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Chapitre 4 : Questions de recherche, méthodologie et présentation du cas

4.2 Méthodologie : Le cas, la collecte des données et la stratégie d’analyse

4.2.2 Les données collectées

Le mandat du Cluster logistique, comme nous le verrons, a été rédigé de manière à générer une organisation ayant la responsabilité de la coordination logistique lors des crises. Le Cluster logistique, conjointement avec son organisation mère, le PAM, est l’organisation ayant pour obligation d’assurer le suivi et le renforcement de la capacité de réponse d’urgence des pays en difficulté lors de désastres. Ce sont ces organisations qui sont chargées de documenter le déroulement des opérations lors des interventions. À cet effet, le Cluster logistique a pour tâche d’assurer la transparence des processus de décision qui orientent les choix opérationnels lors d’opération d’urgence (IASC, 2006).

At the global level, the aim of the cluster approach is to strengthen system-wide preparedness and technical capacity to respond to humanitarian emergencies by ensuring

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that there are predictable leadership and accountability in all the main sectors or areas of humanitarian response.

Similarly, at the country level the aim is to strengthen humanitarian response by demanding high standards of predictability, accountability and partnership in all sectors or areas of activity. It is about achieving more strategic responses and better prioritization of available resources by clarifying the division of labour among organizations, better defining the roles and responsibilities of humanitarian organizations within the sectors, and providing the Humanitarian Coordinator with both a first point of call and a provider of last resort in all the key sectors or areas of activity. The success of the cluster approach will be judged in terms of the impact it has on improving the humanitarian response to those affected by crises. (p. 2)

Pour cette raison, dans la mesure où l’organisation a un devoir de leadership et de reddition de compte, les documents qui servent à la coordination des activités sont, dans une très large part, diffusés en libre accès sur le portail internet du Cluster logistique.

Types de document Nombre

Cartes 166

Comptes rendus de réunion 84

Mise à jour de situation 22

Infographie 14

Documents d’accompagnement 11

Survol des opérations 11

Instantané 11

Formulaires 8

« Concept of operations » 4

Procédures d’opérations standards 4

« Lessons learned » 2

Autres 1

Horaires 1

Comme indiqué, durant le déploiement au Népal, le Cluster logistique a mis en ligne 338 documents spécifiquement liés aux opérations. Cette banque de documents comporte notamment 166 cartes à vocation plurielle, 84 comptes-rendus de réunion, 22 mises à jour de situation, 14 pages d’infographie, 11 aperçus généraux des opérations, 11 instantanés, huit types de formulaires d’accès aux services, quatre « concepts of operations », quatre documents de standardisation des procédures et deux « lessons learned ». Leur portail comporte également des rapports de la part de

Tab. 2 Liste des documents publiés sur le site du Cluster logistique pour l’intervention au Népal entre le26 avril 2015 et le 1 juin 2016

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l’Inter agency standing commitee (IASC) (2006, 2015), de l’OCHA (2015, 2017), du UNISDR (2013), et du ministère des Affaires intérieures du Népal (MoHA, 2013) définissant à la fois le mandat du Cluster au Népal et les formalités des relations avec le gouvernement sur le plan de la gestion des douanes, des installations conjointes, des ajustements opérationnels et des transferts de responsabilités en cours d’intervention.

Le bureau central du Cluster logistique (GLC) à Rome diffuse également un ensemble de guides directifs internes accessibles au public, lesquels permettent d’interpréter la signification de chacun des types de documents et de vérifier à quels types d’organisation sont destinés les documents. En plus de mettre de l’avant des phrases standardisées définissant le rôle assumé par le Cluster logistique dans chaque volet de ses activités, ces textes permettent de souligner les liens entre la stratégie centrale et les stratégies opérationnelles locales. À cet égard, le guide destiné à la gestion de l’information offre un ensemble de données précieuses permettant d’identifier l’étendue du contrôle exercé par le bureau central dans la mise en forme et le respect du programme d’action de l’organisation.

Auteurs Nombres

Gouvernement du Népal 2

Inter-agency Standing Committee 9

Ministère des Affaires intérieures (MoHA) 5

ONU 1

Rapport et analyses externes au GoN 4

UNHCR 1

UNISDR 1

UNOCHA 3

WFP 3

Bureau central du Cluster logistique 4

Sur un autre plan, le fait que l’intervention au Népal est maintenant terminée depuis trois ans, on voit apparaître régulièrement des analyses des politiques publiques du gouvernement népalais. Ces rapports permettent à leur tour d’illustrer et de comprendre comment s’est déroulés l’intervention du point de vue des responsables népalais à différents niveaux, allant des Village development committees (VDC) responsables de la coordination et des décisions locales (Bisri et

Tab. 3. Liste des documents consultés n’ayant pas été publiés directement pour la coordination de l’intervention de 2015 au Népal

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Beniya, 2016; Cook et al., 2016; GoN et MoHA, 2017; GoN Planning Commission, 2015; Wolbers et al., 2016) jusqu’aux responsables départementaux et ministériels, voire à l’ancien Premier ministre, dans le cas du document de Shrestha et Pathranarakul (2018). Ces textes nous donnent la possibilité de contrevérifier le sens et la temporalité des événements. Ils permettent également de nuancer les décisions évoquées dans les documents du Cluster logistique avec ceux de sources alternatives provenant des principaux partenaires de l’action.

Ces apports, bien qu’ils proviennent en partie de sources secondaires15, offrent une lecture complémentaire des événements, permettant de nuancer la lecture des événements. Si certaines nuances peuvent être faites en ce qui a trait aux documents publiés directement par le gouvernement, lesquels semblent parfois accroître la qualité de leur intervention (si l’on se fie, en tout cas, aux témoignages des intervenants rencontrés informellement sur le terrain à l’été- automne 2016), nous ne remettons pas en doute les éléments relatés de manière générale par l’ensemble des auteurs consultés.

Finalement, en vertu des diverses évocations du travail de coordination du Cluster logistique sur le terrain (Cook et al., 2016; Shrestha et Pathranarakul, 2018; Wolbers et al., 2016) et des éléments apportés par le « Lessons learned report » (Logistics Cluster, 2015n), on peut conclure que l’opération au Népal, sur le plan logistique et plus encore en ce qui a trait à la contribution du Cluster logistique lui-même, s’est avérée un succès dans sa prise en charge de la coordination.