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Etude de sensibilité (en niveau d’énergie et en densité) pour la détection de plusieurs dopants

CHAPITRE II : CARACTERISATION ELECTRIQUE DES DOPANTS (CONCENTRATION, NATURE) SUR LA BASE D’UN

III.1 Etude des limites intrinsèques à la technique de spectroscopie d’EH

III.1.1 Etude de sensibilité (en niveau d’énergie et en densité) pour la détection de plusieurs dopants

Dans un but de simplifier ces analyses préliminaires, les études de sensibilité effectuées ci-après font

l’hypothèse que le dopage du Si n’est pas compensé. Afin d’isoler l’effet respectif de g et r

H

, g est dans

un premier temps considéré comme égal à 1. L’effet de g sur les valeurs de N

d

et E

d

extraites sera

considéré dans la partie suivante.

III.1.1.1 Résolution en niveaux d’énergie

La spectroscopie d’EH peut théoriquement s’appliquer au cas de Si comportant plusieurs dopants, par

la détection, sur la courbe de spectroscopie d’EH, des pics associés aux niveaux d’énergie introduits

dans la BI par chacun des dopants (Figure II-14). Cependant, si deux niveaux en énergie sont trop

proches, les deux pics associés à chacun des dopants tendent à se superposer, et l’identification des

niveaux en énergie introduits par chacun d’entre eux est alors compromise (Figure IV-10).

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Dans un premier, il est opportun d’évaluer la capacité théorique de la spectroscopie d’EH à distinguer

deux niveaux en énergie proches, appelée résolution en énergie. Pour cela, les courbes de spectroscopie

[i.e : -kT×dn/dE

F

=f(E

C

-E

F

)] sont simulées à partir de la statistique de Fermi-Dirac, en commençant par

un cas d’étude sur du Si avec deux dopants fictifs à caractère donneur, et présents en densités égales

(N

D

=10

15

cm

-3

) (appelés respectivement dopant donneur 1 d’énergie E

d1

et dopant donneur 2, d’énergie

E

d2

).

Méthode de l’étude de résolution en énergie :

Les courbes de spectroscopie sont tracées pour une valeur de E

d1

fixée et plusieurs valeurs de E

C

-E

D2

(pour N

D1

= N

D2

). L’objectif est d’identifier le niveau en énergie E

C

-E

D2

le plus proche possible de E

C

-E

D1

pour que les pics associés à chacune des impuretés soient résolus. Les deux pics sont considérés

comme résolus dès lors que chacun d’entre eux possède un point dont les deux plus proches voisins lui

sont inférieurs. Le principe de cette méthode itérative est présenté Figure IV-10. L’écart en énergie

minimum (ΔE=E

D2

-E

D1

) entre les deux dopants afin que les deux pics soient résolus est ensuite relevé.

ΔE

limite

correspond au plus petit écart entreE

D1

et E

D2

pour lequel cette condition est respectée.

Figure IV-10: Principe des simulations effectuées pour l’étude de sensibilité en niveau en énergie

On notera que les calculs sont effectués avec un pas de T de 1K : cela correspond au degré de précision

compatible avec le dispositif expérimental, et qui permet un temps de mesure raisonnable.

Résultats de l’étude de résolution en énergie :

L’identification de ΔE

limite

est effectuée pour plusieurs valeurs de E

C

-E

D1

allant de 0,01 eV à 0,3eV, et

pour le cas où les deux dopants présentent des concentrations identiques (N

D1

= N

D2

=10

15

cm

-3

). L’étude

est ensuite réitérée dans le cas où le deuxième dopant est en concentration une décade inférieure à celle

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Figure IV-11: Evolution de l’écart limite en énergie entre deux dopants pour que ceux-ci soient détectables par spectroscopie d’EH, en fonction de la profondeur du premier défaut dans la bande interdite pour ND1 = ND2, ND2 =

0,1×ND1.

La Figure IV-11 nous enseigne que la résolution en énergie est d’autant meilleure que le niveau en

énergie associé à l’un des dopants est proche de la bande de conduction dans le type n. Réduire la densité

de l’un des dopants réduit par ailleurs cette résolution. Par exemple, dans le cas d’un échantillon de Si

dopé au Phosphore (E

c

-E

P

=0,045 eV) avec [P]=10

15

cm

-3

, une seconde impureté en densité égale sera

détectable grâce à la spectroscopie d’EH si l’écart entre les deux niveaux est au minimum de 20meV. Si

la seconde impureté est dix fois plus diluée (N

D2

=10

14

cm

-3

), l’écart entre les deux niveaux en énergie

doit être de 40meV, soit une résolution diminuée d’un facteur 2.

Au regard de la symétrie entre les équations décrivant n(T) et p(T), il est attendu que les résultats énoncés

ci-dessous dans le cas du type n soient transposables au cas du Si de type p.

III.1.1.2 Sensibilité en densité de dopants

Une étude a ensuite été menée en ce qui concerne le seuil de détection de la densité du second dopant

introduit. La méthode utilisée pour cette étude est similaire à celle présentée pour l’étude de résolution

en énergie : les courbes de spectroscopie sont tracées pour plusieurs valeurs de densité du dopant

donneur 2, et la densité minimale du donneur 2 pour laquelle les deux pics sont détectables est relevée

(N

D2limite

). La Figure IV-12-a illustre le principe de la méthode d’identification de la densité de dopants

minimale: seules deux courbes y sont représentées pour l’exemple. L’identification de N

D2limite

est

effectuée pour plusieurs valeurs de densités en dopants donneurs 1 (N

D1

=10

10

cm

-3

, N

D1

=10

15

cm

-3

et

N

D1

=10

17

cm

-3

) et pour plusieurs niveaux en énergie associés à chacun des dopants (E

C

-E

D1

=45meV et

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Figure IV-12: (a) Principe des simulations effectuées pour l’étude de sensibilité en densité de dopants et (b) évolution de la densité minimale du deuxième dopant pour que les pics liés à chaque dopant soient identifiables. Les lignes tracées sont des

guides pour les yeux.

Dans le cas du Si dopé au Phosphore (E

D1

=45meV) à hauteur de 10

15

cm

-3

, la spectroscopie d’EH permet

théoriquement de déceler des teneurs d’un second dopant donneur comprises entre 2×10

12

cm

-3

et 10

14

cm

-3

, selon que le niveau d’énergie introduit par le deuxième donneur dans la BI est respectivement éloigné

ou proche de E

D1

(respectivement ΔE=105meV et ΔE=50meV) (Figure IV-12-b). Dans le cas du Si dopé

P (E

C

-E

D1

=45meV), ces traces sont d’autant plus facilement détectables que l’écart en énergie entre les

deux dopants est important.

Ainsi, cette étude montre que la spectroscopie d’effet Hall possède un fort potentiel pour détecter des

éléments à l’état de trace. Toutefois, ces limites théoriques seront certainement dépassées par les limites

liées au bruit de mesure expérimental.

Ce travail préalable d’étude en sensibilité repose sur plusieurs hypothèses : il a été considéré d’une part

que le facteur de dégénérescence de tous les dopants est égal à 1, et d’autre part que le dopage n’est pas

compensé. Les deux paragraphes suivants s’attèlent à étudier l’effet de la variation de g et de la

compensation du dopage sur les valeurs des grandeurs mesurées par cette méthode (densité, niveau en

énergie). Cependant, nous pensons que les conclusions tirées dans cette section quant à la sensibilité en

énergie ou en seuil de concentration limite, restent pertinentes, si g dévie de l’unité ou en présence d’un

dopage compensé.

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