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ENRICHISSEZ LA NATURE. MES VOEUX AU KOMSOMOL

Dans le document POIRIERS BEURRÉ (Page 170-173)

Depuis longtemps déjà, un vaste mouvement d'amateurs, auquel par-ticipe également la jeunesse kolkhozienne, s'est développé autour de mon

.oeuvre . Cependant, jusqu'ici ce mouvement n'a pas encore donné au pays

les résultats attendus. Pourquoi? I1 faut dire en toute franchise, jeunes ca-marades, que, pour le moment, cette activité se réduit essentiellement à une

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propagande orale, et parfois écrite, de mes travaux, des méthodes que j'em-ploie pour créer de nouvelles variétés. Or, la tâche principale consiste à mettre ces méthodes en pratique dans les sovkhoz et les kolkhoz.

Des kolkhoz, des sovkhoz , des établissements d'enseignement et même des hôpitaux s'adressent à moi pour me demander telles ou telles plantes ou semences de mes variétés. La somme des commandes s'exprime annuelle-ment en centaines de milliers et, au cours des deux ou trois dernières années, en millions d'exemplaires de plantes. Mais, fait caractéristique, je n'ai pres-que jamais reçu ni commandes ni lettres de ceux à qui il appartient, de par leur fonction, si l'on peut dire, de s'occuper de cette affaire: je parle des ad-ministrations agricoles des régions et des districts, des pépinières fruitières, des pépinières d'Agroless , des stations pour l'amélioration des cultures, etc.

Or, le laboratoire central de génétique ne s'occupe pas simplement de la prdduction et de la vente des plantes, mais se consacre exclusivement à la création de nouvelles variétés. Il est temps qu'on le sache.

Actuellement les masses ouvrières et kolkhoziennes manifestent un inté-rêt toujours croissant pour l'horticulture, pour la plantation d'arbres dans les villes, pour la rénovation du sol. Le camarade Staline vient de nous assi-gner la tâche de créer des écrans de protection composés d'arbres fruitiers et forestiers, pour combattre la sécheresse.

Quelle aide pouvez-vous nous accorder, komsomols ? Une aide immense!

Vous êtes jeunes, pleins de force et de vie. Vous devez faire en sorte que les champs des kolkhoz et des sovkhoz soient couverts non pas de dizaines, mais de milliers, de millions de nouvelles variétés de pommiers, de poiriers, de pruniers, de vignes, de framboisiers à grand rendement.

Première tâche. Organiser des équipes de komsomols enthousiastes, qui s'intéressent au développement de l'arboriculture, pour recueillir les semen-ces de plantes fruitières et baccif ères sauvages dans les forêts, dans les monta-gnes et les vallées.

Deuxième tâche, à laquelle vous pouvez contribuer efficacement, jeunes amis. Dans tout le pays, dans tous les secteurs qui conviennent à l'arboricul-ture il faut, à partir du printemps 1935, procéder à la création de pépinières de type industriel pour arbres fruitiers et buissons à baies.

Troisième tâche. Je prierais la «cavalerie légère» du Komsomol de véri-fier ce que font les stations régionales et les instituts mitchouriniens en ce qui concerne l'étude et la diffusion des nouvelles variétés. Il arrive qu'on substitue à mes variétés des variétés anciennes. Il arrive qu'on élimine arbitrairement de nouvelles variétés, sous prétexte qu'elles ne sont pas résistantes, alors qu'elles ont • tout bonnement gelé par suite d'une négligence inadmis-sible.

Quatrième tâche. Actuellement des associations dites «cercles

mitchou-riniens » ont apparu dans tout le pays. Un vaste mouvement pour l'organi

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sation de laboratoires ruraux est en train de se développer. I1 faut vérifier

la manière dont ces cercles sont dirigés, ainsi que leur activité.

Cinquième tâche, dans laquelle vous pouvez vous rendre fort utiles:

chercher de nouvelles plantes. Depuis 60 ans que j'utilise dans l'hybridation la flore fruitière spontanée de l'Asie orientale, je suis parvenu à la convic-tion que dans ces contrées il y a encore d'innombrables plantes absolument ignorées, et d'autres déjà connues mais jamais encore utilisées pour la sélec-tion et la culture. Des plantes de l'Extrême-Orient m'ont permis de créer au moyen de croisements, un assortiment très riche pour les régions centra-les et pour certaines régions septentrionacentra-les du pays. Cela m'a incité à orga-niser continuellement de nouvelles expéditions dans la taïga de

l'Oussouri-Amour , sur les rives de la Bira et du Bidjan , de la Zéa , dans le secteur

de Blagovestchensk , en Transbaïkalie . Il faut que la jeunesse se mette de la partie. Savez-vous que cette année une petite expédition de pionniers, organisée dans l'Altai , a remporté une immense victoire? En deux mois les enfants ont réussi à découvrir, dans une zone de 500 kilomètres, 13 varié-tés d'oignons, 20 variévarié-tés de groseilliers à maquereau, 27 variévarié-tés de groseil-liers à grappes, 20 variétés de cassis, 9 variétés de framboisiers, 2 variétés de putiers à fruits sucrés, des ronces, des mokhovka , un grand nombre de plantes décoratives extrêmement intéressantes. Et c'est là le travail d'un groupe d'enfants!

Songez donc à ce qu'on pourra réaliser si vous autres, komsomols , vous faites de ces recherches votre tâche permanente!

Sixième tâche, camarades. Nos villes socialistes doivent être belles.

Notre pays dispose également d'immenses richesses végétales utilisables dans des buts décoratifs. Or, regardez autour de vous. On prend des plantes quelconques, de dimensions réduites, à croissance lente et souvent d'un vilain aspect, alors que des essences précieuses, admirables, croissent au fond des forêts, dans les régions lointaines de la périphérie.

Les vastes steppes dans le sud-ouest de notre pays contiennent une

col-lhction infiniment variée de tulipes, de lis, d'orchidées magnifiques, de roses,

de jacinthes, de glaïeuls superbes.

Et la lonicéra , les jasmins, le Phelodendron amurense Rupr ., le frêne de Chine! Ou encore, cette très belle et vigoureuse plante de l'Altaï — le Rhododendron dahuricum à fleurs rouges, qui fleurit alors qu'il y a encore de la neige... On pourrait citer une quantité d'exemples de ce genre. Toutes ces plantes doivent se trouver dans les capitales ouvrières, et non dans la taïga.

Il faut que par son aspect aussi notre pays soit le plus beau du monde!

Mais votre rôle ne s'arrête pas là, camarades komsomols . Vous devez vous initier à la technique de l'horticulture fruitière et décorative. Cette sep-tième tâche est très importante. Apprenez à récolter les graines, à les prépa-rer pour les semailles, à greffer les plantes, à tailler, à manier habilement

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les appareils pour la lutte contre les parasites. Et clans cette question il ne faut pas dédaigner l'expérience des vieux.

Les komsomols qui entreprennent le développement de l'horticulture doi-vent apprendre à se servir du greffoir!

Encore quelques remarques. Il ne faut pas oublier que notre pays pré-sente les combinaisons les plus diverses de conditions géographiques et cli-matiques. Aussi, les komsomols de chaque région, de chaque territoire doi-vent-ils avoir des obligations particulières en ce qui concerne le développe-ment de l'horticulture.

Si les komsomols du bassin du Donetz, de l'Ukraine, peuvent et doivent sélectionner, pour la création de nouveaux vergers, un admirable assorti-ment de plantes fruitières, déjà vieux de plusieurs siècles, la tâche des

kom-somols de Khibinogorsk , de Magnitogorsk, de Solikamsk , d'Arkhangelsk est

quelque peu différente. Ils doivent utiliser les plantes baccifères sauvages qui croissent dans la région, les transférer des forêts dans des plantations expérimentales industrielles, et créer de nouvelles variétés d'arbres fruitiers et de buissons à baies en se fondant sur l'expérience de la sélection dans le monde entier, et sur mes méthodes.

La tâche des komsomols de la Sibérie et de l'Extrême-Orient consiste à croiser les pommiers et les poiriers sauvages locaux avec les variétés de la partie européenne de l'Union soviétique. Les komsomols sibériens n'ont qu'à suivre ici la voie qu'on leur a déjà tracée.

Au 60e anniversaire de mon activité, ma plus haute récompense est la certitude que vous exhaucerez les voeux que j'ai exprimés dans cette lettre.

Mitchourinsk , le 16/IX 1934.

Publié pour la première fois en 1934 dans le journal

Komsomolskala Pravda du 20 septembre.

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