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Enjeux socio-économiques, géopolitiques et de développement durable durable

VOIES THERMOCHIMIQUES

I.1.3.2 Enjeux socio-économiques, géopolitiques et de développement durable durable

Le concept de développement durable consiste à concilier le développement économique et social, la protection de l'environnement et la conservation des ressources naturelles. Celui-ci se consolide par l’accès à une énergie propre et sobre. Dans ce cadre, la valorisation de la biomasse apparaît comme une alternative séduisante par rapport aux combustibles fossiles, tant pour produire de l’énergie que des carburants.

Des arguments existent pour encourager l'utilisation des biocarburants de première génération comme facteur de développement pour les zones rurales dans les pays du sud.

Toutefois, ils sont présentés par plusieurs experts comme étant à l'origine de l'actuelle crise alimentaire mondiale.

En revanche, les procédés thermochimiques comme la gazéification qui peuvent utiliser la matière végétale issue de la plante toute entière, sont moins menaçants pour la sécurité alimentaire. Au-delà de cet avantage, la technologie de gazéification permet de générer des biocarburants avec un rendement de production plus élevé.

Par ailleurs, les technologies de valorisation énergétique de la biomasse en général et la gazéification sont susceptibles d'apporter une réponse à la crise de l'emploi. En effet plusieurs experts estiment que les taux de création d'emploi pour ces nouvelles technologies sont importants.

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JP TAGUTCHOU (2008) / Thèse / Gazéification du charbon de plaquettes forestières : particule isolée et lit fixe continu 10 I.I.22 BIBIOOMMAASSSSEE :: PPOOTTEENNTTIIEELL EETT RREESSSSOOURURCCEESS

I.I.22..11 PoPotteennttiieell bbiioommaassssee ddaannss llee mmoonnddee I.2.1.1 Biomasse forestière dans le monde

La Figure 2 présente un aperçu de la répartition mondiale des superficies forestières dans le monde en 2005. Selon la FAO, l'ensemble des forêts mondiales couvre une superficie de 3943 millions d'hectares dont 21% en Amérique du Sud, 20% en Asie et l'Océanie, 20% en ex-URSS, 18% en Amérique du Nord et Central, 16% en Afrique et 5% en Europe [5] .

Figure 2 : Superficies forestières dans le monde en 2005

La production globale de produits forestiers est indiquée dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Production des produits forestiers dans le monde [5]

La forêt européenne (Europe des 27) occupe une superficie totale de 155,5Mha (millions d'hectares) soit plus de 37% de la surface totale des sols du continent.

La France quant à elle dispose du quatrième potentiel forestier d'Europe avec 9,9% du potentiel total (en surface) derrière la Suède (17,7%), la Finlande (14,5%) et l'Espagne

(11,5%). La forêt française est essentiellement constituée de feuillus (63,1%) et de résineux ou conifères (36,6%). La répartition des différentes essences produites par la forêt française est présentée par la Figure 3 où les surfaces momentanément déboisées (~170 000 ha) ne sont pas comptabilisées. Le détail des chiffres est donné par le Tableau 2.

FEUILLUS 63,1%

CONIFERES 36,6%

Figure 3 : Répartition des différentes essences de la forêt française [5]

Tableau 2 : Description de la forêt française [5]

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JP TAGUTCHOU (2008) / Thèse / Gazéification du charbon de plaquettes forestières : particule isolée et lit fixe continu 12 I.2.1.2 Les résidus agricoles et autres ressources

En dehors du potentiel forestier, il existe une source importante de biomasse valorisable énergétiquement constituée des résidus agricoles. Mais, il n'est pas toujours aisé d'évaluer le potentiel réel. En effet, les études mentionnent des ressources importantes, mais la disponibilité réelle semble limitée. Les raisons de ce constat proviennent des autres usages des résidus agricoles (engrais, élevage) les mettant en compétition avec une éventuelle valorisation énergétique. Plusieurs études de faisabilité technique ont été conduites dans le monde en vue de déterminer ce potentiel et les conditions de son exploitation.

Une étude récente réalisée au CIRAD a montré que la disponibilité globale des résidus agricoles dans le monde est évaluée à 4,2 milliards de tonnes de résidus par an, soit 50,7.109 GJ/an (~1,21Gtep/an). Selon cette étude, le potentiel disponible pour la valorisation énergétique peut-être estimé à 10,4.109GJ/an dont 65,3% est aujourd'hui non utilisé [6]. On note également que les plus grands producteurs de résidus agricoles énergétiquement exploitables dans le monde sont la Chine et l'Inde, suivies des USA et du Brésil.

Par ailleurs de nombreuses ressources en biomasse demeurent encore utilisables et peu exploitées. Parmi celles-ci on peut citer les déchets d'exploitations forestières et les déchets d'industries du bois (sciures, rebuts) et du papier (papiers usagers, liqueur noire). Certaines de ces industries ont déjà l'habitude de valoriser leurs déchets. En revanche, les déchets d'exploitation forestière (branches, rameaux, feuilles, troncs abîmés) sont le plus souvent laissés en forêt en pure perte. Certains experts estiment que pour une tonne de bois exploitée et valorisable hors forêt, une tonne de déchet est abandonnée sur place en forêt. Cette situation est plus accentuée dans les pays du sud où l'exploitation forestière se fait le plus souvent de manière anarchique et incontrôlée. Ainsi, au Cameroun par exemple une étude a permis de constater que les potentialités énergétiques en biomasse forestières dans les zones rurales sous forêt étaient énormes ; en effet, la seule exploitation forestière génère environ au Cameroun 36 millions de m3 (18 millions de tonnes) de déchets de bois abandonné en pure perte en forêt [7]. D'après cette étude, ces déchets peuvent produire environ 10 000 GWh (~0,860 Mtep) d’électricité par an et permettre à ces zones qui comptent parmi les plus pauvres du pays d'amorcer leur développement.

Enfin, il existe aussi des cultures dédiées à la production d'énergie qui sont généralement des plantes annuelles à fort rendement de production et à très courte rotation.

On peut citer à cet effet les cultures comme le jatropha ("curcas curcas") qui font aujourd'hui l'objet de toutes les spéculations ; il existe aussi d'autres cultures pérennes à rotation rapide comme le roseau ("miscanthus"), le peuplier ("populus nigra"), l'eucalyptus ("globulus",

"radiata", "camaldulensis", "citriodora", "regnans", etc.), le saule ("salix babylonica").

Toutes ces cultures peuvent être envisagées sous réserve des disponibilités des terres culturales et de la faisabilité agronomique pour accroître le potentiel en biomasse énergie déjà existant.