• Aucun résultat trouvé

3. Revue de la littérature

4.1 Contexte externe national

4.1.2 Exemples d’orientations stratégiques au niveau institutionnel en Suisse

Au niveau institutionnel des différentes hautes écoles suisses et de leurs bibliothèques, de nombreuses évolutions sont en cours depuis plusieurs années pour s’adapter au contexte changeant et à la prédominance toujours plus grande de la thématique de l’Open Access et des frais qui y sont associés. Sans aucune prétention d’exhaustivité, il nous paraît intéressant de citer quelques exemples d’orientations choisies.

L’Université de Zurich présente sans conteste une certaine maturité en matière de gestion de sa production académique et des frais qui en découlent. En 2014 déjà, elle pouvait se targuer de répertorier près de 100% des publications de ses chercheurs au sein de son archive institutionnelle ZORA, ce qui permet notamment de mesurer le taux d’Open Access de cette production. De forts incitatifs ont été mis en place pour parvenir à cette fin, notamment en basant les rapports académiques et l’évaluation de la recherche sur les publications présentes dans ZORA (Fuhrer et al. 2014). Concernant le financement de l’Open Access, comme beaucoup d’autres, l’institution a fait le choix d’un financement sélectif devant l’impossibilité de prendre tous les frais en charge. Cela se traduit par des accords avec certains éditeurs, et par l’existence d’un fonds de soutien réservé aux domaines appartenant aux SHS, dont les chercheurs publient souvent ailleurs que chez les grands éditeurs où des accords sont possibles (Fuhrer et al. 2014). Une orientation stratégique intéressante est que l’Université se fixait en 2014 l’objectif d’un meilleur financement, mais sans dépasser les 50% de soutien afin que les chercheurs demeurent sensibles au prix des APC :

« Eine Erhöhung des Funding wird angestrebt, am besten mit einer 50:50 Kostenteilung zwischen zentralem Pool und Eigenmitteln der Forschenden, damit diese die Open-Access-Publikationskostenentwicklung im Auge behalten. So soll eine neue Kostenspirale vermieden werden, wie sie vom Lizenzmodell bekannt

Depuis, ces conditions ont été revues : plutôt qu’un pourcentage de prise en charge, c’est un plafond à 2'000 CHF qui a été fixé (UZH. HB 2020), suivant en cela les recommandations du plan d’action national. Le taux de couverture des frais demeure partiel avec une logique du « premier arrivé, premier servi ». En outre, la question de l’Open Access est actuellement intégrée dans le projet « Aufbau Universitätsbibliothek Zürich », qui conduira à la nouvelle bibliothèque universitaire zurichoise. Pour l’heure, une équipe de six personnes est d’ores et déjà dédiée à l’Open Access et au soutien à la publication20.

A la bibliothèque universitaire de Bâle, l’Open Access est aussi pris en charge par une équipe dédiée à l’Open Science, qui va en assurer le monitoring (UBB 2020). Là aussi, un fond de prise en charge a été mis en place, avec un plafonnement à 2'500 CHF21. Si la plupart des universités suisses proposent désormais de tels fonds, les modalités bâloises sont certainement parmi les plus généreuses.

Sur le plan des ressources humaines allouées, il faut relever que pas moins de dix-huit collaborateurs sont listés comme personnes de contact sur la page web de l’Université de Berne consacré à l’Open Science22, démontrant la mise en place d’un service d’importance couvrant autant l’aide à la publication en Open Access que l’archivage institutionnel ou encore les services de gestion des données de la recherche.

De son côté, l’Université de Lausanne s’est récemment dotée d’une stratégie Open Science accompagnée d’un plan d’action détaillé (UNIL et al. 2019). Parmi les objectifs concrets que se fixe l’université figure, en matière de gouvernance, le fait de « monitorer les coûts et le taux de publication Open Access et de dépôt de données », par le moyen d’un « système de monitoring financier » et d’un « rapport de suivi du taux de publication OA » (UNIL et al. 2019, p. 13). En matière de communication, l’un des objectifs est de communiquer sur le dossier de l’Open Science, y compris au sujet des coûts. A cette fin, il est prévu de dresser un « tableau des coûts annuels pour l’UNIL des abonnements à des revues scientifiques et de (sic) dépenses liées à l’OA » ainsi que d’établir un « baromètre annuel de l’adoption de l’OA à l’UNIL » (UNIL et al. 2019, p. 16).

Enfin, dans son plan stratégique 2019-2022, la Bibliothèque de l’Université de Genève définit comme l’un de ses quatre axes de développement l’offre de services de soutien

20https://www.hbz.uzh.ch/en/ueber-uns/ansprechpersonen/hbz_open_access.html [Consulté le 2 août 2020]. 21https://ub.unibas.ch/de/open-science-publizieren-digitale-forschung/open-access [Consulté le 30 juillet 2020]. 22 https://www.unibe.ch/universitaet/dienstleistungen/universitaetsbibliothek/service/open_sci ence/index_ger.html [Consulté le 9 août 2020].

à la recherche et au développement de l’Open Science. Concrètement, la bibliothèque se fixe notamment pour objectifs de « renforcer les services d’aide à la publication dans le contexte des politiques d’Open Access » et de « favoriser les échanges avec les chercheur-euse-s autour des enjeux de l’Open Access » (UNIGE. DIS [2019]). Par ailleurs, entre autres initiatives, l’Université de Genève a mis en place un suivi comptable des frais de publications, distinguant les livres et les articles, et l’accès ouvert ou fermé23.

4.2 Analyse des rôles et responsabilités institutionnels

L’analyse de la littérature existante et la présentation du contexte externe ont permis d’obtenir une compréhension globale de la problématique qui laisse entrevoir les pistes à entreprendre. Pour mettre en exergue les besoins non couverts, il est cependant nécessaire de procéder à un état des lieux au sein de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg et de l’Université de Fribourg.