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El´ ´ ements finis multidimensionnels

6.11 Exemples et applications

Dans cette section, nous pr´esentons quelques exemples simples sur des maillages de petite taille pour illustrer la m´ethode et les diff´erentes ´etapes `a suivre. Nous terminons par des applications dans diff´erents domaines.

IExemple 6.5

Nous pouvons d`es maintenant passer `a un exemple relativement simple. La g´eom´etrie du domaine est le carr´e [0,1]2. On r´esoudra l’´equation de Poisson :

−∇2u(x) = 1

avec des conditions essentielles homog`enes sur toute la fronti`ere (ug(x) = 0).

1 2 3

11 12 13

6 8

4 5

9 10

7

K1

K2

K3

K14

K15

K16

K5 K10

K13

K4 K6

K11

K7

K8

K9

K12

Figure 6.10 – Num´erotation des ´el´ements et des noeuds

– Le maillage

On utilise le maillage de la figure6.10 constitu´e de 16 ´el´ements et de 13 noeuds. Nous choi-sissons une interpolation lin´eaire sur chaque ´el´ement (nC =nKg = 3). Le tableau coor prend la forme :

Coordonn´ees des noeuds Tableau coor

Noeud Composante x1 Composante x2 Noeud Composantex1 Composantex2

1 0,0000 0,0000 8 1,0000 0,5000

2 0,5000 0,0000 9 0,3333 0,6667

3 1,0000 0,0000 10 0,6667 0,6667

4 0,3333 0,3333 11 0,0000 1,0000

5 0,6667 0,3333 12 0,5000 1,0000

6 0,0000 0,5000 13 1,0000 1,0000

7 0,5000 0,5000

Num´eros des noeuds Tableauconnec

Noeuds Noeuds

El´´ ement #1 #2 #3 El´´ ement #1 #2 #3

1 1 2 4 9 5 10 7

2 2 5 4 10 8 10 5

3 2 3 5 11 11 6 9

4 6 1 4 12 10 9 7

5 3 8 5 13 8 13 10

6 6 4 9 14 12 11 9

7 9 4 7 15 12 9 10

8 4 5 7 16 13 12 10

On construit le tableau numer en 2 ´etapes en ´evitant dans un premier temps de num´eroter les degr´es de libert´e qui sont fix´es par les conditions aux limites essentielles. On obtient ainsi :

Num´erotation Tableaunumer

Noeud u

1 ?

2 ?

3 ?

4 1

5 2

6 ?

7 3

8 ?

9 4

10 5

11 ?

12 ?

13 ?

−→

Num´erotation Tableaunumer

Noeud u

1 6

2 7

3 8

4 1

5 2

6 9

7 3

8 10

9 4

10 5

11 11

12 12

13 13

Enfin, on peut d´eterminer le tableau d’adressage adres `a l’aide des tableaux de connectivit´e connec et de num´erotationnumer(voir les exercices de fin de chapitre) :

Num´eros des ddls

– Les syst`emes ´el´ementaires

Il reste `a construire les syst`emes ´el´ementaires. On peut directement utiliser la relation 6.11 puisque dans cet exemple, p(x) = 0, ug(x) = 0 et qK = fK = 1 pour tous les ´el´ementsK.

La num´erotation des noeuds (et donc des degr´es de libert´e) fait en sorte qu’on obtient exac-tement le mˆeme syst`eme ´el´ementaire pour les ´el´ements 5, 11, et 16.

Ici encore, le mˆeme syst`eme ´el´ementaire est aussi valable pour les ´el´ements 6, 10 et 15.

Pour le troisi`eme ´el´ement (ainsi que pour les ´el´ements 4, 13 et 14), on a :

– L’assemblage

Un syst`eme lin´eaire de dimension 13 par 13 doit ˆetre assembl´e `a partir des syst`emes ´el´ emen-taires que nous venons d’obtenir. On utilise exactement la mˆeme technique qu’en dimension 1 et nous nous limiterons `a en rappeler bri`evement les principales ´etapes. `A l’aide du tableau adres, on ´ecrit le syst`eme ´el´ementaire du premier ´el´ement sous la forme :

1

On fait de mˆeme pour tous les ´el´ements et on obtient (en exercice) :

1

qui est encore ici de la forme de la partition 5.19.

– Imposition des conditions aux limites

Pour ce probl`eme, les conditions aux limites essentielles sont homog`enes (nulles). Les incon-nues u6 jusqu’`a u13 prennent donc la valeur 0.

Il reste `a consid´erer le vecteur S des conditions naturelles. En principe, le vecteur SC est connu mais cela ne semble pas ´evident lorsqu’on regarde le syst`eme global obtenu. Il faut donc y regarder de plus pr`es. Consid´erons donc l’expression :

s1 =sK31 +sK34+sK32 +sK26+sK27 +sK18

Le raisonnement qui suit pourra s’appliquer aux termess2 jusqu’`a s5. On a : sK31 =

Z

∂K1

sK1(x)ψ3K1(x)ds en rappelant que puisqueq(x) = 1 :

sK1 = ∂u 1 sur le troisi`eme sommet de l’´el´ementK1 et s’annule sur les 2 autres sommets. Elle s’annule donc identiquement sur le cˆot´e C1K1 entre les sommets 1 et 2 ce qui permet d’´eliminer le premier terme de cette derni`ere expression. Il en est de mˆeme pour les autres coefficients et on a : que l’on regroupe de la mani`ere suivante :

s1 =

Regardons les deux premiers termes. La simplification est imm´ediate si on constate `a l’aide

terme qui fait intervenir le saut de la variable secondaire `a l’interface entre ces 2 ´el´ements adjacents. En se rappelant la relation2.19, on constate que ce saut est nul car autrement un terme source (une simple couche) serait pr´esent `a cet endroit. Il en va de mˆeme pour les 5 autres couples d’int´egrales curvilignes et par cons´equent, on as1 = 0. Le mˆeme raisonnement montrerait que les termess2 `a s5 sont ´egalement nuls (voir les exercices de fin de chapitre).

– Solution du syst`eme lin´eaire

Il r´esulte de tout cela un syst`eme lin´eaire de dimension 5 que l’on peut r´esoudre par d´ ecom-positionLU. Pour ce faire, on r´esout successivement les ´equations 6.14 et6.15. On obtient ainsi :

Une fois cette ´etape franchie, on peut calculer (au besoin) le vecteurSI par la relation6.15.

Le calcul nous donne le vecteur :

SI=

Il peut ˆetre int´eressant de regarder d’un peu plus pr`es l’interpr´etation de ce vecteur sou-vent appel´e vecteur des r´eactions. On v´erifie sans difficult´e que la somme de ce vecteur est

−0,999 998 519, la question ´etant de savoir pourquoi. Consid´erons le premier terme de ce vecteur qui s’´ecrit :

sK11+sK24 =

o`u φ1(x) est la fonction de Ritz associ´ee au noeud 1 du maillage c.-`a-d. la fonction lin´eaire par ´el´ement qui vaut 1 au noeud num´ero 1 et qui vaut 0 `a tous les autres noeuds. Il en est de mˆeme pour toutes les autres composantes du vecteur SI qui valent donc respectivement :

Z

∂Ω

∂u

∂nφi(x)ds, pouri= 1,2,3,6,8,11,12 et 13

Il est ainsi facile de constater que lorsque l’on somme le vecteur SI, on obtient : Z et la somme du vecteurSI est une tr`es bonne approximation.

– Pr´esentation des r´esultats

On pr´esente les r´esultats `a la figure 6.11. On peut y constater la simplicit´e de mˆeme que la sym´etrie de la solution. On aurait pu en fait limiter les calculs au quart de la g´eom´etrie initiale. On aurait ainsi gagn´e en pr´ecision.

J

IExemple 6.6

Nous sommes maintenant en mesure d’aborder un probl`eme plus r´ealiste, mais aussi de plus grande taille. Nous ne pourrons plus expliciter les d´etails de tous les calculs. On consid`ere un probl`eme de

Figure 6.11 – Isovaleurs de la fonctionu(x) et vue tridimensionnelle

(0,0) (0,3)

(0,6) (6,6)

(6,4)

(6,2)

(6,0) T = 100

T = 100

q= 1

q= 0.2

q∇T·n= 1

q∇T·n= 1 q∇T·n= 0

q∇T·n= 0 q∇T·n= 0

q∇T ·n= 0

q∇T ·n= 0

Figure 6.12 – G´eom´etrie et conditions aux limites

Figure 6.13 – Transfert thermique

transfert de chaleur dans une plaque m´etallique constitu´ee de 2 mat´eriaux de conductivit´e thermique diff´erente tel qu’illustr´ee `a la figure 6.12.

La partie gauche de la plaque est maintenue `a une temp´erature de 100oC (condition aux limites essentielle) et elle est suppos´ee parfaitement isol´ee sur les parois sup´erieure et inf´erieure de mˆeme que dans la partie en forme de U (condition aux limites naturelle nulle). Enfin, un flux de chaleur de 1 est impos´ee aux deux extr´emit´es `a droite. Ce probl`eme requiert la solution de l’´equation de la chaleur :

−∇·(q(x)∇T) = 0 o`u q(x) est la conductivit´e thermique.

On a r´esolu ce probl`eme sur le maillage de la figure 6.13. La transformation vers l’´el´ement de r´ef´erence est lin´eaire (voir la figure6.7) tandis que les fonctions d’interpolation ˆψsont quadratiques (voir le tableauC.4) Le maillage est constitu´e de 4992 triangles (2633 sommets et 7624 arˆetes) ce qui r´esulte en un syst`eme lin´eaire de 10 257 degr´es de libert´e.

Les isovaleurs de temp´erature sont ´egalement illustr´ees sur cette figure. On constate ais´ement la diff´erence de comportement entre les deux moiti´es du domaine. La partie de la plaque o`u la conductivit´e thermique est la plus grande (moiti´e sup´erieure) ´evacue la chaleur beaucoup plus facilement, ce qui ´evite une augmentation de la temp´erature. La temp´erature en sortie (sur l’axe x= 6) est d’un peu moins de 126°C sur la partie inf´erieure et de 105,2°C sur la partie sup´erieure.

J

(0,0) 1

(1,0) 2 (0,1)

3

(13,0) 4

(23,0) 5

(23,13) 6

(13,23) (0,23) 8 7

(0,13) 9 10

ξ η

Figure 6.14 – ´El´ement de r´ef´erence triangulaire de degr´e 3 (nKg = 10)

6.12 Exercices

1. Obtenir la formulation variationnelle ´el´ementaire de la page141.

2. V´erifier les relations entre le jacobien JK et l’aire (page 147) en dimension 2 et le volume (page 150) en dimension 3 pour les transformations lin´eaires de l’´el´ement r´eel vers l’´el´ement de r´ef´erence.

3. Construire le tableauadres de la page155.

4. Assembler le syst`eme ´el´ementaire de la page157.

5. Dans le terme de droiteS du syst`eme de la page 157, v´erifier que s3 = 0.

6. Toujours dans le terme de droite S du syst`eme de la page157, simplifier au maximum l’ex-pression de s6 ets7.

7. Obtenir les coefficientsaK11etaK12dans la relation6.11`a partir de la formulation variationnelle

´el´ementaire6.9.

8. Une formulation variationnelle fait apparaˆıtre le terme suivant dans un domaine bidimension-nel :

Z

K

q(x)∇ψjK(x)·∇ψKi (x)dv

o`uKest un ´el´ement triangulaire (`a cˆot´es droits) et lesψiK(x) sont les fonctions d’interpolation quadratiques (P2). Donner le nombre de points d’int´egration minimal permettant d’´evaluer exactement ce terme siq(x) est lin´eaire dans l’´el´ement. Mˆeme question si cette fois on a un

´el´ement quadrangulaire (`a cˆot´es droits) et des fonctions d’interpolation Q2.

(0,0)

(3,2)

1 2 3

4 5 6

7 8 9

10 11 12 (2.25,1.75)

Figure 6.15 – Maillage et num´eros de degr´es de libert´e

9. La figure 6.14 illustre un ´el´ement bidimensionnel de degr´e 3 de type Lagrange. Donner l’ex-pression de la fonction ˆψ4(ξ, η).

10. On donne le maillage de la figure6.15. Le tableau de connectivit´e est :

Connectivit´e Tableauconnec

El´´ ement Noeud #1 Noeud #2 Noeud #3

1 1 4 5

2 1 5 2

3 2 5 6

4 2 6 3

5 4 7 8

6 4 8 5

7 5 8 9

8 5 9 6

9 7 10 11

10 7 11 8

11 8 11 12

12 8 12 9

Une condition de Dirichlet homog`ene a ´et´e impos´ee sur la paroi de droite (degr´es de libert´e 10 `a 12) et des conditions de Neumann sur les 3 autres parois. On a utilis´e des ´el´ements triangulaires lin´eaires et le tableau d’adressage est le mˆeme que le tableau de connectivit´e.

(2,1)

Apr`es avoir r´esolu le probl`eme, on a trouv´e la solution :

U =

a) Donnez l’expression de la transformation lin´eaireTK12 qui envoie l’´el´ement de r´ef´erence sur le douzi`eme ´el´ement. servant de la figure 6.16.

Remarque : Il vous faudra inverser la transformation g´eom´etriqueTK appropri´ee pour d´ e-terminer `a quelle coordonn´ee de l’´el´ement de r´ef´erence correspond le point (4,3).