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Matériel et Méthodes

VII - PRONOSTIC Facteurs de gravités

III- EPIDEMIOLOGIE 1. Incidence

Liée au morphotype, l’incidence de l’HTICI est variable d’un pays à l’autre : La variabilité de cette incidence est probablement proportionnelle au degré d’obésité dans ces zones [23].

Aux Etats Unis, Durcan a estimé l’incidence annuelle de l’HTICI dans la population générale d’IOWA à 0,9/100000, et à 1 ,07/100000 pour la population de Louisiane [78] . L’incidence estimée à Rochester était de 1/100000 habitants. Une étude prospective longitudinale effectuée à Benghazi (Lybie), rapporte une incidence de 2,2/100000 habitants [34].

A Hokkaido (Japon), seul deux cas ont été identifié sur une étude en 1993 d’une population de 5,8 millions donnant une incidence de 0,03/100000 en cette année [84].

Au royaume Uni, l’incidence d’HTICI, dans la population générale, est de 1.56 pour 100 000 habitants. Cette incidence augmente chez la population féminine, et se multiplie chez la population féminine obèse.

L’incidence globale de l’HTICI rejoint celle du syndrome de Guillain barré, des tumeurs pituitaire et des céphalées de Horton.

L'incidence réelle de cette pathologie est probablement plus élevée que ce qui est projeté à partir de ces études. Plusieurs cas de céphalées sans OP ont été objectivés. De tels cas, peuvent être potentiellement diagnostiqués comme d’autres causes de céphalées.

L’incidence annuelle est estimée à 1 à 5 pour 100 000 personnes dans la population générale et augmente à 20 pour 100 000 dans le groupe à haut risque des femmes jeunes obèses.[78]

Au Maroc, il n y’a pas de registres concernant les patients atteint d’HTICI.

Dans notre série 11 cas sont rapportés et ce durant la période allant de Juin 2014 à Avril 2015 colligés au service d’ophtalmologie A. Notre étude a été limitée dans le temps et l’espace et ne reflète pas la réalité épidémiologique au Maroc.

Tableau VI : L’incidence de l’HTICI selon des différentes séries publiées.[ 80]

a : surpoids de plus de 20% chez des femmes entre 20 et 44 ans. b : obésité non définie chez des femmes entre 20 et 44ans. c : IMC supérieur à 26 chez des femmes entre 15 et 44ans d : surpoids de plus de 20% chez des femmes entre 15 et 44 ans e : obésité et âge non définis

2. Sex-ratio

Le sexe féminin est retrouvé dans 90 à 75% des cas. [91] Bien que l’HTICI survienne typiquement chez la femme jeune obese, les formes atypiques, touchant l’homme, les âges extrêmes ou les patientes ayant un poids normal, ne sont pas rares. 9% des patients sont de sexe masculin [80].

Il s'agit d'une pathologie intéressant les patients jeunes avec une prépondérance féminine nette et un ratio de 9 femmes pour 1 homme [92].

Sur le plan national une étude a été menée au service de neurologie à l’Hopital Ibnou Rochd à Casablanca a montré un sexe ratio de 20 femmes pour un homme.

Dans notre série nous avons noté une prédominance féminine soit 100% des cas, ceci concorde avec les données de la littérature.

3 .Age

La plus grande incidence survient chez les femmes obeses ayant un âge jeune entre 20 ans et 44 ans [93][70][44] [95][42],[45][96] [97] . Safavi-Abbasi et al. Décrivent que plus que 80% des patients atteint d’HTICI sont des femmes obeses. Bien que typiquement l’HTICI survienne chez la femme jeune, les patients de plus de 50 ans, ou ayant un poids normal, représentent chacun environ 5% des cas.

L’HTICI est rare chez l’enfant et bien qu’elle puisse survenir à n’importe quel âge, 60% des jeunes patients ont plus de 10 ans.[92]

L'âge moyen rapporté varie selon les séries de 28 à 35 ans, [70] Chez l’enfant pré-pubère, l’HTICI semble être moins fréquente [101]. Babikian et al [21] ont constaté que la plupart de leurs patients atteints d’HTICI ayant un âge supérieur à 10 ans. Les enfants de moins de 11 ans tendent à avoir un sex-ratio neutre, avec un taux relativement diminué pour l’obésité. [111], tandis que la maladie serait plus fréquente chez les adolescentes obèses mimant ainsi l’HTICI de l’adulte. [110][15] [101]

Pour l’étude casablancaise l’âge moyen était de 27.5ans. Dans notre série l’âge moyen était de 26ans.

4. Race et origine ethnique

L’origine ethnique ne semble pas affecter l’incidence de l’HTICI. Peu d’études ont abordé cette question et le nombre de patients impliqué était insuffisant. [84] [35]. ] [77]

Des cas familiaux ont été rencontrés sans offrir un support évident pour une prédisposition génétique. [78]

D’après Saber Chebel et al. [78] la revue de la littérature a mis en évidence plusieurs cas d’HTICI familiale et sur des générations successives. L’obésité était la seule anomalie commune entre ces patients. Les auteurs suggèrent l’implication de facteurs génétiques dans le développement de l’HTICI, et une variation d’expression de gènes au sein des membres de la famille.

La race semble être un facteur important déterminant le pronostic visuel du patient, l’étude de Bruce et al. 2008 a montré que le pronostic visuel était péjoratif chez les patients de race noires par rapport au patients de race blanche aux Etats Unis, en se basant sur la comparaison dans la même population américaine les deux races. L’étude montre que les patients de race noires ont un risque trois fois plus important d’avoir une perte visuelle sévère dans au moins un œil et un risque cinq fois plus important d’avoir une cécité bilatérale .

Cette différence de pronostic visuelle ne semble pas être en relation avec une discrimination raciale dans le diagnostic, le traitement ou l’accès aux soins mais suggère que les patientes de races noires semblent avoir une maladie plus agressive et ont besoin donc d’un suivi plus étroit et nécessite le plus souvent rapidement des interventions thérapeutiques agressives.

Par ailleurs la comparaison qu’a réalisé (Mrejem et al. 2009)[85] entre deux populations de race blanches française et américaine a montré une atteinte visuelle plus sévère chez la population américaine de race blanche, indépendamment de l’IMC ou des autres facteurs associes .

5. Obésité

Une étude récente a montré que parmi 56 patients ayant des acouphènes pulsatiles diagnostiquées comme HTICI, 37 patients étaient des femmes obèses [84] Avec une prédominance de cette affection chez les femmes en âge de procréer (20-44ans). Des études récentes se sont focalisées pour retrouver des explications à cette association.

[90][97] [100][98][96] .

Une étude a trouvé que la concentration d’œstrogène dans le LCS chez les patiente jeune obese porteuse d’une HTICI est plus importante que chez le sujet normal, et qu’un traitement avec un régime alimentaire contenant 800 calories par jour avec la prise de dexamethazone chez ses femmes obeses ont montré une nette amélioration clinique [93].

L’obésité est présente à des fréquences élevées et variables entre 62% et 94%. [78] [102] [84] [112][79] L’étude prospective Nord-Américaine réalisée par Wall et George a montré que 47 patients sur 50 étaient obèses avec une moyenne de gain du poids de 7,7 kg dans les 12 mois précédents l’apparition des symptômes. Le gain du poids récent a été impliqué dans l’HTICI par plusieurs études. [84][96][99]

L’incidence de l'obésité est de 88 à 94 % [101] .Ainsi dans une population américaine de femmes obèses âgées de 22 et 44 ans, l'incidence s'élève à 15 ou 20 cas pour 100 000 [101]. C’est sur ce terrain que l'on trouve les critères correspondant à l'HTIC idiopathique. Le bilan devra donc chiffrer l'IMC et noter les éventuelles variations du poids.

IV - DIAGNOSTIC

Le diagnostic d’HTICI est actuellement fondé sur les critères modifiés de Dandy [3] [12]. Ces critères, bien que restrictifs, permettent l’homogénéisation des études épidémiologiques, expérimentales, cliniques et thérapeutiques.

1. En présence d’une symptomatologie, celle-ci doit être exclusivement liée à l’HTIC .En l’absence de symptômes, la présence d’un œdème papillaire de stase est nécessaire.

2. En présence de signes physiques, ces derniers doivent être liés exclusivement à l’HTIC.

3. Pression d’ouverture du LCS sup ou égale à 25cm d’eau mesurée en décubitus latéral.

4. Composition normale du LCS.

5. Absence d’hydrocéphalie, de processus expansif intracrânien ou de lésions vasculaires en IRM ou en TDM injecté pour les patientes typiques, IRM avec ARM pour tous les autres.

6. Absence d’autres causes d’HTIC. A. Etude clinique