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ESPÈCES ENSEMENCÉES AU QUÉBEC

GESTION DES POPULATIONS

C. Territoire libre

6. ESPÈCES ENSEMENCÉES AU QUÉBEC

En 1987 et 1989, les six stations piscicoles gouvernementales ont ensemencé dans les eaux du Québec environ 3 millions de poissons de tout stade, (tableaux 15 et 16). La production piscicole du MLCP est essentiellement constituée de salmonidés indigènes et exotiques; en dehors de ces espèces, seul le Maskinongé est l'objet d'un élevage soutenu alors que le Doré ne l'est que sur une base expérimentale. L'Omble de fontaine représente à elle seule près de 50% du total des déversements effectués; cette espèce est suivie par le Saumon atlantique, la Truite arc-en-ciel, le Touladi, la Truite brune et la Ouananiche.

Récemment, le Ministère s'est donné pour mandat d'orienter ses installations piscicoles vers l'élevage de poissons destinés à la restauration des populations et la production

Alevin

Saumon atlantique

Source: Direction de la gestion des espèces et des habitats (1988).

Alevin

Saumon atlantique

Source: Direction de la gestion des espèces et des habitats (1990).

Truite arcenciel Truite brune Doré -Touladi 9 360 - 15 800 4 000 Maskinongé -Omble de fontaine 338 736 377 321 135 350 303 268 Ouananiche 245

Saumon 365 405 191220

-Total 713 501 568 786 151 150 307 268 3 273 597 2 618 899 Source: Direction de la gestion des espèces et des habitats (1988,1990).

319 343 191385 160 000 282 040 13 600 1452 040 64 798 790 091

155 299 232 070 1649 181770 9 700 1 374 671

59 189

565 899

piscicole spécialisée ainsi que sur la recherche et le développement dans le domaine piscicole (Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, 1989).

La très grande majorité des ensemencements (respectivement 74% et 67% en 1987 et 1989) réalisés par le Ministère sont effectués dans le territoire libre (tableau 17). Dans les réserves fauniques et dans les zees, les déversements sont limités à l'Omble de fontaine, au Touladi et au Saumon atlantique.

La répartition des ensemencements dans les dix régions administratives du Québec reflète surtout la diversité et l'abondance des ressources halieutiques ainsi que le volume des activités de pêche récréative. L'Omble de fontaine est ensemencé dans toutes les régions mais surtout dans la Mauricie, le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, Montréal et Québec où cette espèce, largement répandue et très recherchée des pêcheurs, est l'objet d'une exploitation intensive. Les salmonidés exotiques, Truites arc-en-ciel et brune, sont déversés dans les régions où le zonage piscicole le permet; ces deux espèces sont largement utilisées en Estrie et dans les plans d'eau et tributaires de l'archipel de Montréal où elles sont généralement bien adaptées aux conditions environnementales prévalant dans ces régions. Dans le cas du Saumon atlantique, les données de 1987 et 1989 montrent que l'essentiel des ensemencements a été réalisé dans les rivières du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Ces chiffres traduisent en fait les orientations ministérielles du milieu des années 1980 où seules des rivières cibles gaspésienne étaient l'objet d'ensemencement de saumoneaux (rivières Petit-Pabos, Petite Cascapédia, Cap Chat et Sainte-Anne).

Notons que les nouvelles orientations ministérielles favorisent maintenant une répartition provinciale de la production piscicole de saumoneaux et ainsi permettent le partage de la production piscicole sur l'ensemble des rivières du Québec. Le Touladi est également l'objet d'importants déversements qui s'inscrivent dans le cadre d'un vaste programme quinquennal de restauration dans plusieurs régions du Québec, notamment en Mauricie, dans les Laurentides au nord de Montréal et dans l'Outaouais. Le Maskinongé est ensemencé sur une base régulière dans divers secteurs des plans d'eau de l'archipel de Montréal; ces ensemencements permettant de maintenir dans cette région une activité de pêche spécialisée de cette espèce de grand intérêt halieutique.

On dénombre également au Québec plus de 300 établissements piscicoles privés qui produisent des salmonidés destinés à la consommation et à l'ensemencement des plans

d'eau (Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, 1982). La production destinée aux ensemencements est écoulée auprès des propriétaires de plans d'eau privés et d'étangs de pêche, des associations de chasse et de pêche, des zees et des pourvoiries concessionnaires. Bien que la majeure partie de la production piscicole soit constituée d'ombles de fontaine et de truites arc-en-ciel, des pisciculteurs privés élèvent également depuis plusieurs années d'autres espèces pour fin d'ensemencement, le touladi et la truite moulac notamment. Le volume des ventes d'ombles de fontaine et de truites arc-en-ciel est important; pour les années 1977 à 1981 et 1986, il a totalisé annuellement entre 2,8 et 5,1 millions d'ombles de fontaine et entre 190 000 et 935 000 truites arc-en-ciel (tableau 18). Ces valeurs dépassent largement le total des ensemencements de ces espèces par les stations piscicoles gouvernementales effectués en 1987 et 1989.

L'examen de la répartition de la production piscicole privée par stade révèle que, tant pour l'Omble de fontaine que la Truite arc-en-ciel, les ensemencements de sujets plus âgés (1+) se sont considérablement accrus entre 1981 et 1986, triplant pour l'Omble de fontaine et quintuplant pour la Truite arc-en-ciel.

Au Québec, les activités reliées à l'aquaculture et aux ensemencements de poissons dulcicoles et anadromes sont soumises au règlement sur l'aquaculture et le zonage piscicole. Ce règlement, récemment modifié (août 1990), établit des zones piscicoles et détermine les poissons ou catégories de poissons qui peuvent y être produits, ensemencés, gardés en captivité, élevés ou transportés. Pour les besoins de la réglementation, le territoire québécois est divisé en sept (7) zones piscicoles où seules certaines catégories d'opérations impliquant certaines espèces ou formes sont autorisées. Le règlement sur l'aquaculture et le zonage piscicole concerne toutes les espèces de poissons, indigènes et exotiques. Ainsi, dans le cas des poissons-appâts, il limite leur transport et la garde en captivité au fleuve Saint-Laurent, à la rivière des Outaouais et aux eaux limitrophes de Montréal (zones 1, 2, 3, 4); il interdit toute opération à caractère aquicole dans la majeure partie du territoire québécois situé au nord du 49e parallèle (zone 7); il limite enfin les activités de production, d'élevage, de transport et d'ensemencement de salmonidés exotiques (truites brune et arc-en-ciel) et hybrides (truite moulac) ainsi que de l'Achigan à petite bouche dans les régions de l'est du Québec (zones 3 et 5). Bien qu'en vigueur depuis peu, l'actuel règlement est actuellement en voie de révision; le prochain règlement qui devrait s'appliquer en avril 1992 verra le nombre de zones portées à 24.

Tableau 18. Production piscicole d'Ombles de fontaine et de Truites arc-en-ciel vendue pour fins d'ensemencement par les pisciculteurs privés du Québec.

Omble de fontaine

Sources: Boulanger et Hansen (1984) et S. Gonthier, MLCP (comm. personnelle).

7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS SUR LES ENSEMENCEMENTS

Le Ministère a élaboré dans son "Guide des déversements de poissons" une politique d'ensemencements définie à partir d'objectifs de gestion clairement identifiés et fondée sur des principes écologiques reconnus. Dans l'ensemble ces critères visent à maximiser les bénéfices attendus des ensemencements tout en réduisant les effets négatifs sur les populations indigènes.