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N o u v e l l e g u e r r e

tillerie Anglaife ; on planta des échelles hautes de treize pieds : ies Officiers & les foldats parvenus au «dernier échelon; s’ élancaient fur le roc en montant fur les épaules, les uns des autres : c’eft par cette au­ dace difficile à comprendre qu’ils fe rendirent maitres de tous les ouvrages extérieurs, t e s troupes s’y. por­ tèrent avec: d’autant plus de courage , qu’ elles avaient à faire à près de trois mille Anglais fécondés de tout ce que la nature & l’art avaient fait pour les dé­ fendre.

L e lendemain la place fe rendit. Les Anglais ne pou-efcaîadé ces fofl.es, dans lefquels il n’était guères pof-- fible à un homme de fang froid de dëfcendre. Cette action donna u n e. grande gloire au Général & à la nation » mais ce fut le dernier de fes fuccès contre l ’An­

gleterre. '

C H A P I T R E T R E N T E - D E U X I E M E. Guerre, en Allemagne. Un Ektieur dé Brandebourg

. réjtjle à.la Maifon d’A u triche, à ? Empire Allemand, à celui de RiiJJk , à lu France. Evénement mémorables.

N avait admiré Louis X I V d’avoir feul réfifté à l’Allemagne , à l’Angleterre , à ITtalie , à la Hollande v réunis contre lui. Nous;avons vu un évé­ nement :plus extraordinaire ; un Eleéteur de Brande­ bourg tenir feul contrô les forces de la Maifon d’Ær- triche , de la F ran ce, de la Ruffie , de la Suède , & de h moitié de l’ Empire.

C’eft un prodige qu’ on ne peut attribuer qu’à la dis­ cipline dé fes troupes , & à la fupériorité du capitaine.

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Le hazard peut faire gagner une bataille , mais quand le faible réfifte aux forts fept années dans un pays tout ouvert , & répare les plus grands m alheurs, ce ne peut être l’ ouvrage dé la fortune. C’éft en quoi cette guerre diffère de toutes celles qui ont jamais d éfo léle monde.

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On a déjà vu que le fécond Roi de Prude étant le feul Prince de l’Europe qui eut un tré for, & le feul qui ayant mis< dans fes armées une vraie difcipline, avait établi une puiffance nouvelle èn Allémâgnei : Gn a vu combien les préparatifs du père avaient èhhafdi le fils àbraver feul la puiffance Autrichienne à s’em­ parer delàSiléfîe.

• L ’Impératrice-Reine attendait, que les conjonctures lui fourniffent. les moyens de rentrer dans cette pro­ vince. C’eût, été autrefois un objet indifférent pour l’Europô, qu’un petit pays, annexé à la Bohêm e, ap­ partînt à une maifon ou à ùrie autre : mais la politique s’ étant rafinée, plus que perfectionnée en E urope, ainfi que tous les autres objets de l’efprit humain , cette petite querellé a mis fous les armes plus de cinq cent mille hommes. Il n’y eut jamais tant de combattans effectifs , ni dans les eroifades , ni dans les irruptions des conquérans de l’Afie. Voici comment cette nouvelle

fcène s’ouvrit. '

Elizabeth , Impératrice de Ruflie , était liée avec l ’Impératrice Marie-Tbèrèfe par d’anciens traités , par Lintérêt commun qui les unifiait contre l’Empire Otto­ man i & par une inclination réciproque. A u g iifte 'III .Roi cle Pologne , & Electeur de Saxe , réconcilié avec l ’Impératrice-Reine, & attaché à la Ilu flie, à laquelle il devait le titre de Roi de Pologne j était intimement uni avec ces deux Souveraines. Ges trois Puiflarices avaient chacune leurs griefs contre le Roi Frédéric. Marie-Tberèfe xoyait la Siléfie arrachée à fa maifon ; Augufle & fon Confeil fouliaitaientun dédommagement

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L a F r a n c e u n i e

pour la Saxe ruinée par le Roi de Pruffe dans

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; guerre de 174.1 , & il y avait entre Élisabeth & Fr - deric'des fujets, de plainte - perfonnels , qui fo.uvent I influent plus qu’on ne perde fur la deftinée des Etat .

Ces trois Puiffances animées contre le Roi de Pruffe, avaient entr’eiles une étroite . correfpondance, dont ce Prince craignait les effetsi L ’Autriche augmentait fes troupes, celles à'E lizabeth.étaient prêtes ; mais Je Roi de Pologne Electeur de Saxe.était hors d’état de rien entreprendre ; les finances d e fon Electorat étaient épuifées ; nulle place: confidérable ne pouvait empê­ cher les Pruffiens de marcher a Drefde. Autant l’ ordre & l’œconomie rendaient le Brandebourg formidable autant la diffipation avait affaibli la Saxe. Le Confeii Saxon du Roi de Pologne, héfitait beaucoup d’entrer, dans des mefures qui pouvaient lui être funeftes.

...Le R oi de Pruffe n’héfita p a s, & dès l'année 175 5 il prît fe u l, & fans confulter perfonne , la réfolution de prévenir les Puiffances dont il avait de fi grands om­ brages.

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fe ligua d’ abord avec le Roi d’Angleterre Electeur de Hanovre , s’ affura du Landgrave de Heffe* & de laM aiibn de Bruhjvick, . & renonça ainli à l’al­ liance delà France. ., .

Ce fut alors que l’ ahciënrie inimitié entre les JVTai- fons de France & àl Autriche, fomentée depuis Charles- Qjdnt & Français J , fit place à une. amitié q ui parut fmcérement; établie , & qui étonna toutes les nations. L e Roi de France qui avait fait une guerre fi cruelle ,à Marie-Tbérèfe devint fon a llié , & le Roi de Pruffe qui avaitété allié delà France, devint fon ennemLLa Fran­ ce & 1 ’Autriche s’unirent après crois cent ans d’une d it corde toujours iangiante. Ce que n’avaient pu tant de traités de paix , tant de mariages , un mécontentement reçu d’ ure Electeur, le fit en un moment.

Le

Parlement $ d’Angleterre...appella cette union ntonjlrmufe nia is

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a y .e c l’ A u t r i c h e . 75

même efpérer que ces deuxMaifons puiffantes réunies, fécondées de la R u ffie , de la Suède , & de plufieurs Etats de l ’Empire , pourraient contenir le relie de l’Europe.

Le traité fut ligné à Verfailîes entre Louis- X V 8c Marie-Thêrèfe. L’Abbé de Bernis , depuis C ardinal, eutfeul l’honneur dé ce fameux traité , qui detruifait tout l’édifice du Cardinal de X ich elieu , & qui femblait en élever un autre plus haut & plus vafte. Il fut bientôt après Miniftre d’E ta t, & prefqu’ auffi-tôt difgracié. On ne voit que des révolutions dans les affaires publiques

& particulières. ' ’

Le Roi de Pruffe menacé de tous côtés n’en fut quë plus promt à fe mettre en campagne. Il fait marcher fes troupes dans la Saxe qui était ptefque fans fen fe, comptant fe faire de cette province un rempart contre la puiffance Autrichienne , & un chemin pour aller, jufqu’à elle. Il s’empare d’ abord de Leipfick; une partie defon armée fe préfente devant Drefde ; le Roi Augujie fe retire comme fcn pcre devant Charles X I I ' ; il quitte fa capitale & va occuper le camp de Pirna près de Kœnigftein , fur le chemin de la Bohê­ me , & fur la rive de l’E lb e , où il fe croit en fureté.

Frédéric entre dans Drefde en maître , fous le nom de protecteur. La Reine de Pologne fille de l’Empe­ reur Jofepb n’avait point voulu fuir ; on lui demanda les clefs des archives. Sur le refus qu’elle fit de les donner, on fe mit en devoir d’ouvrir les portes ; la Reine, fe plaça au-devant, fe flattant qu’on refpederait fa p erfonn e& fa fermeté ; on ne refpeda n'i l’une ni l'autre ; ellë vit ouvrir ce dépôt de l’Etat. Il importait au Roi de Pruffe d’y trouver des preuves des deffeins de k Saxe contre lui ; il trouva en effet des témoi­ gnages de la crainte qu’ il infpirait ; mais cette même crainte, qui aurait du forcer la Cour de Drefde à fe mettre en défenfe , ne fervit qu’à la -rendre victime

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d’ un voifin puiffant. Elle fentit trop tard qu’il eût falu , dans la fkuarionoù était la Saxe depuis tant d’années , donner tout à la g u e rre ,& ,rien: aux plaifirs. Il eft des pofitions où l’ on n’a d’autre parti à prendre que celui de fe préparer à com battre, à-vaincre ou à périr. .. Au bruit de cette invafion , le Confeil aulique de

l ’Empereur déclara le Roi de Prude perturbateur du repos p u blic, & rebelle. Il était difficile de faire valoir cette déclaration contre un Prince qui avait près de cent cinquante mille combattans à fes ordres. Il répondit aux.loix par une bataille ; elle fe donna en­ tre lui & l’armée Autrichienne , qu’il alla chercher à l’entrée de la Bohême près d ’un bourg nommé

Lovolitz. •

D r e s d e

Cette première bataille fut indéçife par le nombre des morts , mais elle ne le fut point par les fuites» qu’elle eut, ,On ne put empêcher le Roi de bloquer les Saxons dans le camp, de I’irna même ; les Autrichiens ne purent jamais leur, prêter la main ; & cette petite armée du Roi de Pologne, compofée d’environ treize à quatorze, mille hommes , fe, rendit prifonnière de guerre , fept jours après la bataille.

t dugufte , dans cette capitulation fingulière , feul événement militaire entre lui & le Roi de Prude , de­ manda fenlëment qu’on ne fit point fes gardes prifon- niers; ''Frédéric répondit, qu’il ne pouvait écouter cette prière ,q u é ces gardes ferviraient infailliblement contre lui , qu'il ne voulait pas avoir la peine" de les prendre tme fécondé fois. Cette réponfe fut une terrible leçon à tous les Princes , qu’il fautfe rendre puiffant, quand on a un voifin puiffant. : 1 .

. L e Roi de Pologne ayant perdu ainfi fon Elecîorat & fon arm ée, demanda des paffeports à fon ennemi pour aller en Pologne ; ils lui furent aifément accor­ des ; on eut la p’oliteffe infultante de lui fournir .des

P R I S E E N C O R E. 7 7

chevaux de polie. Il alla de fes Etats héréditaires dans fon Royaume électif, où il ne trouva peifonne qui propofât même de s’armer pour fecourir fon Roi. Tout ,

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’Eleétorat fut mis à contribution , & le R oi de Truffe en faifant la guerre trouva dans les pays envahis de quoi la foutenir. La Reine de Pologne ,ne fuivit point fon m ari, elle refta dans D refd e, le chagrin y termina bientôt fa vie. L ’Europe plaignit cette famille infortunée ; mais dans le cours de ces calamités publi­ ques , un million de familles éffuyaient des malheurs non moins grands ^quoique plus obfcurs. Les Magîf- jrats municipaux de Leipfick firent des remontrances fur les contributions que le vainqueur leurim pofait, ils fe dirent dans l’impuiffance de payer , on les mit en prifon, & ils payèrent.

Jamais on ne donna tant de batailles que dans cette guerre. Les Ruffes entrèrent dans les Etats Pruffiens par la Pologne. Les Franqais devenus auxiliaires de la Reine d’H ongrie, combattirent pour lui faire rendre cette même Siléfie ^ dont ils avaient contribué à, la dépouiller quelques années auparavant , lorfqu’ils étaient les alliés du Roi dePruffe. Le Roi d’Angleterre qu’on avait vu le partifan le plus déclaré de laM aifon d'Autriche , devint un de fes plus dangereux ennemis. La Suède , qui autrefois avait porté de fi grands coups à cette Maifon Impériale d'A utriche, la fervit alors contre le Roi de Pruffe, moyennant neuf cent mille francs que le Aliniftère Franqais lui don nait, & ce fut elle qui caufa le moins de ravages.

L ’Allemagne fe v it déchirée par beaucoup plus d’ar­ mées nationales & étrangères, qu’il n’ y en eut dans la fameufe guerre de trente ans.

Tandis que les Rufiès venaient au fecours de l’Autri­ che par la Pologne , les Français entraient par le Duché de C lèvcs, & par V e fe l, que les Pruffiens abandonnè­ rent : ils prirent toute la Heffe ; ils marchèrent vers

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L e s R t j s s e s

le pays de Hanovre , contre une armée d’ Anglàisy d ’Hanovriens , d’H effois, conduite par ce même D uc? de Cumberland qui avait attaqué Louis X V à Fon- tenoi.

Le Roi de Pruffe allait chercher l’armée Autrichienne en Bohême ; B oppofait-un corps confidérable aux Ruffes. Les troupes de l ’ Empire , qu’on appellait les troupes d’exécution ,. étaient commandées pour pé- nétrer dans la S a x e , tombée toute entière au pouvoir du Pruffien. Ainfi l'Allemagne était en proie à fix armées formidables qui la dévoraient en même tems.

D ’abord le R oi de Pruffe court attaquer le Prince Charles de Lorraine , frère de l’Em pereur, & le Gé­ néral Broun auprès de Prague. La bataille fut fanglante; le Pruffien la gagna , & une partie de l’infanterie Au­ trichienne fut obligée d efe jetter dans Prague, où elle fut bloquée plus de deux mois par le vainqueur. Une foule de Princes était dans la v ille , les provifions com­ mençaient à manquer ; on ne doutait pas que Prague ne fubit bientôt le joug , & que l’Autriche ne fût plus accablée par Frédéric que par Gujiave-Adolpbe. ’ L e vainqueur perdit tout le fruit de fa conquête en

voulapf tout.emporter à la fois. Le Comte de Caunitz premier Miniftre de Marie-Thérèfe, homme auffi a d if dans le cabinet que le Roi de Pruffe l’était en campa­ gne , avait déjà fait raffembler une armée fous le com­ mandement du Maréchal Daim. Le Roi de Pruffe ne balança pas à courir attaquer cette armée que la ré­ putation de fes victoires devait intimider. Cette armée une fois- diffipée , Prague bombardée depuis quelque tems allait fe rendre à difcrétion. Il devenait le maître abfolu de l’Allemagne. Le Maréchal Daim retrancha les troupes fur la croupe d’une colline. Les Pruffiens y montèrent jufqu’à fept fo is , comme à un affaut géné- - fa l ; ils furent fept foîs.repouffés & renverfés. L e Roi perdit environ vingt-cinq mille hommes en morts,, en

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bielles, en fuyards, en déferteurs. Le Prince Charles de Lorraine renfermé dans Prague , en fortit&pourl'ui- vit les Pruflîens. La révolution fut auffi grande que l’avaient été auparavant les exploits & les efpérances du Roi de Prufle,

. Les Français .de leur côté fécondaient ppiffamment Marie - Tbérèfe,... Le Maréchal û ’Etrèes qui les com­ mandait avait déjà pafïe le Vefer : il fuivit pas à pas le Duc de Cumberland nets Minclen , il l ’atteignit vers Haftinbek, lui livra bataille & remporta une victoire coroplefte. Les Princes de Condé & de la Marche- Cànti fignalèrent dans cette journée leurs premières armes le fang de France foutenaît la gloire de la patrie contre le fang d'Angleterre. On y perdit un Comte de Lavai - Moutmoreiicï & un brave Officier de la maifon d t B u jjî. Un coup de fufd qu’on crut long- tems mortel., perça le Comte du Châtelet de la .Maifon de Lorraine, fils de cette célèbre.Marquife d u Châtelet, dont le nom ne périra jamais parmi ceux qui lavent qu’une Dame.Françaife a commenté le grand Neiviou.

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Remarquons ici que des intrigues de Cour‘ avaient déjà ôté le commandement au Maréchal à’ Etrèes. Les ordres étaient partis pour lui faire cet affront, tandis qu’il .gagnait une bataille. On affectait à la Cour, de fe plaindre qu’il n’eût pas:ericor pris tout l’Electorat d’H a. novre , & qu’il n’ eût pas marché jufqu’à Magdebourg. On penfait que tout devait fe terminer en une campagne. Telle avait été la confiance desFrançaîs quand ils firent un Empereur , & qu’ils crurent difpofer des Etats de la Maifon à’Autriche en 1741. T elle elle avait été .,, quand au commencement du fiéde Louis X I V & Philippe V , maîtres de lîltalie & de la Flandre -fé­ condés de deux Electeurs , penlaient donner des lois à l’Europe , & l’on fut toûjours trompé. Le Maré­ chal d’Etrées d ifa it, que ce n’était pas allez de s’a­ vancer en Allemagne , qu’il falait fe préparer les moyens d’en fortir. Sa conduite & fa valeur prouvè- I

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rent que lors qu’on envoyé une arm ée,on doit biffer faire le Générai. Car fi on l’a choifi , oni a eu en lui confiance.

C H A P I T R E T R E N T E - T R O I S I É M E. Suite des événemens mémorables. U armée Anglaife obli­

gée de capiitler. Journée de Rosbac. Révolutions.

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E Miniftère de France àvait déjà fait partir le Maréchal de Richelieu pour commanderTaftnée du Maréchal d’Efréer, avant qu’on eût fu la victoire importante de ce Général. Le Maréchal de Richelieu, lohgtems célèbre par les agrémens de fa figure & de fon efprit ,8c devenu plus célèbre p a rla défenfe de Gènes & par la prife de Minorque , alla combattre le Duc de Cumberland i il le pouffa jufqu’à l’embouchure de l ’Elbe , & là il le força à capituler avec toute fon armée. Cette capitulation plus fîngulière qu’une ba­ taille gagn ée, était non moins glorieufe. L ’armée du Duc de Cumberland fut obligée par écrit de fe retirer au-delà de l’Elbe , & de b iffer le champ libre auxFran- çais contre le Roi de Pruffe. Il ravageait la Saxe» mais on ruinait auffi fon pays. L e Général Autrichien Haddik avait furpris la ville de B erlin , & lui avait épargné le p illage, moyennant huit cent mille de nos livres.

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Alors la perte de ce Monarque paraiffait inévitable. Sa grande déroute auprès d e Prague, fes troupes bat­ tues près de Landshut à l’entrée de la S iléfie, une bataille contre les Ruflss in d écife, mais fanglante ; tout l’affaibiiflait.

Il pouvait être enveloppé d’nn côté par l’armée du Maréchal de Richelieu, & de l ’autre par celle de l’Em­ pire , ... ... . ... .. , . ... ... ... ... it ,. !— ... . n . ... ... ... ... ... ... ... ... ... h— ---—

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p ire, tandis que les Autrichiens & les Ruffes entraient en Siléfie. Sa perte paraiffait fi certaine, que le Con- feil aulique n’héfita pas à déclarer qu’il avait encouru la peine du ban de l’Empire , & qu’il était privé de tous fes fiefs, d roits, grâces , privilèges, & c. il fem- bla lui-même défefpérer pour lors de

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fortune , & n’envifagea plus qu’une mort glorieufe. Il fit une efpèce de teftament philofophique ; & telle était la liberté de fon efprit au milieu de fes malheurs, qu’il l’écrivit en vers français; Cette anecdote eft unique. .

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Le Prince de Soubife , Général d’un , courage tran­ quille & ferm e, d’un efprit fage , d’une conduite rne- furée , marchait contre lui en S a x e , à la tête d’une forte arm ée, que le Miniftère avait encor renforcée d’une partie de celle du M aréchal de Richelieu. Cette armée était jointe à celle des Cercles commandée par le Prince d'Riïdbourgbaufen.

Frédéric entouré de tant d’ennèmis prit le parti d’aller mourir les armes à la main dans les rangs de l ’armée du Prince de Soubife , & cependant i l prit toutes lés mefures pour vaincre. Il alla reconnaître l’armée de France & des Cercles , & fe retira d’abord devant elle pour prendre une pofition avantageufe. Lé Prince d’Hildbmrgbaufen voulut abfolument atta­ quer. Son fentiment- devait prévaloir , parce que les Français n’étaient qu’auxiliaires. On marcha près de Rosbac & de Mersbourg à l’armée Pruflienne qui fem- bîait être fous fes tentes. V o ilà -to u t - d’un coup les tentes qui ' s’abaiffent ; l’armée Prulfienne paraît en ordre de bataille , entre deux collines garnies d’ar­ tillerie.

Ce fpectacle frappa les yeux des troupes Français fes & Impériales. Il y avait quelques années qu’on avait voulu exercer les foldats Français à la Prullien- n e , enfuite on avait changé plufieùrs évolutkm sdans cet exercice ; le foldat ne favait plus où il en était J

Suite du Précis du Siècle dé Louis X V . F

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fcm ancienne manière de combattre était changée , il n’était pas affermi dans la nouvelle. Quand il vit les Pruffiens avancer dans cet ordre fingulier,. inconnu prefque partout ailleurs ,• il crut voir fes maîtres. L ’ar­ tillerie du Roi de Prude était auffi mieux fervie , & bien mieux police que celle de fes ennemis. Les troupes1., des Cercles s’enfuirent fans'prefque. rendre de;combat. La cavalerie Françaife fut- diffipée fen un.

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [20] (Page 76-86)