• Aucun résultat trouvé

110

Chapitre 1 - La figure de l’inconnu familier

Figure des espaces intermédiaires, aux frontières de l‘espace public et de l‘espace privé.

Ce chapitre résume un travail dřenquête sur les espaces intermédiaires à la frontière de lřespace privé du logis et de lřespace public urbain de la rue. Jřai conduit ce travail dans le cadre dřune recherche63 entreprise sur différents terrains avec Ahmed Boubeker (responsable scientifique). Les éléments présentés ici sont pour lřessentiel tirés dřun article rédigé à lřissue de ce travail64.

Réalisé à Villeurbanne dans lřagglomération de Lyon, dans un quartier ou subsiste un esprit de faubourg populaire, ce travail traite de la manière dont se construit une autonomie du social dans un travail dřélaboration des conditions de coprésence incluant aussi lřintrus sous la figure de l‘inconnu familier. Le travail de figuration est au cœur du processus dřélaboration

dřun ordre de coprésence cependant toujours rapporté à lřespace public et à la figure du

passant considérable65 ; et à son double celle de lřétranger. Ce chapitre préliminaire pose les bases dřune grammaire sensible des relations et des frontières du commun nécessaire à lřintelligibilité de pratiques soucieuses des histoires au fondement de lřémergence dřun effet

de milieu dont on appréhendera les propriétés évolutives et de consolidation en fonction de contraintes ou de lřarrivée de nouvelles populations. Outre le fait quřelle fonde les bases dřune analytique que nous mobiliserons dans lřexploration des situations présentées dans les autres chapitres, cette partie, qui explore le travail social quotidien engendrant cet effet de

milieu, fixe déjà les termes dřune dramaturgie du vivre ensemble lorsque lřespace public de la ville sera le siège dřune confrontation entre une communauté de condition, celle des Rroms récemment arrivés en France, et les institutions et le pouvoir politique.

63 Ahmed Boubeker, Hervé Paris. Les qualités civiles des espaces intermédiaires : étude comparée à partir d'immeubles situés dans trois ensembles résidentiels de l'agglomération lyonnaise. Cité Publique. 2003

Recherche réalisée dans le cadre dřun programme de la Mission du patrimoine ethnologique du Ministère de la Culture.

64 Hervé Paris. Lřinconnu familier, les interactions dans les parties communes dřun immeuble lyonnais. La société des voisins. Bernard Haumont, Alain Morel. Éditions de la Maison des sciences de lřhomme, 2005. p 209-230

65 Joseph Isaac. Le Passant considérable. Essai sur la dispersion de l'espace public. Librairie des Méridiens, collection Sociologie des formes.1984

111 L'une des difficultés dans l'étude des espaces intermédiaires réside dans la surdétermination qui pourrait résulter d'une approche partant de leur statut dans les ensembles résidentiels ou de leur morphologie. C'est pourquoi jřai adopté une approche qui, en privilégiant leurs propriétés sensibles, se propose de partir de leur manifestation aux limites de l'espace public, pour remonter à leur construction sociale et à leur rapport avec la morphologie des lieux, en resserrant mon objet sur les espaces communs d'ensembles résidentiels.

La première partie vise à identifier des caractéristiques qui permettront de cerner les contours de la notion d'espaces intermédiaires tels qu'ils se donnent à percevoir dans l'espace public de la rue comme espaces de pratiques.

Dans la deuxième partie, en rapportant ces caractéristiques aux espaces communs résidentiels, il s'agit de comprendre leur fonction dans le vivre ensemble résidentiel en construisant la figure de l'inconnu familier qui, selon nous, distingue l'espace intermédiaire de l'espace public auquel est plutôt attachée la figure de l'étranger.

Dans une troisième partie est abordée leur dimension normative.

Les espaces intermédiaires aux limites de l’espace public

Quelques immeubles de taille moyenne et sans âme s'intercalent entre les bâtisses qui confèrent à ce tronçon de la rue Kahn son allure de faubourg où sřentremêlent habitat, bureaux, entrepôts, petites fabriques et ateliers. La rue est doublée d'une impasse desservant des maison-ateliers délaissées par les artisans du métal et de la soie. Divisions en lots lors de successions, cessions et changements d'affectation d'usage ou remembrements, ont bouleversé les fonctions des cours, jardins, passages et appentis.

Au cours des 30 dernières années, des populations précarisées, immigrés d'origine marocaine notamment, se sont installées, rejoignant une population juive originaire dřAfrique du Nord, des anciens ouvriers et artisans restés dans le quartier qui accueillait déjà une population Ŗrotativeŗ dřétudiants, de jeunes couples, tandis que les immeubles des années 70 ont attiré des familles de classe moyenne. Depuis quelques années, cependant, dans le mouvement de rénovation du centre ville situé à proximité, le quartier est l'objet d'une action spéculative. De

112 nouveaux types de résidents s'installent en saisissant les opportunités que libère cette période de transition pour aménager des lofts.

Visibilité des pratiques et construction d'une altérité familière

Plusieurs lieux d'activité socioculturelle, commerces et lieux de culte de la communauté juive jalonnent la rue, de sorte que lřactivité est rythmée par les fêtes religieuses et les pratiques rituelles qui alternent ou se confondent aux rythmes quotidiens - trajets domiciles travail, horaires d'école ou de marché, pratiques de voisinage … - dans un jeu de signes distinctifs, de codes, de contrastes qui participent d'une théâtralisation de la distance.

C'est ainsi à un jeu réglé d'évitement et d'ajustement que l'on assiste, qui révèle des usages différentiés des espaces - trottoirs, jardin public, porches et parvis,… - selon les générations, les groupes sociaux, le genre d'activité (socioculturelle, professionnelle, domestiques…). Les groupes se décomposent et se recomposent en donnant à voir les mêmes personnes dans des postures et des attitudes distinguées selon les moments ; de sorte que les distances se révèlent denses dřune quête furtive de la familiarité, où la recherche inconsciente du visage, de la silhouette familière, participe de l'élaboration d'identités collectives sensibles, identités de perception, construites dans la réflexivité et la chronicité des usages quotidiens.

Mais dans ce mouvement, qui apparaît comme une spatialisation des temporalités des différents groupes, c'est aussi une combinaison à la fois fluctuante et récurrente d'agencements de l'espace de la rue qui s'établit.

C'est ainsi que la multiplicité des fonctions de la rue Kahn se révèle à travers la prégnance de territorialités infra locales. Bien que le centre Torah Emhet, par exemple, se trouve privé d'espace de dégagement par l'étroitesse de la rue, son porche et les trottoirs alentours n'en sont pas moins le lieu d'un rituel d'affirmation sociale qui voit les pratiquants se rassembler en petits groupes au sortir du culte, comme ils le feraient sur un parvis, avant de se disperser dans la ville selon un faisceau d'itinéraires qui apparaissent comme autant de réinscriptions de leur engagement religieux dans les strates de l'insertion sociale de la communauté.

Cependant, cet espace, aux contours immatériels, entre forme réticulaire et marquage des lieux, est aussi déterminé par des tensions. Si celles-ci sont physiquement inscrites dans

113 l'espace - des barrières anti-stationnement et un dispositif de vidéosurveillance ont été installés après une tentative d'attentat en 1995 -, ce dispositif de veille est surtout un dispositif à forte implication sociale qui polarise l'espace de la rue en mettant à l'épreuve les rapports entre la communauté juive et les populations alentours.

La rue est aussi marquée par dřautres types de polarisation sans autres frontières ni repères que ceux qui résultent des pratiques qui s'y tiennent quotidiennement et qui participent d'un esprit de lieux. Ainsi par exemple, cet effet de champ qui émane des abords de lřentreprise Agiss, où deux jeunes femmes réalisent des travaux de secrétariat à façon pour une clientèle variée, composée essentiellement d'hommes - médecin, laveur de vitre, ingénieur,… - que leur rapport avec ces deux femmes a rapprochés.

Dans leur manège, une sorte de langage populaire originel semble avoir été inventé, langage de mots mais aussi dřattitudes - on sřinterpelle à vive voix, avec des gestes de grande proximité - qui ne perd rien des accents et des expressions propres à chacun, mais qui au contraire en fait des composantes essentielles du langage du lieu en lřaffranchissant des hiérarchies associées aux codes de leurs milieux.

D'abord greffée au pas de porte du bureau, cette atmosphère de complicité a fini par traverser aussi la rue par l'entremise du chef du quai de lřusine dřen face qui a su aménager une place aux clients d'Agiss dans l'entente existant déjà entre l'usine et les habitants alentours à propos de l'usage de la "réserve de parking" disponible entre soir et matin que représente le quai de livraison.

Seuils et portes

Au-delà des ajustements entre des pratiques professionnelles ou rituelles et des pratiques habitantes ou résidentielles, c'est l'importance des portes et des seuils qui apparaît ici, en ce qu'ils sont les points autour desquels se distribuent les territorialités et les temporalités de la rue.

Ainsi cette porte massive du n° 39 en fer forgé, ornée de vers à soie et de feuilles de mûriers, vestige dřune épopée locale des artisans soyeux et de leur rencontre avec les artisans du métal.

114 Comme toutes les portes donnant sur la rue, elle est le plan dřune transition essentielle, lieu dřun mouvement entre ombre et lumière, entre intérieur et extérieur, mais aussi, dans ce cas, entre antérieur et actuel. Car par son style elle symbolise lřépoque d'un ancrage local du métier et de ses valeurs notabilières, où la territorialité du corps de métier excédait le local pour rejoindre lřespace-temps des traditions, et par-là une forme de cosmologie qui transcende le local en lui donnant un sens au-delà des conditions sociales.

En ce sens, cette porte de la rue Kahn est le vestige dřun type révolu dřarticulation du local au global mais aussi de ses transformations successives à travers lesquelles s'est forgée cette sorte de pragmatique du destin qui associe au-delà dřeux-mêmes ceux des gens de la rue, ouvriers au long court, rapatriés, immigrants, qui y ont une antériorité. Mais elle est aussi le vestige dřun ordre social régissant les rapports entre privé et public ; rapports autrefois structurés par les corporations et leurs hiérarchies, et inscrits dans lřespace public et lřhabitat par des signes dřappartenance et des places assignées.

A la différence d'aujourdřhui où le jeu des signes distinctifs procèderait plutôt de combinaisons individuelles variées, de logiques de milieux sociaux, de logique de mise en scène de soi, d'affirmation ou expression dřidentités culturelles. Soit un jeu dřacteur impliquant un autre type de rapport entre privé et public, beaucoup plus anonyme, dont les codes ne sont pas inscrits dans les murs.

Les portes dřimmeubles résidentiels actuels s'ouvrent alors sur des espaces communs, dont les usages, au-delà des règlements dřimmeubles, sont régis par un construit collectif, sans quřun ordre supérieur ne sřimpose plus comme ordre à priori, même s'il sřy exprime une histoire résidentielle qui intervient autant que la morphologie des lieux dans la construction des rapports de voisinage.

Ambiances d'immeubles

Par les portes dřimmeuble, cřest donc un rapport entre ce construit collectif intérieur et lřespace public qui sřétablit, à travers des livraisons de bouffées dřambiances intérieures qui empiètent sur le trottoir et la rue.

115 Ce sont d'abord des qualités sensibles qui se donnent à percevoir. Odeurs des allées, où lřon pressent la cave et les senteurs culinaires qui caractérisent les immeubles anciens où couloirs et escaliers forment une structure volumique sans discontinuité reliant tous les étages entre eux, au contraire des immeubles récents dont les espaces communs sont toujours segmentés par des portes, sas dřescaliers réduits aux services et dessertes dřascenseurs dans des couloirs sans lumière du jour. Sons qui sřéchappent dans la rue lorsque sřentrouvre la porte, résonance grave de ces structures anciennes, amplifiant les cris dřenfants et les bruits dřescalier ; ou au contraire, sons étouffés et secs qui signalent lřencaissement des allées, les bas plafonds, la couverture synthétique de murs. Visions fugitives lorsquřon passe en marchant devant lřallée ouverte, ombres et lumières, crépis décatis, traces des peintures Art déco ou réfaction encore luisante des bâtis anciens ou, au contraire, espace aseptisé des nouvelles résidences, éclairées et ouvertes au regard par de grandes baies vitrées. Partout des plantes vertes, mais dans l'ancien, elles relèvent dřun art de vivre des habitants, tandis que dans les immeubles récents, elles sont travail sur lřimage, parfois simples artefacts.

Mais ces bouffées dřambiance sont aussi faites des attitudes des gens, de leur manière dřentrer et de sortir, de la densité de peuplement ; de leurs rythmes tels quřils se manifestent au seuil des résidences et par lesquels les mondes de lřintérieur, les mondes ménagers, sřouvrent à la rue, lřoccupent et où, par le jeu de circulations et de relations de voisinage, ces modes d'extériorisation se confondent avec des ambiances d'immeuble, suggérant que la morphologie des lieux contribue à rendre possibles ces manifestations publiques de la familiarité.

Dans la plupart des rez-de-chaussée de la rue, volets et rideaux clôturent les ouvertures, ne laissant filtrer que les sons et, la nuit, les brusques variations de lumière des télévisions. Seules dénotent les grandes baies vitrées du n° 39 et 41 sans volets ni rideaux, signalant l'installation d'aménageurs de lofts dont les attitudes et les modes dřhabiter spécifiques introduisent des changements dans lřordre négocié des espaces intermédiaires.

En livrant ainsi leur intimité au regard des passants, les habitants des lofts leur imposent de choisir entre une attitude d'évitement et le désir de satisfaire leur curiosité. La rue se trouve ainsi durablement marquée par ce débordement de l'espace privé. Débordement d'un type

116 particulier, cependant, puisqu'il ne se manifeste ni par une contrainte physique ni par une présence directe, mais au contraire, par une forme immatérielle, que l'on perçoit, pris au piège (la nuit plus encore que le jour lorsque le faisceau de lumière saisi le passant), comme attiré par un leurre dans un dispositif de capture où voir c'est d'abord être vu.

Cette aliénation du regard à l'ordre qui régit l'espace est précisément le signe du franchissement d'un seuil par lequel on quitte l'espace public pour pénétrer dans un espace ordonné selon un mode obligé de réciprocité qui caractérise une dimension d'exception privative de l'espace. Ici, cependant, le passant est privé de la réflexivité d'une interaction. Les usagers de la rue les plus affectés par cette nouvelle contrainte ont semble-t-il été ceux qui fréquentent le centre Torah Emhet, situé juste en face de ces nouveaux habitats. Car le spectacle dřun domaine dřintimité familiale en vis à vis d'un lieu de prière a quelque chose de choquant.

Eléments caractéristiques des espaces intermédiaires

A l'appui de ces exemples et contre exemples (les baies vitrées), sans doute peut-on avancer qu'un premier trait caractéristique d'un espace intermédiaire est d'être l'espace où un groupe, qui peut être de circonstance, se réunit autour d'une pratique qui fait sens pour ses membres et qu'ils inscrivent dans l'espace en se mettant en scène sous le regard des autres, en se rendant disponible à leur action.

C'est moins le contenu des pratiques qui importe alors que leur ajustement négocié à un espace fréquenté par d'autres. C'est un espace de reconnaissance réciproque qui se construit, sans qu'il s'agisse d'exiger une réciprocité de perspective. L'exigence de réciprocité ne porte ici que sur les modalités de coprésence. Mais lřordre qui régit ces espaces intermédiaires nřest pas un ordre de juxtaposition ou de succession régi par le respect de règles et des normes fixées à priori ou fonctions de la morphologie ; ils apparaissent avant tout comme des espaces dřaccomplissement de pratiques collectives.

Cřest précisément cette dimension dřaccomplissement qui contribue à la qualité du vivre ensemble et qui affecte des qualités civiles aux espaces intermédiaires, des qualités co-construites avant dřêtre vécues par leurs effets de régulation. Au-delà dřune mise en visibilité de pratiques dans des espaces temps, cřest la façon dont la visibilité est prise en compte comme une dimension constituante de ces pratiques qui est ici essentielle. Car la visibilité affecte les identités elles-mêmes et, en un sens, la civilité apparaît comme la co-construction dřun ordre expressif des identités individuelles et collectives.

117 Dans cette perspective des espaces intermédiaires, l'autre n'y prend pas place comme l'étranger dans une conception citadine de l'espace public, mais plutôt comme inconnu familier ; l'espace intermédiaire, comme polarisation de l'espace public, pouvant être conçu comme l'aire de validité d'une figure d'inconnu familier. C'est précisément à la construction de cet individu familier dans les espaces communs résidentiels que nous consacrons la seconde partie de cet article.

Mais il s'agit aussi de souligner une autre caractéristique des espaces intermédiaires que nous révèle cette première investigation, c'est à dire leur nature avant tout sensible, immatérielle, qui implique les facultés perceptives et aperceptives par lesquelles on accède à la densité de l'espace temps. Pénétrer un espace intermédiaire, c'est en effet franchir un seuil perceptif par lequel on accède au niveau d'imbrication des pratiques et de l'espace, où celles-ci ne sont pas seulement localisées mais apparaissent comme constituantes de l'espace, tandis que, symétriquement, la morphologie et les qualités sensibles des lieux, leur historicité, rendent possibles ces pratiques et les connotent.

Cependant, ici, la dimension de seuil revêt en même temps une autre signification. Elle traduit le passage entre des ordres qui régissent des rapports sociaux - ordre de la maison, ordre de la pratique religieuse collective, ordre socioprofessionnel. Soit un passage comportant un caractère rituel qui s'inscrit dans l'espace en s'attachant à des repères symboliques existants ou en en fixant de nouveaux. La porte, le seuil ou le parvis, apparaissent comme autant de frontières qui sont cependant fluctuantes et perméables, qui diffusent en amont et en aval, car s'y greffent des pratiques de transition entre ces différents ordres. Pratiques de regroupement et puis de dispersion devant le centre de culte. Gestes et mimiques pour se faire une façade civile avant de franchir le pas de la porte palière ou bien, au contraire, rituel d'entrée dans la maison au retour du travail, où les scènes de commensalité jouent un rôle essentiel.

Pénétrer un espace intermédiaire, c'est ainsi pénétrer dans l'espace-temps d'une configuration (ou d'une transition de configuration) propre à un ou des groupes pour lesquels le rapport à l'autre intrant est codifié ; les modes de codification dépendant notamment de la composition sociale de groupes et de l'historicité de leur expérience collective, comme c'est le cas, par exemple, pour le groupe des clients de l'entreprise Agiss que nous avons présentée précédemment.

118 L’inconnu familier comme figure des espaces communs résidentiels

Ordre collectif de coprésence résidentielle

Ainsi, la disponibilité au temps des lieux est au cœur même des sociabilités résidentielles, selon les rythmes quotidiens des espaces communs résidentiels (cycles domicile-travail ou Ŗ heures creuses ŗ, moments des activités ménagères, des jeux d'enfants… ), et dont les modalités (langage, distances ou attitudes d'évitement, style de convivialité) varient selon les relations affinitaires, les rapports générationnels, le statut social des interactants, les personnalités, entre formes de civilité passives et actives.

Civilité passive dans les espaces communs résidentiels lorsque, par exemple, on compte sur l'autre pour préserver la distance dans ce temps de latence qui permet de passer de l'intérieur à l'extérieur ou l'inverse ; civilité active lorsqu'on compte sur l'autre croisé dans l'allée pour se montrer réceptif à une marque de convivialité, sans autre perspective, cependant, que de

Documents relatifs