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Un engagement en marge des adhésions et des représentations ?

Discours et représentations sur les miliciens et les

Chapitre 2. La collaboration au féminin : la milicienne dans un milieu masculin

A. Un engagement en marge des adhésions et des représentations ?

Dan la c n c i n de l gani a i n milicienne autour de son chef, Joseph Darnand, la masculinité est mise au centre, afin de se présenter comme un groupe de guerriers, aptes au combat révolutionnaire Ce combat est perçu comme étant du ressort exclusif des hommes8. La

place des femmes dan l gani a i n de Da nand ne a ai d nc a iden e. En effe , l id l gie milicienne lai e e de lace ne adh i n f minine. Ce endan , ce e mi e en retrait dans la propagande e l id l gie n em che a le adh i n f minine . L anal e de la Milice a i me d gen e in i e al die l gani a i n milicienne dan la

5 LECLERC, Françoise, WEINDLING, Michèle, « La e i n de femme c able d a i c llab

endan l Occ a i n », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 1, 1995, p. 1-13.

6 THEBAUD, Françoise, « Penser les guerres du XXe siècle à partir des femmes et du genre. Quarante ans

d hi i g a hie », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 39, 2014, p. 157-182, p. 160.

7 SOHN, Anne-Marie (dir.), Une histoire sans les hommes est-elle possible ? Genre et masculinités, Lyon, ENS

éditions, 2013, 377 p.

8 CAPDEVILA, Luc, « La quête du masculin dans la France de la défaite (1940-1945) », Annales de Bretagne et

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c n c i n d ne agande ma c line, i ne n glige a an a l adh i n f minine, mais qui la cantonne à une représentation très nette des fonctions que peuvent assumer les miliciennes, distinctes de celles assumées par les miliciens.

a. E e d e e d c a c a , e e ace e femmes dans la Milice ?

Dans le glemen l gani a i n de la Milice f an ai e, le cha i e emie d Ti e II intitulé « recrutement , indi e an a c ndi i n d admi i n que « la Milice française d i e f m e de F an ai e de F an ai e d n l ali me in ellec el e m al e d ne formation politique révolutionnaire nationale »9. Après cet article, suivent les différents

critères e i l admission à la Milice. Chacun de ces critères est formulé au féminin et au masculin. Dès sa création, la Milice est donc ouverte aux recrutements mixtes. Pour autant, en son sein, l engagemen f minin ne a a de i ca c e ne gani a i n i e en e avant tout selon un modèle viril. Ce modèle repose sur un imaginaire guerrier, dans lequel le mythe de la virilité caractérise la masculinité milicienne10. La propagande milicienne reprend

la e en a i n i ile de l h mme l i nnai e a m ca ac i e n adh i n. L e e d ne gani a i n m an cet idéal viril à un recrutement mixte doit alors être pensée en perspective de la place des femmes dans la société comme dan l engagemen politique à la même période11.

Cependant, les réunions miliciennes semblent rassembler des hommes comme des femmes, ces dernières participant et siégeant à ces réunions. En effet, dans un rapport constitué à la suite de la réunion constitutive de la Milice lyonnaise du 28 février 1943, un chef d Se ice d d e l gi nnai e (SOL) n ai e, l de ce e ni n, « à 10 h 03 environ les personnalités sont arrivées ; la salle était archi comble, et on notait assez de femmes. »12. Ce a ill e l in en a l ac i i milicienne de h mme ,

c mme de femme . La ni n e l a e d a men i nne an ne ni n

9 R glemen g n al l gani a i n de la Milice f an ai e, f ie 1943, Ti e II Recrutement, chapitre

premier « c ndi i n d admi i n ».

10 CAPDEVILA, Luc, « La e », op. cit., p. 101.

11 ALVAREZ, Elvita, PARINI, Lorena, « Engagement politique et genre : la part du sexe », Nouvelles questions

féministes, n° 3, 2005, p. 106-121 ; CAMPBELL, Caroline, « Gender and Politics in Interwar and Vichy

France », Contemporary European History, n° 27, 2018, p. 482-499.

12 « La réunion constitutive de la Milice à Lyon vue par un jeune SOL (28 février 1943) », cité par CHANAL,

Michel, La Milice f an ai e dan l I e (f ie 1943-août 1944) », Revue d histoire de la Deuxième guerre

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constitutive, elle a pu intéresser de nombreuses personnes, intriguées par la création de ce n el gane d E a . Le fai d a i e ce e emi e ni n ne di ien de la a ici a i n future de ces femmes à la Milice. Cependant, le SOL organisation critique vis-à-vis de la Milice est conçu comme exclusivement masculin13. Ainsi, la remarque sur la présence

f minine de ce chef SOL e m igne d ne ence e e c mme enan e, a ein de la « foule » ayant assisté à ce rassemblement.

L engagemen mi e e en en lien a ec la mi e en ale d ne c mm na l e d ne gani a i n de c llab a i n. Ce e image de la c mm na a galemen en dans la SS, pour laquelle Heinrich Himmler affirme que : « dans la mesure où nous ne sommes pas seulement une association de soldats, mais une communauté, un ordre, la femme elle a i a a ien la SS. Ici elle d i b i . J ai d j c n l d ne femme e je l i ai dit : Je veux ceci et cela, je ne le veux pas. ». 14 L engagemen de femme dan la S.S.

est donc voul , n ammen d nne l image e la e en a i n d ne c mm na en action, et ces femmes ont participé à la mise en place de la « Solution finale »15. Les femmes

SS occupaient majoritairement des positions subalternes, qui ne les dédouanaient cependant pas de la gravité de leur engagement et de leur participation ac i e l gani a i n na ie16.

Ain i, l engagemen li i e e la a ici a i n de femme de gani a i n de mouvements politiques sont permis, voire enc ag l Occ a i n, dan la me e ces organisations se pensent au-del de l a ec i il e g e ie , d nc a -del d ne im le association de soldats en armes. Si le recrutement est pensé pour des adhésions issues des de e e , l gani ation de la Milice repose toutefois comme la SS sur une différenciation sexuée dans la répartition des rôles assurés dans la hiérarchie de la Milice et dans la prise en charge des différents membres. Ces éléments de propagande relèvent galemen d ne olonté de contrôle du féminin et de la manière dont il doit être représenté, n ammen dan la c nce i n de la famille l e dan l id l gie de la R l i n nationale17.

13 GUILLON, Jean-Marie, « Les mouvements de collaboration dans le Var », Revue d histoire de la Deuxi me

guerre mondiale, n° 113, 1979, p. 91-110, p. 97.

14 KANDEL, Liliane (dir.), Féminismes , op. cit.

15 LOWER, Wendy, Les Furies de Hitler. Comment les femmes allemandes ont participé à la Shoah, Paris,

Tallandier, 2014, (édit. originale : 2013 ; trad. Simon Duran et Évelyne Werth), 352 p.

16 SCHWARZ, Gudrun, « Les femmes SS 1939-1945 », KANDEL, Liliane (dir)., Féminismes , op. cit. ;

MAÏLANDER, Elissa, « La fabrique des surveillantes SS », L'Histoire, n° 403, 2014, p. 48.

17 CAPUANO, Christophe, Vichy et la famille : réalités et faux-semblants d une politique publique, Rennes,

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L a an -garde branche de la Milice réservée aux jeunes de moins de 18 ans est organisée selon une séparation entre les jeunes garçons et les jeunes filles. Ainsi, dans le manuel propre au règlement de son organisation, est mentionné que : « l a an -garde, sur le lan d a emen al, e lac e le c mmandemen d n In ec e d artemental. Il est a i d ne In ec ice e n able de la b anche f minine d n e le ac i i n nettement séparées »18. Cette a a i n e me , en m an la mi i , d gani e de

actions distinctes pour les femmes et pour les hommes. L engagemen dan l a an -garde est un moyen pour de jeunes enfants ou adolescents de engage dan la collaboration ; donc la Milice, de a e ne adh i n l i nnai e dan la d e. Au cours de l all c i n d 23 j ille 1943 sur la cons i i n de l a an -garde, Joseph Darnand conclut son discours en ces termes : « Maintenant je vous dis à tous, jeunes gens et jeunes filles : pour e i e c mba e, ene l A an -garde ». 19 Ainsi, une nouvelle fois, un discours fait

mention de la place des femmes dans la Milice et montre la possibilité pour les jeunes enfants, e im e le e e, d in g e la Milice.

Cette ouverture affirmée aux adhésions féminines pose plusieurs questions puisque, même si l gani a i n l affi me, le e en a i n a c de l Occ a i n e en ie de g e e, font peu de place à cet engagement des miliciennes. L hebd madai e de la Milice, Combats se fait le relais de son idéologie et se présente comme la principale source mise à profit par la Milice pour diffuser sa propagande. Combats ne men i nne a l ac i i de femme dan la Milice, e en e l gani a i n c mme n g e d h mme agi an le main ien de l d e. Ce e agande ne e d nc a d in a adh i n f minine , d m in elle ne fait pas une différenciation précise pour celle-ci.

Cette ouverture incomplète de la Milice aux femmes se confirme avec la franc-garde, branche paramilitaire de la Milice qui n e e e a ec emen ma c lins, des volontaires, de 18 à 45 ans. Ainsi, la spécificité de la Milice, au regard des autres gani a i n de c llab a i n agi an l Occ a i n, e bien ce e b anche a m e i fait de la Milice une police l i e agi an le main ien de l O d e. La b anche a amili ai e e e ac i i lici e d a e a i n de F an ai e d e di i n c n e le maquis et les réfractaires ne sont donc pas ouvertes aux femmes. L engagemen a m a ein de la Milice e en e l ni emen a ma c lin, la i e d a me a le femme a

18 Archives nationales (AN), Pierrefitte-sur-Seine, 72/AJ/2116 : archives du Comité d'histoire de la Deuxième

G e e m ndiale, man el de l a an -garde de la Milice.

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c de h mme e en e ai ne an g e i n maje e. L id e e d a cie la représentation milicienne du franc-garde guerrier et dévoué à son chef, selon un imaginaire ma ial e ma c lini an . C mme l affi me F anck Becke , c nce nan le XIXe siècle, « le

c mba an a imil e cl i emen l h mme, la c ndi i n m me de lda ai déclarée élément constitutif majeur de la virilité. »20. La c n c i n d ne figure milicienne repose

al en a ie ce ce e. L adh i n la Milice e e e c mme l ac e de i ili a excellence et les représentations du milicien en armes se construisent autour du mythe de la virilité guerrière.

Dans son discours du 28 f ie 1943, J e h Da nand a elle l engagemen dan la Milice, al cemmen c e en ne S d, e e ien la e i n de l engagemen de femmes. Cet engagement demeure donc une préoccupation pour les dirigeants de la Milice. Ainsi, Darnand affirme que « si la franc-garde organisme de combat n acc eille e de hommes jeunes, la Milice française fait appel à tous les Français et Françaises. Car la Milice a d ab d ne mi i n li i e. Elle e a l In men inci al d ed e emen intellectuel, social et politique du pays. »21 Le fait même que Darnand ait besoin de rappeler

e l gani a i n e e e galemen a femme , ill e e c e al l in d être une idence, n ammen en ai n de l image de l ac i n ciale i ile »22 à laquelle il appelle

lui-même e milicien . Ain i, ce a el de l e e de la Milice a adh i n f minine e d ne a n m en de enfl e le chiff e d adh i n en enc agean le femme engage ; d a e a c mme dan le di c rs de Himmler pour la SS, de montrer que la Milice se pense comme un organisme national et une communauté ouverte. En outre, dans ce m me di c de Da nand, le a el de l e e de la Milice a femme e j ifi a la « mission politique » de la Milice. Ainsi, ce discours permet également de se défaire des représentations renvoyant uniquement la Milice à une collaboration en armes, pour intégrer dans ses rangs des Françaises et des Français, qui ne souhaiteraient pas prendre les armes, mais seraien che id l gi emen e li i emen de l id l gie de la Milice.

20 BECKER, Frank, « La g e e e l a m e : de e ace de n g cia i n l d e li i e na i nal », Revue

d'histoire du XIXe siècle, 2013, p. 33-50, p. 38.

21 La Contemporaine, Nanterre, Q pièce 4222 : discours pour le 28 février 1943 par Joseph Darnand. 22 Idem.

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b. L ac c a e a d e gage e f

La a ici a i n l ac i n li i e, n ammen i len e, de femme e invisibilisée, au fi d ne e en a i n des miliciennes agissant dans des structures sociales23. En effet, les

femmes dans la Milice se sont notamment organisées au sein de sections sociales, dont le but était de prendre part au redressement national, idée souvent reprise dans la propagande milicienne. Dan e m m i e , Fabienne F a ine e ien l a e a i n de ce milicienne d n le le a ein de l gani a i n e e ai b n a ac i n exercées dans ces sections sociales, et affirme que la Milice encourageait ces recrutements. Elle énonce ainsi à ce sujet : « on a arrêté des femmes dont le rôle dans la milice a été uniquement un rôle de charité, soignant les malades, organisant les repas populaires, les pouponnières et les gardes d enfan »24. Ses mémoires gardent ne ace de l e i tence de ces sections et de

l engagemen f minin dan la Milice. Le ec i n milicienne d ac i n ciale e d aide la e nne e en aien d nc n m en, le femme hai an engage , de le fai e dan la c n in i d ac i i c nn e , reprenant des stéréotypes liés au féminin, comme pour nombreuses femmes actives dans la Résistance25. Mais cet engagemen a a en e al

ne f me d manci a i n d f e e l gani a i n li i e, bien e ce e manci a i n reste limitée à la réalisati n d ac i n e e c mme f minine . Dans différentes organisations de collaboration et partis politiques, se sont constituées sur le même modèle, des sections sociales, notamment portées par les collaboratrices26.

Ainsi, le travail au sein de ces sections pouvait se situer en continuité et en adéquation avec leurs activités professionnelles, mais surtout avec le rôle social traditionnel qui leur est assigné. Ce travail favorisant le redressement social consistait, notamment, en soins médicaux, en distributions de vivres et de vêtements27. Ces travaux effectués donnaient à la

Milice ne a e image e celle d n g emen mili ai e et guerrier. L image de l action sociale, principalement perçue comme féminine, est instrumentalisée par les dirigeants

23 CARDI, Coline, PRUVOST, Geneviève, « Les mises en récit de la violence des femmes. Ordre social et ordre

du genre », Idées économiques et sociales, n° 181, 2015, p. 22-31.

24 FRAYSSINET, Fabienne, Quatre saisons dans les geôles de la IVe République, Monte Carlo, Regain, 1953,

p. 20.

25 CAPDEVILA, Luc, « Identités masculines et féminines pendant et après la guerre », MORIN-ROTUREAU,

Evelyne (dir.), 1939-1945, combats de femmes : Françaises et Allemandes, les oubliées de l histoire, Paris, Autrement, 2013, p. 199-220, p. 206. ; ANDRIEU, Claire, « Les résistantes, perspectives de recherche », Le

Mouvement Social, n° 180, 1997, p. 69-94.

26 LECLERC, Françoise, WEINDLING, Michèle, « La e i n », op. cit., p. 8.

27 DIAMOND, Hanna, Women and the Second world war in France, 1939-1948: choices and constraints,

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miliciens, notamment pour permettre un recrutement plus large et plus varié 28. Ces

engagements, perçus comme féminins, brouillent les frontières entre sphère publique et h e i e, i e l engagemen dan la h e bli e e al en c mme ne reproduction de la sphère privée29. Ain i, l engagemen de femme dan ce ac i i passe,

en partie, par la reproduction des rôles traditionnels. Dès lors, si leur participation à la collaboration est dans la continuité de leur position sociale occupée précédemment, ces milicienne n enfreignent [pas] la frontière du genre »30, contrairement aux femmes

ennemies faisant le choix de prendre les armes.

En effet, peu de femmes occupent des postes à haute responsabilité dans la Milice, bien il existe des exceptions comme Maud Champetier de Ribes qui participe notamment à des arrestations usant de la torture , prend la parole et intervient à la tribune au cours de meetings miliciens31. Le recrutement pour des activités à caractère social pour les femmes et à

caractère militaro-politique pour les hommes traduit une représentation sexuée et genrée de la c llab a i n. Dan la maj i , le milicien n engag l a m e e la li i e, andi que les miliciennes doivent prendre en cha ge l aide e le ien la e nne, de f nc i n d d e admini a if32. Ain i, l engagemen de milicienne dan de c e

ciale ill e ne l n d e l i er « l in inc de c m a i n »33, de promouvoir une

représentation de la femme a d ac i i ma e nelle e d me i e . Diff en e in e a i n de la c llab a i n e de l engagemen de femme dan la Milice b i en dan l hi i g a hie ac elle e m n en e l engagemen milicien nd dan a globalité à des motivations diverses34. Cependant, la propagande produite par la Milice et les

imaginaires qui perdurent en sortie de guerre assimile cette collaboration à une représentation particulière et singulière masquant cette hétérogénéité.

Certains discours de miliciennes sur leur propre engagement et collaboration réutilisent ce e image de l engagemen cial de femme . Ce endan , n le e e galemen che

28 SIMONIN, Anne, « La femme invisible : la collaboratrice politique », Histoire @ Politique, Politique, culture,

société, n° 9, 2009, p. 1-26, p. 23.

29 SOHN, Anne-Marie, « L'émancipation féminine entre les sphères privée et publique », EPHESIA éd., La place

des femmes. Les enjeux de l'identité et de l'égalité au regard des sciences sociales, Paris, La Découverte, 1995,

p. 177-181.

30 VIRGILI, Fabrice, « L Ennemie dan l E e en g e e a XXe i cle , L Autre. Cliniques, cultures et

sociétés, 2002, p. 39-51, p. 46.

31 MELETTA, Cédric, op. cit.

32 FRAYSSINET, Fabienne, op. cit, p. 20.

33 FRANCOIS, Aurore, « Jeunes collaborateurs durant la Seconde guerre mondiale : quelles réponses à quelles

transgressions ? », Le mouvement social, n° 261, 2017, p. 93-106, p. 97.

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des adhérents masculins. Ainsi, bien que la représentation tende à montrer que cet engagement est exclusivement féminin, des miliciens apportent dans leurs discours des l men ela if l ac i n cial. Le milicien L i Lab de affi me c nce nan n adh i n et son engagement dans la Milice : « je n ai e a c ne ac i i li i e ni ciale ca l e j ai voulu des renseignements sur la question sociale, n m a nd e la e i n li i e imai ce e an je me i e i de la ec i n e de l gani a i n complète »35. Le di c l engagemen cial dan la Milice ne d i a e en

uni emen a f minin, diff en adh en di en l a i a i .

Toutefois, il ne fa a d li i e l engagemen de femme . En effe , i e l l a ec cial in e ai ce milicienne , elle a aien engage dan d a e gani me , apolitiques, tels que le Secours national36. Ain i, bien il ai e i n engagemen cial

des miliciennes, celui-ci ne d i a ma e la ence d ne id l gie e d ne l n farouche d e dan e la c llab a i n, e n n aille . Ce di c l ac i n sociale sont réutilisés à des fins de défense des miliciens et miliciennes sur leur engagement. En effe , le fai d affi me , la Lib a i n, d a i adh la Milice organisation haïe pour son collaborationnisme armé avant tout pour participer à une action sociale représente un m en de min e l engagemen c llab a i nni e, en affi man a i n a . Ce e affi ma i n ma e al ne di ance en e l id l gie e la en e de l acc e e la représentation dominante du milicien franc-garde37. Devant la justice, ces discours

semblent donc être mis à profit dans la défense des accusés. Le dossier de la milicienne Marcelle Guerineau est à cet égard particulièrement significatif. En effet, au cours de son interrogatoire, elle affirme:

Dans ce m me désir de m occuper d uvres sociales et d apporter secours aux victimes des bombardements, j ai adhéré à la milice, et signé mon engagement à Paris, 44 rue le Pelletier. ( ) Je n ai pas porté l uniforme, je n ai assisté qu à une seule réunion, le 20 juillet, à la permanence des Gobelins o je devais réunir des adhésions d infirmières pour la Normandie38.

35 AN, Z/6/77 : dossier n° 1193.

36 COINTET, Michèle, La Milice française, Paris, Fayard, 2013, p. 87.

37 CAPDEVILA, Luc, ROUQUET, François, VIRGILI, Fabrice, VOLDMAN, Danièle, Sexes, genre et guerres :

France, 1914-1945, Paris, Payot, 2010, p. 241-242.

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Ma celle G e inea en e al n engagemen c mme ne ac i i ciale d aide na i nale a li i e. Ce endan , d ne a l en e a d m n elle a ai d n nc de nombreux réfractaires à la Gestapo ; e d a e a la j ice a mi la main n cell dan le el elle c i elle lutte depuis 10 ans contre les Juifs, les Maçons, les Communistes et l infl ence anglaise a an d aj e elle a appartenu à tous les mouvements politiques qui ont lutté avant la guerre contre tous ceux qui devaient jeter nos deux pays dans cette horrible aventure »39. En e, l acc e a « milité à la Milice française et dans le privé elle

se donnait le rang de chef ». Son activité milicienne et son idéologie sont alors prouvées dans l en e. Malg , elle utilise un discours opposé devant les autorités judiciaires en se présentan c mme ne milicienne n a an a ici a structures sociales de l gani a i n, e d fend e. Enfin, depuis la prison de Fresnes où elle est internée, en attendant sa comparution, elle affirme, en novembre 1947, dans une lettre envoyée au juge : « ce e j ai fai , je l ai fai e i la F ance. ( ) Je d i di e e je bi n infl ence [de son père] e e ce il c n id ai c mme l an i-France rencontrait mon hostilité »40.

S n d ie en e l ili a i n de de topoï a ign la e en a i n d ne collaboration féminine : la e d c i n dan le blic, d ac i n i e de la h e i e di e f minine, e l id e el n la elle l engagemen d ne c llab a ice e n ce ai emen infl ence, al m me elle ne l a ai jamai men i nn a a a an . L ac ion sociale est alors réutilisée dans un discours défensif pour amenuiser la présence d ne id l gie c llab a i nni e e d n engagemen ac if dan la Milice ; elle montre la c nnai ance a le acc e de di c a end d elle en j ice. Ain i, les miliciennes