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PARTIE 1 : Historique du « problème lapin »

II) Emergence du problème et premières mesures de régulation (1979-1996)

La présence du lapin est signalée de manière assez concomitante dans les deux parcs. Respectivement en 1979 au parc de la Courneuve, et en 1980 aux abords des terrains qui deviendront un an plus tard le parc du Sausset. En ces débuts, la répartition des lapins est difficilement appréhendable. Les techniciens ou les gardes savent, sans pouvoir fournir de précisions, que les deux parcs ont pour point commun d’être traversés par une voie de chemin de fer dont les talus abondent en lapins. Dans le parc de la Courneuve, certaines zones en friche situées au nord du parc constituent, selon le dire des gestionnaires, des zones fréquentées par cet animal. Sur les terrains qui donneront naissance au parc du Sausset, les gardes alors en charge de surveiller le bassin de Savigny, repèrent quelques garennes sur une zone en attente d’aménagement qui profite conjointement à l’usage des moto-cross4. Le point de départ du dit « problème lapin » ne peut donc être identifié avant les années 1980. Le parc du Sausset n’existe pas et comme l’exprime un ancien ouvrier horticole du parc de la Courneuve, sa présence ne génère pas de dérangements :

« Il était déjà présent, sauf que la question ne se posait même pas (…) On vivait avec, on

travaillait avec, et il n'était pas problématique! En 1979, si tu veux, il n’y avait pas toutes ces tranches qui étaient aménagées. (…) Après, tout ça, c'était en cours d'aménagement [nord du parc] donc le lapin pour nous, il n’avait pas un impact. Il n’était pas aussi présent, (...) Le lapin, je te le dis, il faisait partie de la vie du parc au même titre que les autres animaux et on n’a jamais évalué les conséquences de la présence du lapin sur le parc. Ca faisait partie du truc, voilà ! » (Technicien du parc Georges-Valbon, 2016).

Au parc du Sausset, quelques inquiétudes surviennent lors des premières plantations au cours de l’hiver 1981-1982. Les jeunes plants forestiers constituent une denrée pour les lapins qui grignotent l’extrémité des rameaux encore « tendres ». Les maitres d’œuvre, soucieux de la réussite des premières plantations, prennent soin de clôturer les grands massifs pour empêcher le piétinement des jeunes plants par le public. Afin d’éviter l’entrée des lapins, le bas des enclos est renforcé d’un grillage à poule soigneusement enterré et plié en L sous terre pour éviter le passage souterrain.

73 Or le dispositif possède une faille. Les portails qui permettent l’accès aux plantations tardent à être posés et ne sont pas toujours refermés après les travaux. Une aubaine pour les lapins qui s’installent peu à peu dans les enclos. Les maîtres d’œuvre décident « de

faire la part du feu, en sacrifiant les lisières » plantées à l’extérieur des enclos « aux hasards des appétits naturels [du lapin] pour sauver l’essentiel, le pérenne : les arbres nobles des massifs ». (Corajoud, à paraitre)

Les effets liés à la présence de lapins ne furent pas anticipés outre mesure. Alors qu’aucune garenne n’est visible sur les plaines agricoles lors des premiers aménagements, ce sont les lièvres et les perdrix, et non les lapins, qui attirent davantage l’attention des paysagistes. Le directeur du parc du Sausset se souvient du regard qu’il portait sur les lapins durant les premières années d’aménagement : « leur présence nous paraissait

naturelle et pas contraignante. Ca faisait presque partie d'une attraction au départ mais on a changé d'avis après. On disait « regarde le petit lapin, il est mignon etc. »... enfin… sans se rendre compte du danger que ça pouvait représenter. En bon citadin je n’avais pas du tout d'appréhension. »

Les opérations se cantonnent à la mise à distance des lapins et l’acceptation d’éventuels aléas causés par la consommation de végétaux. Il n’y a donc aucune action directe engagée sur le lapin. Du moins officiellement, car des restes de cartouches et quelques collets trahissent la présence de braconniers. Ces activités populaires et discrètes sont plus ou moins tolérées par les gardes et les gestionnaires qui n’ont pas de volonté particulièrement protectrice vis-à-vis des lapins. A la différence d’une figure locale parfaitement identifiée5, ces braconniers ne sont pas connus. L’importance de cette activité n’est donc pas renseignée. En revanche, certains collectifs y sont associés, tels que les « gens du voyage », qui profitaient durant leur séjour de cette ressource non négligeable. Pour éviter l’installation de nouveaux campements de gens du voyage, des tranchées sont creusées à l’image de celles visibles aujourd’hui à proximité de la gare de Villepinte. Le lapin, en bon « opportuniste », utilise alors les pentes formées par ces tranchées pour creuser de nouvelles garennes.

5 Je fais référence au braconnier de village souvent bien identifié par les habitants, le personnage de littérature française comme le braconnier Raboliot, personnage de fiction du roman de Maurice Genevoix.

74 Les aménagements du parc se succèdent et le lapin gagne du terrain. Cette extension de territoire trouve son explication dans les modifications d’habitat occasionnées par les aménagements des parcs. Depuis les années 1980, les plaines de cultures et les friches sont remplacées progressivement par de jeunes boisements, des buissons, des haies, des gazons et des prairies. Avec le temps, une mosaïque de paysages prend forme et offre selon l’expression consacrée,

« le gîte et le couvert » aux lapins. La population grandit, ce qui va de pair avec l’augmentation des motifs de mécontentement des gestionnaires qui s’accumulent depuis plusieurs années. Les jeunes plantations et les aménagements ornementaux sont les plus « touchés ». Ces constats, issus de témoignages d’anciens techniciens, ne permettent pas d’apprécier l’ampleur de ces dommages car aucune comptabilisation n’est effectuée. Si dans les mémoires des gestionnaires l’importance de ces dommages est difficilement palpable, une lettre issue des archives apporte néanmoins quelques précisons. Le 25 janvier 1989, un courrier est adressé à la direction générale adjointe des services départementaux. Objet : « Destruction de Lapins ».

Le Directeur des Espaces Verts s’exprime : « Je vous ai fait part des problèmes posés par

les lapins au parc de la Courneuve et des difficultés que nous rencontrons pour les résoudre. Ce problème s’est étendu au parc du Sausset où leur prolifération est devenue très grande […] ils ont fait des dégâts sur un parapet en béton et pour la réparation duquel nous avons demandé un crédit spécial. […] À ce stade de développement, il est devenu nécessaire de diminuer cette population également nuisible pour la végétation, particulièrement en hiver ».

En dehors de la végétation qui constitue le principal souci et motif d’intervention, cette lettre pointe en premier lieu, et pour la première fois, une dégradation d’ouvrage. Cette demande d’intervention représente la première étape d’institutionnalisation6 du problème. En partant du constat que le lapin est classé « nuisible », selon le règlement permanant sur la police de la chasse dans l’ancien département de la Seine (Article 20 du 8 juin1961),

6 Le terme fait référence à la sociologie des problèmes publics: « Il y a une institutionnalisation des arènes publiques quand se sont constitués des acteurs collectifs , quand leurs discours ont trouvé un écho auprès des agences administratives ou des pouvoirs publics, quand la nature des objets et des enjeux, des litiges et des contentieux a atteint un certain degré d'évidence, quand des procédures de dispute et de négociation se sont établies, quand une routinisation des opérations de catégorisation et d'interaction est acquise »(Cefaï, 1996 :p58)

75 le Directeur des Espaces Verts demande l’autorisation d’intervenir au moyen de bourses et de furets.

Cette technique, dont l’utilisation remonte à l’antiquité (Callou, 2003), est bien décrite dès le Moyen Âge. Elle consiste à repérer les terriers d’une même garenne pour y placer des bourses ou des tubes en grillage métallique à clapet. Une fois le terrain préparé, un ou plusieurs furets sont lâchés dans les terriers. Ce « mineur ténébreux » (Figure 10) apprivoisé part à la recherche d’un repas et fouille activement les galeries. Le lapin, à l’approche du furet, se défend comme il peut. Il tourne dans les galeries, frappe de ses pattes arrières, au pire se fige, au mieux prend la fuite. C’est précisément la fuite qui est recherchée par cette technique que l’on appelle « le furetage ».

On dit alors que l’on « furète » car fureter est un verbe, qui au sens figuré signifie fouiller un endroit (souvent indiscrètement) dans l’espoir d’y trouver quelque chose (CNRTL, 2018).

Le directeur poursuit : « Nous envisageons donc d’entamer au Sausset et à la Courneuve

une campagne de destruction des lapins effectuée par une entreprise qui possède 15 furets et dont la prestation serait gratuite.

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J’ai l’honneur de vous demander votre accord sur cette méthode de destruction d’animaux déclarés nuisibles par arrêté suscité. » (Courrier du directeur du Parc du

Sausset, 1989).

La réponse du directeur adjoint des services départementaux est rapide : « Je suis

d’accord sur le principe de l’intervention proposée aussi bien dans le parc du Sausset que le parc de la Courneuve, cela calmera sans doute un peu l’incitation au braconnage : je souhaite cependant savoir s’il n’y a pas d’arrêté plus récent et qui s’applique bien au parc du Sausset (qui ne fait pas partie de l’ancienne Seine) ? Comment se répartit le fruit de cette chasse ? » (Courrier de la Direction Générale des Services Départementaux, 30

Janvier 1989).

Après renseignements, l’accord est donné par la direction générale et les premières actions sont menées dans les deux parcs par des employés d’une entreprise d’espaces verts détenteurs de furets. Il est convenu que l’ensemble des lapins leur revient. Le nombre de lapins capturés et leur devenir ne sont pas renseignés par les archives, ni par la mémoire des personnes enquêtées. Cette intervention « d’urgence » demande à ce que quelques points soient éclaircis: La présence de braconnage et l’actualisation du statut juridique du lapin de garenne au niveau départemental.

La question du braconnage est aussi pointée par une association naturaliste locale, « étourneau 93 », qui transmet des doléances au Conseil Général dans une lettre du 19 janvier 1990.

Cette association, qui utilise les parcs comme support d’animation nature, exprime le plaisir d’observer Faucon Crécerelle, Epervier d’Europe, Buse Variable et Busard Saint-Martin « espèces peu communes en Seine-Saint-Denis ». Lors des sorties, les membres de l’association s’inquiètent de trouver de plus en plus de douilles de chasse, « preuves de

braconnage ». « Le parc du Sausset nous est très cher » expriment-ils. « Nous vous joignons nos doléances afin que le Conseil Général protège cette zone d’intérêt écologique ». (Lettre de l’association Etourneau 93, 19 janvier 1990).

Le lapin n’est pas mobilisé dans l’argumentaire de l’association pour défendre ces espaces, mais en revanche, d’autres protagonistes comme les chasseurs s’y intéressent. Dans les jours qui suivent, la Fédération des Chasseurs de Seine-et-Marne demande, « vu

77 reprendre7 « moyennant finance, cela va de soi » 10-15 couples de lapins pour des objectifs de repeuplement : « les lapins étant sauvages, ils devraient s’acclimater

facilement sur un nouveau territoire ». « Impossible » répond le département, le lapin de

garenne est classé nuisible, et par conséquent, tout déplacement d’individus vivants est interdit, sauf par dérogation de la DDTM.

Concernant le statut juridique du lapin, il est actualisé au niveau départemental par l’arrêté préfectoral n°912441 du 20 août 1991. Dorénavant, il n’y a plus d’ambiguïté : le lapin de garenne est officiellement classé nuisible en Seine-Saint-Denis.

La nouvelle circule dans le monde cynégétique que les parcs abritent une « population importante » de lapins de garenne. Cette information a d’autant plus de valeur que les populations de lapins connaissent une forte régression en France depuis les années 1950. En cause notamment, l’apparition de la myxomatose8 et plus récemment du VHD9. Suite à de nombreuses demandes d’autorisation de furetage, le directeur du parc du Sausset donne son accord à un petit groupe de chasseurs. Entre le 6 décembre 1991 et le 30 janvier 1992, 8 chasseurs sont autorisés à venir fureter. Ce sont exclusivement des hommes en provenance des villes de Tremblay, Villepinte, Sevran, Drancy et de Seine-et-Marne. Les journées sont encadrées par le chef des gardes qui en fera la synthèse (Archives du Parc du Sausset, 1992). Par contre les chiffres de la Courneuve ne sont pas connus.

Bilan pour le Sausset : 458 lapins capturés en 17 jours dont 52 au cours d’une même journée. Il s’agit du premier document qui renseigne le nombre de lapins capturés dans le parc du Sausset. Le devenir des lapins n’est pas connu. En l’absence de documents d’archives mentionnant l’autorisation de déplacement des lapins, ils doivent en toute logique être tués sur place.

7 Le mot reprendre fait référence au mot reprise. Terme employé en cynégétique pour parler d’une capture d’animaux vivants dans le but de d’être relâchés sur un autre territoire. Cette opération est à finalité cynégétique.

8 « La myxomatose est une maladie importante du lapin due au virus myxomateux appartenant à la

famille des Poxviridae. La maladie se caractérise par la présence de tumeurs au niveau de la face et des membres des animaux atteints ».(OIE, 2018)

9 « La maladie hémorragique virale du lapin, souvent désignée par VHD ou RHD (pour Viral

haemorrhagic disease ou Rabbit haemorrhagic disease) est une maladie infectieuse (1) hautement contagieuse qui affecte les lapins domestiques et sauvages dits « de garenne » de l’espèce Oryctolagus cuniculus. L’apparition de la RHD dans les populations indemnes est responsable d’épizooties (2) caractérisées par des taux de mortalité élevés (jusqu’à 90 %). La maladie est provoquée par un calicivirus ». (ANSES, 2011).

78 Mais selon les enquêtés, le service rendu par l’entreprise d’espaces verts et les chasseurs locaux ne suffit pas à contenir la population de lapins. Les nouveaux aménagements dans le parc de la Courneuve, en particulier celui de la Cerisaie10 une zone construite en 1992, se retrouvent en proie aux dents des lapins. Le directeur m’explique en quoi la présence du lapin a modifié leur façon de travailler :

« Il y avait des garennes qui s'installaient un petit peu partout. Dès qu'on faisait les

aménagements des nouvelles plantations. Au départ, on plantait des plants forestiers par exemple. On en plantait beaucoup, tout était consommé donc il a fallu qu'on arrête les plants forestiers. Il y avait deux raisons de l’arrêt des plants forestiers. Parce qu'ils étaient grignotés par les lapins et lorsqu'on demandait à l'entreprise de venir faucher, ils les fauchaient systématiquement parce qu’ils ne les voyaient pas. Donc sur toutes nos plantations, on a rajouté un grillage de protection ». (Direction du parc Georges-Valbon)

Aux dents des lapins s’ajoutent les faucheuses des entreprises. Les plants forestiers, pourtant économiques, sont remplacés par des « baliveaux11 » et des jeunes arbustes d’à peine un mètre de haut. Les protéger est indispensable mais poser un simple grillage ne suffit pas.

Il faut trouver le matériel et l’agencement adéquat, ce qui nécessite du temps et de la vigilance supplémentaire dans la réalisation des travaux. Les techniciens doivent s’ajuster, échouer et recommencer pour trouver le « bon compromis ».

« Les premières années, on avait essayé des grillages en plastique. Dans le paysage, ça

nous plaisait pas, et puis en terme de dégradation on les retrouvait dans le sol mélangés ensuite avec des déchets, donc ce n’était pas satisfaisant. Et puis les lapins arrivaient à se mettre debout et à grignoter au-dessus. Donc on a pris l'option de faire un enclos autours de chaque pied type grillage à poules avec des fiches métalliques bien enfoncées qui tiennent en même temps la plaque de paillage. Et assez haut, je crois qu'on les fait à 60 ou 70 cm. Et de ce fait ça a bien protégé l'ensemble de nos plantations. (…) Alors ça augmente le coût de la prestation parce que parfois vous avez des végétaux qui coûtent moins cher que l'ensemble du dispositif donc ça augmente le coût mais derrière, y a eu

10 La Cerisaie est une zone du parc Georges-Valbon qui se situe au nord-ouest du parc, aménagée en 1992, elle fait partie des zones de remblais du parc.

11 En sylviculture, le baliveau est un « jeune arbre réservé dans la coupe des taillis pour qu'il puisse croître en futaie » (CNRTL, 2018), ici le terme désigne un jeune arbre pourvu d’un tronc vertical avec une ramification déjà développée.

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des résultats. C'est un travail de gestion tout de suite, pas quotidien (…) mais très régulier ». (Direction du parc Georges-Valbon)

Les résultats attendus sont là mais le coût supplémentaire qu’induit le « dispositif » doit être accusé. En parallèle de ces mesures, d’autres contacts s’activent entre la direction des espaces verts et la présidence de la Fédération des Chasseurs de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, et du Val-de-Marne. Pendant l’année 1992, la Fédération s’est entretenue à plusieurs reprises avec le directeur du parc au sujet « des problèmes posés par les dégâts causés par les lapins ». Elle lui adresse une lettre le 3 décembre 1992 expliquant qu’il était difficile d’intervenir « par faute de moyens, tant financiers que techniques ». Effectivement, la Fédération ne possède pas de « techniciens cynégétiques ». La demande des parcs est débattue en Juin 1993 lors de l’assemblée générale de la Fédération. La Fédération décide alors de recruter un technicien en septembre 1993, achète du matériel, délimite le cadre juridique des opérations, trouve une équipe de chasseurs et prend les contacts avec les Fédérations départementales désireuses de recevoir des lapins pour du repeuplement cynégétique. Tout cela dans l’optique d’aider les parcs à se « débarrasser d’une partie de ces rongeurs ». En contrepartie, la Fédération demande qu’une indemnisation de 200.000 Francs leur soit versée. Le président la justifie :

« Comme vous, j’ai été particulièrement surpris quand notre technicien m’a présenté son

budget. Il est vrai que dès lors que nous faisons appel à des personnes qui ne bénéficient pas directement des reprises, il est nécessaire de les faire bénéficier d’une indemnité ou d’un type de vacation quelconque (…)

Notre souci est de pouvoir, aujourd’hui, mener une opération de reprise importante afin que les populations soient les plus basses au printemps, d’où l’effort financier qui est demandé à la direction des espaces verts. » (Lettre du Directeur de la Fédération des

chasseurs au Directeur des Espaces Verts de la Seine-Saint-Denis, 8 décembre 1993). Pour réduire le coût de l’intervention, d’autres possibilités sont imaginées, comme celle de faire venir des Fédérations départementales demandeuses de lapins. Ceci est toutefois inenvisageable car le coût des déplacements rend « le prix du lapin » prohibitif pour les Fédérations qui disposent de faibles moyens. Elles préfèrent acheter les lapins à la Fédération Parisienne.

80 Suite à cette proposition, un projet de convention est rédigé par la Fédération en février 1993. Il est soumis au Conseil Général qui donne son accord, et une nouvelle version est proposée à la Fédération. La Fédération souhaite y souscrire et a pour ambition de proposer une gestion qui « soit un modèle de gestion pour tous les parcs et les jardins

inclus dans le tissu urbain ». (Extrait de la réception de la convention par la Fédération

des chasseurs du 30 juillet 1993).

Le modèle en question repose sur la « reprise » de lapins vivants à destination de territoires de chasse où le lapin n’est pas classé nuisible, où il peut être relâché sur autorisation préfectorale. La Fédération est chargée de déterminer la population « excédentaire » de lapins de garenne, et d’assurer la capture au furet ou par tout autre moyen légal. Elle est désignée comme seule responsable du déroulement des opérations,