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Discussion : relation des facteurs géologiques avec les MT

CLASSIFICATION, INVENTAIRE, DESCRIPTION ET ANALYSE Résumé du chapitre

1. Les variables géologiques : Lithologie et failles

1.9. Discussion : relation des facteurs géologiques avec les MT

Afin d’examiner la relation entre les mouvements de terrain inventoriés de la province de Chefchaouen et les facteurs géologiques sélectionnés (lithologie et fracturation), nous avons procédé en une analyse de la distribution spatiale des phénomènes par leur intersection et superposition avec les paramètres géologiques, ce qui correspond à une analyse par corrélation statistique. Celle-ci s’est déroulée en deux étapes. Une analyse générale des fréquences des mouvements de terrain, tous types confondus, en fonction du paramètre choisi, ce qui conduit à déceler une tendance générale Paramètre de contrôle – Mouvements, en d’autres terme connaitre l’incidence générale du paramètre choisi sur les mouvements. Ensuite, une analyse de fréquences de chaque type de mouvement de terrain (variable à modéliser) au niveau de chaque classe de la variable prédictive utilisée (paramètre conditionnant) ce qui permet d’aborder la relation Mouvement – Paramètre en détail et

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comprendre les spécificités de chaque classe et son impact sur le distribution de chaque type des phénomènes inventoriés.

1.9.1. Relation avec les unités géotechniques et géomorphologiques

Figure V-12 : A : Fréquences des mouvements de terrain (tous types confondus) au niveau de chaque unité géotechnique et géomorphologique (UG) de la province de Chefchaouen; B : Fréquences des glissements de terrain par UG ; C : Fréquences des coulées de débris par UG ; D : Fréquences des écroulements par UG ; E : Fréquences des sapements par UG ; F : Fréquences des badlands par UG.

La figure V-12A illustre les caractéristiques (fréquences) générales des mouvements de terrain au niveau de chaque unité géotechnique et géomorphologique de la province de Chefchaouen. Elle montre que l’UG5 contrôle en premier lieu et fortement la distribution des phénomènes où elle abrite à elle seule 37% de ces derniers. Quand on vérifie la validité de la même constatation dans le détail, c’est-à-dire pour chaque type de mouvements séparément, on trouve qu’elle est confirmée pour les glissements, les sapements et les badlands respectivement (Figure V-12B, E et F). Quant aux coulées de débris et les écroulements, leur distribution s’avère être intimement liée à l’UG4.

La figure V-13 illustre l’abondance spécifique de chaque type de mouvement par classe des unités géotechniques et géomorphologiques, en permettant d’identifier la fréquence d’occurrence de chacune de famille de la variable à modéliser dans chacune des classes de la variable prédictive. Il en ressort que, les glissements, les sapements, et les badlands sont omniprésents dans toutes les unités, mais avec des fréquences très variables. Les sapements

constituent la première grande fréquence qui avoisine ou dépassent largement les 40% (Figure V-13B, C, E, F, G, et H). Ces derniers, sont suivis par les glissements avec généralement des fréquences de l’ordre de 20%, avec des maximums au niveau de l’UG1 (20.2%), l’UG3 (22.35%), l’UG5 (29.57%), et l’UG6 (25.8%) (Figure V-13A, C, E, et F). Les badlands, malgré leur omniprésence dans toutes les unités, ils ne se prolifèrent d’une façon significative que sur l’UG1, l’UG5, et l’UG8 où ils atteignent 31.84%. Les coulées de débris et les écroulements sont peu présents voir absents dans la majorité des unités, mais se rencontrent essentiellement sur l’UG4 et l’UG8 où respectivement 56.25% et 31.28% environ de la totalité des phénomènes sur ces deux unités est représentée par les écroulements, alors que les coulées de débris ne dépassent guère 15.27% (le maximum) au niveau de la UG4.

Figure V-13 : Fréquences de chaque type de mouvement de terrain par unité géotechnique et géomorphologique : A : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG1 ; B : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG2 ; C : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG3 ; D : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG4 ; E : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG5 ; F : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG6 ; G : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG7 ; H : Fréquences des différents types des mouvements de terrain dans la UG8.

1.9.2. Relation avec la fracturation

La relation entre la fracturation (densité) et les mouvements de terrain est illustrée par la figure V-14, où il très clair que, quel que soit leur type, les MT deviennent de plus en plus abondants avec l’augmentation de la densité de la fracturation. Le même constat est aussi valide, que ce soit pour tous les phénomènes du secteur (tous types confondus) (Figure V-14A), ou pour chaque type étudié isolément (Figure V-14B, C, D, E, et F), La fréquence des mouvements augmente progressivement avec l’augmentation de la densité de la fracturation jusqu’à la classe à densité élevée, avec des valeurs de l’ordre de 50% de la totalité des phénomènes. Par comparaison, la fréquence diminue relativement au niveau de la classe à

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densité très élevée de la fracturation, seulement représentée sur superficie assez réduite de notre secteur. Toute la figure V-14, montre aussi qu’environ 90% voir plus de la totalité des phénomènes (tous types confondus ou séparément) se localisent au niveau des trois dernières classes de la fracturation, de moyenne à très élevée.

Figure V-14 : A : Fréquences des mouvements de terrain (tous types confondus) au niveau de chaque classe de densité de la fracturation de la province de Chefchaouen; B : Fréquences des glissements en fonction des classes de densité de la fracturation ; C : Fréquences des coulées de débris en fonction des classes de densité de la fracturation ; D : Fréquences des écroulements en fonction des classes de densité de la fracturation ; E : Fréquences des sapements en fonction des classes de densité de la fracturation ; F : Fréquences des badlands en fonction des classes de densité de la fracturation.

Cependant, et en se référant aux fréquences spécifiques de chaque catégorie de mouvements de terrain au niveau de chaque classe de densité de la fracturation (Figure V-15) on note ce qui suit :

 Les sapements et les badlands sont les phénomènes qui se rencontrent au niveau de toutes les classes de densité de fracturation et ce avec des fréquences très significatives, notamment pour les sapements avec des valeurs comprises entre 36.96% et 64.66%, en relation avec la quasi-totalité des unités géotechniques et géomorphologiques à l’exception de celles dominées par les massifs rocheux (calcaires, quartzites, et grès) les UG4 et UG8.

 Les sapements et les badlands, semblent ne pas être contrôlés par la fracturation, puisqu’ils sont les seuls catégories à rencontrer au niveau de la classe à très faible

densité de fracturation, mais beaucoup par la nature des terrains comme nous venons de l’évoquer.

Figure V-15 : Fréquences de chaque type de mouvements de terrain au niveau de chaque classe de densité de la fracturation de la province de Chefchaouen; A : Fréquences des différents mouvements de terrain dans la classe à très faible densité de fracturation ; B : Fréquences des différents mouvements de terrain dans la classe à faible densité de fracturation; C : Fréquences des différents mouvements de terrain dans la classe à moyenne densité de fracturation; D : Fréquences des différents mouvements de terrain dans la classe de densité de fracturation élevée ; E : Fréquences des différents mouvements de terrain dans la classe de densité de fracturation très élevée.

 Il faut retenir que les badlands et les sapements se comportent indépendamment de la fracturation, ce qui est normal, vu les parties des versant affectées par ces phénomènes représentées soit par la tranche superficielle ou le pied de versant. Cela n’écarte pas la possibilité que les badlands et les sapements s’intensifient en présence d’une importante fracturation.

 La fréquence des coulées de débris croit progressivement avec l’augmentation de la densité de la fracturation. Cette fréquence démarre avec 0.75% au niveau de la classe à faible densité pour atteindre les environs de 5% pour les classes à densité forte et très forte de fracturation, en relation avec les UG4 et UG8 qui constituent la condition sinéquanone pour leur genèse.

 Les glissements et les écroulements ont des fréquences assez comparables dans toutes les classes de densité de la fracturation, avec 14~30% pour les glissements en relation avec toutes les UG, et 11~18% pour les écroulements notamment en relation avec UG4 et UG8.

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Pour conclure, hormis les badlands, tous les autres phénomènes semble être directement tributaire du degré de la fracturation et de la nature des terrains, notamment les coulées de débris qui évoluent très sensiblement par rapport à ces deux paramètre clef.