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EVOLUTION DE LA CULTURE JEUNE

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UNITE II PARIS UNIVERSITAIRE

EVOLUTION DE LA CULTURE JEUNE

Depuis la deuxième guerre mondiale, la culture jeune a connu des changements considérables, la plupart dus à la médiatisation, à la commercialisation et à la différentiation de la culture jeune. L'on ne peut plus parler d'une seule culture mais d'une multiplicité de cultures jeunes.

Les années 60 et 70

Au début des années soixante, les parents étaient préoccupés par la perte d'autorité de la famille et de l'école. Les jeunes se laissaient de plus en plus guidés par les médias, les messages et les produits de l'industrie de la culture. Cette relation médias — secteur marchand a contribué à ruiner l'autorité parentale.

C'est à cette époque que les jeunes ont centré tous leurs intérêts sur les loisirs et la consommation. Depuis lors, la principale forme de participation des jeunes dans la société s'est traduite par la consommation.

Ils ont commencé à rechercher leur plaisir en adoptant les modèles proposés par les médias, qui n'étaient pas exactement l'expression de la demande des familles, de l'école ou du lieu de travail. Ce comportement a été le point de départ d'un nouveau style de vie qui devait conduire à une rupture avec la morale traditionnelle.

La génération de 68

La deuxième moitié des années 60 a entraîné une différentiation fondamentale dans le secteur de la jeunesse, entraînant ainsi une rupture entre deux catégories de jeunes: d'un coté les jeunes contestataires et de l'autre les “jouisseurs”.

Les jeunes contestataires étaient représentés par ce que l'on a appelé le mouvement des soixante-huitards. Principale cible de 68

était la société de consommation prédominante. L'essence même du mouvement de 68 était une tentative de rompre avec la culture dominante de la bourgeoisie. Le symbole ultime et significatif de cette contestation était la mode des cheveux longs.

Le mouvement étudiant annonçait aussi l'amorce96 de ce que l'on a appelé le post-matérialisme. Ce mouvement voulait faire passer les valeurs basées sur les idéaux tels que la démocratie, la protection de l'environnement, l'épanouissement personnel et la défense de la paix avant les valeurs matérialistes de succès, ordre et propriété.

La vague actuelle

Notre époque est souvent perçue comme celle de

“l'esthétisme”. Ce à quoi nous attachons de la valeur n'est pas enfoui très profondément en nous, au niveau des valeurs morales ou de la personnalité, mais se trouve en surface dans l'image que l'on a de soi et la prestance97. Avoir un style à soi, porter des vêtements excentriques, des chaussures gags, une coupe de cheveux surprenante, des accessoires vestimentaires chics ou danser cool, voilà ce qui branche nombre de jeunes.

Les jeunes contestataires des années soixante recherchaient surtout le discours sociologique. Ils parlaient, participaient au débat.

96 amorce n. f. — ce qui attire, séduit

97 prestance n. f. — maintien imposant

La politique et le débat politique n'est plus au coeur des préoccupations des jeunes des années 90. Lorsque la culture jeune actuelle conteste ou s'oppose, elle le fait d'une manière très éloignée du discours politique traditionnel. Enfreindre les règles, jouer de l'improvisation, tourner les choses en dérision et être cool sont les nouveaux moyens d'expression. “L'enfant terrible” est le modèle dominant. Les jeunes ont moins intérêt pour la chose politique, ils n'en discutent pas et ne souhaitent pas participer au processus politique. Ils ne croient plus non plus au pouvoir du langage pour convaincre, ou mieux encore au besoin qu'il peut y avoir de convaincre.

Ceci est peut-être dû plus qu'on le pense à la commercialisation et à la médiatisation de notre société. De plus en plus d'indices semblent indiquer que les jeunes abordent la politique à partir de critères identiques à ceux qu'ils utilisent pour juger les produits et services proposés par le partenariat médias — secteur marchand. On veut de l'émotion, des sensations, de l'excitation, le tout dans un emballage design et cool. Mais il est impossible de prendre cela au sérieux, car c'est un jeu. Nous sommes vivant et en bonne santé, alors jouons.

Cela a bien entendu peu en commun avec l'interprétation classique du concept politique (oeuvrer de manière démocratique pour le bien-être de la communauté). Mais il se pourrait tout simplement que dans notre société de consommation post-moderne dominée par les médias, les concepts politiques traditionnels ne donnent plus satisfaction.

(B. Heinzlmaier. Opinion) 2. Répondez aux questions ci-dessous:

1) Par quoi l’auteur explique-t-il la culture des jeunes des années 60 et 70?

2) Quelle était la principale cible des jeunes contestataires de 68? Quels étaient leurs idéaux?

3) Qu’est-ce qui est “l’esthétisme” des jeunes de la vague actuelle? Comment se manifeste leur contestation? Comment abordent-ils la politique?

3. Relevez dans le texte toutes les caractéristiques des générations des jeunes données par l’auteur. Dans ce but remplissez la grille:

intérêts principes actes modes les années 60

-70

génération des 68

la vague

actuelle

4. Expliquez pourquoi:

a)dans les années 60 il y a eu une rupture avec la morale traditionnelle;

b) la deuxième moitié des années 60 a entraîné une différentiation fondamentale dans le secteur de la jeunesse;

c)notre époque est souvent perçue comme celle de

“l'esthétisme”;

d) la politique et le débat politique n'est plus au coeur des préoccupations des jeunes d’aujourd’hui.

5. Lisez l’article, publié dans Le Monde et dites, à quelle idée, exprimée par l’auteur de Evolution de la culture jeune, il peut servir d’illustration.

M. Bayrou souhaite que les étudiants

“s’investissent davantage”

François Bayrou, ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, a accepté de rencontrer les responsables nationaux des principales organisations estudiantines. Il s’est longuement attardé sur le thème de la participation des étudiants aux états généraux de l’Université, qui devrait constituer un des axes principaux de sa réforme. Tirant un premier bilan de la consultation, il a notamment précisé: “Les états généraux ne sont pas une fin, mais un commencement. L’avenir, c’est le ré-engagement des étudiants et des

personnels dans la vie de l’Université.” “Mon objectif prioritaire, a-t-il indiqué, est d’inventer des mécanismes qui permettent aux étudiants de s’investir davantage.”

Interrogé sur les moyens financiers de la réforme et sur une éventuelle loi de programmation, François Bayrou n’a guère laissé d’espoir à ses interlocuteurs. Eludant la question d’une extension des aides sociales et de l’instauration d’une allocation d’autonomie, il s’est contenté de réaffirmer la promesse, formulée en automne, d’un rattrapage en faveur des universités les plus mal dotées.

(Le Monde) 6. Dites, dans quelle mesure la caractéristique de la génération des jeunes Français d’aujourd’hui, donnée par les auteurs, correspond à celle des jeunes Russes. Comment pouvez-vous décrire la vague actuelle russe? Voir l’ex.3.

7. Lisez l'idée développée ci-dessous. Puis amenez et rédigez, comme exemple, la situation que suggère le dessin humoristique de Plantu.

“Chaque génération cherche à conquérir son identité face à la génération précédente. Et ceux qui, jeunes, se sont opposés aux adultes de leur époque, découvrent plus tard l'opposition de leurs

propres enfants qui à leur tour suivent la mode de leur temps et n'ont guère envie d'adhérer à des valeurs parentales qu'ils considèrent comme désuètes.”

(F.Crépin)

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