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b. Rôle physiologique

II.4. Entraînement physique intensif et système cardiovasculaire

II.4.3. Entraînement physique intensif contre entraînement physique modéré

Il existe plusieurs types d’entraînement physique selon le niveau d’énergie dépensé durant l’exercice et le temps de cet exercice. Le terme « dose » est utilisé fréquemment dans la description de l'activité physique, mais « dose » peut être interprétée de plusieurs façons : en tant qu’une quantité totale d'activité physique (c'est-à-dire l'énergie totale dépensée) ou en tant que

En effet, les activités physiques sont classées en deux catégories : l’entraînement physique intensif et l’entraînement physique modéré.

Selon les recommandations de l’American College of Sports Medicine (ACSM) et l’American Heart Association (AHA) publiées en 2007, dans le journal de “Circulation” (Haskell WL. et coll., 2007) : "pour promouvoir et maintenir une vie saine, les adultes en bonne santé âgés de 18 à 65 ans ont besoin de faire de l’activité physique en aérobie à une intensité modérée pendant un minimum de 30 minutes, cinq jours par semaine ou une activité en aérobie intensive pour un minimum de 20 minutes, trois jours par semaine". Des combinaisons des exercices physiques modérés et intensifs peuvent être réalisés pour répondre à ces recommandations. Par exemple, une personne peut répondre à ces recommandations en marchant rapidement pendant 30 minutes deux fois par semaine, puis faire du jogging-plus intense- pendant 20 minutes deux autres jours de la semaine (Haskell WL. et coll., 2007).

Ces deux types d’entraînement physique ne se diffèrent pas seulement par leurs intensités mais aussi bien par leurs effets sur le système cardiovasculaire. Ainsi, on trouve que l’entraînement physique intensif apporte, chez l’Homme aussi bien que chez les modèles animaux, des effets bénéfiques sur le système cardiovasculaire plus importants que ceux induits par l’entraînement modéré (Guiraud T. et coll., 2012) (Trachsel LD., 2016) (Gayda M. et coll., 2016) (Bourdier G. et coll., 2016) (Besnier F. et coll., 2016) (Davis B. et coll., 2013) (Ravi Kiran T. et coll., 2006) (Soares ER. et coll., 2011). En effet, les études chez l’Homme montrent que l’entraînement intensif est plus efficace que l’entraînement modéré dans la réduction l’activation sympathique et l’amélioration de la pression artérielle (Guiraud T. et coll., 2012) (Trachsel LD., 2016). Une étude réalisée par Giolac et ses collaborateurs, sur des femmes qui ont des parents hypertendus, montre qu’un protocole d’entraînement physique intensif est plus efficace dans la prévention de l’hypertension héréditaire chez ces femmes qu’un protocole d’entraînement modéré. Ainsi, l’exercice intensif a réduit les altérations métaboliques et hormonales impliquées dans la physiopathologie de l’hypertension artérielle, à des valeurs plus proches de la normale que celles résultant de l’entraînement modéré. De même, le taux de l’ET-1 était réduit par les deux protocoles d’exercice alors que le taux de NO était augmenté uniquement durant l’exercice intensif, ce qui montre qu’il est le plus efficace dans l’amélioration de la fonction endothéliale et donc dans la prévention de l’hypertension artérielle (Giolac EG. et coll., 2010). Une autre étude récente réalisée sur des hommes âgés, par Bailey et ses collaborateurs, montre que l’intensité de

l’exercice physique module son effet sur les capacités cardio-respiratoires de ces sujets. Ainsi, on trouve que, par comparaison avec l’exercice modéré, l’exercice physique augmente la dilatation dépendante du flux (flow mediated dilation) d’une façon persistante, alors que l’augmentation induite par l’exercice à intensité modéré est transitoire et est normalisée rapidement (Bailey TG. et coll., 2017). La dilatation dépendante du flux est classiquement mesuréez (comme l’épaisseur intima-média) au niveau de l’artère brachiale des personnes âgées pour évaluer le risque des maladies cardiovasculaires (Seals DR. et coll., 2009). Etant principalement causée par la libération du NO par les cellules endothéliales, sa mesure reflète l’état fonctionnel de l’endothélium des vaisseaux sanguins (Shcheter M. et coll., 2009). Donc, dans cette étude, l’entraînement physique intensif était le seul protocole efficace dans l’amélioration de la fonction endothéliale des artères chez les personnes âgées et la prévention des maladies cardiovasculaires. D’autre part, les études quelles études réalisées sur le modèle animal montrent la plus grande efficacité de l’entraînement intensif sur l’entraînement modéré dans la prévention et le traitement des complications du système cardiovasculaire. En effet, une étude réalisée au sein de notre laboratoire HP2 par Bourdier et ses collaborateurs montre que chez les rats ayant subi une ischémie–reperfusion suite à leur exposition à l’HI, l’entraînement physique intensif améliore leur pression artérielle et prévient l’élévation de la taille de l’infarctus du myocarde induit par l'HI. Cet effet est dû au rôle de l'entraînement physique intensif dans la limitation de la voie de signalisation pro-apoptotique du stress du reticulum endoplasmique (Bourdier G. et coll., 2016). Une autre étude réalisée par Baptista et ses collaborateurs, révèle que les séances de course de rats sur un tapis roulant (comme modèle d’exercice intensif) sont plus efficaces que les séances de nage (comme modèle d’exercice modéré) dans les adaptations physiologiques liées au système cardiovasculaire. En effet, l’exercice intensif sur le tapis roulant était le seul protocole ayant la capacité de moduler le système sérotoninergique qui est le responsable de la production de la sérotonine (Baptista S. et coll., 2008). La sérotonine joue un rôle important dans la régulation du tonus vasculaire : la vasodilatation produite par le NO dont sa libération des cellules endothéliales se fait via la sérotonine (Gray EA. et coll., 2013) (Moysés MR. et coll., 2001). De plus, la sérotonine inhibe la libération de norépinephrine, un neurotransmetteur agissant sur les récepteurs alpha-adrénergiques, provoque une vasoconstriction, par les nerfs sympathiques (Yokoyama T. et coll., 2015) (Gray EA. et coll., 2013). Donc la course sur tapis

complications cardiovasculaires.

De même, Davis et ses collaborateurs, dans leur revue sur les effets des différents protocoles d’exercice sur la santé cardiovasculaires des rongeurs concluent que tous les protocoles d’exercice ont le même effet sur la réduction du taux du cholestérol circulant dans le sang, alors qu’un protocole d’exercice physique intensif reste le plus efficace dans l’amélioration de la fonction du système sérotoninergique ayant un effet relaxant sur le tonus vasculaire (Davis B. et coll., 2013).

III. Récapitulatif des