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Données économiques et nancières

1.2 État de la ressource et marché de l'eau en France

1.2.2 Données économiques et nancières

L'industrie de l'eau constitue un marché important, sur lequel la dépense nationale

est élevée et les emplois nombreux. En 1995

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, la dépense nationale de mobilisation de la

ressource en eau atteignait 29,22 milliards de francs. Elle était essentiellement

consti-tuée de dépenses de renouvellement des installations et des canalisations et, dans une

moindre mesure, d'investissements destinés à améliorer la qualité des eaux distribuées

et à sécuriser la distribution d'eau potable. La dépense nationale de gestion des eaux

usées représentait quant à elle 56,2 milliards de francs, soit 968 francs par habitant.

Elle s'élevait en 1997 à 1 041 francs par habitant devenant le premier poste de dépenses

de protection de l'environnement. La dépense courante (dépenses de fonctionnement)

augmente d'environ 11% par an, ce qui s'explique par l'augmentation de la quantité

7

La nappe phréatique d'Alsace (160 Km de long sur 20 Km de large) est d'excellente qualité

(source : Association pour la Protection de la Nappe Phréatique de la Plaine d'Alsace (APRONA)).

1.2. État de la ressource et marché de l'eau en France 39

d'eaux usées collectées et par la hausse des coûts de traitement.

Le chire d'aaires du secteur éco-industriel Production et distribution d'eau est

passé de 17,5 milliards de francs en 1985 à 47,9 milliards en 1995 (en francs courants).

Dans le même temps, l'eectif total des emplois de ce secteur passait de 23 000 à 32

900 personnes. Dans ce domaine, la France exporte bien son savoir-faire. Par exemple,

le commerce extérieur des appareils de ltration ou d'épuration des eaux achait un

solde positif de 506 millions de francs en 1995. De même, le chire d'aaires réalisé à

l'international par les grands groupes français était estimé à 16 milliards de francs en

1995.

En 1995, les activités dans les domaines de l'alimentation en eau potable et la

ges-tion des eaux usées représentaient 95 000 emplois. Ce nombre d'emplois était estimé à

90 000 en 1990 et à 93 000 en 1992. Le secteur Collecte et épuration des eaux usées

présente à l'heure actuelle le plus fort dynamisme ; les emplois progressent tant en

masse qu'en technicité en raison du développement des stations d'épuration modernes.

La répartition par catégorie professionnelle des emplois directs dans le domaine de l'eau

montre la prépondérance des employés et ouvriers qualiés (presque un tiers chacun

de la totalité des emplois eau).

L'ensemble du patrimoine

9

du secteur est évalué aujourd'hui à 630 milliards de francs

par les services économiques de la FNTP

10

. Il se répartit entre les activités de l'eau

potable pour 450 milliards de francs, des eaux usées pour 150 milliards de francs et des

eaux pluviales pour 30 milliards de francs. Et l'ensemble des investissements nécessaires

pour satisfaire aux normes européennes s'élèveraient à 350 milliards de francs voire 500

milliards de francs si l'on intègre les frais d'entretien et de réhabilitation.

Pour la période 1990-1994

11

, les collectivités rurales ont engagé un montant

d'in-vestissement en eau potable (y compris le renouvellement) de près de 21 milliards de

francs. Les dépenses prévisionnelles sur la période 1995-1999 s'élevaient à 32 milliards

9

Réseaux et ouvrages.

10

Fédération Nationale des Travaux Publics.

11

Source : FNDAE : Situation de l'alimentation en eau potable et de l'assainissement des communes

rurales en 1995 - Synthèse nationale et résultats départementaux.

de francs soit 1270 francs par habitant permanent. Pour l'assainissement et sur cette

même période, elles étaient estimées à environ 30 milliards de francs soit 1201 francs par

habitant permanent

12

. Le V II

e

programme des Agences de l'eau (19972001) prévoit

une aide aux investissements de 45 milliards de francs et une aide au fonctionnement

de 12 milliards de francs.

Le prix moyen de l'eau (eau, assainissement et taxes) a progressé en moyenne de 5%

par an entre 1995 et 1998. II s'établit actuellement autour de 17 francs/m

3

. La hausse

annuelle moyenne du prix de l'eau s'élevait sur la période 1992-1995 à 10% par an

prin-cipalement à cause de l'impact de la directive du 21 mai 1991 sur l'assainissement

13

.

Cela correspond à une augmentation du prix de l'ordre de 50% alors que l'ination a

été d'environ 10% sur cette même période. La hausse du prix moyen de l'eau se stabilise

aujourd'hui autour de 2% et devrait rester modérée au cours des prochaines années.

Le prix de l'eau a donc considérablement augmenté au cours de cette période : de 8,60

francs TTC en 1990 à 16,80 francs/m

3

en 1998. A titre de comparaison, c'est

l'Alle-magne qui a les prix les plus élevés d'Europe (20 francs/m

3

), tandis que la Belgique, les

Pays-Bas et la Grande-Bretagne ont enregistré les croissances les plus importantes sur

la période allant de juillet 1991 à juillet 1993 (respectivement +22%, +18%, et +14%

par an). En outre, l'évolution du prix de l'eau reste surprenante si on la compare à

d'autres postes de consommation courante. Selon l'INSEE, on note que le prix de l'eau

est passé d'une base 100 en 1990 à 164,5 en 1997 (en francs courants TTC), contre

106,9 pour l'électricité, 119 pour l'essence et 94,4 pour les télécommunications.

Une enquête de Conso 2000 (groupement de 17 associations de consommateurs)

en mai 1995 a montré qu'il existait une diérence de prix importante selon la taille

des communes (voir tableau 1.1). On observe par ailleurs qu'en milieu rural, l'eau est

souvent vendue à un prix inférieur pour diérentes raisons (techniques de traitement de

12

On distingue les habitants permanents des habitants saisonniers par le fait qu'ils résident dans la

commune plus de six mois par an.

13

La directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines transposée en droit français dans la loi

sur l'eau du 3 janvier 1992 précise les niveaux de collecte et de traitement des eaux domestiques ainsi

que des eaux non domestiques raccordées au réseau urbain et des boues des stations d'épuration en

fonction de la taille des agglomérations et de la sensibilité de l'écosystème récepteur.