• Aucun résultat trouvé

5.3 Etude de la fonction d’´echange

5.3.1 Echange avec terme source

a ce jour, ´et´e mis en ´evidence par des ´etudes exp´erimentales. Cependant, les fonctionsgnl+et gnl pourraient permettre de mieux comprendre le m´ecanisme d’´echange de s´ediments entre l’´ecoulement et la couche de red´epˆot et d’am´eliorer la pr´ediction de certains mod`eles d’´erosion.

5.3.1 Echange avec terme source´

Le ph´enom`ene d’´erosion mod´elis´e est celui de la figure 5.1. La couche de red´epˆot ´echange ses s´ediments avec l’´ecoulement qui est ´egalement aliment´e par le sol initial.

5.3.1.1 Mod`ele d’´erosion diffuse de Hairsine et Rose Mise sous forme non dimensionnelle

Le syst`eme (5.7) du mod`ele de Hairsine et Rose (1991) peut ˆetre utilis´e pour mod´eliser l’´erosion diffuse. Dans ce cas, l’´ecoulement n’´etant pas un agent ´erosif, les coefficients rri, Kei et rei sont tous nuls. Seule la pluie d´etache les particules du sol initial qui approvi-sionne l’´ecoulement en s´ediments. Le m´ecanisme d’´echange se fait entre la couche de r´ed´epˆot, constitu´ee de particules qui ont s´ediment´e et l’´ecoulement. Pour s’affranchir des param`etres li´es au sol, nous utilisons la forme non dimensionnelle du syst`eme (5.7) pr´esent´ee par Sander et al. (1996) : sont respectivement les valeurs moyennes de la hauteur de la lame d’eau et du d´ebit, tous deux ind´ependants de x et t. Dans ce mod`ele, le terme source de d´etachement est repr´esent´e par (1−mdTα/κ)/I. Avec cette formulation, on consid`ere que la source de s´ediments provenant du sol initial est in´epuisable. Pour prendre en compte l’´epuisement de ces s´ediments, on modifie le terme source en le multipliant par un taux d’alimentation E(τ) ; il s’´ecrit alors :

1 I

1− α κmdT

E(τ). (5.23)

De plus, comme nous l’avons vu dans le syst`eme (5.6), la fonction d’´echange dans ce mod`ele est lin´eaire, de la forme gl(mdi) =Kimdi avecKi =α/νi. Nous allons ´etudier l’effet des non-lin´earit´es obtenues grˆace aux fonctionsgnl+etgnl. Deux classes (I = 2) de s´ediments sont consid´er´ees, avec comme vitesses de s´edimentation caract´eristiques v1 = 104 m s1 et v2= 102 m s1 pour la premi`ere et la deuxi`eme classes respectivement. L’intensit´e de pluie est prise ´egale `aP = 100 mm h1, ε= 3.6 etL= 1 m. L’´evolution temporelle des diff´erentes

concentrations dans la couche de red´epˆot et dans le fluide est analys´ee `a la sortie du domaine d’´etude.

Influence du param`etre de d´etachabilit´e ad et du taux d’alimentation

En consid´erant une alimentation in´epuisable,E(τ) = 1 pour tout τ >0, les non-lin´earit´es gnl+(mdi) et gnl(mdi) dans le mod`ele de Hairsine et Rose (1991) ont principalement pour effet d’obtenir, `a l’´etat stationnaire, des concentrations de s´ediments dans le fluide et dans la couche de red´epˆot plus ou moins ´elev´ees que celles obtenues pour une fonction lin´eaire (figure 5.5). L’amplitude de la diff´erence par rapport `a la fonction lin´eaire d´epend des pa-ram`etres α et κ pr´esents dans le syst`eme (5.22) et dans les fonctions via Ki. Par exemple, le cas o`u α = 100 et κ = 100 (figures 5.5c, 5.5d) montre une diff´erence beaucoup plus im-portante, particuli`erement au niveau de la couche de red´epˆot et pour la seconde classe, que le cas o`uα= 100 et κ= 10 (figures 5.5a, 5.5b). La concentration dans cette couche et pour cette classe de s´ediments est plus importante avec gnl+qu’avec la fonction lin´eaire gl de pr`es de 20 %. Par contre, la fonction gnl induit une concentration moins ´elev´ee que celle de gl

d’environ 15 %. Cela montre que plus la couche de red´epˆot est sensible `a l’´erosion (param`etre de d´etachabilit´ead´elev´e), plus l’effet des non-lin´earit´es est important. Dans tous les cas, c’est la fonction gnl qui ´erode le plus la couche de red´epˆot et donc la surface du sol tandis que gnl+ est celle qui a tendance `a moins ´eroder et par cons´equent `a moins charger l’´ecoulement en s´ediments.

Une fois l’arrˆet de l’alimentation en s´ediments par le sol activ´e `a τ = 1.8, les concen-trations d´ecroissent toutes vers z´ero pratiquement de la mˆeme mani`ere ind´ependamment de la fonction d’´echange (figure 5.6). Tous les s´ediments fournis par le sol initial sont ainsi sor-tis du domaine d’´etude. Cependant le param`etre κ influence cette d´ecroissance. En effet, pour κ = 10, la forme des courbes `a partir de l’´etat d’´equilibre jusqu’`a la valeur nulle est concave alors que pourκ= 100, ces courbes sont plus ou moins rectilignes. De plus, le temps de suspension de l’alimentation (τ = 1.8) correspond bien au d´ebut de la d´ecroissance des concentrations. Les particules les plus fines (premi`ere classe) ont aussi une concentration dans le fluide qui d´ecroˆıt plus rapidement que celle des particules grossi`eres. L’´ecoulement emporte donc les particules les plus fines en premier.

Arrˆet de l’´echange

Pour le syst`eme (5.22), l’arrˆet de la mise en suspension revient `a arrˆeter la pluie. La fonc-tion d’´echange et le terme source deviennent alors nuls. Cette fois, la chute de la concentrafonc-tion dans le fluide se fait de mani`ere lin´eaire pour les deux classes de s´ediments et ind´ependamment de κ(figure 5.7). Les fonctions non-lin´eaires n’ont quasiment pas d’effet sur la d´ecroissance.

En outre, la chute de concentration de la premi`ere classe est aussi moins brutale que celle de la deuxi`eme (o`u les particules sont plus lourdes) et donc s´edimentent plus rapidement.

Compar´e au cas o`u seul le taux d’alimentation a ´et´e annul´e, la premi`ere classe s’annule plus rapidement que la seconde. Quant `a la couche de red´epˆot, sa concentration en s´ediments augmente et atteint un nouveau niveau d’´equilibre. Cette fois, la valeur de κ change l’´etat d’´equilibre, ce qui influence beaucoup le nouveau niveau d’´equilibre pour la deuxi`eme classe alors que celui de la premi`ere classe reste le mˆeme.

0.00

Concentration dans la couche de redépôt

0.0000

Concentration dans la couche de redépôt

0.000

Figure 5.5 – Variations temporelles des concentrations (sans dimension) dans le fluide et dans la couche de red´epˆot `a la sortie du domaine pour diff´erentes fonctions d’´echange, avec P = 100 mm h1, ε= 3.6, L= 1 m, I = 2,v1 = 104 m s1 et v2 = 102 m s1 et un terme source in´epuisable.

0.00

Concentration dans la couche de redépôt

g

Concentration dans la couche de redépôt

g

Figure 5.6 – Variations temporelles des concentrations (sans dimension) dans le fluide et dans la couche de red´epˆot `a la sortie du domaine pour diff´erentes fonctions d’´echange, avec P = 100 mm h1,ε= 3.6, L= 1 m,I = 2,v1= 104m s1 etv2= 102 m s1 et annulation du terme source `aτ = 1.8.

0.00

Concentration dans la couche de redépôt

g

Concentration dans la couche de redépôt

g

nl-gnl+

gl

(d) α= 100,κ= 100

Figure 5.7 – Variations temporelles des concentrations (sans dimension) dans le fluide et dans la couche de red´epˆot `a la sortie du domaine pour diff´erentes fonctions d’´echange, avec P = 100 mm h1, ε= 3.6,L= 1 m,I = 2,v1= 104 m s1 et v2 = 102 m s1 et arrˆet de la pluie (et donc des ´echanges) `a τ = 1.8.

5.3.1.2 Transport par charriage Mise sous forme non dimensionnelle

Dans le cadre des hypoth`eses du mod`ele de Lajeunesse et al. (2013), le transport par charriage des grains marqu´es (figure 5.3) est mod´elis´e par les ´equations (5.14). Sa version sans dimension est :

avecT etXles variables sans dimension repr´esentant le temps et l’espace d´efinies parT =t/ts et X = x/(V ts). En r´e´ecrivant ces ´equations sous la forme des ´equations de transfert, la fonction d’´echange est gl(ψ) =ψ. Le processus d’´echange entre ces deux couches de grains est activ´e par le cisaillement de l’´ecoulement.

Pour se rapprocher de la configuration de la figure 5.1, on ajoute au syst`eme (5.24) un terme source du mˆeme type que celui de Hairsine et Rose (1991) donn´e `a l’´equation (5.23) :

source= (1−H)E(T)

avec H la proportion de surface que repr´esente la couche de r´ed´epˆot contenant les grains qui ´echangent avec l’´ecoulement et E(T) un taux d’alimentation qui d´epend du temps. Par analogie avec les travaux de Hairsine et Rose (1991), on d´efinit H comme ´etant le rapport entre la proportion totale de grains dans la couche de r´ed´epˆotψet celle n´ecessaire `a recouvrir compl`etement le sol ψ. Le terme source assure `a lui seul l’alimentation en grains dans le fluide. Ainsi, le nouveau syst`eme d’´equations sans dimension mod´elisant ce type de transport est repr´esent´e par : K= 1, pour souligner l’influence des ´echanges non-lin´eaires. Nous nous int´eressons plus par-ticuli`erement au casψ= 0.5 etα= 0.3 parce qu’il met bien en ´evidence les diff´erences entre les fonctions.

Influence du taux d’alimentation

Consid´erons tout d’abord que l’apport en grains `a travers le terme source est continu et in´epuisable avecE(T) = 1. Les r´esultats montrent que les non-lin´earit´es changent notablement l’´etat transitoire par rapport `a la fonction lin´eaire comme illustr´e sur la figure 5.8. Cette diff´erence est plus remarquable dans l’´ecoulement avec la fonction gnl (figure 5.8a), pour laquelle l’´etat transitoire pr´esente une ´evolution plus lente vers le niveau d’´equilibre. En revanche, dans le cas des fonctions gl etgnl+, les proportions suivent un ´etat transitoire sous forme de cloche. L’´etat d’´equilibre de la proportion de grains dans le fluide est, de plus, plus ´elev´ee avec la fonction gnl. Le fluide est alors plus charg´e en grains. Dans la couche de r´ed´epˆot, avant d’atteindre la valeur d’´equilibre ψ impos´ee, la fonction gnl+ est celle qui

´erode le plus cette couche, suivie degl puis degnl.

Dans un second test, on arrˆete l’alimentation du terme source apr`es un certain temps.

Cette situation correspond `a l’´epuisement du stock de grains disponible. Par cons´equent, les proportions de grains dans la couche de red´epˆot et dans le fluide `a la sortie du domaine doivent s’annuler, ce qui est bien v´erifi´e pour les trois fonctions d’´echange test´ees (figure 5.9).

Le terme source est arrˆet´e apr`es un temps d’alimentation d’environ T = 20. Ce temps est suffisant pour permettre aux proportions de grains dans les deux couches d’atteindre leur niveau d’´equilibre. Lors de cette premi`ere phase, les courbes sont identiques `a celles de la figure 5.8. Ensuite, on observe une d´ecroissance vers des proportions de grains nulles. Cette d´ecroissance commence plus tˆot et est plus lente avecgnl, dans les deux couches. La fonction gnl+ quant `a elle, a pour effet de retarder l’annulation des proportions de grains mais elle provoque une chute plus brutale. Les deux fonctions gl et gnl atteignent la valeur nulle quasiment en mˆeme temps, contrairement `a gnl+. En outre, l’annulation des proportions de grains d´ebute apr`es un temps de retard tr`es long et qui d´epend de la fonction d’´echange. Ce retard peut ˆetre dˆu `a la condition de stationnarit´e impos´ee dans le mod`ele (5.14).

0.0

Figure5.8 – Variations temporelles des proportions de grains marqu´es dans (a) le fluide et (b) la couche de red´epˆot `a la sortie du domaine pour diff´erentes fonctions d’´echange et un terme source in´epuisable, avec ψ= 0.5, α= 0.3.

Arrˆet de l’´echange

Ici nous consid´erons le cas o`u l’on arrˆete la mise en suspension des grains. Dans le cas du syst`eme (5.25), cela revient `a arrˆeter l’´echange entre les deux couches en annulant la fonction d’´echange et l’alimentation au travers du terme source. Les particules en suspension dans le fluide vont alors se d´eposer. Cela provoque une chute brutale vers z´ero des proportions de grains dans le fluide (figure 5.10a). Cette chute est similaire pour les trois fonctions ´etudi´ees.

Ainsi, au niveau de la couche de red´epˆot, la s´edimentation des grains provoque une aug-mentation de la proportion de particules dans cette couche. La proportion de grains dans la couche de r´ed´epˆot va donc croˆıtre pour ensuite se stabiliser (figure 5.10b). De plus, le temps de r´eponse est instantan´e entre l’arrˆet des ´echanges et le d´ebut de la s´edimentation des grains (figure 5.10).

0.0

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

g

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

gnl- gl gnl+

(b)

Figure 5.9 – Variations temporelles des proportions de grains marqu´es dans (a) le fluide et (b) la couche de red´epˆot `a la sortie du domaine pour diff´erentes fonctions d’´echange et

´epuisement du terme source `a T=20, avecψ = 0.5,α= 0.3.

Figure 5.10 – Variations temporelles des proportions de grains marqu´es dans (a) le fluide et (b) la couche de red´epˆot `a la sortie du domaine pour diff´erentes fonctions d’´echange, avec arrˆet du terme source et de toute mise en suspension `a T=20, ψ= 0.5, α= 0.3.