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PARTIE 2 Le cas des MAET réduction herbicides en Poitou-Charentes

2. RÉSULTATS

2.3 Environnement institutionnel

Prise d’information

Les anciens dispositifs contractualisés (CTE, CAD, MAER)

Afin d‟avoir une meilleure idée du panel de contractants, il est intéressant de savoir si leur implication pour les mesures agroenvironnementales s‟est faite avec la MAET ou avant avec d‟autres dispositifs. Ainsi, au vue des résultats, nous constatons qu‟une minorité avait au

47 préalable souscrit à un dispositif (CTE, MAER, CAD) et donc pour la plupart, la MAET a été leur première souscription à un dispositif agro-environnemental.

Les contractants d‟autres dispositifs en sont globalement satisfaits. La MAE Rotationnelle, par exemple, a permis d‟intégrer les rotations, ce système étant donc déjà intégré au-préalable dans le fonctionnement de l‟exploitation (donc pas de modification de pratique nécessaire pour ces personnes). Les contractants des CTE constatent une similitude avec la MAET mais considèrent cette dernière comme plus contraignante et répondant plus à un aspect environnemental. Certains ont contractualisé à des fins « d‟essais », pour voir si le dispositif fonctionnait et si ça valait le coup de poursuivre. Nous pouvons ainsi conclure, que pour ceux qui avaient déjà contractualisé une mesure, ils n‟avaient aucun a-priori sur le dispositif étant donné qu‟ils savaient la démarche à suivre.

« La MAER m‟a permis de faire attention déjà au fait d‟intervertir une culture de printemps en culture d‟hiver. Ce sont des bases aujourd‟hui mais c‟est vachement important ! » Céréalier 4, PVND.

« Le CTE ce n‟était pas très contraignant comparé à la MAET c‟est sûr. Ce coup-ci c‟est plus centré et la partie volet d‟accompagnement est plus branchée pour nous aider à faire ce qu‟on veut faire », Viticulteur 11, BANE.

Prise de connaissance de la MAET

Nous pouvons identifier trois types de prises d‟informations : premièrement l‟animation sur les territoires de Seneuil et de la Plaine de Niort aurait joué un rôle décisif dans la prise de contact avec les agriculteurs, deuxièmement la chambre d‟agriculture de Segonzac se serait également engagée activement dans la contractualisation des viticulteurs de la vallée du Né. La majorité évoque de nombreuses réunions d‟informations, une transmission d‟information conséquente à l‟aide de bulletin, de journaux, de courriers. Enfin, la connaissance du dispositif s‟est faite pour un plus faible nombre par le bouche à oreille (par un voisin, un membre de la famille…) et ce notamment pour les céréaliers.

« Alors je savais que la MAET existait mais étant donné que nous n‟étions pas dans le périmètre je ne m‟en étais pas occupé […] l‟animatrice du bassin a provoqué la démarche : c'est-à-dire qu‟elle est venue nous avertir qu‟il y a eu un changement de périmètre ». Éleveur 7, SENE.

« Par la chambre d‟agriculture, par le bulletin d‟information. De toute façon, chaque agriculteur concerné avait eu un autre document avec les sommes […] Oui c‟est la chambre réellement qui a prit contact avec moi par le biais de courrier ». Viticulteur 8, BANE.

« C‟est par mon frère, car il faisait déjà des MAE, j‟ai vu le conseiller, et puis c‟est là qu‟on en est venu à en parler. » Céréalier 8, PVND.

Deux personnes ont entendu parler de la MAET car ils désiraient souscrire à une aide à l‟investissement (PVE). C‟est par ce biais, qu‟ils ont pu être informés et ont fait eux-mêmes la démarche auprès de l‟animateur ou de la chambre d‟agriculture.

Soulignons ici l‟importance que jouent les implications extérieures des agriculteurs. En effet, comme nous le verrons au point suivant une part non négligeable des contractants sont

48 membres d‟organismes et appartiennent à des groupes de « lutte raisonnée » (Bout de champs sur le territoire de Seneuil ou Bout de vignes pour le Bassin du Né). C‟est aussi grâce à cela que les agriculteurs ont entendu parler de la MAET.

« Depuis que nous faisons les réunions bout de vignes toutes les semaines, que l‟on fait depuis pas loin de 10 ans, ça changé la politique d‟achat de produits, d‟utilisation de produits. C‟est la chambre qui a mis en place ces réunions, nous sommes une quinzaine de viticulteurs sur la zone, il y en a plusieurs sur le bassin et chacun peut y adhérer, après c‟est une volonté et puis ça permet de réunir les viticulteurs d‟un même secteur et de parler entre nous, nous n‟avons pas forcement les mêmes vendeurs de produits donc on échange les informations par rapport à ça, on a plus le seul point de vue du commercial de la coopérative. De ce côté-là c‟est bien parce qu‟on évolue dans la politique. Après influencer les gens sur ce genre de choses, nous ça nous a rien couté donc après celui qui doit faire un gros effort, oui dans le cadre de l‟eau bien sûr on a tout intérêt à inciter les gens pour que notre eau soit le plus pure possible dans ce cadre-là, oui. » Viticulteur 13, BANE.

Ainsi pour conclure, nous constatons qu‟en général l‟animation sur ces trois territoires a joué un rôle important pour la diffusion de l‟information, mais également l‟appartenance à un groupe favorise les échanges entre personnes et favorise donc le bouche-à-oreille. Il est cependant évident que dans certains villages, la dynamique de groupe n‟est pas forcement développée et les gens sont réticents à souscrire bien que l‟animateur passe du temps à faire du porte-à-porte.

Notons que les exploitants de la Vienne mais limitrophe des Deux-Sèvres ont eu très peu d‟information et de réunions. De réelles lacunes sont à souligner dans ce département quant à l‟animation et peut être en cause dans le nombre de contractants.

« Mais quand les mesures ont été mises en place il n‟y a pas eu suffisamment d‟information au niveau local sur les deux captages. Il n‟y a pas eu de pressions mises au niveau des animateurs, ou que ce soit la chambre d‟agriculture pour faire des animations, pour mettre en place des animations ou des réunions d‟informations. La pression est beaucoup moins importante que dans les Deux Sèvres, dans les Deux Sèvres ils sont beaucoup plus réactifs. » Éleveur 14, SENE.

Le diagnostic d’exploitation

Avant la souscription de la mesure un diagnostic d‟exploitation est obligatoire. Il permet de mettre en avant les points positifs et les points négatifs de l‟exploitation afin de savoir quels changements devraient être appliqués à l‟exploitation afin de répondre au cahier des charges.

Cependant, nous avons constaté que ce diagnostic a souvent été fait à différent moment (avant/après la souscription voire dans certains cas jamais) et était parfois gratuit, parfois payant. En effet, il est intéressant de souligner que quasiment tous les viticulteurs ont fait leur diagnostic d‟exploitation après la souscription et celui-ci était payant alors que ça été plutôt le contraire pour les céréaliers et les éleveurs.

Pour une grande part des contractants, les résultats obtenus à l‟issu du diagnostic ne les ont pas surpris, les agriculteurs sachant grosso modo où ils en sont dans leurs pratiques agricoles

49 et celui-ci ça n‟a pas influencé la prise de décision (ce qui est évident pour ceux qui l‟on fait après !).

« Les résultats c‟est un peu histoire de dire que nous sommes dans les clous. » Viticulteur, BANE. Cependant, bien qu‟il ne soit pas forcément utile, pour une moitié, il est essentiel qu‟il soit obligatoire ne serait-ce pour les personnes désirant contractualiser et n‟y connaissant rien puisse avoir une idée de leurs exploitations. En revanche, pour l‟autre moitié l‟obligation d‟un tel diagnostic est inutile car il n‟apporte rien de nouveau.

« Je pense que le diagnostic est nécessaire, obligatoire… moi c‟est toujours un mot, j‟aime bien les choses obligatoires quand elles ne le sont pas, que l‟on oriente. Mais je ne vois pas que l‟on puisse s‟engager dans une MAE sans faire un diagnostic. Moi je pense que c‟est nécessaire, on fait le point. C‟est mon état d‟esprit : comment voulez-vous que l‟on fasse une démarche si on ne sait pas d‟où on vient et si on ne sait pas où on va ? Pour moi si on est capable de le faire, il est indispensable. » Éleveur 7, SENE.

« Comme je vous dis ce n‟est pas inutile, après est ce que ça joue énormément, honnêtement sur les choix d‟assolements et tout ça, non je n‟y fais pas attention. Que l‟on sache que les parcelles sont plus dangereuses par rapport aux nappes et tout ça oui mais on le savait déjà. Après dans le choix des assolements non moi je ne réfléchie pas par rapport à ça, bien qu‟il faudrait le faire mais je ne le fais pas. Non, les résultats ne m‟ont pas spécialement surpris et ils n‟ont pas influencé ma prise de décision. » Céréalier 13, PVND.

La formation

Selon les personnes interrogées, la formation suivie a durée entre 2 à 4 jours échelonnés sur plusieurs mois et a abordé plusieurs aspects tels que le calcul de l‟IFT, la reconnaissance de plantes, des démonstrations de matériels…

Plusieurs choses sont à souligner par rapport à la formation. Trois avis se distinguent : tout d‟abord il y a ceux qui ont trouvé la formation très intéressante et enrichissante,

« C‟était super, c‟était magnifique. Non mais sans plaisanter mais c‟est vrai c‟était un peu le groupe de travail justement, on s‟est tous inscrit en même temps et on a passé du très bon temps. C‟était bien par contre, pour certains je ne dis pas que ce n‟est pas bien, pour d‟autres on rabâche toujours la même chose ». Éleveur 1, SENE

Ensuite ceux qui ont appris des choses mais certaines journées étaient inintéressantes,

« On y est allé parce que c‟était obligatoire, par contre la moitié du truc était bien mais le reste c‟est un peu du bourrage de crâne… » Viticulteur 2, BANE.

Finalement ceux pour laquelle la formation n‟a absolument rien apporté (une minorité) car ils considèrent que les notions apportées avaient déjà été vu dans d‟autres formations comme

50 avec Certiphyto27 par exemple mais ne la considèrent pourtant pas comme inutile (une seule personne a exprimé cette opinion).

« Disons que moi je fais partie d‟un groupe de céréales, je n‟ai pas appris grand-chose, j‟étais tout au point, non mais c‟est vrai ! C‟était de la révision pour moi, après ça ne fait pas de mal » Céréalier 4, PVND.

Une très large majorité s‟accorde à dire, que la formation a été utile car elle a permis un échange entre les agriculteurs, agriculteurs parfois voisins mais qui n‟avaient jamais échangé. Cet aspect est le point positif de la formation qui ressort :

« Ce qui a été intéressant ce sont les échanges avec les gens de la chambre qui suivent tout ce qui est culture et des choses comme ça donc là c‟était plus de la pratique […] Éleveur 9, SENE.

De nombreuses lacunes se sont fait ressentir. Pour certains les formateurs n‟ont pas semblé compétents, notamment pour les contractants qui avaient souscris en 2008, première vraie année du dispositif, les animateurs n‟ayant pas forcement eu le temps de s‟approprier encore le dispositif. Aussi, a été évoquée une remise en question du contenu. En effet, quelques personnes auraient aimés approfondir certains aspects (comme la reconnaissance des plantes, ou la démonstration de matériel).

« La formation était donnée par la chambre et techniquement ils n‟étaient pas compétents, oui il y avait des lacunes et le contenu est à revoir, déjà il faudrait bien former les formateurs ! » Éleveur 12, SENE.

En revanche, le fait que la formation soit imposée dans le cahier des charges est à l‟unanimité normale et justifiée. En effet, selon les enquêtés, il est nécessaire d‟assister à une formation afin que tout le monde ait les mêmes bases même si pour certains cela est répétitif. Le côté obligatoire permet d‟imposer un changement de pratiques ou tout du moins, permet de transmettre l‟information à l‟agriculteur et surtout lui « prouver » qu‟il peut avoir des pratiques plus respectueuses pour l‟environnement et, comme nous l‟avons évoqué précédemment, l‟échange entre agriculteurs est le réel atout de la formation et l‟obligation permet d‟entretenir cela dans un cadre éducatif.

« Oui une formation comme ça c‟est bien. Il la faut. Cela permet aussi de voir d‟autres personnes, de voir des gens que l‟on ne côtoie pas. » Viticulteur 8, BANE.

Il est donc évident que les contractants trouvent la formation nécessaire et le fait qu‟elle permet un échange avec d‟autres est au final essentiel pour le contractant car cela d‟un certain côté le rassure même s‟il ne comprend pas vraiment le calcul de l‟IFT.

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Le Certiphyto est un dispositif national découlant d‟Écophyto 2018. En effet, « tout utilisateur, conseiller ou

distributeur de produits phytosanitaires à des fins professionnelles devra posséder un certificat d’aptitude obligatoire qu’est le Certiphyto » http://certiphyto.com/ . Ce certificat sera obligatoire en 2015 et des sessions gratuites pour l‟obtenir sont en cours sur tout le territoire notamment en partenariat avec les chambres d‟agricultures.

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Normes Sociales

Dans ce point nous allons maintenant faire ressortir le ressenti des contractants selon leur point de vue personnel (questionnement totalement ouvert ici). Nous nous pencherons notamment sur la cohérence entre le contrat proposé (aussi bien au niveau des engagements techniques, que les clauses administratives) et les normes éthiques et professionnelles de nos enquêtés.

Évolution des MAET et de la PAC

L‟année 2013 marquera un tournant au niveau des politiques agroenvironnementales : tout d‟abord il s‟agit de l‟année d‟arrêt du dispositif MAET mais également celle d‟une nouvelle réforme de la PAC. Il est donc intéressant de savoir ce que pensent les enquêtés de ces deux changements et savoir ce qu‟ils pensent des politiques publiques.

Concernant les mesures agroenvironnementales, la quasi majorité pense comme inéluctable la réduction des doses de produits phytopharmaceutiques et fertilisants notamment à cause du Grenelle de l‟environnement et Écophyto 2018. Trois personnes pensent pourtant le contraire, que le retour à l‟intensif sera inévitable étant donné l‟accroissement de la population mondiale et qu‟il sera impossible de pallier cette hausse avec une agriculture « raisonnée ».

« Pour moi ce genre de mesure (MAET) est toujours précurseur de quelque chose qui arrive comme pour le CTE avec les bandes enherbées le long des cours d‟eaux et comme les fameuses réductions de 50% […] » Viticulteur 12, BANE.

« A mon avis il faudra toujours revoir les choses à la baisse. À mon avis ce sera dans ce sens que ça ira, on ne va pas se mettre à polluer plus qu‟on le fait déjà. » Éleveur 7, SENE.

« De toute façon moi je suis persuadé que nous allons retourner dans un système qui est de plus en plus intensif parce qu‟il va forcement falloir faire de la production quand on voit le prix du blé il n‟y a pas de doute et puis de toute façon avec les prix vers lesquels c‟est parti forcément qu‟un quintal en plus il faudra réussir à l‟avoir mais ce n‟est pas pour ça que nous faisons n‟importe quoi. » Céréalier 13, SENE.

Dans cette logique de baisse, pour eux la mesure deviendra obligatoire et que l‟aide disparaîtra au-fur-et-à-mesure, surtout s‟il est constaté que cette réduction est faisable. Rappelons que la mesure est basée sur une démarche volontaire et que l‟obligation n‟est pas forcement vue d‟un bon œil même si l‟agriculteur fait des efforts. Là encore les avis divergent. Une moitié pense qu‟il est nécessaire que la mesure devienne obligatoire pour voir une évolution significative des mentalités alors que pour l‟autre moitié il sera contraignant et négatif d‟imposer une telle mesure, enlevant une nouvelle fois de la liberté d‟action aux exploitants.

52 « Je ne sais pas si ça va devenir obligatoire. En tout cas il ne faudrait pas que ce soit obligatoire, il faudrait continuer d‟avoir la possibilité de réduire à l‟IFT qu‟on veut et que cela reste volontaire. Mais après s‟il y a de gros problème d‟eau, cela deviendra obligatoire. » Viticulteur 14 , BANE.

Pour certains il ne faut pas d‟obligation car il faut qu‟il y ait une réflexion, un encadrement (par des stages plus ouverts par exemple) qui s‟installe pour que le non-contractant souscrive. En effet, d‟après ces enquêtés le caractère obligatoire ne ferait qu‟éloigner les plus réticents. En effet, pour les contractants, les non contractants ne seraient pas assez « sensibilisés » car ils ne sont pas intéressés.

« Non l‟obligation n‟est pas une bonne chose…il faut les susciter par la curiosité, par l‟envie et par des résultats, il faut de la pédagogie. De toute façon l‟obligation ça fait des gens qui seront aigris, qui seront méchants, qui seront agressifs. » Éleveur, SENE

« On peut amener les gens peut être par des sommes avec des IFT différents et qu‟ils arrivent à faire le stage dont je vous parlais. Il faut déjà qu‟ils comprennent qu‟ils peuvent réduire leurs doses et ensuite surtout sur comment le faire! Il faut cependant un peu plus de modération, on dirait que nous sommes en train de jouer avec des carambars ou quoi, non mais c‟est quand même de la phytopharmacie ce n‟est pas n‟importe quoi! » Viticulteur, BANE.

Sensibilité Environnementale

Intéressons nous maintenant à savoir quel est le ressenti des agriculteurs par rapport à l‟environnement, à leurs pratiques et les conséquences qu‟elles peuvent avoir sur celui-ci. Une majorité des contractants estiment avoir de bonnes pratiques pour l‟environnement ou tout du moins ils pensent faire leur maximum pour avoir le plus faible impact possible. Plusieurs personnes déclarent qu‟ils pratiquaient déjà une réduction de doses (d‟où le faible changement de pratiques évoqué précédemment).

«Moi je fais mon maximum pour que ce soit bien par rapport à l‟environnement.» Viticulteur 5, BANE.

Certains pensent que leur impact pourrait encore réduire mais la plupart évoquent le fait qu‟ils ont des rendements à atteindre (notamment les viticulteurs face aux maisons de négoces). Ainsi, l‟intensité de leurs réductions n‟est pas forcément en lien avec la difficulté du cahier des charges mais est plutôt d‟un ordre financier car n‟oublions pas que l‟agriculteur est avant tout un chef d‟entreprise devant assurer un revenu.

« Est-ce que je considère que j‟ai de bonnes pratiques pour l‟environnement? On ne détient pas la vérité…non je n‟en sais rien. Je pense que j‟essaie de faire au mieux. Oui réduire au maximum mais dans la limite du raisonnable, de l‟économiquement raisonnable, on ne peut pas se permettre de faire parce qu‟on a des contrats avec les grandes maisons et qu‟il faut fournir quand même du vin et de l‟eau de vie et puis on a quand même une distillerie à faire tourner donc on est quand même lié économiquement à un rendement minimum on ne peut pas aller en dessous. » Viticulteur 3, BANE.

53 De nombreuses personnes ont également mentionné le fait qu‟ils font souvent l‟objet de critiques de la part d‟individus non-agriculteurs notamment lorsqu‟ils sortent le pulvérisateur. En effet, selon eux ils seraient souvent suspectés de polluer alors qu‟il peut y avoir seulement de l‟eau dans ce dernier…Remarquons que ce malaise a souvent été évoqué lors des entretiens et que pour les agriculteurs les gens s‟arrêtent souvent à ce qu‟ils voient et n‟essayent pas réellement de discuter avec eux.

« Au final il n‟y a pas de logique entre les mesures. Ça devient lourd d‟être toujours suspecté. Quand je sors le pulvérisateur, j‟ai l‟impression que je dérange c‟est le paysan qui est avec son tracteur et il