• Aucun résultat trouvé

On s’eft fondé fur des expériences trompenfes , pour Etire " |f

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [20] (Page 180-184)

revivre cette ancienne erreur, que des animaux pouvaient |Knaître

E T D É C A D E N C E . 177

naître fans germe. D e-làfont forties des imaginations plus chimériques que ces animaux. Les uns ont pouffé l’abus de la découverte de Nevetotz fur l’attr >ction, jufqu’à d ire, que les enfans fe forment par attraâioii dans le ventre de leurs mères. Les aücres ont inventé des molécules organiques. On s’eft emporté dans fes vaines idées jufqu’à prétendre que les montagnes ont été. formées par la mer ; ce qui eit auffi vrai que de dire , que la mer a été formée par les montagnes.

Qui croirait que des géomètres ont été affez extra? vaganspour imaginer qu’en exaltant fon am e, on pou? vait voir l ’avenir comme le prefent. Plus d’un phi- lofophe , comme on l’a déjà dit ailleurs, a voulu à l ’exemple de Pefcartes fe mettre à la placé de Die ü , & créer comme lui un monde avec lu parole : mais bientôt toutes ces folies de la philofophie font réprou­ vées des fages ; & même ces édifices fantaftiques dé­ truits par la rai fon , laiffçnt dans leurs ruines des ma­ tériaux , dpnf la raifon même fait ufage,

Une extravagance pareille a infeéfé la morale. U s’ eft trouvé des efprits affez aveugles pour fapper -tous les fondemens de la fociété , en croyant la réformer. On a été affez fo u , pour foutenir que le tieil

0

? le nnm font- des crim es, & qu’on ne doit point jouir de fon travail ; que non-feulement tous les hommes font ég au x , mais qu’ils ont perverti l’ordre d e là na? ture en fe raffemblant ; que l’homme eft né pour être ifolé comme une bête farouche ; que les caftors , les abeilles & les fourmis dérangent les lo is éternelles, pii vivant en république.

Ces impertinences dignes de l’hôpital d e s.fo u s, ont été quelque tems à la m o d e , comme des -finges qu’on fait danfer dans des foires. ■

Elles ont été pouffées jufqu’à ce point incroyable de démence atroce , qu’ un je ne fais quel charlatan fau-

vage a ofé dire dans un projet d’éducation ( g ) , qu'un Roi ne doit pas balancer à donner en mariage à fonfils la fille dm bourreau ,Jt les goûts , les humeurs £=? les caractères Je couvietuteut*

La théologie n’a pas été à couvert de ces excès : des ouvrages dont ianature efc d’ être édifiàns, font deve­ nus des libelles diffamatoires , qui ont même éprouvé la févérité des Parlemens, & qui devaient suffi être condamnés par toutes les Académies ; tant ils font mal écrits.

Plus d’ un abus fem bhble a infeété la littérature; une foule d’écrivains s’efl égarée dans un M e recher-® : c h é , vio len t, inintelligible , ou dans la négligence totale de la gramm-dre. On eft p. rvenu jufqu’à rendre Tacite ridicule. On a beaucoup écrit dsns ce fiécîe; on avait du génie dans l’autre. La langue Fut portée fous Louis X I F au plus haut point de perfection, dans tous les genres. » non pas en employant des termes nouveaux, inutiles ; mais en fe fervant avec art de tous les mots nécefluitres quiV étaient'en'nfag'e. 1! eft à 'craindre aujourd’hui que cette belle langue ne dégé­

nère par cette malheuréufe facilité d’ écrire , que le fiécle paffé a donnée aux fiécles fuivans ; car les mo­ dèles produifént une foule d’imitateurs ; & ces imita­ teurs cherchent toujours à mettre en paroles ce qui leur manque en génie. Ils défigurent le lang-’ ge , ne pouvant l’embellir. La France furtout s’ était diftinguée dans le beau fiécle de Louis X I V par la perfection fin. guiière à laquelle Racine éleva le théâtre , & p,r le char­ me de la parole qu’il porta à un degré d’élégm ce , & de pureté inconnu iuiqu’à lui. Cependant on applau­ dit après lui à des pièces écrites auffi barbarement que ridiculement confinâtes.

( ? ) Ces propres paroles fe trouvent dans le livre intitulé Emile, Tom. IV, pag. 17g.

E T D É C A D E N C E .

?79

F in dît Précis dsi Siècle de Louis X K

C ’eft contre cette décadence que l’Académie Fran3 caife lutte continuellement ; elle préferve le bon goût d’ une ruine to ta le, en n’accordant du moins des prix qu’à ce qui eft écrit avec quelque pureté , & en réprou* vant tout ce qui pèche par le ftile. Il eft vrai que les beaux arts qui donnèrent tant de fupériorité à la France fur les autres nations font bien dégénérés, & la France ferait aujourd’hui fans gloire dans ce genre , fans un petit nombre d’ouvrages de gén ie, te lsq u e le poëme des quatre faifons & le quinziéme chapitre de B elizaire, s’il eft permis de mettre la profe à côté de la plus élégante poëfie. Mais enfin , la littérature quoi? que fou vent corrompue , occupe prefque toute la jeuneffe bien élevée : elle fe répand dans les condi­ tions qui l’ignoraient. C ’eft à elle qu’on doit l’éloigne- ment des débauches groffières, & la eonfervation d’ un refte de lapoliteffe introduite dansianarion par Louis X I V & par fa mère. Cette littérature utile dans tou­ tes les conditions de la v i e , confole même des calami­ tés publiques , en arrêtant fur des objets agréables l ’cfprit qui ferait trop accablé de la contemplation de§ mifères humaines.

& ( 1 8 0 ) ■ &

ssm iBse^&^^sssm sm assssgszm iaism Bsm üim m m '

t a b l e g e n e r a l e

,

0

U

L I S T E A L P H A B E T I Q U E D E T O U S les noms des perfaunes dont U ejl fa it mention âcms les Siècles de Louis X I Y ê ? de Louis X Y . Rédigée fa r Mr. BlGEX.

G

E t ouvrage commençant par un catalogue raifonné des hommes célèbres , cette lifte ne comprend que les noms depuis la page i g i dp tome I.

Le chiffre romain indique le tante , S? le chiffre arabe la page où f e trouve le nom que to n cherche. \

. A. . " T " ' " \

^.Brabam.

T om .IL pag.

;

3

?

7

-,

Absentes.' I. 412. '

A ch tib . III. i5j. 16 6 .

Acbé

(d ') . II.440.

Acbilles Gaillard jéfuîte. IL

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [20] (Page 180-184)