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existe un plus grand nombre de corrélations significatives entre l’observateur et les perceptions des joueurs qu’entre le coach et l’observateur, ou le coach et les perceptions des

joueurs (Curtis et al., 1979). En d’autres termes, dans cette étude, les perceptions reflètent

davantage les comportements observés, que les comportements auto-rapportés par le coach.

De plus, il a été montré en situation naturelle, que les comportements maternels sont liés au

style éducatif déclaré par les mères (Kochanska et al., 1989). Ainsi, l’étude de Kochanska et

al. (1989) montre que le style autoritaire est lié positivement aux réprimandes, aux demandes

directes, aux punitions physiques et aux interdictions. En revanche, ce style est lié

négativement aux suggestions. Le style démocratique est lié positivement aux récompenses,

suggestions et négativement aux demandes directes, aux punitions physiques et aux

interdictions. Concernant les perceptions des enfants, elles sont liées à l’observation des

comportements réels. Il a été montré que la perception des élèves âgés de 9 à 13 ans,

l’observation par l’expérimentateur, l’entretien mené auprès des enseignants, sont tous

concordant par rapport au style de l’enseignant (Walker, 2008). Ainsi, les élèves savent

catégoriser leur enseignant dans un style autoritaire, permissif ou démocrate et l’enseignant

est conscient de son style. Dans l’étude de Van Tartwijk, Brekelmans, Wubbels, Fisher, et

Fraser (1998), des juges observaient les comportements filmés d’enseignants qui s’adressaient

à toute la classe ou à un élève. Les juges évaluaient 1) dans quelle mesure l’enseignant

influençait les activités des élèves et 2) dans quelle mesure il approuvait les comportements

des élèves. Les perceptions des élèves des classes filmées étaient relevées avec le

questionnaire « Teacher Interpersonal Style ». Seules les évaluations des juges concernant les

comportements de l’enseignant s’adressant à l’ensemble de la classe corrèlent avec les

perceptions des enfants mesurées par le questionnaire (r1 = .53 ; r2 = .42 ; Van Tartwijk et al.,

1998). Similairement, les perceptions des élèves sur les pratiques de l’enseignant sont

relativement cohérentes par rapport à la classe qu’il fréquente (Galand & Philippot, 2005). En

résumé, les réponses aux questionnaires prenant en compte les perceptions des enfants ou les

déclarations des agents de socialisation sont une approximation des comportements éducatifs

et de gestion de la classe. Dans les deux parties suivantes, nous aborderons quelques exemples

de questionnaires mesurant les attitudes et comportements des parents et des enseignants.

L’intérêt de considérer les différents questionnaires existant est d’évaluer lesquels pourraient

être les plus adaptés pour mettre en évidence des comportements éducatifs versus

pédagogiques, afin de mieux comprendre les apprentissages impliqués dans les influences

telles que la complaisance et l’internalisation.

4.2.Les questionnaires des attitudes et comportements éducatifs.

De nombreux questionnaires en langue anglaise mesurent des attitudes et/ou des

comportements éducatifs. Holden et Edwards (1989), il y a 20 ans, en ont relevé 83, dont la

majorité ont des items relatifs aux attitudes ou des items renvoyant aux attitudes et

comportements. Ici, nous ne donnerons qu’un exemple pour chacun des différents types de

mesures

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relevées dans leur méta-analyse. Certains, comme le « Traditional Family Ideology

Scale (TFI) » (Levinson & Huffman, 1955), s’intéressent aux idéologies véhiculées dans la

structure familiale. Ce questionnaire considère sur un continuum l’idéologie autocratique et

démocratique de la famille. Il est composé initialement de 40 items, mais une version courte

de 12 items a été créée. Un score élevé au questionnaire renvoie à la dimension autocratique

caractérisée par une hiérarchie au sein de la famille, des rôles de genre caractéristiques du

schéma traditionnel (dominance de l’homme) et une éducation autoritaire. Un score faible

réfère à la dimension démocratique spécifiée par des relations symétriques entre les hommes

et les femmes, ainsi qu’entre les parents et les enfants. L’éducation est fondée sur le principe

que l’enfant utilise la raison pour agir et s’autoréguler. Certains mesurent un type d’attitudes

éducatives rapporté par les parents, comme l’« Authoritarian Parenting Beliefs Subscale

(APBS) » (Shears, Whiteside-Mansell, McKelvey, & Selig, 2008) qui est une échelle

composée de cinq items mesurant l’attitude autoritaire des parents. D’autres mesurent

plusieurs attitudes éducatives comme le « Parent Attitude Research Instrument » (Schaefer &

Bell, 1957) composé de 24 items. Il mesure cinq types d’attitudes parentales à l’égard de leur

enfant : la distance interpersonnelle, le rejet hostile, la surprotection, les demandes excessives

et la punition sévère. Certains ont un objectif clinique comme le « Parental Scale » (Arnold,

O'Leary, Wolff, & Acker, 1993) qui mesure la fréquence d’utilisation de stratégies

disciplinaires dysfonctionnelles. Une nouvelle étude de validation récente concernant des

parents de jeunes enfants révèle trois facteurs disciplinaires (Rhoades & O'Leary, 2007). Le

premier est le laxisme caractérisé par une discipline permissive et inconsistante. Le deuxième

renvoie à la sur-réactivité comme élever la voix facilement et souvent. Le troisième réfère à

l’hostilité telle que donner des punitions sévères ou insulter l’enfant (Rhoades & O'Leary,

2007). Concernant les parents d’enfants qui sont en âge d’aller à l’école élémentaire seuls les

facteurs laxisme et sur-réactivité se retrouvent (Prinzie, Onghena, & Hellinckx, 2007). Sur les

83 questionnaires étudiés par Holden et Edwards (1989), seul un questionnaire renvoie

exclusivement à des comportements, il s’agit du « Q-sort Inventory of Parenting Behaviors »

(Lawton, 1983). Ce questionnaire est composé de comportements parentaux renvoyant au

développement physique, intellectuel et social de leur enfant (Lawton, Schuler, Fowell, &

Madsen, 1984).

3 Vous trouverez dans le tableau 1 situé à la fin de la partie, un récapitulatif des questionnaires exposés dans celle-ci p 41.

En français, à notre connaissance, peu de questionnaires ont fait l’objet de validation.

Il existe le questionnaire de Lautrey (1980) composé de 15 items renvoyant à des activités

quotidiennes de l’enfant et permettant de distinguer les trois structurations familiales : souple,

rigide et faible. Dans ce questionnaire il n’est fait aucune référence aux feedbacks parentaux

tels que les punitions ou les récompenses. Il renvoie majoritairement à la gestion des

comportements de l’enfant dans des activités relatives aux repas (se servir, les discussions, les

déplacements), aux trajets ou aux jeux. Un autre questionnaire a été validé récemment par

Meunier et Roskam (2007). Il s’agit d’une adaptation française du Ghent parental behavior

scale de Van Leeuwen et Vermulst (2004), appelée Evaluation des Pratiques Educatives

Parentales (EPEP). Ce questionnaire ne se veut pas un indicateur de l’environnement familial

dans lequel l’enfant évolue et il ne mesure pas les attitudes éducatives. Son intérêt est qu’il

porte sur les comportements éducatifs parentaux et prend en compte le contrôle des

comportements par la récompense et les punitions (Van Leeuwen & Verlmust, 2004). Tous

les items du questionnaire renvoient à des comportements observables et l’échelle de réponse

est une estimation de la fréquence d’émission de chacun des comportements présentés. Ce

questionnaire est composé de neuf dimensions : l’éducation positive, le contrôle, les règles, la

discipline, la discipline inconsistante, la punition sévère, l’ignorance, les récompenses

matérielles et l’autonomie. Ainsi, ce questionnaire validé en français portant sur les

déclarations parentales semble pertinent pour travailler non pas sur les attitudes ou les valeurs

mais sur les comportements parentaux.

Tableau 1. Présentation des mesures des attitudes et comportements parentaux.

Nom du Questionnaire Langue Dimensions mesurées

Traditional Family Ideology Scale (TFI),