocytes iNKT in vivo

L’analyse du phénotype des lymphocytes iNKT activés in vivo (expression de Nrp-1 et CD69 en surface) était réalisée après injection i.p. de 2 µg de l’agoniste α-GalCer dans 200 µl de PBS.

L’analyse de la production rapide de cytokines par les lymphocytes iNKT activés in vivo était réalisée après injection i.p. de 250 µg de l’inhibiteur du transport des protéines brefeldine A dans 200 µl de PBS, puis 30 minutes après de 2 µg d’α-GalCer dans 200 µl de PBS. Les souris étaient sacrifiées 2H après la deuxième injection.

3.1.6. Incorporation de BrdU

L’analyse des thymocytes en prolifération était réalisée après injection i.p. de 2 mg de BrdU dans 200 µl de PBS. Les souris étaient sacrifiées une heure après l’injection pour analyser l’incorporation de BrdU dans l’ADN des thymocytes par cytométrie de flux.

Pour l’analyse de la prolifération homéostatique des lymphocytes iNKT, les souris recevaient une injection i.p. de 2 mg de BrdU dans 200 µl de PBS, puis durant 5 jours, leur eau de boisson était supplémentée avec du BrdU à 0,8 mg/ml. Les souris étaient alors sacrifiées pour analyser l’incorporation de BrdU dans l’ADN des lymphocytes iNKT par cytométrie de flux.

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