HAL Id: tel-00011885
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chaos
Andreas Buchleitner
To cite this version:
Andreas Buchleitner. Atomes de Rydberg en champ micro-onde : régularité et chaos. Physique Atom-ique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1993. Français. �tel-00011885�
LABORATOIRE
DE
ARIS
6SPECTROSCOPIE
HERTZIENNE
IMC
Thèse
de
Doctorat
de
l’Université
Pierre
etMarie
Curie
Spécialité:
Physique Quantique
présentée
parAndreas
BUCHLEITNER
pour
obtenir le
grade
de Docteur de
l’Université
Pierre
etMarie
Curie
Sujet
de la thèse:ATOMES
DE
RYDBERG
EN
CHAMP
MICRO-ONDE:
REGULARITE
ET
CHAOS
soutenue le 13 décembre 1993 devant
le jury composé
de:M. Oriol BOHIGAS
M.
Dominique
DELANDEM. Italo GUARNERI
M.
Serge
HAROCHEMme Anne L’HUILLIER
LABORATOIRE
DE
ARIS 6
SPECTROSCOPIE
HERTZIENNE
IMC
Thèse
de Doctorat de
l’Université Pierre
etMarie
Curie
Spécialité:
Physique Quantique
présentée
parAndreas
BUCHLEITNER
pour
obtenir le
grade
de Docteur de
l’Université
Pierre
etMarie Curie
Sujet
de la thèse:ATOMES
DE
RYDBERG
EN
CHAMP
MICRO-ONDE:
REGULARITE
ET
CHAOS
soutenue le 13 décembre1993 devant le
jury
composé
de:M. Oriol BOHIGAS
M.
Dominique
DELANDEM. Italo GUARNERI
M.
Serge
HAROCHEMme Anne L’HUILLIER
elle ne
s’appellera point
laFrance,
elles’appellera l’Europe.
Wer nichts
versteht,
ist nichts wert.Aber wer
versteht,
der
liebt,
bemerkt und sieht auch ...Je mehr Erkenntnis einem
Ding
innewohnt,
desto
größer
ist die Liebe ...Wer
meint,
alle Früchtewürden mit den Erdbeeren
reif,
versteht nichts von den Trauben.Je remercie
Jacques Dupont-Roc,
GilbertGrynberg
et BernardCagnac
de m’avoir accueilli au Laboratoire deSpectroscopie
Hertzienne de l’Ecole NormaleSupérieure,
dans sapartie
située àJussieu,
et d’avoirsigné
tout un tas depa-piers :
dérogations,
attestations,etc.,
qui m’ont permis de survivreface
à une bureaucratiefrançaise
qui m’aobligé
à reconsiderer lesgriefs
quej’avais
contrela bureaucratie en R.F.A..
J’y joins
ma reconnaissance pour Michèle Glass qui m’a aidé à surmonterquelques difficultés
administratives liées à la date inhabituelle du début de mon travail.Je remercie
profondément Dominique
Delande d’avoir encadré ce travail dethèse,
pour la collaboration amicale des trois dernièresannées,
pour sapatience
en bonneapproximation
illimitée,
et pour sa rigueurscientifique.
Dans lefutur
proche,
je souhaiteraisfortement
que nous continuions ensemble à structurer lechaos,
entre Paris etGarching.
J’y joins
ma reconnaissance pourSophie
Cri-bier et PerEliCol qui m’ont maintes
fois
nourri ou remonté lemoral,
avant des sessions de travail nocturnes.Le
présent
travail a été commencé en janvier1991,
sous la direction deJean-Claude
Gay.
Il étaitdéjà
trop
tard pourqu’on
ait pu initier un travail communet c’est donc
Dominique
qui m’a appris cequ’il
avait - à son tour -appris
deet avec Jean-Claude à une
époque
moins sombre. J’avaispourtant
connuJean-Claude lors d’un seminaire
qu’il avait fait
àGarchzng
enprintemps
1990,
ensuite àParis,
etpendant
unworkshop
à Nordkirchen enjuin
1990. On a eubeaucoup
dediscussions,
et pas seulement dephysique. Notamment,
entre janvier 1991 et mai1992,
il m’a donné unexemple
de "vivre debout" que jegarderai.
Que
Marie-Françoise
et ArielGay
soient remerciés pourl’affection qu’ils
m’ont conservéedepuis.
Je remercie Oriol
Bohigas,
ItaloGuarneri, Serge Haroche,
Anne L’Huillieret
Alfred
Maquet
qui ontaccepté
departiciper
au jury. Je suis deplus
reconnais-sant à Giulio Casati et
Giorgia
Mantica pour une invitation au E.S.F.workshop
on Classical Mechanical Methods inQuantum Mechanics,
à DimaShepelyansky,
Reinhold
Blümel,
ShmuelFishman,
Bala Sundaram et RainerScharf
pour desconseils et discussions utiles et intéressants.
Cela a été et reste pour moi un
plaisir
detravailler,
discuter et rire avec BenoîtGrémaud, François Bastzn,
Kasia & KubaZakrzewskz,
et Peter Braun. Ils m’ont tous soutenupendant
lesphases
critiques
de ce travail etje
les enre-mercie vivement. Ainsi
qu’aux
visiteurs AstridLambrecht,
JérômeMertz,
MischaKolobov, Anna,
Clara & Paulo MaiaNeto,
Hanneke &Tony
van derVeldt,
An-dreasSizmann,
JakobReichel,
qui, avecBenoît, François,
Valérie & Jean-YvesCourtois,
Dominique &
Sophie
m’ontaccompagné
dans ma découverte de Paris. Je tiensenfin
à remercier tous les autres membres du laboratoirequi
m’ont aidé tout aulong
de cetravail,
notamment LucileJulien, François Nez,
FrancisTréhin,
MarcThommé,
BlandineMoutiers, Dominique Giafferi,
IrèneBrodschi,
Catherine
Emo,
MlleGazan,
Mme Pelot et M. Manceau d’avoircorrigé
desfautes
defrançais,
de m’avoirindiqué
quelques
astucesindispensables
pour laélectriques,
de lafamiliarisation
avec les vinsfrançais,
d’avoirgéré
et transmistous les
aspects
administratifs
de mon contracteuropéen
entre Jussieu etl’E.N.S.,
de les avoir
négociés -
à maplace
et dans mon intérêt - avec Mlle P. qui n’a pastoujours
facilité
leschoses,
de m’avoir conseillépendant
lapréparation
duma-nuscrit et d’assurer le
tirage
de la thèse.Que
soient aussi remerciées l’AssociationSportive,
et surtout leséquipes
de handball de l’Ecole Normale &Physique Chimie,
notamment Nathalie &Alain,
Nathalie
(LB),
Jérôme, François, Emmanuel, Xavier, Vincent, Didier,
Simon(VG)
et Jean(Balenci;
qui
m’aexpulsé pendant
unmatch,
lapremière fois
detoute ma
carrière),
qui
m’ont accueilli et qui m’ont ainsi permis de me libérer unpeu
l’esprit,
entre deuxdiagonalisations
de matrices monstrueuses.Parmi la communauté
scientifique,
il me reste encore à remercier LeszekSirko,
qui m’avait - il y aquatre
ans -"poussé"
aux Houches et qui a ainsi contribué aufait
quej’ai effectué
mon travail de thèse à Paris.Le soutien
financier généreux
de la CommunautéEuropéenne
apermis
monséjour
enFrance,
je lui en suis très reconnaissant.Le centre de calcul de l’Université Pierre et Marie Curie et le CCVR ont
contribué de manière notable au succès du
présent
travail. De l’ordre de deux àtrois mille heures ont été
dépensées
sur le CRAY-YMP-EL(Jussieu)
et le CRAY2(Palaiseau).
Last,
but notleast,
danke ichschließlich
meinen Eltern und meznemOm-chen, je
zwei Tanten undOnkeln,
sowie den liebenCousinen,
die mich währendder letzten drei Jahre nicht nur mit diversen CARE-Paketen sowie
gesponsor-ten Restaurantbesuchen rein
physisch
über Wassergehalten haben, sondern,
vielwichtiger, für
den ideell-moralischen Bezstandsorgten.
Ebenso
gilt
mein Dank den Freunden inMünchen,
Palermo undVancouver,
die mir auchauf
die Distanz Freundegeblieben
sznd. "Habt Dankfür
das Achtel Lorbeerblatt ..."
Finalement,
je remercie encore Mme IreneScholz-Fuchshuber,
qui m’a apprisle
français
aulycée.
Sesefforts
ne me semblent pas avoir été vains, avec un tauxde décroissance à ma propre surprise assez
faible.
Le reste a été assuré par lesIX
I
Introduction
11 La "localisation
dynamique"
dans unchamp
micro-onde 91.1
Quelques
notions clés sur la localisationdynamique ...
111.1.1
Aspects
globaux
ou universels ... 111.1.2
Aspects
locaux ... 141.2
Expériences
sur l’excitation et l’ionisation des atomes deRydberg
par unchamp
micro-onde ... 172 Stabilisation dans un
champ
laser 21II
Fondement
théorique
25
3Dynamique
classique
31 3.1Équations
du mouvementclassiques ...
323.2 Lois d’échelles ... 34
3.3 Les variables
action-angle
... 364
Dynamique quantique
41 4.1 L’interaction entre atome etchamp
... 444.2 La
représentation
desdegrés
de libertéatomiques
... 474.2.1 Eléments de matrice dans une base Sturmienne
sphérique .
48 4.2.2 Les basesparaboliques
et "lambda" ... 524.3 Le
couplage
au continuum et la dilatationcomplexe ...
574.4
Quelques quantités
physiques
... 654.4.1 La
probabilité
d’ionisation ... 654.4.2 La
dynamique
des fonctions d’onde dansl’espace
deconfi-guration ...
674.4.3 La distribution de Husimi du modèle unidimensionnel ... 69
4.5 Réalisation
numérique ...
72III
Simulations
Numériques
81
5 L’atome deRydberg
unidimensionnel 85 5.1 Les différentspoints
de vue ... 865.2 Une
expérience typique ...
885.3 Probabilité et seuil d’ionisation ... 91
5.3.1 La
probabilité
d’ionisation en fonction dutemps
d’interaction 91 5.3.2 Laprobabilité
d’ionisation en fonction del’amplitude
duchamp
... 935.3.3 Le seuil d’ionisation en fonction de la
pulsation
duchamp
95 5.4Analyse
des résultats etpremière comparaison
auxexpériences ..
995.4.1
Dépendance
globale
du seuil avec lapulsation
réduite ... 995.4.2 Structures locales de
F
0
(10%)
en fonction de 03C90 ... 1045.4.3 Conclusion ... 106
5.5 Niveaux
d’énergie
et seuil d’ionisation ... 1075.5.1 Non-monotonies du
signal
d’ionisation ... 1075.5.2 Les structures non-monotones et leur
dépendance
avec lapulsation ...
1105.5.3 La
dynamique
des niveaux auvoisinage
de n0 = 62 .... 1155.5.4 La
dynamique
des niveaux et la stabilité anormale de Koch et al... 1205.6
Signaux
et seuils d’ionisation àtemps
d’interaction variable .... 1215.6.1 Le
temps
d’interaction et la "stabilité anormale" de n0 = 62 122 5.6.2 Ladépendance temporelle
du seuil d’ionisation ... 1255.7 Structures
classiques
etquantiques
dansl’espace
desphases ...
1325.7.1 Structures
classiques
... 1325.7.2 Structures
quantiques
... 1345.7.3 Conclusion ... 160
6 Les atomes "réels" dans un
champ
oscillant 165 6.1 L’ionisation d’un état de haute excentricité ... 1656.2
Aspects
spectraux
et fonctions propres ... 1726.2.1
Zoologie générale
des états deFloquet
... 1726.2.2 Les familles de n0 =
21,
n0 = 23 et n0 = 24 ... 1776.2.3
Dynamique
temporelle
et seuils d’ionisation ... 1856.2.4 Les cicatrices de l’atome tridimensionnel ... 199
6.2.5 Conclusion ... 205
6.3 La stabilisation
adiabatique
d’un état circulaire ... 2066.3.1 Stabilisation
adiabatique ...
2066.3.2 La
dynamique
de la densitéélectronique ...
2077 Conclusion 215
Man darf freilich nicht
glauben,
die Menschen hätten baldbemerkt,
daß ein Wolkenkratzergrößer
sei als ein Mann zuPferd;
im
Gegenteil,
nochheute,
wenn sie etwas besonderes von sich hermachenwollen,
setzen sie sich nicht auf denWolkenkratzer,
sondern aufs hoheRoß,
sindgeschwind
wie der Wind undscharfsichtig,
nicht wie einRiesenrefraktor,
sondern wie ein Adler.Ihr Gefühl hat noch nicht
gelernt,
sich ihres Verstandes zubedienen,
und zwischen diesen beidenliegt
ein Unterschied derEntwicklung,
der fast sogroß
ist wie der zwischen dem Blinddarm und derGroßhirnrinde.
Parmi les
problèmes
lesplus
intéressants de laphysique atomique actuelle,
d’un
point
de vuepurement
théorique, numérique
ouexpérimental,
se trouve l’interactionatome-champ,
dans une vaste gamme defréquence.
Ce
système,
qui
paraît simple
aupremier
coup d’0153il - ses constituants sont individuellementparfaitement compris -
fournit l’occasion d’étudier l’interactionmatière-rayonnement
dans des conditions hautement nonlinéaires et donc trèsin-habituelles. Ces études ouvrent des
perspectives
nouvelles surl’échange d’énergie
entre l’atome et le
champ,
sur le transport et la redistributiond’énergie parmi
lesdegrés
de liberté internes de l’atome et sur la radiation secondaire émise parl’atome,
pour mentionnerquelques
directionsprincipales.
Deplus,
l’atomed’hy-drogène
ou d’autres atomes avec un seul électron de valence deviennent ainsi des"prototypes"
pour l’étude dessystèmes complexes
(pas
nécessairementchao-tiques
au sens strict duterme)
qui
prennent
deplus
enplus d’importance,
parexemple
dans l’étude du tranfertd’énergie
dans les réactionsmoléculaires,
despropriétés
de conductivité dessystèmes mésoscopiques
[1],
de la localisation de la lumière par diffusionmultiple
dans des matériaux désordonnés[2]
et - pour enrevenir à la
physique atomique -
des processusmultiphotoniques
[3].
Lasimplicité
des constituants du
système
permet
un contrôle relativement exact du nombre de canaux de réaction et de la nonlinéarité des processusconsidérés,
par un choixapproprié
desparamètres
caractérisant l’interaction.Bien que la nonlinéarité soit
prohibitive
pour unecompréhension
purement
analytique
desphénomènes,
lepetit
nombre decomposants
dusystème
facilite unechronologie
assez détaillée de l’histoire individuelle de chacun d’eux et desproduits
transitoirespendant
leurinteraction,
via uneapproche expérimentale
traditionelle et encore
plus
par le moyenplus
récent desexpériences numériques
qui
commencent à définir une troisième branche de laphysique moderne,
entrela théorie et
l’expérience
traditionelle.Le
présent
mémoireporte
sur une telleexpérience numérique
simulant l’inter-action des atomesd’hydrogène
avec unchamp
micro-onde ou laser intense.Après
une introductiongénérale
desphénomènes physiques
spécifiques
auxquels
nous al-lons nous intéresser(cf. 1),
et unedescription
de la situationthéorique
(cf. 1.1)
etexpérimentale
(cf. 1.2)
récente,
nous allonsdévelopper
notre cadrethéorique
(cf.
3et
4)
et décrire le"dispositif
expérimental"
dont nous nous servironspendant
nossimulations. Nous
présenterons
ensuite les résultats de nos étudesnumériques
(cf.
5 et
6,
pour l’essentiel dans lerégime
deparamètres
caractérisant l’interaction d’atomes deRydberg
avec unchamp
micro-onde. En abordant unphénomène
précis prédit
pour l’interaction d’atomesd’hydrogène
faiblement excités avec unchamp
laserultra-intense,
nous montrerons enfin(cf.
6.3)
l’applicabilité
de notreappareil technique
sur toute la gamme defréquence
des micro-ondes aux lasers. Nous nous concentrerons sur despropriétés
dusystème atome-champ qui
sontbrièvement caractérisées comme "stabilisation" de l’atome vis-à-vis de l’ionisation
par la
perturbation
externe etinterprétées
par une "localisation" de la fonction d’ondeélectronique
lelong
des diversdegrés
de libertés ducomplexe
Suivant les valeurs des
paramètres
externes et internes de notreproblème
gé-néral,
on observe en faitdifférents phénomènes
de stabilisationqui
ont a priorides
origines
bien distinctes. Nous comprenons ici par"paramètres
externes" lapolarisation,
l’amplitude,
lafréquence
etl’enveloppe
del’impulsion
dechamp
électromagnétique
vue par lesatomes,
tandis que les"paramètres
internes" pré-ciseront dans la suite l’état d’excitation de ces derniers. Unepremière
classifi-cation de ces
phénomènes
peut
être effectuée àpartir
d’unecomparaison
entreamplitude
duchamp
extérieur etchamp
Coulombien vu par l’électron sur sonorbite de
Kepler
nonperturbée,
ainsi que lerapport
entrel’énergie
d’unphoton
duchamp
de radiation etl’énergie
de l’état initial des atomes.Dans le domaine
optique,
l’énergie
duphoton
est de l’ordre del’énergie
de l’état initial. Nous avonstypiquement
unchamp
externe dontl’amplitude
estcomparable
ousupérieure
auchamp
Coulombien et lasymétrie
(cylindrique)
duproblème
est doncimposée
par celle de laperturbation
et pas par lepotentiel
central. Celui-ci
prend
le caractère d’uneperturbation
dupotentiel engendré
par lechamp
oscillant et nousenvisageons
ainsi une structureatomique
fortement distordue[4,
5,
6],
engénéral
aussi bien pour les états liés que pour les états du continuum. L’atome et lechamp perdent
leur identité individuelle et il vautmieux
parler
d’uncomplexe atome-champ.
Dans le domaine des sources micro-onde et des états initiaux très
excités,
lafréquence
duchamp
est de l’ordre de la distanceénergétique
de l’état initial au niveau voisin et il faut parconséquent
entre une dizaine et une centaine dephotons
pour accéder aucontinuum,
par une transitionmultiphotonique.
Induire un taux d’ionisationnon-négligeable
par lechamp
externe veut alors dire attribuer unpoids équivalent
aux différentes contributions d’ordies croissants enphotons
dans undéveloppement perturbatif
de l’interactionatome-champ.
On est donc confronté à une situation hautement nonperturbative, qui
n’est pas due à la distorsion de la structureatomique,
mais à la nonlinéarité de l’interaction entre lesconstituants
qui
gardent
essentiellement leur individualité. Lechamp
externe ne dominejamais
l’interactionCoulombienne,
mais estplutôt
d’un ordre degrandeur
plus
faible.Nous commencerons par une introduction détaillée de la stabilité relative d’un
atome de
Rydberg
vis-à-vis de l’ionisation par unchamp micro-onde,
parrapport
à sonhomologue classique.
Cephénomène
définira lesujet principal
duprésent
travail. Unedescription qualitative
du mécanisme àl’origine
de cette stabilité sera suivie par un resumé de la situationexpérimentale
actuellequi
nousguidera
pendant
la suite.Ayant
distingué
ainsi les deux domaines où seproduisent
les différents phé-nomènes destabilisation,
nous allonsesquisser
de manièreplus
détaillée lesca-ractéristiques principales
de ceux-ci.Finalement,
bien que le domaine des lasers intenses de hautefréquence
n’oc-cupe pas la
partie
centrale de cettethèse,
ilpermet
d’illustrer notre contexteméca-nismes de stabilisation. Nous allons isoler un
phénomène
bienprécis qui
servira à établir un lien entre lerégime
optique
et lerégime
micro-onde(cf.
6.3).
9
La "localisation
dynamique"
dans
un
champ
micro-onde
Introduisons le
sujet
central de cettethèse,
la stabilisation d’un atome deRydberg
dans unchamp
micro-onde cohérent depolarisation linéaire,
effet connu sous le nom de "localisationdynamique"
[7].
Notons d’abord que "stabilisation" se réfère ici à
l’impact
stabilisant desef-fets
de cohérencequantique
sur un processus d’ionisation dontl’analogue classique
est
marqué
par unedynamique
instable de l’électron deRydberg.
Lafigure
1.1montre la manifestation
expérimentale
de cephénomène
[8]:
quand
lafréquence
duchamp
micro-onde estplus grande
que lafréquence
de transition de l’état initial à l’étatvoisin,
ladynamique classique
(trait
pointillé
sur lafigure)
prévoit
une décroissance du seuil d’ionisation de l’atome avec lafréquence
(ceci
corres-pond
à l’intervalle 03C90 > 1 sur lafigure).
Le seuil d’ionisation(F
0
(10%)
sur lafigure)
indique l’amplitude
micio-ondequi
induit l’ionisation de10%
des atomesqui interagissent
avec lechamp.
Dans les unités utilisées sur lafigure
(cf.
3.19),
il mesure lerapport
duchamp
micro-onde auchamp
Coulombien vu par l’électron sur son orbite deKepler.
Enopposition,
ladynamique quantique
(ligne
continue)
prévoit l’augmentation
du seuil avec lafréquence,
dans le domaine 03C90 > 1. Lafi-gure montre ces deux
prévisions
etquelques points expérimentaux qui
confirment bien la stabilité accrue dusystème quantique.
La
partie
laplus
volumineuse duprésent
travail sera consacrée à l’étude desaspects
de ladynamique quantique qui
favorisent ou défavorisentl’émergence
de la localisationdynamique.
Comme nous serons amenés à revoirl’interprétation
d’ungrand
nombre de donnéesexpérimentales
obtenues autour de cephénomène,
rappelons
d’abordquelques
notions clés nécessaires à lacompréhension
de cetteFIG. 1.1 - Manifestation
expérimentale
de la localisationdynamique
[8].
Quand
lafréquence
duchamp
micro-onde estplus
grande
que lafréquence
de transition de l’état initial à l’étatvoisin,
ladynamique
classique
(trait
pointillé
sur lafigure)
prévoit
une décroissance du seuil d’ionisation de l’atome avec lafréquence.
Le seuil d’ionisationF
0
(10%)
indique
l’amplitude
micro-ondequi
induit l’ionisation de10%
des atomesqui
interagissent
avec lechamp.
Dans les unités utilisées(cf.
3.19),
il mesure lerapport
duchamp
micro-onde auchamp
Coulombien vupar l’électron sur son orbite de
Kepler.
Aucontraire,
ladynamique quantique
(ligne
continue)
prévoit l’augmentation
du seuil avec lafréquence,
dans le domaine03C9 0
> 1. Les atomes de
Rydberg
préparés
initialement dans des états de nombrequantique principal
voisin de ~ 80 obéissent bien à laprévision
de lamécanique
1.1
Quelques
notions clés
surla
localisation
dynamique
Nous avons
déjà remarqué
que la localisationdynamique
désigne
un effet stabilisant de lamécanique quantique
parrapport
à unedynamique classique
irrégulière.
Son intérêtprincipal
réside donc dans lacomparaison
despropriétés
dutransport
quantique
à celles dutransport
classique,
dans des conditionsphysiques
qui
induisent une forte nonlinéarité deséquations
du mouvementclassiques.
Cette
comparaison
peut
être réalisée à un niveauglobal
aussi bien que local de ladynamique
des deux domaines. Lepremier
permettra
l’identification de certainseffets de caractère
"universel", qui
nedépendent
que dequelques propriétés
assezgénérales
de la réalisationphysique
concrète. Le deuxièmeexploitera
toute la richesse de ladynamique
en fonction des différentsparamètres,
cequi imposera
en revanche des limites sur lagénéralité
des conclusions tirées. Nous nous mettons d’abord dans laperspective
globale.
1.1.1
Aspects
globaux
ouuniversels
Comme on l’a observé pour la
première
fois dansl’expérience
deBayfield
etKoch de l’année 1974
[9],
l’ionisation d’un électron deRydberg
dans unchamp
micro-onde suffisamment intense obéit à un
comportement
de seuil dusignal
d’io-nisation non pas avec la
fréquence,
mais avec l’intensité de laperturbation
ex-térieure. Lafigure
1.2 montre un telsignal d’ionisation,
pour trois états initiaux différents de l’atome[10],
obtenu dans uneexpérience
récente. Cettesignature
ty-piquement classique,
que l’on semble avoir écartéedepuis
ladescription
de l’effetphotoélectrique
auxorigines
de lamécanique
quantique,
a stimulé uneanalyse
du mouvementclassique.
Celle-ci a mis en évidence unecorrespondance
étroiteentre la valeur du seuil d’ionisation
expérimental
et la transition de ladyna-mique classique
d’unrégime régulier
à unrégime largement
chaotique.
Comme ladynamique
classique
obéit à certaines lois d’échelle(cf. (3.17)),
le mêmecompor-tement a été
prédit
pour les atomes réels et observésexpérimentalement.
Tandisque ces
premières expériences
avaient été effectuées en utilisant desfréquences
de micro-onde inférieures à lafréquence
deKepler
de l’électronatomique,
les étudesthéoriques
ont été étendues de manière naturelle à des valeursplus grandes
quecette
fréquence
interne de l’atome. Lacomparaison
des processusclassique
etquantique
a ensuite donné lieu à l’introduction duconcept
de "localisationdy-namique"
[11,
12]:
pour desfréquences
au-dessus de lafréquence
deKepler
del’électron de
Rydberg,
le seuil d’ionisation de l’atomequantique
estsystémati-quement
plus
élevé que le seuilprévu
par une simulationclassique
(cf.
fig.
1.1).
Aucontraire,
dans lerégime
bassefréquence,
les modèlesquantique
etclassique
fournissent en gros les mêmes résultats.
Ce
phénomène
a étéinterprété
par unargument
qualitatif fondé
sur la nature discrète duspectre
quantique.
Tandis que l’ionisation de l’électron deRydberg
FIG. 1.2 - Probabilité d’ionisation d’atomes de
Rydberg
d’hydrogène
de nombrequantique principal
n0 =68,
69 et70,
en fonction del’amplitude
duchamp
micro-onde
[10].
Fréquence
de la micro-onde: 26.43 GHz. Onaperçoit
bien lecomportement
de seuil de laprobabilité
d’ionisation en fonction del’amplitude
duchamp.
décrite par un processus de diffusion suivant l’action
(et
donc suivantl’énergie),
l’évolutionquantique
n’obéira à cettedescription
que sur l’échelle detemps
définiepar l’inverse de la distance moyenne entre les niveaux
d’énergie
dusystème.
Pourdes
temps
plus longs,
lalargeur
de la distribution de laprobabilité quantique
sur les états propres restera en moyennestationnaire,
contrairement à lalargeur
de la distributionclassique qui
croît avec la racine carrée dutemps.
On observe donc une localisation de lapopulation quantique
suivant le nombrequantique
principal
quand
l’analogue
classique
montre une diffusion non bornée suivant la variableclassique correspondante,
c’est-à-dire l’action.Cette localisation a été
qualifiée
d’effetdynamique
(en
tant que résultant d’unpotentiel qui
montre unedépendance explicite
avec letemps),
enopposition
avec un autrephénomène
de localisation décrit[13, 14]
pour letransport
decharges
dans un réseau désordonné unidimensionnel d’un état solide. On observe là une localisation dupaquet
d’ondeélectronique
dansl’espace
deconfiguration,
cequi
réduit la conductivité de l’échantillon en fonction durapport
entre sa taille etl’extension
caractéristique
dupaquet
d’onde localisé. On a pu montrer[11, 15]
quecette "localisation d’Anderson"
peut
être formellement identifiée avec la localisa-tiondynamique,
par l’élimination de ladépendance temporelle
de l’hamiltonien de l’atome deRydberg
dans unchamp
micro-onde cohérent. Ceci se fait en pro-fitant de lapériodicité
de laperturbation
et ensuite du théorème deFloquet
qui
garantit
l’existence de certaines solutions del’équation
deSchrödinger
qui
sontstationnaires dans un espace de Hilbert
élargi
par la dimension dutemps.
L’ana-logie
avec leproblème
d’états solides s’établit par l’identification de ces étatspropres
(discrets)
avec les sites du réseau désordonné. Dans les deux cas, la lo-calisationquantique
se révèle commeconséquence
d’une interférence destructive aléatoire entre les diversesamplitudes
deprobabilité.
Si l’extensioncaractéris-tique
dupaquet
d’onde localisé estpetite
devant la taille de l’échantillon ou devant lepotentiel
d’ionisation de l’état initial des atomesexposés
à lamicro-onde,
la localisationimplique
une diminution considérable de la conductivité ou un ralentissement de l’ionisation des atomes par excitation"chaotique". Si,
aucontraire,
les deux échelles de"longueur"
sontcomparables,
la conductivité etainsi le taux d’ionisation
peuvent
dépendre
très sensiblement desparamètres
in-dividuels définissant la situation
physique.
Cela estl’origine
des "fluctuations de conductivité universelles"[16,
17,
18]
et de l’intérêt de l’ionisation des atomes deRydberg
par une micro-onde dans le contexte dessystèmes mésoscopiques
[1].
Enconclusion,
nous voyons bienqu’une perspective
globale
n’implique
que despropriétés
générales
dusystème qui s’expriment
par lacomparaison
d’unpetit
nombre d’échelles
caractéristiques
bien définies pour unelarge
classe desystèmes
physiques.
Un telpoint
de vue est asseztypique
d’une démarchestyle
théorie dediffusion, qui
ne s’intéressequ’au
comportement
asymptotique
d’unsystème.
Il n’est pas étonnant que la théorie des matrices aléatoires[19]
fournisse alors lacaractérisation la
plus générale
de la localisationdynamique
[20,
21,
22].
Comme cette théorie est dans un sens une
synthèse
entre unedescription
cette
image
nepeut
pas décrire les détails de l’excitation de l’atome par lechamp
externe. En
revanche,
elle décrit lescaractéristiques principales
de l’ionisation del’atome,
car ce sont essentiellement lespropriétés
asymptotiques
de la fonction d’ondeatomique
localiséequi
déterminent lecouplage
au continuum. S’il n’en était pasainsi,
on s’attendrait à des taux d’ionisationbeaucoup plus
élevés queceux observés dans les
expériences.
Comme l’électron deRydberg
passe dans tous ces cas de l’ordre de cent fois ouplus
aupérihélie
de son orbite avant des’ioniser,
la distribution de la densitéélectronique
auvoisinage
de son maximum nepeut
pas être un facteur
prépondérant
pour lecouplage
au continuum.Dans le contexte de la localisation
dynamique,
il reste en gros troispoints
clés àéclaircir,
dupoint
de vueglobal
duphénomène:
- Pour la localisation
d’Anderson,
on sait bien que, seulement dans le cas d’un échantillonunidimensionnel,
tous les étatsélectroniques
sontlocalisés,
tandis
qu’on
trouve des états localisés aussi bien que délocalisés dans uneespace de
configuration
bidimensionnel[23].
Quant
à l’ionisation des étatsde
Rydberg,
toutes lesapproches théoriques
pourl’interprétation
desex-périences
[8,
10,
24,
25, 26, 27,
28, 29,
30, 31,
32]
partent
del’hypothèse
d’unedynamique
essentiellement unidimensionnelle[7,
11,
12,
15,
25, 33,
34, 35,
36,
37,
38, 39,
40,
41,
42] .
Une étudesystématique qui explorerait
les limites de cettehypothèse
restejusqu’ici
inachevée.-
L’analogie
entre la localisationdynamique
et celle d’Andersonimplique
-pour le
problème
micro-onde - laséparation
des échelles detemps
caracté-ristiques
pourl’émergence
de la distribution depopulation
localisée d’unepart,
et pour lecouplage
direct des états propres aucontinuum,
d’autrepart.
Comme laplupart
desexpériences
effectuéesjusqu’ici
travaillent avec destemps
d’interactionqui
ne sont pasvariables,
on n’a que très peu d’in-formations sur cepoint
[32,
43,
44].
- L’existence de
l’analogie
des "fluctuations de conductivité" dans le domaine micro-onde restejusqu’ici
controversée dans la littérature[16,
17,
18].
Nous essayerons de contribuer à la clarification desquestions
ainsiévoquées,
en utilisant une nouvelleapproche théorique
qui
nous fourniraquelques
informationscomplémentaires
surl’aspect
global
que nous venons detraiter,
ainsi que surl’aspect
local que nous discutons dans leprochain
paragraphe.
1.1.2
Aspects
locaux
Nous allons maintenant nous intéresser aux détails de l’excitation
atomique
pendant
le processus d’ionisation par unchamp
micro-onde. Tandis que lades-cription
globale
de la localisationdynamique
s’intéresse surtout autransport
net vers le continuum et donc auxpropriétés
asymptotiques
de la fonction d’ondeélectronique,
on va ici discuter lespropriétés
de la densitéélectronique,
auPlus
précisément,
on étudie lespossibles correspondances
entre ladynamique
classique
et ladynamique quantique,
dansl’espace
engendré
par les états liés.Cette démarche est motivée par la constatation du
comportement
de seuil del’ionisation non pas avec la
fréquence,
mais avecl’amplitude
de laperturbation,
ainsi que par son obéissance aux lois d’échelleclassiques.
Les deux observationssuggèrent
très fortement uneinterprétation classique
des résultatsexpérimentaux.
Pourtant,
bienqu’on
puisse
décrire l’excitationclassique
globalement
par uneloi de diffusion ou une marche
aléatoire,
l’espace
desphases
n’a engénéral
pas une structure entièrementirrégulière
("hard
chaos"[45]).
Sur une échelleplus
fine onenvisage plutôt
une sous-division del’espace
desphases
entrerégions
régulières
etirrégulières.
Lepoids
relatif du volume de cesrégions dépend
de manière continue del’amplitude
de laperturbation
externe. Plus lechamp
estintense, plus
le volume desrégions "chaotiques"
estgrand.
La
métamorphose
[46]
d’une structure stable en une structure instable est un processus hautementcompliqué qui implique
des transformations sur toutesles échelles des coordonnées
engendrant
l’espace
desphases.
La caractérisation d’une structure stable ou instable s’effectue essentiellement par lespropriétés
locales auvoisinage
de ces structures[47].
Localement,
le flotpeut
êtrereprésenté
par uneapplication
linéaire dont la stabilité ou instabilité au sensdynamique
est en gros déterminée par le caractère localement attractif ou
répulsif,
lelong
des axesprincipaux.
Lelogarithme
néperien
de laplus
grande
valeur propre decette
application
locale linéaire est connu commel’exposant
deLyapunov
de la transformation. Comme la conservation du volume dansl’espace
desphases
(théorème
deLiouville)
d’unsystème
nondissipatif impose
que leproduit
des valeurs propres del’application
linéaire soitégal
àl’unité, l’exposant
deLyapunov
nepeut
pasprendre
des valeursnégatives.
Ladynamique
est localement stables’il vaut zéro et localement instable dans les autres cas.
On voit ainsi tout de suite
qu’une dynamique
stablepeut
localement être décrite par des courbes entourantl’origine
del’application
linéarisant le flot ha-miltonien(c’est-à-dire
le flot de laprobabilité classique
dans unsystème
nondissipatif).
Pourchaque trajectoire stable,
on a donc unvoisinage
de conditions initialesqui
donnent aussi lieu à un mouvementstable,
cequi correspond
à unestructure
concentrique
des variétés associées dansl’espace
desphases.
Ces va-riétésreprésentent
des barrièresimperméables
pour le flotclassique
et confinent ladynamique
stable dans desregions
bornées del’espace
desphases.
Elles sonten
général désignées
comme tores - ou courbes invariantes("invariant tori,
-curves")
et leur existence estrigoureusement garantie
par le théorème deKolmo-gorov, Arnol’d et Moser
("KAM theorem") [48].
Au
contraire,
unetrajectoire
instable est caractérisée par une expansion dumouvement le
long
d’un des axesprincipaux
et ladynamique
n’est localementpas confinée à un volume fini de
l’espace
desphases.
La direction suivantlaquelle
l’expansion
seproduit
est associée à la variété instable de latrajectoire.
Suiteau théorème de
Liouville,
ladynamique
doit être contractive lelong
la variétéUne accentuation de la non-linéarité de la
dynamique,
parexemple
parl’aug-mentation de
l’amplitude
de laperturbation extérieure,
provoque la destructionsuccessive des tores invariants et aussi la diminution du volume
d’espace
desphases
correspondant
à unedynamique
stable. Ladisparition
des tores est décritepar le théorème de Birkhoff
[47]
et seproduit
sur une série infinied’échelles,
très similaire à la construction itérative d’un ensemble de Cantor[49].
A un stade in-termédiaire de cettedisparition, pendant laquelle
la mesure des tores sera réduite de un àzéro,
il en reste une courbeinterrompue
dont laperte
d’imperméabilité
pour le flot
classique
peut
être caractérisée par lecomplément
de sa mesure àl’unité
[50].
Suite à leurparenté
avec les ensembles de Cantor d’un côté et avecles tores invariants de
l’autre,
onappelle
cesobjets
des can-tor-es("cantori").
Leurs
impact
sur letranspoit
classique
etquantique
a été lesujet
d’un nombre considérable depublications
[46,
51,
52,
53, 54,
55]
et aura une certaineimpor-tance pour la suite du
présent
travail.Nous avons
jusqu’ici
introduit les notions lesplus importantes
du côté de ladynamique classique
non linéaire dont nous auront besoin pour lacompréhension
de l’excitation de l’électron deRydberg classique pendant
son ionisation parun
champ
micro-onde. Comme notre intérêtprincipal
porte
sur ladynamique
quantique,
nous allons maintenant exposer dansquelle
mesure ces notions restentpertinentes
pour l’excitation des atomes réels.Suite à la taille finie de
,
il est tout de suite évident que lamécanique
quan-tique
ne pourra pasdistinguer
parexemple
entre un cantore et un tore invariant en-dessous de l’échelleimposée
par cette limite. Un cantorequi
estdéjà perméable
pour le flot
classique
peut
donc ne pas l’être encore pour la densité de probabi-litéquantique.
Celainduit,
parrapport
à lamécanique classique,
une "mémoire"[43,
51, 52, 53, 54,
55,
56,
57]
de ladynamique quantique
de la structure del’espace
desphases
à des valeurs différentes de laperturbation.
Une associationentre les
propriétés
de localisation de la fonction d’onde parexemple
suivant le nombrequantique
principal
et des structures del’espace
desphases
à une valeur de laperturbation
donnée ne peut donc être effectuéequ’en
connaissant l’histoire de la structure de larégion
del’espace
desphases
auvoisinage
de l’état initialde l’atome. Cette histoire de la structure
classique
sera à identifier avec ladyna-mique
de niveaux(évolution
des niveauxd’énergie
avec unparamètre
externe,
comme lechamp
extérieur)
duspectre
quantique.
Notons que ce besoin est une
caractéristique
particulière
dessystèmes
avec unedynamique
mixteayant
un espace desphases
divisé enrégions régulières
et
irrégulières.
Dans le cas d’unedynamique
entièrementirrégulière
(indépen-damment de laperturbation,
"hardchaos")
[45, 58],
l’identification de certainesorbites
classiques
(instables)
avec des structures de la fonction d’onde à une va-leur de laperturbation
donnée n’a pas besoin d’unejustification
par l’évolutiondes états propres en fonction des
paramètres
externes. L’inexistence de structuresstables dans ce dernier cas a ainsi
permis
l’introduction de la notion descica-trices
("scars")
des fonctions d’onde lelong
des orbitespériodiques
instables[59].
Ce terme décrit uneamplitude
accentuée de la densité deprobabilité quantique
le
long
de ces orbitesclassiques,
dansl’espace
deconfiguration
ainsi que dansl’espace
desphases.
Certains auteurs ontessayé
detransposer
cette notion auxsystèmes
avec un espace desphases
mixte,
entre autres auproblème
micro-onde[10,
36,
37].
Une telle
approche
sera discutée dans lesparagraphes
5.7.2 et 6.2.4. En ac-cord avec laterminologie
utilisée dans lalittérature,
nousparlerons simplement
de "cicatrices" pourdésigner
des fonctions d’ondequi
exhibent cettepropriété.
Nous allons étudier l’excitation des cicatrices
pendant
le processus d’ionisationet évaluer la
pertinence
de ceconcept
pour lacompréhension
des résultatsex-périmentaux,
encomparaison
avec desapproches semiclassiques
fondées sur uneanalyse
de ladynamique
des niveaux et des structuresclassiques
associées.Ayant
achevé notreexposé
desconcepts
lesplus importants
pour la suite de cetravail,
nous finissons cette introduction par un bref resumé de la situation expé-rimentale dans le domainemicro-onde,
tellequ’elle
seprésente aujourd’hui.
Nous ne tenonscompte
que desexpériences
avec une motivation issue de ladynamique
non-linéaire[8,
10, 24,
25, 26, 27, 28, 29, 30,
31,
32,
44]ou
de la localisationdyna-mique
et laissons de côté les études se limitant à uneapproche multiphotonique
traditionelle[60].
1.2
Expériences
surl’excitation
et
l’ionisation
des
atomes
de
Rydberg
par
unchamp
mi-cro-onde
Nous avons
déjà
mentionnéqu’il s’agit
avec les états deRydberg
exposés
à unchamp
micro-onde d’un des troissystèmes "prototypes"
pour l’étude du chaosquantique
enphysique atomique.
Comme pour les atomes excités dans unchamp
statique
magnétique
intense[61,
62,
63, 64,
65,
66]
ou dans deschamps statiques
électrique
etmagnétique
croisés[67, 68],
la nonlinéarité deséquations classiques
dépend
ici de manière continue durapport
entre laperturbation
externe et lechamp
atomique.
Aucontraire,
les atomes à deux électrons et notamment les états doublement excités de l’hélium[69]
représentent
unproblème
avec une non-linéaritéintrinsèque,
en absence de touteperturbation
extérieure. C’est d’ailleurs ce derniersystème qui
se trouve àl’origine
de lamécanique classique non-linéaire,
ainsi que d’une remarque due à Einstein datant de l’année 1917
[70]
concernantla
quantification
de cette classe dessystèmes classiques, qui
est devenue une desmotivation du "chaos
quantique"
de nosjours.
Les atomes excités dans un
champ
magnétique
et dans deschamps croisés,
ainsi que les états doublement
excités,
sont décrits par un hamiltonienindé-pendant
dutemps.
L’énergie
est unequantité
conservée et les états propres duproblème quantique
sont donc stationnaires. La manièreadéquate
de tester lesprédictions théoriques
sur les"signatures quantiques
du chaos"[71]
est alors laper-turbé sur une gamme de
paramètres
suffisammentlarge
permet -
enprincipe -
lacomparaison
immédiate d’une vaste variété dephénomènes prédit
par la théorieavec le résultat
expérimental.
Suite à la
dépendence temporelle explicite
de l’hamiltonien décrivant le pro-blèmemicro-onde, l’énergie
n’estplus conservée,
et les états propres de l’atome dans lechamp
ne sont stationnaires que dans un espace de Hilbertélargi
par lacoordonnée de
temps.
Parconséquent,
laspectroscopie
traditionelle nes’applique
pas à ce
problème
non stationnaire et des testsimmédiats,
parexemple
desprédic-tions de la théorie des matrices aléatoires à propos des
caractéristiques spectrales,
sont de loin moins évidents
[41]
que dans le domaine dessystèmes
autonomes.On est
plutôt
conduit à s’intéresser auxpropriétés typiques
detransport
d’éner-gie quantique,
notammentquand
lesparamètres
caractérisant lechamp
externecorrespondent
à une diffusion non bornée de l’électronclassique
suivantl’action,
en contraste avec la localisationdynamique
de la fonction d’ondequantique.
Deux
approches complémentaires
permettent
de conclure sur letransport
quantique:
- La
mesure de la redistribution de la
population
de l’état initialaprès
uncertain
temps
d’interaction avec lamicro-onde,
à uneamplitude
de la micro-ondequi
induit ouqui
n’induit pas encore l’ionisation des atomes ou d’une fraction d’entre euxpendant
letemps
expérimental.
- La
mesure du seuil
d’ionisation,
c’est-à-dire del’amplitude
de la micro-ondequi
engendre
un certain taux d’ionisation des atomesayant
étépréparés
dans un état initial et
ayant
interagi
avec lechamp pendant
untemps
d’interaction bien défini.De toute
évidence,
lapremière approche
peut apporter
des informationsbeau-coup
plus
détaillées sur le processus d’ionisation et sur letransport
quantique,
mais elle demande aussi un effort
expérimental beaucoup plus important.
Il y ajusqu’ici
en tout troisexpériences qui
étudient la localisationdynamique
pendant
l’excitation et l’ionisation des atomes deRydberg
parmicro-onde,
dont deuxuti-lisant des atomes de
Rydberg d’hydrogène
et une travaillant sur des états excités du rubidium:-
L’expérience
de Peter Koch et al. àStony
Brook[10,
24, 28, 29,
30]
ajus-qu’ici
fourni le nombre leplus
important
de donnéesexpérimentales. Depuis
le début des années
quatre-vingt,
ces auteurs ont étudié l’ionisation des états deRydberg
del’hydrogène
de nombrequantique
principal
environ60,
dans des cavités micro-onde defréquence
de ca. 9 GHz à ca. 36 GHz. Apar-tir des mesures exclusivement du seuil