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Enceintes passives

Dans le document Le grand livre du home studio (Page 153-159)

Écoutes et casques

6.4 Enceintes passives

La conception des enceintes passives remonte au tout début de l’électro-acoustique.

Elles intègrent plusieurs haut-parleurs (généralement deux ou trois) chargés de repro-duire les différents registres du son : grave, médium, aigu. Ces enceintes sont reliées à un amplificateur (via des connecteurs ou un bornier implantés en face arrière) et forment un ensemble dont les deux composantes exercent une influence mutuelle (à l’image d’un châssis automobile et du moteur qui l’anime). Une enceinte acoustique passive abrite un filtre qui reçoit toute la puissance délivrée par l’amplificateur et la répartit entre les différentes voies de l’enceinte au prix d’une certaine perte d’énergie et de déformations du signal original.

On peut également bi-amplifier (ou tri-amplifier dans le cas d’un modèle trois voies) une enceinte passive, en contournant son filtre intégré. Dans ce cas, chacun des haut-parleurs est directement relié à un amplificateur distinct – ce qui implique qu’on puisse accéder directement à ses bornes. Le filtrage s’effectue en amont des amplificateurs, sur le signal au niveau ligne, par un équipement périphérique appelé crossover, dont les types de filtres, fréquences d’intervention et les pentes de filtrage sont réglables.

Chacune des bandes de fréquences ainsi extraite est dirigée vers un amplificateur séparé, n’alimentant qu’un haut-parleur à la fois. Cette technique est très utilisée pour les modèles de studio ainsi qu’en sonorisation. Les enceintes actives sont généralement bi- ou tri-amplifiées. Dans ce cas, les filtres et amplificateurs sont intégrés dans le cof-fret de l’enceinte ou fixés derrière.

6.5

Amplificateurs

Le rôle de l’amplificateur est simple : amplifier le signal de sortie de la console ou de toute autre source de signal audio. La puissance électrique d’un signal au niveau ligne est négligeable : 1 mW, voire moins. Pour faire réagir des enceintes acoustiques, il faut

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multiplier cette puissance par un facteur 103 (gain de 60 dB) voire davantage et assurer l’adaptation d’impédance sur une charge généralement comprise entre 4 et 8 Ω. En studio, l’amplificateur hi-fi « intégré », muni d’un sélecteur d’entrées, de correcteurs de tonalité et d’un potentiomètre de volume, cède la place à un amplificateur de puissance indépendant, « boîte noire » munie d’entrées au niveau ligne, de sorties au niveau haut-parleur et d’un interrupteur. La commutation de sources et les réglages de niveaux s’effectuant depuis la console, l’amplificateur peut être dissimulé à l’écart (raisonnable, pour éviter de trop grandes longueurs de connexion) de la console et des enceintes.

En home studio, les amplificateurs sont soumis à rude épreuve en cas d’écoute à forte puissance. L’écoute de signaux « bruts », non comprimés, entraîne la restitution d’une dynamique plus importante, des transitoires très marqués, des sollicitations plus brutales (par exemple lorsqu’on écoute longuement en solo, à fort volume, une grosse caisse, en essayant diverses égalisations). De façon générale, les amplis appréciés en studio sont de construction robuste. Alimentation et transistors de puissance sont surdimensionnés et le refroidissement repose sur des radiateurs de grande surface, avec parfois une circulation d’air forcée par ventilateur. Les amplis de sonorisation d’entrée de gamme sont à proscrire : leurs fabricants confondent souvent quantité et qualité de watts !

Un des problèmes les moins maîtrisés, et donc les plus délicats, concerne l’adapta-tion de la puissance de l’ampli à celle des enceintes. Il ne s’agit pas ici d’une logique

« électrotechnique ». Aucun risque de faire sauter le disjoncteur, ni d’endommager les transistors de puissance, au moment de brancher une enceinte de 250 W sur un ampli de 50 W ! Par ailleurs, il y a watt et watt : les fabricants ont une certaine tendance à annoncer des performances étonnantes via des chiffres surévalués, sans spécifier dans quelles conditions les puissances annoncées ont été mesurées. De toute façon, la puissance ne constitue pas vraiment, en elle-même, LE critère important. En revanche, l’impédance et surtout l’efficacité de l’enceinte représentent des paramètres essentiels, puisqu’ils permettent de calculer, pour une tension de sortie donnée, le niveau sonore délivré par l’enceinte (voir annexe A.5).

Autre problème, souvent méconnu  : une écoute prolongée à fort niveau sonore engendre une modification de la résistance des bobines du haut-parleur, à la suite de leur échauffement. Le même principe s’applique aux composants du filtre, dont les valeurs se trouvent modifiées, ce qui change son comportement. L’équilibre global du système en est altéré : l’amplificateur est confronté à une résistance plus impor-tante, ce qui change ses conditions de fonctionnement, la bobine du haut-parleur peut atteindre 200 °C voire davantage, cette chaleur se transmet à l’aimant, l’entrefer dans lequel évolue la bobine se dilate modifiant alors les conditions magnétiques de fonctionnement etc. Il en résulte au final une perte de niveau et plus on pousse l’ampli, moins l’enceinte réagit. Ce phénomène de « compression thermique » s’observe fré-quemment en sonorisation, mais peut survenir en studio si les puissances mises en jeu sont importantes.

© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

6.6 aCCessoires (CâbLes, supports, etC.) 139

6.6

Accessoires (câbles, supports, etc.)

Tout comme les micros, les accessoires d’enceintes constituent un maillon essentiel de la chaîne d’équipements du home-studiste. Les pieds, supports antivibrations, et autres améliorent considérablement le rendu final des enceintes acoustiques en évitant notamment des effets parasites. Quant au câblage, il n’est jamais à négliger. Certes, les câbles de qualité sont plus chers à l’achat, mais ils durent plus longtemps et apportent un réel plus qualitatif au final non négligeable.

6.6.1 Pieds et supports d’enceintes

Poser, par facilité, une enceinte sur une table ou une étagère est une mauvaise idée.

La table peut vibrer et l’étagère peut être mal fixée. De même, les haut-parleurs seront généralement situés trop bas ou trop haut, leur symétrie par rapport au point d’écoute étant en ce cas approximative. Enfin, les vibrations transmises par les haut-parleurs au coffret de l’enceinte (action/réaction) se diffuseront au support, parasitant ainsi le son globalement obtenu.

Bien souvent, les studios professionnels sont équipés de petits moniteurs de proxi-mité posés sur le bandeau de la console de mixage. C’est pourtant le pire endroit où les placer : une réflexion sonore marquée se produit sur la console elle-même et vient interférer avec le son direct des enceintes. Le tout produit des creux et des bosses très prononcés de la courbe de réponse dans la région des 2 kHz, là où le travail de mixage est particulièrement critique !

Certaines enceintes acoustiques sont livrées avec leur propre support (figure 6.5).

Dans les autres cas, il est recommandé de les placer sur un pied dédié, n’occupant au sol qu’une surface minimale. Le réglage de l’inclinaison et de la hauteur permet d’amener le centre du tweeter de chaque enceinte à hauteur d’oreille, ce qui est essen-tiel pour obtenir une qualité d’écoute optimale. Un pied de qualité doit être plutôt massif afin d’éviter d’entrer en résonance avec l’enceinte et être doté d’un socle aussi stable que possible. On trouve en sonorisation et à des prix abordables des trépieds munis de tiges télescopiques qui permettent de régler les enceintes à la hauteur opti-male. Les besoins en home studio sont assez différents, conduisant à privilégier des modèles spécifiques généralement pourvus d’une base à partir de laquelle partent des tubes de soutènement dotés à leur extrémité d’une plaque support pour poser l’enceinte. Ces modèles sont accessibles à partir d’une centaine d’euros la paire. Les tubes creux peuvent être remplis au besoin de sable, augmentant ainsi l’inertie du dispositif.

On peut également utiliser des dispositifs pour montage mural qui se fixent à l’enceinte par l’intermédiaire d’une lyre (support en U) ou par l’arrière (figures 6.6 et 6.7). Il convient en ce cas à éviter d’endommager la structure et l’étanchéité du coffret de l’enceinte, notamment par perçage.

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Figure 6.5 – Les enceintes Dynaudio BM Compact MKIII sont livrées avec un support inclinable IsoAcoustics

spécialement optimisé pour elles.

Figure 6.6 – Une enceinte Neumann KH310 montée sur pied, par

l’intermédiaire d’une lyre.

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6.6 aCCessoires (CâbLes, supports, etC.) 141

Figure 6.7 – Une enceinte Neumann KH310 fixée sur potence murale et lyre.

6.6.2 Supports et pointes antivibrations

Ce terme désigne des plaques de mousse ou de caoutchouc de quelques centimètres d’épaisseur à insérer entre la base des moniteurs et le support (figure 6.8). Proposées à quelques dizaines d’euros, ces plaques possèdent une densité suffisante pour absorber l’énergie vibratoire transmise par le coffret de l’enceinte à condition toutefois que le poids de l’enceinte soit adaptée et que la surface de couplage soit suffisante. Ces blocs sont disponibles en plusieurs dimensions.

Figure 6.8 – Les supports Adam Hall PAD Eco 2 sont en mousse de haute densité et s’insèrent entre l’enceinte et le support, évitant toute transmission de vibrations.

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On peut aussi utiliser des pointes/cônes antivibrations à intercaler entre la base de l’enceinte et la surface support (figure 6.9). L’objectif consiste, là encore, à supprimer la transmission de vibrations. Ces solutions sont très appréciées des audiophiles, d’où des tarifs parfois élevés par rapport aux plaques antivibrations. Certains socles de pieds d’enceintes sont équipés d’origine de pointes de découplage. Dans ce cas, mieux vaut prévoir des contre-pointes – petites rondelles évidées, posées au sol, pour éviter de rayer le plancher.

Figure 6.9 – Un jeu de pointes/cônes à intercaler entre la base de l’enceinte et la surface support.

6.6.3 Câbles

Pas d’économies sur les câbles ! Le câble électrique standard, trop fin pour la liaison vers les sorties de l’amplificateur est à éviter. Le vrai câble haut-parleur, en cuivre à faible teneur en oxygène (OFC), de section 2 × 2,5 mm2 voire davantage si les longueurs de liaison dépassent 7 m, est de loin préférable. Les longueurs devront être identiques pour les deux canaux, tout en ménageant une marge de sécurité suffisante pour pouvoir bou-ger les enceintes sans les débrancher. Il existe des câbles de section plate, plus faciles à dissimuler (par exemple, Sommer Cable Tribun ou Flukos).

Dans le cas de moniteurs actifs, les longueurs de liaison au niveau ligne pouvant être importantes, il convient de ne pas lésiner sur la qualité, et donc le prix du câble XLR ou jack. Le type de blindage, le métal utilisé et la solidité de la gaine ont un coût. En revanche, les câbles secteur « améliorés » sont à réserver aux audiophiles.

6.6.4 Gestionnaires d’écoute

On voit apparaître depuis quelques années de petits périphériques appelés gestion-naires d’écoute. Ils remplissent les fonctions autrefois disponibles sur la section Master des consoles analogiques : choix entre plusieurs sources à écouter et entre plusieurs systèmes d’enceintes, réglage du niveau d’écoute, bascule en mono, atténuateur d’écoute, prises casque indépendantes et même, le plus souvent, réseau d’ordres avec micro incorporé (pour parler facilement dans les casques des musiciens par exemple) – comme la Monitor Station de la figure 6.10. Autant de possibilités inaccessibles ou lourdes à mettre en œuvre quand on utilise un système composé d’une interface audio

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