• Aucun résultat trouvé

Enchaînement des procédés technologiques pour le réseau MWIR

Chapitre VI- Fabrication et caractérisation de réseaux de couplage pour le moyen infrarouge sur

2. Fabrication des réseaux SWIR et MWIR

2.2. Enchaînement des procédés technologiques pour le réseau MWIR

La fabrication des réseaux MWIR a été faite dans la salle blanche du CEA-Leti sur des wafers SOI de 200 mm de diamètre. Leur fabrication nécessite un très grand nombre d’étapes procédés (>60 étapes en salle), ainsi des étapes ont été regroupés par soucis de synthèse. Celle-ci sera décrite en deux temps : la préparation du substrat nécessaire à la future suspension des réseaux ainsi que la définition des guides optiques puis la définition des réseaux MWIR à proprement parler.

2.2.1.Préparation du substrat et définition des guides

La préparation du substrat et la définition du PIC sans les réseaux (Tableau VI-3) se fait de la façon suivante :

1. Le substrat de départ est un wafer SOI de 200 mm de diamètre avec un BOX de 1 µm d’épaisseur et une couche de 100 nm d’épaisseur de silicium en surface.

2. Dépôt d’un masque dur ONO pour la protection des marques d’alignement de photolithographie. La couche d’accroche SiO2 de 30 nm est obtenue par oxydation

thermique puis 100 nm de SiN est déposé par LPCVD suivi de 70 nm de SiO2.

3. Une résine est étalée par spin coating pour une épaisseur finale de 2,5 µm. La résine est insolée en technique DUV à travers le 1er niveau de masque puis développée.

4. Le masque dur ONO et du silicium sont gravés par technique RIE avec arrêt sur le BOX. Le BOX est gravé dans un second temps par technique DRIE avec un arrêt de la gravure sur le substrat Si. On obtient ainsi des plots d’oxyde qui serviront à la suspension locale des réseaux.

5. La résine est retirée par stripping puis un nettoyage de type CARO RCA est effectué pour préparer la surface avant épitaxie. L’épitaxie de Si est faite avec une chimie sélective pour minimiser au maximum la croissance à partir des flancs du BOX et éviter la présence de

cluster de poly-Si autour du BOX.

6. Un CMP permet de retrouver une surface plane en retirant l’excès de Si présent au-dessus des plots d’oxyde. La CMP consomme entièrement la couche de SiO2 et s’arrête sur le SiN.

7. Une gravure pleine plaque RIE permet de retirer le SiN puis le SiO2 en s’arrêtant sur le Si.

La préparation de substrat est ainsi terminée et l’on peut fabriquer le circuit.

8. Après une préparation de surface, la croissance de la couche de Si0,6Ge0,4 est faite par RP-

CVD puis enchaînée avec une épitaxie de Si. La couche de SiGe fait 2,7 µm d’épais et celle de Si 550 nm

9. Deux CMP, un grossier puis un dit de finition, permettent de récupérer une surface plane (<0,3 nm RMS). Ces opérations consomment environ 450 nm de Si.

Chapitre VI- Fabrication et caractérisation de réseaux de couplage pour le moyen infrarouge sur plateforme silicium

10. De façon similaire au chapitre III, une résine est étalée et insolée avec le 2ème niveau de

masque pour définir les guides optiques. Après stripping, le circuit est encapsulé par deux dépôts RP-CVD de silicium de 2,7 µm et 3 µm.

1. Substrat SOI 200 mm

2. Dépôt d’un masque ONO

3. Etalement puis insolation DUV du 1er

niveau de masque

4. Gravure du masque dur ONO, du silicium et du BOX

5. Epitaxie Si

6. CMP, arrêt sur SiN

7. Retrait du SiN et du SiO2

8. Epitaxie SiGe puis Si

9. CMP Si

10. Photolithographie et gravure du circuit. Nettoyage puis encapsulation du circuit par épitaxie Si de 5,7 µm

Chapitre VI- Fabrication et caractérisation de réseaux de couplage pour le moyen infrarouge sur plateforme silicium

Tableau VI-3 : Enchaînement des étapes technologiques pour la fabrication des réseaux MWIR. Seules la préparation substrat et la fabrication du circuit SiGe à saut d’indice sont décrites.

Cet enchaînement technologique permet de définir un PIC SiGe fonctionnel sans avoir encore incorporé les réseaux de couplage MWIR, à l’image de ce qui a été fait lors du chapitre III. Les différentes coupes MEB nous ont confirmé que les guides ont été correctement définies. Le point critique de cette préparation de substrat était que la croissance du Si et du SiGe autour des plots d’oxyde se fasse de façon cristalline. Une coupe FIB à travers un plot d’oxyde (Figure VI-7) a permis de constater qu’il n’y avait pas de défauts de cristallinité rédhibitoires pour la fabrication. Les réseaux de couplage sont ensuite définis dans la 2ème partie de l’enchaînement et leur réalisation

va s’appuyer sur la préparation de substrat préalablement effectuée (i.e. définition de plots d’oxyde). Il est à noter qu’une mauvaise protection des PM nous a obligé à effectuer l’étape de photolithographie des guides avec un alignement au notch, le stepper (i.e. machine de photolithographie) ne pouvant s’aligner sur ces marques. Ce type d’alignement est beaucoup moins précis et les guides sont décalées de ± 5 µm en X et Y par rapport aux plots d’oxydes. La tolérance d’alignement initiale avec les PM était de ± 125nm, la précision sur la position des guides n’est donc plus suffisante pour assurer la fonctionnalité des réseaux.

Figure VI-7 : Coupe FIB d’un plot d’oxyde. La couche de silicium au-dessus du BOX est bien présente et a permis une croissance cristalline du SiGe.

2.2.2.Définition des réseaux de couplage

Pour la suite de la description de l’enchaînement technologique, deux coupes (Tableau VI-4) sont faites pour plus de clarté : une coupe longitudinale faites le long de la structure suspendue et une coupe transverse, perpendiculaire à celle-ci. Suite aux précédentes étapes, la fabrication du réseau MWIR se poursuit de la façon suivante :

11. Suite à l’encapsulation, une topographie importante est présente sur le wafer. Une photolithographie et gravure de 2,7 µm est faites à l’aide d’un niveau de contremasque (3ème

niveau de masque). Après une étape de stripping, un CMP permet ensuite de récupérer une surface plane. La gaine supérieure est réduite à 3 µm d’épaisseur.

12. Une résine est étalée pour obtenir une épaisseur de 4 µm puis insolée par DUV en utilisant le 4ème niveau de masque, celui définissant les cavités au fond desquelles sera défini le réseau

de couplage.

13. Les cavités sont gravées en une seule fois par un procédé DRIE. La gravure est partielle et laisse une couche de 700 nm de SiGe.

Chapitre VI- Fabrication et caractérisation de réseaux de couplage pour le moyen infrarouge sur plateforme silicium

14. Après stripping, une résine est de nouveau étalée. Pour ne pas remplir entièrement les cavités, l’épaisseur finale de résine est relativement faible, de l’ordre de 820 nm. L’insolation DUV est faite avec le 5ème niveau de masque définissant les réseaux de couplage.

15. Les dents du réseau sont gravées par RIE sur 175 nm de profond suivie d’une étape de

stripping pour retirer la résine.

16. On procède à la dernière étape de photolithographie avec le 6ème niveau de masque

définissant les taper.

17. Une gravure totale RIE avec arrêt sur SiO2 permet de fabriquer les taper. La résine est

ensuite retirée par stripping.

18. La dernière étape de fabrication consiste en la libération des réseaux pour les suspendre. Pour cela, une gravure sèche par une solution de HF en phase vapeur permet de retirer le plot de SiO2.

Coupe transverse Coupe longitudinale

11. Gravure d’un contre-masque et CMP 12. Etalement, insolation DUV et développement d’une résine 13. Gravure de la cavité par DRIE

14. Photolithographi e du réseau en fond de cavité 15. Gravure partielle RIE et stripping

Chapitre VI- Fabrication et caractérisation de réseaux de couplage pour le moyen infrarouge sur plateforme silicium

16.

Photolithographi e du taper

17. Gravure SiGe et Si, arrêt sur SiO2 puis stripping

18. Gravure humide du SiO2

Tableau VI-4 : Enchaînement des étapes technologiques pour la fabrication des réseaux MWIR. Le tableau décrit les étapes nécessaires pour définir la cavité, le réseau et le taper ainsi que la suspension du réseau.

Les étapes de dégagement des marques nécessaires à l’alignement de la photolithographie ne sont pas précisées par souci de clarté.

Cette 2ème partie de la fabrication permettant de définir les réseaux comportent un certain nombre

d’étapes critiques, notamment :

- Les étapes de photolithographie du réseau puis de retrait de la résine qui sont faites au fond de cavités de 5 µm de profondeur. Les techniques de fabrication microélectronique étant par définition planaires, ces étapes ne sont pas standards.

- L’étape de libération car le SiGe est un matériau contraint et il est possible que les structures cèdent ou se plient.

Concernant l’étalement et l’insolation de la résine en fond de cavité, ces étapes n’ont finalement pas présentés de difficulté majeure. La résolution des motifs du réseau a été correctement obtenu après un réglage via une matrice « dose-focus ». Le retrait de la résine a été réalisée par un stripping en deux temps avec premièrement une gravure par plasma O2 puis un bain de 30 s dans une

solution de HF dilué à 1 %. Comme en atteste les images prises au MEB (Figure VI-8a), il semble que de la résine soit restée au niveau des bords des cavités. Les motifs du réseau ont été correctement transférés (Figure VI-8b) dans le sens où les dimensions ligne/espace sont respectées. En revanche, on observe une dégradation de la morphologie avec un arrondissement des angles droits et une rugosité importante sur l’ensemble des motifs (Figure VI-8c).

Chapitre VI- Fabrication et caractérisation de réseaux de couplage pour le moyen infrarouge sur plateforme silicium

Figure VI-8 : Images prises au MEB d’une cavité après insolation de la résine avec le niveau de masque définissant les réseaux. a) Zoom sur le bord d’une cavité qui semble présenter des restes de résine. b) Résine après développement, les CD sont respectés. c) Zoom sur les motifs du réseau. On constate que la

rugosité des motifs est importante. Les angles droits sont également fortement arrondis.

Reposant sur des procédés similaires, la réalisation du taper n’a pas posé de problème particulier. Les images prises au MEB nous permettent de voir que ceux-ci ont été correctement définies (Figure VI-9a). Il est à noter que pour l’ensemble des étapes de photolithographie de cette 2ème

partie de fabrication, l’alignement a pu se faire à l’aide des PM. On suppose que la non- reconnaissance des PM pour le niveau des guides est dû à une faible tolérance de la machine sur la dégradation des PM. Il en résulte que les guides sont désalignées par rapport à l’ensemble des autres niveaux de masque (Figure VI-9b).

Figure VI-9 : Images MEB prises après réalisation des tapers. a) vue d’ensemble d’un réseau linéaire où l’on peut constater des restes de résines sur les bords de la cavité, b) zoom sur le bord de la cavité et la transition entre le taper et le circuit enterré où l’on peut voir le décalage entre le taper et le guide enterré , c)

zoom sur les créneaux d’un réseau focalisant où l’on peut voir les défauts de gravure et le BOX soutenant l’empilement Si/SiGe constituant le futur réseau suspendu.

Enfin, l’étape finale de libération s’est faite par gravure chimique avec du HF en phase vapeur pendant 415 min. Les structures sont complètement suspendues (Figure VI-10) et aucune n’a cédé ou plié sous les contraintes mécaniques du SiGe. Le désalignement du niveau de masque des guides fait que ces structures sont non fonctionnelles. En revanche, nous avons démontré que la fabrication de réseaux suspendus en SiGe est possible.

Figure VI-10 : Images MEB prises après libération des réseaux par gravure à l’aide d’acide fluorhydrique en phase vapeur. Images prises d’un réseau focalisant à un grossissement a) 2490x, b) 12000x et c) 65000x.