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PARTIE II. MATERIEL ET METHODES

2. L ES DONNEES D ’ EXPOSITION

2.1. Les données anthropométriques

Les données anthropométriques ont été recueillies dans différents questionnaires, certaines ont fait l’objet de questions dans plusieurs questionnaires, d’autres n’ont été recueillies qu’une seule fois au cours du suivi.

Le poids a été renseigné à chacun des neuf questionnaires. La taille a quant à elle été demandée en 1990 (Q1), 1995 (Q4), 2000 (Q6), 2002 (Q7) et 2005 (Q8). Nous avons calculé une taille standardisée unique pour chaque femme, correspondant à sa taille avant un éventuel tassement dû à l’âge. A partir des poids déclarés à chaque questionnaire et de cette taille standardisée, nous avons calculé un indice de masse corporelle à chaque questionnaire selon la définition présentée dans la Partie I (poids/taille²). Les variables de poids et de taille ont par la suite été catégorisées en quartiles. Nous avons utilisé les valeurs seuils de l’OMS définies dans le Tableau 1 (Partie I : 3.1.) (93) pour catégoriser l’indice de masse corporelle, en subdivisant la catégorie normale avec un seuil à 22 kg/m², qui correspond à peu près à la médiane de notre population.

Nous avons de plus créé deux variables permettant d’apprécier la prise de poids ou les fluctuations du poids au cours du temps. La variable de prise de poids moyenne annuelle a été définie comme suit :

( )

1 2 1 AnnéeQ AnnéeQ PoidsQ PoidsQ x x i i i − −

=

Avec Qx le questionnaire considéré, Qx-1 le questionnaire précédent et Q1 le questionnaire d’inclusion. Nous avons défini la variable de fluctuations de poids moyenne annuelle à l’aide de la formule suivante : 1 2 1 AnnéeQ AnnéeQ PoidsQ PoidsQ x x i i i − −

=

Pour la variable de prise de poids, nous avons créé quatre classes : une diminution de poids (<0 kg/an), un poids stable (0 kg/an), une faible prise de poids (0-0,5 kg/an), une plus forte prise de poids (>0,5 kg/an). Pour les fluctuations de poids, nous avons créé trois classes : un poids stable ou de faibles variations (0-0,5 kg/an), une variation de poids modérée (0,5-1,0 kg/an), une variation de poids plus importante (>1,0 kg/an).

La taille assise a été recueillie en 1995 (Q4), avec la consigne suivante : « S’asseoir sur un tabouret d’assise rigide. Se tenir droite, omoplates et fesses contre le mur. Prendre la mesure de la taille à l’aide d’une équerre placée sur la tête. Soustraire la hauteur du tabouret ». La longueur des jambes a ensuite été calculée (en soustrayant la taille assise à la taille), ainsi que le ratio taille assise / taille. Ces variables ont été catégorisées en quartiles.

Le tour de taille et le tour de hanches ont été collectés au quatrième questionnaire (1995). Nous avons ensuite calculé le ratio tour de taille / tour de hanches (RTH). Le tour de taille a été défini comme la circonférence la plus petite entre la dernière côté et la crête iliaque (245). Un schéma était fourni pour faciliter les mesures et éviter les erreurs (Figure 14). Toutes ces variables ont par la suite été catégorisées en quartiles.

Figure 14 : Schéma fourni pour aider l’auto-mesure des variables anthropométriques (1) et (2) : tour de poitrine ; (3) : tour de taille ; (4) : tour de hanches

Au septième questionnaire, plusieurs questions ont été posées sur l’anthropométrie à la naissance. Une question concernait la prématurité, définie comme une naissance au moins un mois avant la date du terme prévue. Deux questions ont été posées sur le poids à la naissance. La première recueillait une information qualitative, avec 3 modalités possibles de réponse : petit, moyen ou poids de naissance élevé. Une deuxième question, quantitative, demandait une donnée chiffrée, en kg. De même, deux questions ont été posées pour la taille à la naissance (en cm). Nous avons créé une classe spécifique pour les femmes nées prématurément. Pour les femmes restantes, nous avons créé trois classes de poids de naissance (petit ou <3000 g, moyen ou compris entre 3000 et 3499 g, élevé ou ≥3500 g) et de taille de naissance (petite ou <48 cm, moyenne ou comprise entre 48 et 51 cm, grande ou >51 cm). Ces classes ont été définies prioritairement à partir des informations quantitatives et à défaut à partir des informations qualitatives.

Une estimation de la corpulence dans l’enfance et au début de l’âge adulte a été recueillie au premier questionnaire et consistait à choisir une silhouette représentant le mieux sa corpulence à un âge donné parmi huit silhouettes proposées (246) (Figure 15).

Figure 15 : Silhouettes de Sorenson

[D’après (246)]

1 2 3 4 5 6 7 8

Il a été demandé aux participantes d’estimer leur corpulence à 8 ans, à la puberté, à 20-25 ans, à 35-40 ans et au moment de leur réponse au questionnaire d’inclusion. En cas de réponses multiples, nous avons choisi de retenir la silhouette la plus élevée. Les silhouettes ont ensuite été regroupées en 3 classes, de manière à ce que les effectifs soient équilibrés.

Toutes les mesures anthropométriques considérées ont été auto-rapportées. Pour les valeurs mesurables à l’âge adulte, une étude de validation a été effectuée auprès de 152 femmes de la cohorte résidant en région parisienne (247). La veille d’un prélèvement sanguin, ces femmes avaient rempli un auto-questionnaire spécifique dans lequel elles ont rapporté les valeurs des mesures anthropométriques décrites ci-dessus (sauf les silhouettes dans l’enfance et les variables de naissance). Le jour du prélèvement, les mêmes mesures ont été prises par des techniciens selon un protocole standardisé. Les coefficients de corrélation entre les mesures effectuées par un technicien et l’auto-déclaration des femmes étaient élevés (plus de 0,80) sauf pour la taille assise (0,56). La concordance n’était donc pas très bonne pour les variables de composantes de la taille, peut-être en partie à cause de difficultés de mesures. Nous avons donc décidé de nous restreindre aux valeurs les plus probables pour la taille assise (comprises entre 40% et 60% de la taille totale).

Concernant l’utilisation des silhouettes dans l’enfance, l’auto-déclaration des silhouettes à l’âge adulte a également été validée avec une concordance assez bonne (0,85), malgré une tendance à la surévaluation pour les personnes de forte corpulence.

Enfin, à propos du poids et de la taille de naissance, une étude de validation de l’auto-déclaration chez des femmes américaines a rapporté des coefficients de corrélation modérés, mais les meilleures performances (0,75 environ) étaient obtenues chez les femmes blanches, avec le niveau d’éducation le plus élevé (248).