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à une plus forte incidence. Les inégalités rurales-urbaines dans le pourcentage de la population dont les dépenses directes en santé dépassent 25 % de la consommation ou du revenu du ménage sont plus grandes dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, les habitants des zones rurales étant systématiquement plus susceptibles que les populations urbaines de devoir faire face à des dépenses catastrophiques en santé (Figure 9).

Aux seuils de pauvreté absolus de $1,90 par jour et de $3,20 par jour, les inégalités entre population rurale et population urbaine en ce qui concerne les dépenses appauvrissantes en santé sont plus grandes dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, avec 0,2 point de pourcentage de plus dans la proportion médiane de la population appauvrie par des dépenses directes en santé dans les zones rurales par rapport aux zones urbaines au seuil de pauvreté de $1,90 par jour

et 0,4 point de pourcentage de plus au seuil de

$3,20. Dans les pays à faible revenu au seuil de pauvreté de $1,90 par jour, les habitants des zones rurales sont plus susceptibles de devoir faire face à des dépenses appauvrissantes en santé que la population urbaine (l’incidence médiane est de 0,2 point de pourcentage plus élevée que l’incidence médiane urbaine, qui est de 1,45 % ), mais au seuil de pauvreté de $3,20 par jour, le pourcentage urbain de la population appauvrie par des dépenses directes en santé est le double du taux rural médian, établi à 0,8 %. Cette différence d’orientation de l’inégalité rurale-urbaine dans les pays à faible revenu concorde avec le fait qu’un seuil de pauvreté de $3,20 par jour est élevé pour ces pays et donc plus susceptible de mettre en évidence les répercussions des dépenses directes en santé parmi la population plus favorisée, qui a plus de chances de vivre en zone urbaine.

FIGURE 9 Inégalités rurales-urbaines dans le pourcentage de la population engageant des dépenses catastrophiques et appauvrissantes en santé, d’après le suivi des indicateurs des objectifs de développement durable (ODD) et des indicateurs liés aux ODD, par groupe de revenu des pays

a.Les inégalités rurales-urbaines dans le pourcentage de la population dont les dépenses directes en santé dépassent 10 % de la

consommation ou du revenu du ménage sont plus grandes dans les pays à faible revenu et les pays à revenu élevé, alors que ces inégalités dans le pourcentage de la population dont les dépenses directes en santé dépassent 25 % de la consommation ou du revenu du ménage sont plus grandes dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure

Seuil de 10 % Seuil de 25 %

0 5 10 15

Total Zones rurales Zones urbaines Faible revenu

Revenu intermédiaire, tranche inférieure Revenu intermédiaire, tranche supérieure Revenu élevé

0 1 2 3 4 5

Faible revenu Revenu intermédiaire, tranche inférieure Revenu intermédiaire, tranche supérieure Revenu élevé

b. Aux seuils de pauvreté absolus de $1,90 par jour et de $3,20 par jour, les inégalités rurales-urbaines en ce qui concerne les dépenses appauvrissantes en santé sont plus grandes dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Pourcentage médian de la population engageant des dépenses appauvrissantes en santé aux seuils de pauvreté absolus de $1,90 et de $3,20 par jour, année la plus récente disponible (la médiane est 2014)

Seuil de pauvreté de $1,90 par jour en PPA Seuil de pauvreté de $3,20 par jour en PPA

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0

Total Zones rurales Zones urbaines Faible revenu

Revenu intermédiaire, tranche inférieure Revenu intermédiaire, tranche supérieure Revenu élevé

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0

Faible revenu Revenu intermédiaire, tranche inférieure Revenu intermédiaire, tranche supérieure Revenu élevé

Note : Les taux d’incidence médiane dans les pays d’un groupe de revenu sont fondés sur la part urbaine de la population qui permet d’obtenir des valeurs pondérées en fonction de la population dans chaque pays.

Source : Base de données mondiale sur la protection financière constituée par l’OMS et la Banque mondiale, mise à jour de 2019 (26,27).

Examen plus approfondi • 21

Inégalités entre les sexes en ce qui concerne les dépenses catastrophiques en santé : étude de cas issue de la Région OMS des Amériques

La protection financière est généralement mesurée au niveau du ménage, méthode qui suppose qu’un ménage met en commun ses ressources économiques pour répondre aux besoins de santé de tous ses membres. Mais un ménage comprend des membres de profils variés si l’on prend en considération l’âge et le sexe. Ce qui, à son tour, influe sur le besoin de services de santé, ainsi que sur l’inégalité dans l’utilisation de ces services en raison d’une discrimination fondée sur le sexe et sur l’âge au sein du ménage ou de la part du système de santé. Étant donné les différences entre les sexes en ce qui concerne les besoins de santé tout au long de la vie, une analyse des inégalités entre les sexes pour ce qui est de la protection financière en santé devrait tenir compte de la structure du ménage en termes d’âge et de sexe.

En outre, si l’objectif est de comprendre les habitudes en matière de dépenses et le comportement de recours aux soins au niveau individuel, ainsi que la manière dont l’autonomie économique oriente les décisions relatives à l’allocation de ressources pour des dépenses directes en santé, la mesure des dépenses directes en santé d’un ménage devrait idéalement être la somme de toutes les dépenses des individus qui le composent, et la mesure de la consommation ou du revenu du ménage utilisée pour rendre compte du niveau de vie de celui-ci devrait être la somme de toutes les ressources des individus. Ces mesures sont difficiles à assembler.

Les enquêtes portant sur la santé fournissent généralement beaucoup d’informations au niveau individuel sur le comportement de recours aux soins et les habitudes connexes en matière de dépenses, mais trop peu d’informations sur la consommation ou le revenu des ménages. Les enquêtes donnant des informations intéressantes sur la consommation ou le revenu des ménages apportent souvent des informations limitées sur les dépenses au niveau individuel, y compris en ce qui concerne la santé.

Approche fondée sur le genre des dépenses directes et de la protection financière dans la Région des Amériques de l’Organisation mondiale de la Santé

Pour examiner les inégalités entre les sexes en matière de dépenses directes en santé et de protection financière dans la Région des Amériques, l’Organisation panaméricaine de la Santé a étudié si les femmes individuellement ou les ménages dirigés par une femme risquaient davantage de connaître des difficultés financières (22). L’étude repose sur des enquêtes auprès des ménages réalisées en Bolivie

(2014), au Guatemala (2014), au Nicaragua (2014) et au Pérou (2015), qui ont fourni des informations sur la consommation des ménages, le sexe du chef ou de la cheffe de ménage et les dépenses de santé au niveau individuel.

Chez les personnes de 15 ans et plus, les dépenses directes en santé individuelles moyennes (en termes monétaires) étaient plus élevées chez les femmes que chez les hommes dans tous les pays. La différence allait de 1,3 fois en Bolivie et au Pérou à 2,2 fois au Guatemala. Par ailleurs, la différence augmentait quand les femmes étaient en âge de procréer, sauf en Bolivie, atteignant 3,8 fois au Guatemala pour la tranche d’âge des 15-44 ans. Cela montre qu’une « sanction pécuniaire liée à la maternité » est prévisible dans ces pays. Au Guatemala et au Nicaragua, les différences dans les dépenses directes en santé entre les femmes et les hommes étaient encore plus grandes parmi les personnes couvertes par la sécurité sociale, ce qui semble particulièrement indiquer que ce type de régime d’assurance ne permet pas de protéger les femmes.

Au niveau des ménages, les quatre pays enregistraient des dépenses directes en santé plus élevées en valeur absolue dans les ménages dirigés par une femme. La différence la plus importante se trouvait en Bolivie, où dans ces ménages les dépenses directes en santé totales étaient presque deux fois plus élevées que dans les ménages dirigés par un homme.

Mais les résultats étaient mitigés quand on étudiait l’incidence des dépenses catastrophiques au seuil de 10 % de la consommation du ménage FIGURE 10 Dans certains pays de la Région OMS des Amériques, les ménages dirigés par une femme ne sont pas forcément plus susceptibles que ceux dirigés par un homme d’engager des dépenses catastrophiques en santé d’après le suivi de l’indicateur 3.8.2 des objectifs de développement durable, quand il n’est pas tenu compte d’autres

caractéristiques

Source : Base de données de l’Organisation panaméricaine de la Santé/

Organisation mondiale de la Santé sur la protection financière (22).

sans tenir compte d’autres caractéristiques : la différence n’était significative qu’au Guatemala, avec une incidence de 5,9 % dans les ménages dirigés par une femme contre 3,8 % dans ceux dirigés par un homme (Figure 10).

Ces résultats préliminaires montrent qu’en dépit des efforts visant à protéger les femmes et les enfants des difficultés financières liées à la santé,23 les dépenses directes en santé restaient plus élevées chez les femmes individuellement et dans les ménages dirigés par une femme. Cette constatation permet de penser qu’il faut des approches novatrices pour cibler les femmes au moyen de politiques qui suppriment les paiements directs. Les résultats mitigés en matière de protection financière d’après l’indicateur 3.8.2 des ODD entre les ménages dirigés par un homme et ceux dirigés par une femme nécessitent une analyse plus poussée pour examiner le profil des ménages en termes d’âge et de sexe afin de mieux comprendre comment la composition d’un ménage influe sur l’engagement de dépenses catastrophiques et appauvrissantes en santé (1).

Facteurs de difficultés financières dans la