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Entretien avec Peter Maurer*

Dans le document CICR : 150 ans d'action humanitaire (Page 21-35)

obtenu un doctorat. En 1987, il est entré au service de la diplomatie suisse et a occupé divers postes à Berne, Pretoria et New York. En 2000, il a été nommé ambassadeur et chef de la division chargée de la sécurité humaine au sein de la Direction politique du Département fédéral des aff aires étrangères à Berne et, en 2004, il est devenu ambassadeur et représentant permanent de la Suisse auprès des Nations Unies à New York. En janvier 2010, M. Maurer a été nommé secrétaire d’État aux Aff aires étrangères à Berne. Il a succédé à Jakob Kellenberger à la présidence du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) le 1er juillet 2012.

Entretien avec Peter Maurer*

Président du Comité international de la Croix-Rouge

* Cette interview a été réalisée le 10 octobre 2012 au siège du CICR, à Genève, par Vincent Bernard, rédacteur en chef de la Revue internationale de la Croix-Rouge, et Elvina Pothelet, assistante de rédaction. La version anglaise de cette interview est parue dans International Review of the Red Cross, Vol. 94, N° 888, hiver 2012.

© Thierry Gassmann, CICR

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Entretien avec Peter Maurer

Dans cet entretien, M. Maurer livre ses réfl exions sur l’histoire du CICR et donne son point de vue sur l’évolution de l’institution ainsi que sur les défi s qui attendent le secteur humanitaire et le CICR en particulier.

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Quel regard portez-vous sur ce 150e anniversaire ?

Ce 150e anniversaire est une date importante dans l’histoire du CICR et l’occasion de mener une réfl exion sur l’orientation future de l’institution. Si les fondateurs du CICR ont eu la vision d’une organisation internationale de bienfaisance active sur plusieurs continents, ils n’avaient certainement pas conscience à l’époque du vaste mouvement de solidarité qui, dans les décennies suivantes, allait naître pour se porter au secours des blessés et des malades sur les champs de bataille, des prisonniers de guerre détenus loin de leur pays d’origine et des millions de civils touchés par les confl its armés. Cette vision humanitaire et ce mouvement durent depuis 150 ans et, malgré de nombreux défi s, ils ont apporté une contribution unique pour atténuer les eff ets des confl its armés et autres situations de violence sur les populations vulnérables.

Historien de formation, je me rends bien compte que le 150e anniversaire de notre institution n’a pas de signifi cation objective majeure ; en général, ce ne sont pas les anniversaires qui sont à l’origine des événements importants de l’H istoire. Mais c’est un nombre symbolique qui a le pouvoir d’évoquer des générations d’expérience à mettre à profi t. Le recul de l’H istoire nous permet de porter un regard critique sur l’avenir. Cet anniversaire est pour nous l’occasion de mieux comprendre notre identité et nos origines, et d’analyser par le menu ce que nous avons accompli par le passé en vue de tracer le chemin à suivre à l’avenir et d’être mieux préparés à aff ronter les défi s qui nous attendent. Nous devons chercher à déterminer quels seront les domaines particulièrement pertinents dans les années à venir, pour rendre encore plus adaptée et effi cace l’action du CICR dans les crises humanitaires et sa capacité à atteindre les populations en détresse. Plus qu’une occasion de s’autocongratuler, ce 150e anniversaire devrait être un moment propice à la réfl exion sur l’avenir et à la remotivation. Après tout, ce qui nous motive dans notre travail n’a pas changé depuis les dernières pages d’Un souvenir de Solférino, le livre révolutionnaire d’Henry Dunant. Ce qui change, cependant, c’est la manière dont l’institution adapte sa réponse aux diff érents types de confl its et aux diff érents contextes. J’estime donc que ce 150e anniversaire est un symbole puissant qui devrait nous inciter à réfl échir, à nous adapter et, ce faisant, à faire le plein d’idées nouvelles et d’énergies pour l’avenir.

Comment décririez-vous l’évolution de l’identité du CICR ?

Pendant mes premiers mois dans l’institution, j’ai été frappé par la forte identité qui se dégage de notre modus operandi : la volonté d’être aux côtés des victimes, d’agir en fonction des besoins et non pas des préoccupations politiques, d’adapter la réponse

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humanitaire au contexte et de combiner les activités d’assistance, de protection et de prévention. Dans les situations de confl it armé, la violence armée et les déplacements que subissent les populations sont la conséquence directe de décisions prises par les parties. Dans un tel contexte, les activités d’assistance, de protection et de prévention sont incontestablement liées. On ne peut pas porter protection ou assistance aux groupes vulnérables sans se préoccuper du rôle et des politiques des belligérants à l’égard de ces populations. Pourtant, comme nous l’avons vu ces dernières années, les parties à un confl it armé acceptent plus facilement la fourniture de secours que la surveillance de leurs politiques envers les civils. Les programmes d’assistance demandent souvent des capacités logistiques et opérationnelles considérables, mais ce sont les stratégies de protection qui permettent d’assurer un accès rapide et sans encombre aux populations en détresse. Combiner effi cacement ces diff érents aspects demeurera un défi majeur, mais aussi une opportunité pour notre institution.

Je pense aussi que ce que nous défi nissons comme central dans l’action du CICR mérite d’être examiné avec attention. Ces dernières années, nous avons vu le CICR renforcer ses opérations dans les situations de violence autres que les confl its armés au sens strict – autrement dit, à des situations se situant en deçà du seuil d’application du droit international humanitaire, mais qui se caractérisent par d’autres formes de violence et sont régies par le droit national et les droits de l’homme. Nous travaillons de plus en plus dans des contextes fragiles qui ne sont pas des confl its armés et je partage le raisonnement qui nous a amenés à le faire. En même temps, l’impression que les confl its armés sont moins nombreux aujourd’hui me semble trompeuse ; le passé récent nous a montré que c’était tout le contraire. En fait, s’il y a certainement moins de confl its armés traditionnels entre États, l’analyse des situations dans lesquelles nous travaillons aujourd’hui montre que l’on se dirige vers un avenir dans lequel il y aura une persistance, voire une recrudescence des confl its classiques entre belligérants armés (c’est-à-dire entre acteurs étatiques et non étatiques), avec des confi gurations que l’on croyait dépassées il y a quelques années.

Il est donc important, à mon avis, de se concentrer sur l’origine et le cœur de notre mandat, à savoir les confl its armés et autres situations de violence, ainsi que la protection des populations civiles. Nos domaines d’activité essentiels sont, tout naturellement, la santé, l’eau et l’assainissement, ainsi que l’alimentation et la nutrition dans les sociétés fragiles. Au-delà de ces activités fondamentales, nous ne sommes que trop conscients que le monde se complexifi e, que les problèmes sont interconnectés, qu’il n’y a pas de frontière absolue entre une thématique et l’autre et que nous devons faire preuve de souplesse – comme par le passé – pour pouvoir orienter notre action sur les besoins humanitaires les plus pressants. Ma première impression, après quelques mois à la tête du CICR, est que nous sommes très clairement sur la bonne voie et que nos activités sont en phase avec le cœur de notre mandat.

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Comment voyez-vous les relations du CICR avec la communauté humanitaire ? La communauté humanitaire, à l’instar des acteurs qui la composent, a profondément changé depuis quelques décennies. Les organisations humanitaires, ou du moins celles qui prétendent avoir un mandat ou une vocation humanitaire, sont beaucoup plus nombreuses. Je crois qu’il faudra nous employer à définir plus clairement nos relations avec elles, soit par une coopération plus étroite (dans la mesure du possible), soit par une affi rmation plus nette de ce qui nous distingue d’elles, selon le contexte. Ces dernières années, le CICR a lui-même reconnu – dans sa Stratégie 2011–20141 – la nécessité de défi nir ses partenariats avec les autres acteurs de la communauté humanitaire. Personnellement, je crois que pour réussir à atteindre ses objectifs et à s’acquitter de son mandat, le CICR devra de plus en plus interagir avec d’autres acteurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Identifi er les bons partenaires et coopérer avec eux me semble être la voie à suivre pour être plus effi caces dans la poursuite de notre objectif, à savoir l’accès aux victimes.

© Thierry Gassmann, CICR

S’agissant des activités d’assistance et de protection, je pense qu’en règle générale nous devons intensifi er nos eff orts dans les domaines où le CICR apporte clairement une plus-value aux populations vulnérables, en particulier lorsqu’il est question d’obtenir un accès immédiat aux populations les plus touchées. Vu le nombre crois-sant d’organisations, il est essentiel de coordonner les secours pour que les victimes reçoivent l’aide dont elles ont le plus besoin, au moment où elles en ont besoin. Ce qui est nouveau, c’est la nécessité d’échanger et de communiquer avec ces autres acteurs, de comprendre ce qu’ils font et de réfl échir aux domaines dans lesquels une coopération est possible ou nécessaire et à ceux qui doivent rester spécifi ques à chacun. Il faut aussi réfl échir aux meilleurs moyens de coopérer pour mobiliser les

1 Note de la rédaction : voir La Stratégie du CICR 2011–2014 – Répondre toujours mieux aux besoins des victimes, disponible sur : http://www.icrc.org/fre/resources/documents/publication/p4050.htm (dernière consultation en novembre 2012).

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ressources nécessaires, dans l’intérêt des victimes, et de répondre aux préoccupations des donateurs en termes de coordination des secours.

L’étendue de la coopération peut varier selon le contexte et le domaine d’activité. J’en ai eu clairement la confi rmation pendant ma visite en Syrie. Je ne vous donnerai que deux exemples : tout d’abord, en visitant un entrepôt de secours alimentaires, je me suis aperçu que les stocks destinés à être distribués à la population syrienne étaient composés et organisés diff éremment selon l’organisation qui les avait fournis (le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme alimentaire mondial, le CICR ou le Croissant-Rouge du Qatar). Ne serait-il pas utile de renforcer la coopération de manière à se mettre d’accord sur les besoins et sur la meilleure manière de distribuer cette aide ? Le même jour, je me suis entretenu avec les autorités syriennes sur la question des visites de prison. Une des questions qui les préoccupaient était de savoir à qui étaient destinés les rapports du CICR. Il est crucial de garantir la confi dentialité de ces rapports et des recommandations faites aux autorités pour obtenir, en contrepartie, que les modalités de travail du CICR soient respectées, à savoir la possibilité de s’entretenir sans témoin avec les détenus, l’accès à la liste complète des prisonniers, la possibilité de répéter les visites dans un même lieu de détention, etc. À la diff érence de l’aide alimentaire par exemple, il est essentiel dans ce cas de travailler en bilatéral avec les autorités. Pour moi, ce sont là deux exemples qui illustrent bien la nécessité et les limites de la coopération entre le CICR et d’autres organisations.

À mon sens, cette coopération ne se fera pas seulement sur le terrain, au niveau pratique. Pour bien travailler ensemble, il faut savoir sur quoi on collabore et jusqu’où. À cet égard, j’ai un rôle à jouer au niveau stratégique : il s’agit en eff et de mener des discussions de fond avec nos principaux partenaires, de nous concerter régulièrement avec les grandes organisations non gouvernementales (ONG) telles que Médecins Sans Frontières (MSF), OXFAM ou Save the Children et de travailler avec les responsables des principales agences onusiennes actives dans l’humanitaire tels que le Haut Commissaire pour les réfugiés, le Haut Commissaire aux droits de l’homme, les directeurs généraux de l’Organisation mondiale de la Santé et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et, bien sûr, le Bureau de la coordination des aff aires humanitaires (OCHA).

En quoi le CICR est-il unique aujourd’hui ?

La spécifi cité du CICR tient au cœur de son mandat. L’une des questions qui m’ont beaucoup préoccupé pendant mes premières missions sur le terrain a été de savoir si l’action du CICR sur le terrain pouvait être clairement identifi ée et reliée aux princi-pales activités et à l’identité de l’institution. Ce que nous faisons est-il suffi samment en phase avec notre mandat ? Il y a des domaines d’activité qui me semblent d’une importance stratégique. Par exemple, je ne peux pas m’imaginer un CICR qui, à l’avenir, n’aurait pas une vision très claire et des connaissances très approfondies dans le domaine de l’assistance médicale et de la fourniture de services de santé en temps de crise. De même, je ne peux pas concevoir un CICR qui ne serait pas extrêmement

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compétent sur toutes les questions liées à la protection des détenus : les hôpitaux et les prisons sont des lieux où le CICR se doit d’être présent. Ensuite, on peut tout à fait discuter de ce qui est au cœur de notre activité et de ce qui va au-delà. Dans un monde où l’on use et abuse de l’adjectif « humanitaire », je me dois de préciser que ce que nous faisons se rapporte à un mandat clair et à une identité bien précise de l’institution.

Tout ce que nous faisons doit être lié aux confl its armés et autres situations de violence : il ne doit y avoir aucun doute dans les esprits à ce sujet, pas plus que sur le fait que nous nous occuperons toujours des blessés et des malades sur les champs de bataille, suivrons la situation des détenus et nous eff orcerons de soutenir les systèmes de santé et de répondre à d’autres besoins humanitaires fondamentaux afi n de sauver des vies en temps de crise. Venir en aide aux populations en détresse en leur apportant des secours essentiels demeurera au cœur de notre action. Pour moi, c’est véritablement ce qui fait notre identité.

Lors de ma récente visite au centre orthopédique du CICR à Kaboul, il m’est apparu avec évidence que ce que nous faisons est non seulement utile, mais aussi fondamental par rapport à la mission du CICR, qui est d’apporter assistance et protection à tous ceux qui en ont besoin. Si les blessés de guerre y sont traités, ce ne sont pas les seuls. Et je pense qu’il est primordial d’avoir un centre orthopédique qui ne se contente pas de traiter les victimes de la guerre, mais réponde aux besoins orthopédiques de la population en général. Cela dit, il importe aussi que les activités du CICR découlent de son mandat premier. Je ne vois pas l’avantage que nous aurions à laisser s’élargir démesurément notre surface opérationnelle. Cela ferait de nous un acteur de développement traditionnel. Nous perdrions au change, et la communauté humanitaire avec nous, si nous n’avions pas toujours le souci de remplir d’abord et surtout notre mission. Il s’agit d’éviter de se diriger vers des activités que d’autres seraient mieux à même de mener.

Quels sont les défi s auxquels le CICR fait face aujourd’hui ?

Je constate d’abord que notre principal défi est d’affi rmer et de défi nir, à travers notre action et notre coopération avec les autres acteurs, ce qu’est une action humanitaire neutre, indépendante et impartiale. Malheureusement, de nos jours, de nombreuses parties instrumentalisent les crises humanitaires pour atteindre des objectifs politiques qui n’ont absolument rien à voir avec la cause humanitaire. Cela devrait nous inciter à expliquer clairement à nos partenaires, aux bénéfi ciaires de l’aide, à la communauté internationale et aux donateurs ce que nous entendons par une action humanitaire neutre, indépendante et impartiale. Nous devons diff user et expliquer les principes de base en des termes plus nets.

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© Thierry Gassmann, CICR

Par exemple, je suis très préoccupé par le domaine médical. Quand on voit à quel point les hôpitaux sont instrumentalisés et militarisés pendant les confl its et les dangers toujours plus grands auxquels sont exposés les médecins et le personnel médical, je pense qu’il est nécessaire d’affi rmer et de réaffi rmer que les ambulances, les structures de santé et le personnel médical ne doivent pas être attaqués ni entravés dans leur travail. Les confl its récemment couverts par les médias ont montré que même en Europe, où l’on pourrait s’attendre à trouver un consensus en faveur de la cause humanitaire, certains politiques pensent qu’il existe de « bonnes » et de

« mauvaises » victimes, autrement dit des victimes qu’il faut soigner et d’autres qui ne méritent pas la même attention. Aussi le défi consiste-t-il, à mon avis, à expliquer ce que signifi e véritablement une « action neutre, indépendante et impartiale » et à quel point il est important d’adopter une approche fondée sur des principes pour venir en aide à tous ceux qui en ont besoin.

Un autre défi important vient de la souveraineté des États. Dans de nombreux pays, le gouvernement souhaite affi rmer son rôle dirigeant, ce qui est selon moi très positif : les États ont besoin d’une gouvernance et d’une souveraineté renforcées pour pouvoir gérer eux-mêmes leurs problèmes. Malheureusement, ce souhait peut parfois se transformer en une volonté d’exercer un contrôle accru sur des organisations indépendantes, pour des raisons politiques ou pour exclure toute évaluation ou aide indépendante. Dans ces contextes-là aussi, il est vital que les acteurs étatiques et non étatiques comprennent que l’indépendance de l’action humanitaire constitue le fondement d’une approche neutre et impartiale. Si les gouvernements peuvent très bien envisager d’intégrer des actions ciblées de secours et de développement dans des programmes politiques ou des plans de consolidation de la paix, comme en Somalie, il est vital aussi qu’ils respectent l’intégrité d’une action humanitaire indépendante qui vise à sauver des vies en prêtant assistance à tous ceux qui en ont besoin, quelle

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que soit leur appartenance politique. Dans les situations où le gouvernement ou les coalitions internationales ne sont pas en mesure d’exercer un contrôle eff ectif, le CICR doit pouvoir atteindre les groupes vulnérables et les secourir effi cacement.

Il y aurait bien d’autres sujets à aborder. Je continue à penser que le binôme accès/sécurité demeure un défi majeur, bien qu’il soit malaisé, je le reconnais, de mesurer objectivement l’accès. Force est de constater que les organisations huma-nitaires sont aujourd’hui plus nombreuses à intervenir et que le volume de l’aide apportée a augmenté ; mais il y a des domaines stratégiques qui souff rent et c’est ce qui me préoccupe le plus. Des coups sont portés au cœur de ce qui est l’une des spéci-fi cités et des forces du CICR : sa présence au cœur des confl its et sa proximité avec

Il y aurait bien d’autres sujets à aborder. Je continue à penser que le binôme accès/sécurité demeure un défi majeur, bien qu’il soit malaisé, je le reconnais, de mesurer objectivement l’accès. Force est de constater que les organisations huma-nitaires sont aujourd’hui plus nombreuses à intervenir et que le volume de l’aide apportée a augmenté ; mais il y a des domaines stratégiques qui souff rent et c’est ce qui me préoccupe le plus. Des coups sont portés au cœur de ce qui est l’une des spéci-fi cités et des forces du CICR : sa présence au cœur des confl its et sa proximité avec

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