4 Dynamique quantique 1
4.2 La représentation des degrés de liberté atomiques
4.2.1 Eléments de matrice dans une base Sturmienne sphérique . 48
sphérique
Les fonctions Sturmiennes
dépendent
de deux nombresquantiques
n et ~et d’un
paramètre
d’échelle 03B1(le
troisième nombrequantique
m, étant un bonnombre
quantique, peut
être choisi commeconstant).
Elless’expriment [111, 112]
en coordonnées
sphériques (r, ~, ~)
suivantavec
|m| ~ ~
< n, où lesn-~-1(2~+1)L
sont despolynomes
deLegendre
associés etles
Y~m(~,~)
lesharmoniques sphériques
habituelles. Si l’on pose 03B1 = n,Snn~m
coïncide avec la fonction propre
hydrogénoïde habituelle,
à un facteur constantprès [66, 113].
Celaindique déjà
apriori
laparenté
des fonctions Sturmiennes avec leproblème
Coulombien.Pour toute valeur de 03B1, la base
engendrée
par les fonctions Sturmiennes estcomplète
mais pas orthonormée parrapport
auproduit
scalaireconventionel,
cela étant leprix
à payer pour sonavantage pratique
dereprésenter
le continuum par une base discrète. Pour avoir aussil’orthonormalité,
il faut introduire un autreproduit
scalairequi
est défini par l’introduction d’un facteur1/r
entre les vecteursà
multiplier [66].
Cela se traduit par le fait que, dans la base Sturmienne(4.17),
les
équations couplées (4.14)
necorrespondent plus (cf. (4.23), (4.24), (4.25)
ci-dessous)
à unproblème
aux valeurs propreshabituel,
maisplutôt
à unproblème
aux valeurs propres
généralisé
detype
où A et B sont deux matrices
remplies
par les éléments définis par(4.14)
etmultipliés
degauche
par un facteur 2r(le
facteur 2 n’étantqu’un
choix de conve-nance pour l’identification formelle dupotentiel
Coulombien avec un oscillateurharmonique).
LesE,
et les xi sont les valeurs et vecteurs propresgénéralisés,
iciles
quasiénergies
03B5i et lescomposantes
de Fourier des états deFloquet
introduits ci-dessus(cf. (4.12)).
Afin d’obtenir des
expressions explicites
pour les éléments de matrice deH,
nous
multiplions (4.9)
par 2r et récrivons dans la forme matricielle donnée par(4.14)
a
~
et aindiquant
lescouplages
0394K = +1 et 0394K = 20141.Les
équations (4.19) mélangent
tous les étatshydrogénoïdes
àLz
fixé. Unmoyen très efficace de
générer
lescouplages
entre les différents états estl’utilisa-tion du groupe
dynamique SO(2, 2)
de l’atomed’hydrogène.
L’idée de base estfondée sur
l’équivalence
de l’atomed’hydrogène
de momentcinétique Lz
= m avec unsystème
de deux oscillateursharmoniques bidimensionnels, ayant
chacun la même valeur deLz.
Cetteéquivalence peut
être établie àpartir
d’unereprésen-tation de
l’équation
deSchrödinger (4.5) (avec
F = 0 dans(4.4))
en coordonnéessemiparaboliques
03BC, 03BD[66] (cf. (3.6)
dans le cas de l’atomeunidimensionnel):
et
permet
deprofiter
despropriétés algébriques
desgénérateurs
du groupedyna-mique SO(2, 1)
d’un oscillateurharmonique
à deux dimensions[66].
Le groupeSO(2, 2)
étantisomorphe
auproduit
directSOS(2,1)
~SOT(2,1),
où S et Tdistinguent
les deux oscillateursharmoniques selon 03BC
et v, lesgénérateurs
deSO(2, 2)
sont donnés par l’ensemble desgénérateurs S(03B1)1, , S2(03B1) S(03B1)3
deSOS(2,1)
et T
(03B1)
1
, T
(03B1)
2
, T
(03B1)
3
de SO
T
(2,1).
Grâce à la forme
explicite [66]
des combinaisons linéairesT(03B1)i
±S(03B1)i
on
peut exprimer
les différents termesapparaissant
du côté droit de(4.19)
comme(4.19):
Ainsi
(4.18) prend
la formeexplicite
avec
et
Comme les éléments de matrice des
générateurs S(03B1)i
etT(03B1)i
dans la baseStur-mienne
(4.17)
sont connus[66],
on aboutit auxexpressions
suivantes pour les éléments de matrice de A et B. Nous utiliserons lanotation | n ~
K>(03B1)
pourdésigner
une fonction SturmienneS(03B1)n~m
définie par(4.17),
et "habillée" par Kavec
L’expression pour B
s’écrit:Nous fournissons enfin les
expressions
des fonctions Sturmiennes ainsi quedes éléments de matrice de
l’opérateur
H dans un modèle unidimensionnel de l’atomed’hydrogène,
telqu’il
adéjà
étépartiellement présenté
dans lechapitre
3. Notons d’ailleurs que la dimensionalité de l’Hamiltonien considéré ne rentre
explicitement
dans le formalismethéorique
que par lareprésentation
desdegrés
de liberté internes du
problème.
Ni le formalisme deFloquet
traité dans lepara-graphe précédent,
ni la dilatationcomplexe
que nous allons exposerci-après
nes’y
refèrent.En dimension
1,
le Hamiltoniens’écrit, d’après (3.3),
avec(3.11)
etaprès
l’omission du terme
quadratique
en F:La base Sturmienne pour le
potentiel
Coulombien unidimensionneldépend
du nombrequantique n ~
1 et duparamètre
d’échelle 03B1(Il s’agit
du mêmeparamètre
d’échelle que dans le cas 3D et
qu’au chapitre 3.3, (3.20)).
Elle est donnée par[33]:
Les éléments de matrice associés s’obtiennent à
partir
desgénérateurs S(03B1)1, S(03B1)2,
S
(03B1)
3
que nous avionsdéjà
rencontréspendant
notreanalyse
du modèleclassique
(chapitre 3.3)
etci-dessus,
comme éléments de la base du groupeSO(2, 2)
(Rap-pelons
que l’utilisation desopérateurs S(03B1)i, générateurs
du groupedynamique
SO(2, 1), permet
une comparaisonsimple
avec lesquantités classiques
(défini
par lapremière égalité
en(4.8))
se déduit del’expression
3D del’eq. (4.24)
en ne retenant que les termes en
S(03B1)i,
et de même pourl’opérateur
2z. Parconsé-quent,
on obtient pour la matrice A(Eq. (4.23))
et donc pour2rH1D
dans la base Sturmienne unidimensionnelle(4.30) :
et pour la matrice
B,
à savoirl’opérateur
2z:4.2.2 Les bases paraboliques
et"lambda"
Jusqu’ici
nous avons travaillé avec une base Sturmiennesphérique (4.17)
pa-ramétrisée par le nombre
quantique principal n (~ 1),
le momentcinétique
~(~ 0)
et saprojection
m sur l’axe dequantification.
Cela veut dire que nous avons choisi lareprésentation
habituelle desdegrés
de libertéatomiques,
dansla-quelle
lesopérateurs L2
etLz
sontdiagonaux,
ainsi que le Hamiltonien de l’atomenon-perturbé, H0.
Tandis que
Lz
= m = const. estimposé
par lasymétrie
de notreproblème
(et
définit lespectre
desgénérateurs T(03B1)i, S(03B1)i [66]),
le choix de n et de ~ était arbitraire. D’autres choix de base sontpossibles.
Nous enprésentons
ci-dessousquelques-unes :
on verra auchapitre
6 que, suivant les cas, une base ou l’autre décrit de manièreplus
satisfaisante ladynamique quantique
de notresystème.
Les nombres
quantiques n
et ~ sont en effet les valeurs propres de certainsplus précisément [66]:
La
première équation
en(4.33)
est uneconséquence
del’équivalence
deH0
etT
(03B1)
3
+S(03B1)3,
et lessignes négatifs
au milieu de la deuxièmeéquation s’expliquent
par la
métrique (2014 2014 +)
du groupeSO(2, 1) [66].
Il est maintenant
possible
de choisir une autrereprésentation,
c’est-à-dire unautre ensemble
complet
d’observablesqui s’expriment
de manière différente par lesT(03B1)i, S(03B1)i.
Un choix bien connu sont les états
paraboliques |n1
n2 m>(03B1) (n1, n2 ~ 0),
états propres de
T(03B1)3
+S(03B1)3
et de- 3(03B1)TS(03B1)3.
Apart Lz
ilsdiagonalisent H0 (ou
T
(03B1)
3
+S(03B1)3, cf. ci-dessus)
et3 - (03B1)T S(03B1)3, qui
coïncide avec laprojection Rz
duvecteur de
Runge-Lenz
Rsur l’axe de
quantification.
On obtient[66] :
dont la
comparaison
de lapremière équation
avec lapremière égalité
en(4.33)
fournit
Nous
comprendrons
dans la suite par étatparabolique
extrémal un état|
ni n2 m>(03B1)
avec n2 - 1n =±(n- |m | -1),
c’est-à-dire un étatoù | Rz |
est maximal. Nous ne considérerons en fait que le cas m = 0.
Les états
|n1 = 0 n2 = n-1 m = 0 >(03B1) et | n1 = n - 1 n2 = 0 m = 0 >(03B1) sont
des états confinés lelong
de l’axe et desobjets quasi-unidimensionnels
orien-tés le
long
de l’axe depolarisation
de la micro-onde. Lafigure
4.2 en montrel’exemple de | n1
= 22 n2 = 0 m = 0 >. les étatsparaboliques
sont des "étatsquasi-unidimensionnels"
et les meilleurs candidats pour unedynamique
FIG. 4.2 - Contours
d’équiprobabilité
deprésence
pour l’électron d’un étatpa-rabolique extrémal | n1
= 22 n2 = 0 m = 0 > en coordonnéescylindriques
z, p.Notons finalement que la
parité
n’est pas déterminée pour lesétats | n1 n2 m >(03B1).
La transformation de
parité correpond
àéchanger
n1 et n2, cequi
inverseRz
etainsi l’orientation de la densité
électronique
parrapport
auchamp
extérieur. Une troisièmereprésentation possible
de l’atomed’hydrogène
est donnée par ladiagonalisation
deLz,
deH0
et del’opérateur
Ce dernier coïncide pour 03B1 = n avec le carré
03BB2
d’unopérateur
dont les
composantes
obéissent auxrègles
de commutation d’un momentcinétique
en trois dimensions
avec ~ijk le tenseur
antisymétrique.
Ceciimplique
Nous définissons les états
"lambda" | n
03BB m>(03B1)
parNous
comprendrons
par état "lambda" extrémal unétat |
n 03BB = n 20141 m
>(03B1).
Nous allons nous restreindre en fait au casLz
= m= 0, qui
cor-respond (avec
03B1 =n)
à une densitéélectronique qui
est entièrement confinée dans leplan perpendiculaire
à l’axe z. Comme de tels états ont l’allure d’undisque,
on lesappelle
aussi "atomesplats" [66].
Lafigure
4.3 montre l’état| n = 23 03BB
= 22 m = 0 >.Ayant
défini les états extrémaux des basesparaboliques
et"lambda",
fai-sons le aussi pour notre base dedépart,
la basesphérique
desétats | n ~
m>(03B1).
En
analogie
avec les états "lambda" nousdésignerons
par étatsphérique
ex-trémal
l’état | n ~
= n 2014 1 m>(03B1),
à une valeur de m donnée.Pour m
= 0,
l = n -1implique
L =(Lx, Ly, 0) (cf. (4.33)),
avec L2 =L
2
x
+L
2
y
maximal,
cequi correspond
à une densitéélectronique isotrope
et d’excitationangulaire
maximale. Celacorrespond
à une localisation sur un cercle dans leplan
FIG. 4.3 - Contours
d’équiprobabilité
deprésence
pour l’électron d’un état "lambda"extrémal | n
= 23 03BB = 22 m = 0 > en coordonnéescylindriques
z, p. z, 03C1 = ±1200 a.u..en
opposition
avec l’étatcirculaire | n ~ = n - 1 m = n - 1
1>(03B1),
dont la densitéélectronique
est concentrée sur un cercle dans leplan (x, y).
Cela estun autre état extrémal de la base
sphérique | n ~ m >(03B1) qui appartient
à uneautre valeur de m que les atomes
quasi-unidimensionnels
ou les atomesplats.
Lesfigures
4.4 et 4.5 montrent,respectivement,
lesétats |n
= 23 ~ = 22 m = 0 > et| n = 23 ~
= 22 m = 22 >.L’état
circulaire | n ~ = n - 1 m = n - 1 >(03B1)
coïncide d’ailleurs avec l’étatextrémal | n 03BB
= n - 1 m = n -1 >(03B1)
de la base "lambda" et avec l’étatparabolique | n1 = 0 n2 = 0 m = n -
1>(03B1)
et est dans ce sens un état extrémal commun aux troisreprésentations
que nous venons d’introduire.Les différentes bases que nous avons décrites
diagonalisent
toutes les trois lesopérateurs Lz
etH0
et ne diffèrent donc que par le choix du troisièmeopérateur
à
diagonaliser
simultanément.Nous avons introduit les états extrémaux des trois différentes
bases | n ~
m>(03B1),
| n 03BB
m>(03B1), | n1
m 2n>(03B1)
car nous trouverons(cf. 6.2.2) qu’ils peuvent
servircomme "ossature" du processus d’excitation d’un atome
d’hydrogène
tridimen-sionnel par une micro-onde.Pour
compléter
notredescription
"exacte" de l’interaction entre un atome etun