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4.2. Batterie d’évaluation

4.2.1. Evaluation de l’identification des mots écrits

Automatisation de l’identification des mots écrits

Pour évaluer l’automatisation de l’identification des mots écrits, nous avons choisi d’utiliser une tâche de type Stroop mot-image. Pour cette tâche, entièrement informatisée, le sujet voit apparaître sur un écran d’ordinateur des images d’animaux, dont la moitié ont un mot inscrit à l’intérieur de l’image. Le sujet doit alors dénommer le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs possible l’image présentée à l’écran. Le matériel est composé de 8 paires d’animaux appariés par le premier phonème (cf. annexe I). Un des mots de la paire est de haute fréquence (« canard ») et l’autre de basse fréquence (« coccinelle »). Chacun des mots est présenté une fois sous forme d’image seule et une fois sous forme d’image avec l’autre mot de la paire écrit à l’intérieur. L’ordre de présentation des 32 items est pseudo-aléatoire.

Chaque item est précédé d’un écran blanc de 2000 ms. Le sujet dénomme devant un micro les images présentées par l’ordinateur. Une clé vocale enregistre le temps de latence.

L’expérimentateur indique à l’aide d’un boîtier réponse si la dénomination est exacte ou non.

Utilisation du contexte

Deux tâches de décision lexicale sur des mots en contexte et des mots isolés nous ont permis d’évaluer l’utilisation du contexte lors de la lecture. Les 2 tâches sont entièrement informatisées. La première tâche de décision lexicale sur des mots en contexte consiste en la présentation sur l’écran d’ordinateur de phrases très prédictives ou non prédictives du mot sur lequel on fait la tâche. Le sujet doit lire la phrase précédée d’un écran blanc avec une croix de fixation (500 ms) et ensuite appuyer sur une touche du boîtier réponse pour faire disparaître la phrase et faire apparaître un mot ou un pseudo-mot. Il doit alors décider le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs possible si ce mot appartient à la langue française. Il donne sa réponse en appuyant sur une des deux touches d’un boîtier réponse. La touche pour la réponse « oui, c’est un mot » est du côté de la main dominante.

Pendant la phase d’élaboration du matériel, il a été décidé que les phrases prédictives sont les phrases où des sujets ont choisi les mots qui suivent à plus de 75%. Ces phrases prédictives sont suivies de mots de la langue française fréquents (F+) (« Certains arbres peuvent de façon inattendue perdre leur … feuilles. ») ou peu fréquents (F-) («Si tu veux faire du bricolage efficace, tu devrais utiliser de bons … outils. »). Les phrases non prédictives sont des phrases où aucun des sujets n'a choisi les mots qui suivent (« J’ai disposé le fauteuil en cuir devant le

… miroir. »). Les pseudo-mots (« ponille ») ont été appariés aux mots fréquents et peu fréquents. Les sujets ont été soumis à 2 listes différentes comportant 40 items : 20 phrases suivies de pseudo-mots, 10 phrases non-prédictives suivies de mots, 5 phrases prédictives suivies de mots fréquents et 5 phrases prédictives suivies de mots peu fréquents. Chaque liste commence par une phase d’entraînement de 5 items. (cf. annexe II).

La tâche de décision lexicale sur des mots isolés utilise les mêmes mots (mots fréquents, mots peu fréquents et mots « fillers » qui correspondent aux mots suivant les phrases non prédictives et pseudo-mots) que pour la lecture en contexte répartis en 2 listes différentes.

Comme les mots ou les pseudo-mots ne sont pas précédés par une phrase, il s’agit d’une tâche semblable à la tâche TDL utilisée pour évaluer les procédures orthographiques et phonologiques décrite ci-après. Chaque liste est précédée par une phase d’entraînement de 6 items.

Pour ces deux tâches, l’ordinateur enregistre les temps de réponse et l’exactitude des réponses.

Procédures phonologiques et orthographiques

Les procédures phonologiques et orthographiques sont évaluées grâce à la manipulation des caractéristiques des items dans 2 tâches différentes : une tâche de lecture de mots et de pseudo-mots à voix haute (LHV) et une tâche de décision lexicale pour des mots et des pseudo-mots (TDL).

Pour la tâche de lecture à voix haute (LHV), le sujet doit lire 2 listes différentes de 40 mots et pseudo-mots présentés sur un écran d’ordinateur le plus rapidement possible en faisant le moins d’erreurs possible. Chaque item est précédé par un écran avec une étoile au centre de l’écran d’ordinateur qui apparaît pendant 500 ms et qui indique au sujet où il doit fixer son attention. C’est l’expérimentateur qui enregistre la fin de la production et qui lance l’item suivant en cliquant sur la barre d’espacement. La première liste permet d’évaluer les effets de régularité et de longueur avec des mots réguliers courts (de 4 à 6 lettres) (« algue ») et longs (de 7 à 10 lettres) (« anguille ») et irréguliers courts (« août ») et longs (« sculpture »). La deuxième liste comprend des pseudo-mots courts (de 4 à 6 lettres) (« ponfe ») et longs (de 7 à 10 lettres) (« iquande ») appariés aux mots réguliers et irréguliers, courts et longs (cf. annexe III) pour évaluer les effets de lexicalité et de longueur. Chacune des 2 listes est précédée d’une phase d’entraînement comportant 4 items. Les réponses sont enregistrées par l’ordinateur à l’aide d’un microphone. Les temps de réponse qui correspondent au début de l’articulation du mot ou du pseudo-mot sont enregistrés par l’ordinateur à l’aide d’un logiciel qui permet de réajuster manuellement le début du signal sonore.

La manipulation des caractéristiques des items dans la tâche de décision lexicale (TDL) permet également d’évaluer les procédures phonologiques et orthographiques. La tâche consiste pour le sujet à lire le mot présenté sur l’écran et à décider, le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs possible, s’il s’agit d’un mot de la langue française ou non en appuyant sur une des deux touches d’un boîtier réponse. La touche pour la réponse

« oui, c’est un mot » est du côté de la main dominante. L’item suivant est automatiquement présenté dès que le sujet a répondu. Chaque item est précédé d’un écran avec une étoile au centre pour que le sujet sache où fixer son attention (500 ms). Les 2 listes expérimentales comportent chacune 40 items (cf. annexe IV). Il s’agit de mots de la langue française réguliers courts (bi ou tri-phonémiques) (« nage »), réguliers longs (de 4 à 6 phonèmes) (« artisan »), irréguliers courts (« sept ») et irréguliers longs (« orchestre ») ainsi que des pseudo-mots qui sont appariés aux mots réguliers et irréguliers, courts et longs (« anomate ») pour évaluer les effets de régularité, de lexicalité et de longueur. Chaque liste est précédée d’une phase

d’entraînement de 8 items. Les temps de réponse et l’exactitude des réponses sont enregistrés par l’ordinateur.

Représentations phonologiques

L’automaticité de l’activation des représentations phonologiques est évaluée grâce à la manipulation des caractéristiques des items dans 2 tâches différentes : une tâche de lecture à voix haute (LHV) et une tâche de décision lexicale (TDL). Pour ces 2 tâches, les procédures sont semblables à celles décrites précédemment pour l’évaluation des procédures phonologique et orthographique et seules les listes expérimentales sont différentes et permettent d’évaluer l’effet d’homophonie. Il s’agit de 2 listes différentes comportant 40 items de 5 lettres: 10 pseudo-mots homophones (« uzine »), 10 pseudo-mots non homophones (« larse ») et de 20 mots auxquels les pseudo-mots sont appariés (« bague/calme ») (cf.

annexes V et VI). Les listes expérimentales sont précédées d’une phase d’entraînement de 5 items.

Représentations orthographiques

Nous utilisons une tâche de choix orthographique (TRIO) pour évaluer la qualité des représentations orthographiques. Cette tâche est entièrement informatisée. Le sujet voit apparaître simultanément 3 items (un mot, un pseudo-mot homophone et un pseudo-mot similaire orthographiquement au mot) (« lou/loup/louq ») présentés verticalement sur un écran d’ordinateur. Il doit les lire silencieusement et décider le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs lequel est orthographié correctement en français. Ce choix s’effectue à l’aide des flèches du clavier numérique. La tâche expérimentale comporte 10 essais (cf. annexe VII) précédés d’une phase d’entraînement sans feed back de 3 items. Les temps de réponse ainsi que l’exactitude des réponses sont enregistrés par l’ordinateur.

4.2.2. Evaluation de la compréhension écrite

La compréhension écrite est évaluée grâce à une épreuve entièrement informatisée inspirée du test de l’ECOSSE (Lecocq, 1996). Le sujet lit une phrase présentée sur l’écran d’ordinateur puis presse sur la barre d’espacement pour faire apparaître un écran blanc qui lui laisse le temps de comprendre la phrase qu’il vient de lire. Ensuite, il presse à nouveau sur la barre d’espacement pour faire apparaître un écran qui comporte 4 images disposées en carré.

La tâche consiste alors à sélectionner à l’aide de la souris le plus rapidement possible et en

faisant le moins d’erreurs possible, l’image correspondant à la phrase qu’il a lu. Il y a en tout 28 items présentés soit 4 items pour chacun des 7 groupes de complexité syntaxique différente (cf. annexe VIII).Le premier bloc est composé de phrases négatives simples correspondant au bloc « mais pas » de l’Ecosse (« le ballon est jaune mais pas la chaussure »). Le bloc 2 est composé de phrases relatives avec une préposition spatiale (« le seau sur lequel il y a un balai est rouge »). Des phrases relatives avec une forme simple du pronom relatif « qui » ou « que » constituent les blocs 3 et 4. Pour le bloc 3 la proposition relative est emboîtée à droite de la proposition principale et les événements décrits dans les propositions relatives et principales sont renversables (« le cheval regarde le chien que poursuit le mouton »). Pour le bloc 4, la relative est au centre de la proposition principale. L’événement décrit dans la proposition relative est toujours renversable alors que celui décrit dans la principale ne l’est pas (« le lutin qui arrose la fée porte un sac »). Les trois derniers blocs sont composés de phrases relatives avec une forme simple du pronom relatif « qui » ou « que » avec la proposition relative emboîtée au centre de la proposition principale. Dans ces blocs, la proposition principale est adjectivale et non renversable. Dans le bloc 5.1, l’adjectif de la principale est invariable quant à l’accord en genre (« le chien que pousse le chat est orange »). Dans le bloc 5.2, il est marqué orthographiquement en genre (« la chèvre qui regarde le mouton est bossue ») tandis que dans le bloc 5.3, il est marqué phonologiquement en genre (« la chienne que pousse le chien est grise »). La tâche débute par une phase d’entraînement qui comporte 4 items sans feed-back.

L’ordinateur enregistre les temps de lecture, de compréhension (intervalle entre les 2 pressions sur la barre d’espacement), de choix (intervalle entre l’apparition des images et le choix) et le temps total ainsi que l’exactitude des réponses.

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