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Une large part des dépenses de l’enseignement supérieur supportée par les familles : En 1986, la gestion du système éducatif chinois a été décentralisée. Les gouvernements centraux et les provinciaux se focalisent sur l’enseignement supérieur et les projets spécifiques. Les districts et les niveaux inférieurs prennent en charge l’organisation matérielle et humaine de l’enseignement primaire et secondaire. Le gouvernement chinois soutient davantage les projets des universités ayant pour objectif de renforcer la place des établissements supérieurs chinois dans la course internationale. Les conditions de l’éducation primaire et secondaire des enfants, surtout ceux issus des zones rurales, restent inquiétantes. Sur certains points, cette décentralisation du financement sur l’éducation de base fait croître les inégalités de sources éducatives. (Yin, Wang, 2002).

Certainement, la réforme des finances publiques entre les différents niveaux de gouvernement a élargi les sources financières vers l’éducation. Le taux de scolarisation de l’enseignement secondaire (15 à 17 ans) augmente de 26 % en 1990 à 48 % en 2003. En 2004, la plupart des étudiants du secondaire ont été acceptés par les lycées. En 2006, le nombre de candidats de « Gaokao » est près de 8,8 millions. Ceux qui sont acceptés par les établissements supérieurs sont proches de 50 %. C’est-à-dire qu’un candidat sur deux peut accéder à l’Université sachant que c’est le cas de 3 % en 1990 (Fourmeau, 2010).

Néanmoins, il faut toutefois reconnaître que l’effort public de financement sur l’éducation n’est pas suffisant. En 2004, 724,26 milliards yuan (équivalent à moins d’un milliard euros) sont alloués à l’éducation. Ce chiffre progresse de 15,98 % comparé à celui en 2003. Soit, 2,79 % du produit intérieur brut. En réalité, il est bien inférieur que le niveau moyen des pays en voie de développement du monde (3,9 %) ainsi que les pays développés (5 %). L’État chinois couvre la majorité (62 %) du financement total sur l’éducation. Le reste est fourni principalement par les familles. Entre 1992 et 2004, le budget familial consacré à l’éducation a été multiplié par vingt cinq tandis que ce chiffre est presque quatre fois moins élevé quant à l’investissement de l’État. Pour les familles chinoises, à part le logement, l’investissement dans l’éducation de l’enfant est le deuxième poste budgétaire le plus important. Ce pourcentage est plus élevé pour les familles rurales que pour les urbaines (32,6 % du revenu annuel contre 25,9 % respectivement) (Grenié et Belotel-Grenié, 2006).

En 1998, le budget public attribué à un enfant de Shanghai (capitale économique de la Chine) est dix fois plus élevé qu’à un enfant de Henan (la province la plus peuplée de la Chine). En 2005, le budget éducatif pour un enfant de Shanghai devient cinquante fois plus élevé que celui d’un enfant issu de la zone rurale de Henan. La répartition des ressources éducatives non homogène incite de plus en plus de personnes à émigrer dans les villes où le travail est mieux rémunéré (Tang, Li, 2013).

En France, en 2005, le budget de l’éducation nationale représente 7,1 % du PIB avec 66 millions euros. Tandis qu’en Chine, cette proportion est à 3,4 % en 2002 et elle baisse régulièrement. En 2005, la part du budget en éducation a diminué à 2,2 % (Xie, 2008). On a pourtant assisté à une hausse de l’investissement du budget national dans l’éducation en valeur absolue, malgré cela, ces investissements sont loin d’être suffisants pour répondre aux besoins de tous les étudiants. La famille reste donc acteur majeur dans l’éducation en termes financiers : « Les

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questions matérielles ont pris le pas sur les questions politiques. Beaucoup de familles s’endettent pour financer, dès le primaire ou le collège, leçons particulières ou cours d’été, et sont prêtes à payer très cher une inscription dans un établissement réputé afin d’accroître les chances de leur enfant de réussir le concours national avec un score qui ouvre aux universités d’élite dont les diplômes assurent les meilleures positions sociales. » (Grénié et Beltel-Grenié,

2006, P.1).

Jusque dans les années 1980, la majorité des étudiants chinois faisant leurs études à l’étranger étaient des boursiers financés par le gouvernement, sélectionnés en fonction de leurs résultats scolaires. Depuis la réforme économique qui a permis une hausse significative du niveau de vie, les étudiants chinois sont de plus en plus nombreux à souhaiter étudier à l’étranger. La réalisation de ce projet dépend principalement de la capacité de leurs parents à financer les études (Zhu, 2006).

En parallèle, la forte baisse de la fécondité a induit une concentration des diverses formes de la transmission familiale aussi bien d’un point de vue matériel que symbolique sur une descendance restreinte (Attané, 2011). Aussi, les étudiants chinois sont les victimes d’une forte pression familiale et sociale, facteur de stress important parce qu’envoyer l’enfant à l’étranger pour qu’il puisse avoir une meilleure éducation est presque un rêve de chaque parent (Wang, 2011). « Une expérience d'études à l’étranger, même courte, pourrait donner à mon fils de

meilleures opportunités d'emploi dans l’avenir », un père chinois explique ainsi son attitude

face au séjour de son enfant à l’étranger (Le quotidien du peuple, 2011).

Notons que le coût des études des universités publiques en France est bien moins élevé que celui des pays anglo-saxons par exemple. Pour les étudiants asiatiques à l’université de Strasbourg, les frais de scolarité sont un facteur déterminant de choix pour venir étudier en France (42 % contre 25 % de l’ensemble des étudiants étrangers) (Diallo, Monicolle, 2014). Faire les études en France devient un choix préféré des familles chinoises pour qui les frais d’études dans les pays anglo-saxons sont beaucoup trop élevés.

La notion de famille, importante dans la société chinoise :

Muxel (2018) explique ainsi sa compréhension sur la notion de famille « la famille comme la

politique sont objets de passion et d’investissements symboliques pouvant dépasser la raison »

(Muxel, 2018, P.143). La famille est le lieu d’échange, de transmission des valeurs personnelles et de compréhension. En Chine, à l’époque, le gouverneur a placé la base de l’ordre au degré le moins élevé dans l’organisation sociale : la famille. Elle constitue un champ de relais d’administration et moral (Domenach, 2018).

La famille est souvent le premier lieu de la reproduction sociale (Galland, Lemel, 2018). James Heckman (2008) montre ainsi que la qualité du soutien familial quand l’enfant est petit est fondamentale. La rentabilité des investissements dans le capital humain est surtout très importante durant la petite enfance (période préscolaire) (cité par Galland, Lemel, 2018). Le soutien familial est essentiel à l’accès d’indépendance de l’enfant. Les recherches de Geroges Farkas (2003) confirment l’importance des ressources de famille sur les capacités et sur les habitudes des enfants avant l’âge de la scolarité (cité par Galland et Lemel, 2018). Sur ce sujet, les situations sont très variées selon le contexte national du pays. Par exemple, dans les pays développés, l’autonomie des enfants est précoce. Les aides publiques leur permettent d’être indépendants plus tôt tandis que dans les pays en voie de développement, comme au

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Maroc, la majorité des soutiens des enfants sont issus du réseau familial et leur autonomie est plus tardive (Galland, Lemel, 2018).

En Chine, le rôle de l’éducation parentale a toujours été fondamental depuis la société féodale. Depuis la dynastie Han (206 avant J-C), l’éducation est un des fondements de l’ordre politique et de l’harmonie sociale. La pensée chinoise est essentiellement influencée par Confucius (551 à 479 avant J-C). Le besoin d’harmonie est fondamental dans ses enseignements (Billioud, 2007). « Vivre en harmonie avec les autres, aussi bien dans la famille qui constitue le modèle

naturel par excellence que dans le reste de la société, c’est par une éducation fondée sur l’exemple que se transmettent les cinq vertus morales, piliers de l’établissement et du maintien d’une harmonie sociale respectueuse des relations hiérarchiques : ren (la bienveillance), yi (la droiture), li (la bienséance), zhi (la sagesse), xin (la loyauté) ». (Grénié et Beltel-Grenié, 2006,

P.2).

A part le rôle des parents, de plus en plus de recherches découvrent le rôle important des autres membres de famille (grands-parents, oncles, tantes, etc) sur la transmission et la reproduction sociale (Galland, Lemel, 2018) parce qu’en Chine, les parents chinois, souvent par la contrainte professionnelle, confient leur enfant aux grands-parents (Zhao, Wei, Cheng, 2018).

L’autonomie du jeune s’inscrit dans la transformation sociétale. Dans les pays européens, des jeunes adolescents sont plus gouvernés par la négociation que par les prescriptions parentales. L’éducation familiale est moins structurée par la hiérarchie entre les générations et les genres (Cicchelli et Galland, 2013).

En Chine, la famille est construite à partir du mariage. Tandis qu’en France, le mariage comme institution a été déstabilisé plusieurs fois par la loi. Par exemple, le divorce par consentement mutuel a été rétabli. Dans les années 2005, la suppression de la distinction entre l’enfant né dans le mariage ou hors mariage a vu jour. De plus, divers mouvements sociaux ont lutté pour imposer une catégorie de la « famille monoparentale ». Ils critiquent fortement que le mariage soit le fondement de la famille (Barrère-Maurisson, 2013). Ceci est très différent de la famille patriarcale en Chine où le père est souvent le chef du ménage. Dans les pensées de Confucius, c’est à travers le respect des aînés et la pitié filiale que la stabilité sociale est garantie. Les gouverneurs de l’époque font souvent référence aux pensées des maîtres notamment Confucius, Mo Zi, Menciux, Xun Zi, Lao Zi, Zhuang Zi, Shang Yang et Han Fei, qui fondent les écoles disposants des disciples multivariés (Li, 2011).

He (2006) indique dans ses travaux qu’en général, les parents pratiquent deux dimensions éducatives vis-à-vis de leur enfant : la première concerne l’affection et le soutien, la deuxième concerne l’autorité et le contrôle. Les pratiques éducatives que les parents utilisent sont liées à leur milieu, au niveau d’études et au contexte culturel. Les conditions de vie générale, le contexte économique et social conditionnent les pratiques parentales sur l’éducation de leur enfant. Autrement dit, les parents sont souvent les premiers acteurs qui transfèrent la valeur morale et les codes sociaux. Chao (1994), explique que les sociétés chinoise et japonaise sont profondément influencées par les valeurs confucéennes. La structure familiale est strictement hiérarchisée avec les rôles des membres de familles clairement définis. La notion de l’autorité parentale et le respect des anciens sont très importants, comme les devoirs et les obligations des enfants vis-à-vis de leur parent. He (2006) a fait une comparaison de pratiques parentales entre le Japon, la Chine et la France. Le résultat indique que les parents chinois adoptent souvent un style autoritaire. Dans ce style d’éducation, les enfants obéissent aux règles et à l’autorité parentale. Comparés avec le style européen, les parents chinois contrôlent plus souvent leur

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enfant et expriment moins de sentiments affectifs. Ils encouragent moins l’indépendance de l’enfant et attachent plus d’importance à la réussite académique et scolaire (He, 2006).

Liu et Morgan (2016) confirment aussi que les parents chinois contrôlent plus facilement leurs descendants. Ils peuvent intervenir dans le choix du travail et du mariage. Les désaccords ou les tensions vers la décision des parents représentent une trahison profonde de piété filiale. De plus, le phénomène de l’enfant unique a réduit la taille du ménage et a renforcé le lien parental. La transition familiale passe de « famille pour communauté » à la « famille pour l’enfant ». Froissart (2010) rajoute que le lien parental est particulièrement soumis à la tradition dans les zones rurales de la Chine, il est moins vrai dans les zones urbaines. Les enfants uniques font émerger de nouvelles formes entre parents et enfants où les enfants dictent leurs lois. Ils sont tellement gâtés qu’on les appelle les enfants rois.

En effet, l’enfant unique est non seulement le seul héritier de la famille, mais aussi celui qui subit toute la projection familiale. L’enjeu d’être enfant unique est de non seulement réussir à payer sa dette envers la famille qui a tellement sacrifié pour lui, mais aussi de réussir à être quelqu’un d’utile pour son pays (Froissart (2010).

En même temps, la société chinoise actuelle est souvent considérée trop matérialiste où le coût de l’argent prend une valeur trop importante (Roulleau-Berger et Jun, 2017). L’émergence d’une société consommatrice a conduit parfois à des conflits intergénérationnels. Les parents, qui mettent en œuvre leurs projets à distance de toute relation parentale, perdent leur poids d’influence sur l’enfant. Les jeunes trouvent ainsi que leurs parents sont conservateurs et enfermés (Roulleau-Berger et Jun, 2017).

L’investissement important de la famille pour l’éducation de l’enfant :

Selon l’étude du Mc Kinsey Global Institue (cité dans le mémoire de Chassin, 2010), l’augmentation du revenu des ménages chinois enrichit leur épargne dans la réserve. Le taux d’épargne chez les citoyens est très élevé. Cela leur permet de pratiquer des consommations multiformes. Les classes moyennes de la Chine constituent les premières épargnantes de tous les pays. 40 % du revenu est mis de côté, tandis qu’aux États-Unis, ce taux d’épargne diminue à 3 %.

Selon le graphique de future attribution du portefeuille des ménages urbains, 2004/2025, nous constatons qu’à part les consommations nécessaires (alimentation, loyer et transports), les Chinois dépensent une partie importante de leur revenu pour l’éducation de l’enfant. Issus souvent des souches sociales non favorables, ils prennent conscience de l’importance de l’épargne pour la consommation potentiellement importante, notamment, l’offre d’une meilleure éducation pour la génération prochaine.

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Graphique 7 : Future attribution du portefeuille des ménages urbains, 2004/2025

Source: World Bank Country Data, 2010

Selon Becker et Barro (1988), l’investissement des parents sur l’enfant est considéré comme une consommation durable qui leur apporte les utilités (cité dans les travaux de Grimm, 2000). Par exemple, l’investissement sur l’éducation des enfants est un outil, pour que les enfants puissent prendre en charge leurs parents lorsqu’ils sont âgés. Il s’agit du modèle de génération imbriquée33. Ce modèle repose que sur l’idée que les enfants sont les réservoirs de la valeur future (Grignon, 1996).

Les Chinois épargnent un quart de leur revenu disponible. C’est le ratio parmi les plus élevés du monde. Ce taux d’épargne chez les Chinois est 2 fois plus élevé que celui des Japonais et 3 fois plus élevé que les Coréens du Sud de nos jours. Selon l’ambassade de France en Chine, les trois consommations les plus importantes pour les foyers chinois sont les suivantes : l’Alimentation, l’éducation de l’enfant, l’acquisition d’un logement, le financement d’un éventuel traitement. Nous constatons que l’investissement pour l’éducation de l’enfant passe avant toutes les autres. Cette importance de l’épargne s’explique par l’augmentation du coût de la vie et par une attitude incertaine pour le futur (Chanssin, 2010).

Dans nos entretiens semi-directifs aux États-Unis, presque tous nos enquêtés qui ont fait des études de Licence ou de Master à l’Université de Berkeley sont financés par la famille. Sachant que, en moyenne, les fais d’études pour un an varient autour de 40 000 dollars (environ 36 000 euros), tenant en compte les frais de vie (location, transport, etc), il faut compter au minimum 60 000 dollars (54 000 euros) par an pour financer un étudiant. Les parents chinois ont souvent économisé toute leur vie pour cet investissement.

33 « Le modèle à générations imbriquées développé par Diamond (1965) qui s’appuyait sur le modèle originel de Samuelson

(1985) est un outil permettant de prolonger le modèle de Solow en considérant le rôle d’agents hétérogènes à chaque date du temps (des travailleurs et des capitalistes), et permet d’évaluer l’effet de la mise en place d’un système de retraite, soit par capitalisation, soit par répétition » (cité par Cardi, l’université de Paris 2, 2013, http://cred.u- paris2.fr/sites/default/files/cours_et_publications/M1_Chap1_Part2_16.pdf).

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Par exemple, Bei, fille unique, née en 1993, arrive aux États-Unis il y a 4 ans, elle décrit ainsi son parcours :

« Mes parents sont soucieux de mon avenir, dès le Lycée, ils m’envoient dans un Lycée à Singapour, là-bas, tous les cours sont en anglais, ainsi je peux maîtriser bien l’anglais avant d’aller à l’Université. Après le Lycée, ils savent que je suis acceptée par l’Université de Berkeley, une des meilleures du monde, ils ont sorti toute leur réserve d’argent pour financer mes études. Mon père est fonctionnaire et ma mère est comptable, je crois que j’ai dépensé tout leur argent dans mon éducation ».

En Chine, les inégalités financières entre les différentes souches des populations entraînent les différents types de consommation. 10 % de population la plus riche dépense 3 fois plus d’argent pour l’éducation de l’enfant que le niveau national. Les riches dépensent 2 fois plus sur la santé et sur le logement que le niveau moyen. Même si le nombre de personnes appartenant à la classe moyenne de la population chinoise augmente à 180 millions en 2010, faisant plus de 25 % de la population urbaine, cette catégorie possède un pouvoir d’achat très éloigné de celui des classes moyennes occidentales (Chanssin, 2011).

Par exemple, dans l’étude de Sztanke en 2005, il indique que « Jing Jing, étudiante en

quatrième année de français à l'université des langues étrangères de Pékin, est consciente de l'effort de ses parents pour lui financer ses études de commerce en France. Pour sa première année d'études, c'est avec plus de 170 000 yuans (17 000 euros) qu'elle partira. Ses parents gagnent à peine 1 500 yuans (190 euros) par mois, mais ont économisé toute leur vie pour, un jour, envoyer leur fille à l'étranger » (Sztanke, 2005, P.75).

Depuis le 21e siècle, l’État chinois commence à mettre en pratique petit à petit toute une série

de mesures de protection sociale (l’assurance de maladie, la retraite, le fond public d’aide au logement, etc.). Par exemple, avant 2000, seulement 4,03 millions d’habitants avaient le droit de bénéficier du revenu minimal de substance. À partir de 2000, l’État a élargi son champ sur l’ensemble de la population urbaine précaire. Aujourd’hui, le nombre de citoyens qui bénéficient de la protection minimale de subsistance est de plus de 80 millions sur 1,3 milliard d’habitants. Le système de retraite destiné aux salariés urbains est lancé à partir de 1997. C’est depuis 2009 que le système commence à englober les paysans. En 2012, près de 80 % de la population de 16 ans et plus est protégée par le régime de retraite. (Wang, 2008).

En Chine, quatre catégories sont incluses dans l’assurance de vieillesse : employés de la fonction publique, urbains, chômeurs urbains et ruraux. Le régime d’assurance des employés publics est particulièrement favorable. Leur retraite est calculée selon le nombre d’années de service. Le montant peut augmenter à 90 % du salaire. Tandis que la retraite des employés des entreprises ne peut atteindre qu’au maximum à 59,2 % du salaire. En 2012, nous constatons que le revenu d’un employé retraité de la fonction publique est de 24 000 rmb (vers 3000 euros). Il diminue à 18 000 rmbs (vers 2250 euros) chez un employé d’une entreprise, à 1 200 rms (150 euros) chez un ancien chômeur urbain et à 720 rmb pour rural (vers 90 euros). L’assurance de santé change considérablement selon le statut social du citoyen (Urban, 2014).

Selon les statistiques des Nations Unies, en Chine, plus de la moitié (56 %) des personnes âgées de plus de 60 ans vivent dans les zones rurales. Les conditions de vie chez les retraités ruraux sont très difficiles. En moyen, un retraité rural touche 70 rmb (vers 9 euros) par mois. Les ruraux sont particulièrement vulnérables face aux accidents de la vie. Ainsi, dans une société où le système de sécurité sociale n’est pas complet, le soutien des enfants est très important. « La loi

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plus à poursuivre leurs enfants en justice si les enfants ne s’en occupent pas. De plus, les enfants risquent d’avoir des amendes voire une peine de prison s’ils n’accomplissent pas leur devoir auprès de leur parent âgé (Urban, 2014).

Nous ne pouvons pas nier les progrès importants sur le régime de protection sociale, mais il est certain que ce système est encore incomplet : un citoyen (de plus de 16 ans) sur cinq est exclu de la protection. Dans sa recherche , Urban (2014) indique que « Les dépenses de santé pèsent

encore fortement sur le budget des ménages chinois et de nombreuses familles sombrent dans la pauvreté ou doivent emprunter auprès de leurs proches pour faire face aux dépenses de santé » (Urban, 2014, P.417). Les enfants en Chine, selon la moralité ou selon la loi, sont

toujours considérés comme un protecteur qui assure la vieillesse des parents. Ceci est particulièrement vrai pour le garçon. « Yang er fang lao », un ancien proverbe chinois explique