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Chapitre III : Vers la recherche de composantes des voies de signalisation

III. Discussion, conclusions, perspectives

III.1. Discussion-conclusions

La recherche de suppresseurs de la mutation vad1-1 par l’utilisation de l’agent mutagène EMS a donc permis l’identification de 31 lignées présentant une suppression du phénotype de mort cellulaire du mutant vad1-1. Quatre groupes de doubles mutants ont pu être identifiés, et des analyses préliminaires ont été réalisées sur 5 lignées présentant un phénotype sauvage, lignées qui présentaient un avantage du point de vue technique (faciles à étudier, quant à la production de graines et quant à leur croisement) et d’un point de vue scientifique, étant des suppresseurs totaux (et non partiels) de la mutation vad1. Cependant, en parallèles des rétrocroisements et des tests réalisés sur ces lignées, les autres groupes ont été également soumis à des rétrocroisements mais l’obtention de leur descendance est moins avancée. De plus, il apparaît après les différents tests d’allélisme que les 5 mutations les plus étudiées sont des mutations indépendantes.

III.1.1. Plusieurs types de mutations svd

L’identification de 4 classes différentes de suppresseurs permet de penser que ces mutations altèrent des processus physiologiques différents. Dans le cas des plantes présentant des lésions se développant de manière différente par rapport à ce qui est observé chez vad1-1, il est possible que ces mutations affectent des composantes associées au développement des lésions spécifiquement au niveau des tissus périvasculaires chez le mutant vad1-1. De plus, pour les plantes présentant une taille très réduite ou un taille intermédiaire entre celles de vad1-1 et du parent Ws-4, les mutations pourraient affecter des composantes associées plus spécifiquement au phénotype de mort cellulaire de vad1-1, les phénotypes de résistance et d’accumulation des transcrits de marqueurs de défense n’ayant pas été étudiés. Cependant, l’obtention de ces différentes classes de mutant permet de penser que le phénotype développemental du mutant vad1-1, qui est plus petit que le parent sauvage Ws-4, peut être découplé du phénotype de mort cellulaire. L’analyse des réponses de défense de ces lignées permettra également de démontrer si la résistance accrue du mutant vad1-1 est étroitement liée au phénotype de mort cellulaire ou si ces deux processus peuvent intervenir indépendamment l’un de l’autre chez le mutant vad1-1. Concernant, la

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classe des suppresseurs de phénotype sauvage, celle-ci sera discutée dans les paragraphes suivants, des données supplémentaires ayant été obtenues.

III.2.2. Mutations svd : régulateurs communs de la PCD, de

l’expression des marqueurs de défense et de la résistance ?

L’analyse des 5 lignées vad1-1/svd4, 11, 29, 42 et 118 a révélé que l’ensemble des ces mutations supprimait les phénotypes caractéristiques conférés par la mutation vad1-1 que sont l’apparition spontanée de lésions, l’accumulation de transcrits de marqueurs de défense et l’augmentation de la résistance. De ce fait, il est possible que les gènes affectés par ces mutations svd soient (i) des régulateurs positifs communs de ces processus mis en place au cours de la résistance ou (ii) potentiellement des composantes connues des voies de signalisation menant à la HR et à la résistance. Pour valider ces hypothèses, l’expression de marqueurs de défense au cours d’une interaction sera étudiée dans ces mutants et révélera si ces lignées sont toujours capables d’induire l’accumulation des transcrits de marqueurs de défense. En faveur de cette hypothèse, 4 des 5 lignées (vad1-1/svd4, 11, 29 et 42) se comportent, en terme de résistance à l’invasion bactérienne, comme le parent sauvage Ws-4 en réponse aux souches PstDC3000 et PstDC3000/avrRpm1. Ces lignées devraient être capables d’accumuler ces marqueurs car, dans le cas contraire, elles seraient probablement moins résistantes aux agents pathogènes utilisés. En effet, les mutants des voies de signalisation, comme par exemple les mutants sid1 et sid2, affectés dans la voie de biosynthèse de SA et dans l’expression du marqueur de défense PR-1, sont moins résistants que le parent sauvage en réponse à une inoculation avec Pst (Nawrath et Métraux, 1999).

De plus, les doubles mutants réalisés entre vad1 et des mutants de signalisation (chapitre 2) ne montrent pour aucun d’entre eux de suppression totale du phénotype « lésions spontanées ». Ainsi, les doubles mutants vad1-1/sid1 sont moins résistants que le parent sauvage Ws-4 (Lorrain, 2004), et présentent une apparition très tardive de lésions, ce qui n’est pas observé pour ces lignées vad1-1/svd. Les mêmes remarques peuvent être émises concernant la voie ET, les doubles mutants générés entre vad1-1 et des mutants insensibles de la voie ET présentant une apparition très tardive des lésions. Il est donc fort probable que ces mutations svd affectent des régulateurs positifs de la mort cellulaire et de la défense mais il est peu probable que ces mutations svd affectent des composantes connues des voies SA ou ET, même si cette hypothèse ne peut être totalement exclue. Ces mutations pourraient en effet affecter des composantes inconnues ou non testées de ces voies de signalisation. La caractérisation de ces lignées permettra d’obtenir des réponses sur l’intégrité de ces voies de signalisation chez ces mutants et éventuellement de choisir certains mutants connus de ces voies dans le but de réaliser des tests d’allélisme.

III.2.3. Le cas particulier de la lignée vad1-1/svd 118

Cette lignée est particulière dans le sens où elle présente un niveau de résistance similaire au parent sauvage Ws-4 en réponse à l’inoculation avec PstDC3000/avrRpm1, et une augmentation de la sensibilité à la souche virulente PstDC3000. Les données obtenues sur cette lignée, notamment les phénotypes de développement de la HR et des symptômes de maladie observés en réponse à une inoculation avec ces deux souches, indiquent que ceux-ci sont similaires à ceux observés chez le parent Ws-4. Ceci pourrait indiquer une augmentation de la tolérance de cette lignée lors d’une inoculation avec une souche virulente, celle-ci supportant une croissance bactérienne plus importante sans pour autant développer plus de symptômes. Egalement, cette lignée pourrait être affectée dans une composante impliquée dans la mise en place de la résistance basale nécessaire pour limiter la croissance des souches virulentes. Lors de l’interaction avec une souche avirulente, le déficit de résistance pourrait être comblé par la mise en place de la HR qui permettrait la limitation de la croissance bactérienne.