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c- Dichroïsme Circulaire

2- Edifices glycoconjugués

Conclusion

A ce jour, nous sommes en possession de plusieurs informations qui nous permettent de présumer de la présence d’une structuration secondaire au niveau de l’hexamère 94. Malgré un spectre 1H de très moyenne qualité dans le méthanol-d3, on peut observer une bonne dispersion des signaux, ce qui peut être le signe de la présence d’une structuration. Par ailleurs, tout en tenant compte du fait que le solvant utilisé était différent, l’étude par IR a mis en évidence un profil d’évolution caractéristique de l’établissement de liaisons hydrogène. L’étude par dichroïsme circulaire indique très clairement la présence d’une préférence conformationnelle marquée pour l’hexamère ; le profil de la courbe observée correspondrait à une structuration en hélice H-14. Cependant, la titration H2O/TFE sur l’hexamère 94 ne montre pas de modification importante, ce qui peut laisser à penser que la structuration adoptée ne serait pas stabilisée par liaisons hydrogène. Ceci prendrait tout son sens si on tient compte des résultats de l’étude en température sur l’hexamère qui montre une rapide perturbation de la structuration. Du fait de sa solubilité limitée, nous avons décidé de ne pas effectuer d’études plus poussées par RMN sur ce composé. Nous préférons analyser de manière plus approfondie son analogue 95 déprotégé au niveau de l’extrémité N-terminale dont le spectre 1H semble d’ores et déjà très prometteur. Ce composé ayant été obtenu très récemment, nous n’avons pas en notre possession, à ce jour, l’ensemble des informations nécessaires permettant de statuer sur la nature de la conformation adoptée. Nous envisageons bien sûr, sur l’hexamère déprotégé 95, de réaliser des études RMN (titration au DMSO et NOESY), couplées à des expériences de dichroïsme circulaire. L’ensemble de ces données devraient nous permettre, avec l’appui de la modélisation moléculaire, de déterminer la nature de la structuration secondaire.

2- Edifices glycoconjugués

a- RMN

L’introduction des unités saccharidiques sur les plateformes β-peptidiques a considérablement amélioré la solubilité des composés. Tous les composés glycoconjugués jusqu’à l’hexamère sont solubles dans le chloroforme. L’étude RMN de la série a donc été entièrement conduite dans CDCl3. Nous avons également enregistré les spectres 1H des

186 composés glycoconjugués dans le méthanol-d3 afin de pouvoir les comparer à ceux des oligomères seuls qui n’ont pu être effectués que dans CD3OH du fait de leur faible solubilité dans d’autres solvants.

 Numérotation

De manière générale la numérotation des atomes des composés glycoconjugués est calquée sur celle des oligomères « azoture» non glycoconjugués (Figure 68Figure 83).

A titre d’exemple, nous présenterons uniquement le spectre de l’hexamère 172 dont le précurseur 94 avant conjugaison est, selon nous, structuré. La complexité du spectre (Figure 83), due à l’introduction des résidus saccharidiques et au recouvrement important de certains signaux, a rendu l’attribution impossible, excepté pour le résidu A. Est présenté également le spectre 1H dans D2O de l’hexamère 177 dont les unités saccharidiques sont désacétylées.

Figure 83 – a) Spectres 1H (400 MHz) a) de l’hexamère 172 dans CDCl3 et b) de l’hexamère 177 présentant les sucres désacétylés dans D2O

Le spectre dans CDCl3 (Figure 83a)) présente toutefois une bonne dispersion au niveau de la zone des NH et on distingue une bonne dispersion au niveau des protons CαH et CβHmalgré le recouvrement avec certains signaux des unités saccharidiques. La zone des NH

ppm (t1) 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 ppm (t1) 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0

zone des NH zone des CβH zone des CαH

a)

187 s’étend de 6,17 ppm à 7,82 ppm. Les valeurs des déplacements chimiques des NH (I), (II), (III) et (IV) sont cohérentes avec une éventuelle implication de ces protons dans des liaisons hydrogène. En effet, au-delà de 7,2 ppm dans CDCl3, on considère généralement les protons comme impliqués dans des liaisons hydrogène.

Figure 84 – Zone des NH d’amide de l’hexamère 172 dans CDCl3

 Comparaison avec les oligomères non glycoconjugués

Les spectres 1H de l’ensemble des composés glycoconjugués ont été enregistrés dans CD3OH afin de les comparer avec les spectres 1H des oligomères « –N3 » précurseurs.

6.00 6.50 7.00 7.50 8.00 NHA NH (V) NH (II) NH (IV) NH (III) NH (I)

188

Figure 85 – Comparaison des oligomères a) avant et b) après glycoconjugaison dans CD3OH

NHA NHB NHC a) a) Superposition trimère 91 et glycoconjugué 170 Superposition tétramère 92 et glycoconjugué 171 Superposition hexamère 94 et glycoconjugué 172 a) b) b) b)

189 De façon générale, on constate pour les trois composés glycoconjugués 170, 171 et 172 un déplacement des signaux des NH vers les champs forts par rapport à ceux des oligomères « –N3 » apparentés. Ceci suggère qu’une modification de l’état conformationnel est générée par l’introduction des unités saccharidiques. Dans le cas de l’hexamère 172, les valeurs des déplacements chimiques des NH d’amide sont un peu basses, à l’exception de l’un d’entre eux, dont le signal, superposé avec ceux des protons des triazole vers 8,15 ppm, pourrait évoquer l’établissement de liaisons hydrogène.

b- Infrarouge

Nous avons ensuite procédé à une étude de la série d’oligomères glycoconjugués par spectroscopie infrarouge en solution, que nous avons menée sur les composés présentant les unités saccharidiques acétylées. L’étude a pu être menée dans le chloroforme sans problème de solubilité. En effet, on l’a vu, l’introduction des motifs glycaniques a très fortement amélioré la solubilité des oligomères dans les solvants organiques usuels. Les échantillons, à partir du dimère, ont donc été préparés par solubilisation dans le chloroforme à des concentrations de 2 mM. Les spectres des différents oligomères sont présentés Figure 86 afin de mettre en évidence une éventuelle évolution.

Figure 86 – Spectre IR (zone de vibration des liaisons NH) de la série « azoture » glycoconjuguée 3300 3450 3 3 7 0 ,3 4 3 3 1 0 ,5 5 3 3 5 6 ,8 4 3 3 6 6 ,4 9 3 3 0 6 ,6 9 3 4 1 0 ,8 5 3 2 5 4 ,6 1

dimère 169

trimère 170

tétramère 171

hexamère 172

190 L’évolution des spectres des glycoconjugués avec l’allongement de la chaîne peptidique est différente de celle observée précédemment pour les oligomères seuls. Le dimère présente une unique bande de vibration NH à 3405 cm-1. Mais, dès le trimère 170, tous les NH apparaissent déjà comme impliqués dans des liaisons hydrogène. En effet, on observe la présence, non pas d’un simple épaulement, mais quasiment de deux bandes distinctes, toutes les deux inférieures à la valeur charnière de 3400 cm-1. Les fréquences de ces bandes indiquent, pour la première (3370 cm-1), la présence de liaisons hydrogène faibles et, pour la seconde (3318 cm-1), de liaisons hydrogène plus fortes. Cette tendance se retrouve sur le spectre du tétramère. L’intensité de la seconde bande de plus faible fréquence (3310 cm-1) devient plus importante. En revanche, pour l’hexamère 172, on n’observe plus qu’une seule bande plus large à 3357 cm-1.

Au final, même si l’évolution en fonction de la longueur de chaîne est conforme, dans son ensemble, à ce qu’on observe généralement dans le cas d’oligomères dont la chaîne peptidique est structurée par liaisons hydrogène, les groupements acétates des unités saccharidiques, également accepteurs, peuvent perturber l’interprétation.