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2.3 Effet de la d´ecoh´erence sur le bruit

2.3.3 Effet sur le bruit

Le mod`ele de diffusion du probl`eme

La matrice de diffusion la plus simple, permettant de caract´eriser la troisi`eme ´electrode, est celle d’une lame semi-r´efl´echissante et s’´ecrit [90] :

sM =   a b √ ǫ b a √ǫ √ ǫ √ǫ −(a + b)   (2.18)

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o`u a = 12(√1 − 2ǫ − 1) et b = 12(√1 − 2ǫ + 1). Le facteur ǫ permet de faire varier le couplage entre l’´electrode virtuelle et le conducteur. Ainsi, lorsque ǫ = 0, la sonde virtuelle n’a aucun effet sur le transport et lorsque ǫ = 1/2, le couplage est maximum. Le syst`eme de diffusion se mod´elise sous la forme suivante :

bM aM ↑ ↓ aL → bL ←   sL   → ←  sxφ → ←   sM   → ←  s(1−x)φ →   sR   → bR ← aR

o`u x = Ll et l la distance entre l’´electrode virtuelle et l’´electrode de gauche. Les matrices sL,

sR et sxφ/(1−x)φcorrespondent quant `a elles aux matrices d´efinies dans les sections 1.2.2.

Nous allons compl´eter cette approche en mod´elisant cette ´electrode virtuelle comme un diffuseur r´eel (qui pourrait correspondre `a l’effet d’un MW pos´e sur un SW) pour laquelle, si ǫ = 0, nous obtenons une matrice de diffusion similaire `a sL/R. Pour cela, nous introduisons la matrice suivante : sM(ǫ, ξ) =   1 2(zΩ − z∗) 12(z∗+ zΩ) √ zǫ 1 2(z∗+ zΩ) 1 2(zΩ − z∗) √ zǫ √ zǫ √zǫ −Ω  

avec Ω =√1 − 2ǫ et z = e2iξ. La matrice sM(ǫ, ξ) est obtenue en combinant la matrice d´efinie

dans l’´equation (2.18) `a deux matrices de rotation agissant sur les op´erateurs des contacts r´eels. Cette matrice n’a donc pas la forme g´en´erale d’une matrice 3 × 3 unitaire [91] mais permet de combiner deux comportements distincts. Lorsque ξ = 0, cela nous ram`ene `a la matrice d´efinie dans l’´equation (2.18). De plus, lorsque ǫ = 0, nous retrouvons la matrice de diffusion g´en´erique que nous avons introduite dans l’´equation (1.7), pour laquelle T = cos2(2ξ)

et δ = 0. Cette expression g´en´erale va s’av´erer utile afin d’ajuster la conductance de nos ´echantillons4.

Introduction de la charge effective

Les expressions g´en´erales de la transmissions et du bruit ´etant trop lourde analytiquement, nous pr´esentons ici une analyse num´erique des r´esultats de ce mod`ele. Pour cela, nous allons quantifier la r´eduction du bruit que nous obtenons en introduisant une≪charge effective≫:

e∗ = SLL

2eh2V D(1 − D) (2.19) Lorsque ǫ = ξ = 0, nous obtenons, dans la limite des faibles tensions (eV ≪ Γ, o`u Γ est d´efini section 1.2.2), e = e∗, ce qui correspond `a un bruit quantique d’un conducteur avec un canal de transmission constante D. Nous allons analyser la variation de la charge effective en fonction de la variation des param`etres du mod`ele.

La charge effective (en unit´e de e) est repr´esent´ee sur la figure 2.3, dans la limite des faibles tensions, en parcourant l’espace des phases pour les param`etres DL, DR, δL, δR, x et

4. cela va permettre un ajustement de la transmission pour l’´echantillon U 4N T 1 et une analyse du bruit pour la tension de grille VG= 0.8V , pour laquelle la limite quasi-unitare est atteinte, avec D = 0.95

φ5 et pour diff´erents param`etres ǫ et ξ. Les diff´erents param`etres ξ choisis (ξ = 0, 0.1, 0.2)

donnent qualitativement les mˆemes r´esultats et ont ainsi ´et´e repr´esent´es de la mˆeme couleur. Les nuages de points noirs, rouges, bleus, verts et gris correspondent respectivement aux valeurs ǫ = 0, 0.005, 0.01, 0.1, 0.5.

Figure 2.3 – Echantillon de valeurs possibles pour la charge effective en fonction de la transmission du syst`eme et suivant l’importance de la d´ecoh´erence (les diff´erentes couleurs des nuages de points correspondent `a : noir - ǫ = 0, rouge - ǫ = 0.005, bleu - ǫ = 0.01, vert - ǫ = 0.1 et gris - ǫ = 0.5

Pour de faibles valeurs de couplage avec l’´electrode centrale (ǫ ≤ 0.01), la charge effective reste proche de e mais se r´eduit fortement d`es que la transmission se rapproche de 1. De plus, en augmentant les valeurs de ǫ, la charge effective se r´eduit fortement et se rapporche de e/2, sa valeur minimale, atteinte dans le cas d’un d´ecouplage de deux parties du tube (ǫ = 1/2).

Etude de la charge effective pour une r´esonnance

Afin d’´etudier plus pr´ecisement comment varie la charge effective en fonction du terme de couplage ǫ, nous nous pla¸cons `a une r´esonnance φ = π2, δR = δL = 0 (avec l = L2) pour

diff´erents termes de transmissions DL et DR. Nous remarquons que dans le cas sym´etrique

(DL = DR), e∗ = e/2 d`es que ǫ 6= 0. Afin d’illustrer la d´ependance en DL et DR, la

charge effective est repr´esent´ee figure 2.4 pour ǫ ∈ [0, 1/2] et pour DR/DL valant respec-

tivement 0.8/0.8, 0.8/0.85, 0.8/0.9, 0.8/0.95 pour les courbes grise, verte, bleue, rouge. En croix, nous avons repr´esent´e les diff´erents cas : ǫ = 0.1/0.05/0.02/0.01/0.005/0 (DL

et DR variant de 0 `a 1, x = 12, les phases ´etant nulles) respectivement repr´esent´es en

orange/violet/vert/bleu/rouge/noir.

Cette analyse num´erique nous montre que la charge effective se r´eduit avec la sym´etrisation des transmissions et l’augmentation du terme de couplage (ǫ). La pr´esence d’un ´electrode vir- tuelle simulant la d´ecoh´erence des ´electrons affecte d’autant plus le bruit que la transmission est grande, jusqu’`a lui faire perdre la moiti´e de sa valeur. Par la suite, nous allons ´evaluer cette r´eduction du bruit due `a la perte de coh´erence pour les mesures dans le r´egime de transmission quasi-unitaire.

5. avec, comme parcours de l’espace des phases, DL = cos(r), DR = cos(r + δr), r ∈ [0, π/4], δr ∈

[−π/8, π/8], x ∈ [0, 1], δL∈ [0, 2π] , δR∈ [0, 2π] et φ ∈ [0, 2π] o`u tout intervalle est parcouru de bout en bout

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Figure 2.4 – Echantillon de valeurs possibles pour la charge effective en fonction de la transmission du syst`eme et au niveau d’une r´esonance. Les diff´erentes couleurs des courbes correspondent `a diff´erentes valeurs de DR/DL : gris - 0.8/0.8, vert - 0.8/0.85, bleu - 0.8/0.9,

rouge - 0.8/0.95 ; les diff´erentes couleurs des nuages de points correspondent `a diff´erentes valeurs de ǫ : orange - ǫ = 0.1, violet - ǫ = 0.05, vert - ǫ = 0.02, bleu - ǫ = 0.01, rouge - ǫ = 0.005, noir - ǫ = 0

Chapitre 3

Techniques exp´erimentales

3.1

Nanofabrication

Le type de nanotubes, leurs qualit´es, la g´eom´etrie et la nature des contacts sont des ´el´ements fondamentaux dans le processus d’´elaboration de nos ´echantillons. Id´ealement, la croissance doit mener `a des nanotubes monoparois (SW), sans d´efauts structurels et obte- nus dans un environnement sans impuret´es. Les contacts ´electriques sont r´ealis´es de mani`ere `

a pr´esenter un comportement adiabatique et une forte transparence permettant d’atteindre des r´egimes de type Fabry-P´erot ´electronique ou d’effet Kondo. Le processus menant aux ´echantillons suit les ´etapes de croissance des nanotubes de carbone et de leurs connexions `a des ´electrodes m´etalliques (aboutissant `a une puce de silice comportant plusieurs ´echantillons comme repr´esent´e figure 3.1). Une fois connect´es au reste du dispositif ´electronique, les na- notubes sont caract´eris´es ´electriquement (ce qui sera d´evelopp´e dans la partie 3.2).

Figure 3.1 – Images `a diff´erentes ´echelles de la structure typique de nos ´echantillons : la puce de silice et ses neufs zones (photographie num´erique) - une zone de la puce et sa partie centrale (photographies au microscope optique) - un nanotube connect´e aux ´electrodes de Pd (Image obtenue au microscope ´electronique `a balayage (MEB))