III. Résultats et discussion
III.5 Discussion concernant le rôle des agrégats de protéines en présence de protéines
Nous avons montré que la présence d’agrégats de protéines pouvait améliorer les propriétés
moussantes d’une protéine. Nos résultats montrent que les agrégats seuls ne sont pas capables
d’augmenter les propriétés moussantes (cf. III.2.4) mais participent à une meilleure
stabilisation des mousses en présence de protéines non agrégées. L’étude des mélanges de
protéines non agrégées et d’agrégats a permis de mettre en évidence l’importance de deux
paramètres-clés: la taille et la quantité d’agrégats.
Quelque que soit le mode de formation de l’interface (adsorption ou dépôt), les propriétés
interfaciales sont affectées par la taille et la quantité d’agrégats. Contrairement aux solutions
contenant exclusivement une espèce, dans le cas des mélanges, des phénomènes de
compétition entre les deux espèces peuvent se produire. Cela provient de leur différence de
taille et de mobilité induisant des propriétés interfaciales différentes (cf. paragraphe III.2.2).
En effet, dans le cas des expériences par adsorption, nous avons montré que les larges
agrégats de protéines ne sont pas capables de s’adsorber aux interfaces, contrairement aux
agrégats de plus petite taille.
La taille des agrégats influe fortement sur les propriétés des mélanges :
Si les agrégats sont de petite taille ayant un R
hde 35 nm, les phénomènes de compétition
existants avec les protéines non agrégées présentes dans le mélange sont peu marqués. Les
deux espèces peuvent s’adsorber à l’interface eau/air.
Si les agrégats sont de taille importante ayant un R
hde 197 nm, les phénomènes de
compétition avec les protéines non agrégées sont nettement plus marqués du fait de la grande
différence de taille et de propriétés aux interfaces. Dans ce cas, les protéines non agrégées qui
diffusent plus rapidement s’adsorbent préférentiellement à l’interface eau/air. Les larges
agrégats de protéines peuvent venir ensuite interagir avec les protéines non agrégées
adsorbées dans les couches interfaciales. La Figure III.65 représente schématiquement ces
deux types d’adsorption.
a) b)
Figure III.65.a) Représentation schématique des protéines non agrégées et des agrégats de
protéines ; b) Représentation schématique des couches adsorbées formées par les mélanges de
protéines non agrégées et d’agrégats de protéines selon leur taille.
Que le film de protéines soit formé par adsorption de molécules à l’interface eau/air ou par
dépôt d’une solution à l’interface, les phénomènes de compétition existent toujours. En mode
dépôt, la protéine non agrégée s’étale mieux à l’interface que les agrégats. C’est elle qui va
donc régir les propriétés interfaciales du film. Les propriétés d’étalement des agrégats
dépendent de leur taille. Nous avons montré à l’aide des mesures de spectroscopie infrarouge
IRRAS (cf. paragraphe III.2.2.4) que les petits agrégats avec un R
hde 35 nm semblaient se
déplier à l’interface eau/air. Lorsque leur taille augmente, les agrégats s’étalent moins. Le
dépliement des agrégats à l’interface doit probablement être limité par la présence des ponts
disulfures S-S. Ces interactions covalentes fortes stabilisent les agrégats, leur conférant une
forte cohésion. En effet, dans notre cas, les agrégats sont obtenus dans des conditions
statiques (24h à 80°C), laissant le temps aux ponts disulfures de se former, contrairement aux
agrégats formés dans des conditions dynamiques (temps de chauffage bref et hautes
températures 100 ou 120°C) qui sont stabilisés par des liaisons faibles, leur donnant une faible
cohésion [139].
Le ratio protéines non agrégée/agrégats joue également fortement sur les propriétés
interfaciales et moussantes des mélanges. Dans les mélanges contenant de faibles proportions
d’agrégats, les propriétés interfaciales sont régies par la protéine non agrégée. Dans ce cas,
nous avons montré que le temps de latence des molécules du mélange est réduit, accélérant la
diminution de la tension de surface et la stabilisation de l’interface. Dans les mélanges
contenant de fortes proportions d’agrégats, la quantité de protéines non agrégées présentes
Protéines non agrégées Petits agrégats de protéines (Rh ~ 35nm)
Larges agrégats de protéines (Rh~200 nm) avec une distribution en taille relativement large (cf. Figure III.4) Eau Air Eau Air Eau Air Eau Air Eau Air Eau Air
devient trop faible pour pouvoir couvrir l’interface et la stabiliser efficacement. Dans ce cas,
l’effet des agrégats sur les propriétés interfaciales est davantage marqué, et ce d’autant plus
que leur taille augmente, diminuant la stabilisation de l’interface.
Il existe donc une quantité critique de protéines non agrégées nécessaire dans un mélange
pour former et stabiliser les interfaces efficacement et ainsi obtenir des propriétés moussantes
et interfaciales supérieures à celles des protéines non agrégées. Les propriétés des mélanges
de protéines non agrégées et d’agrégats sont qualifiées de supérieures si trois critères sont
vérifiés : i) Le volume de mousse à 1200s après la fin du bullage est supérieur à celui de la
mousse de protéines non agrégées, ii) la résistance à la pression est plus élevée que celle des
films de protéines non agrégées et iii) les films sont stables plus longtemps à une pression
donnée.
Figure III.66 : Quantités de protéines non agrégées nécessaires à la formation de mousses et
de films interfaciaux stables en fonction de la taille des agrégats.
Comme le montre la Figure III.66, la quantité de protéines non agrégées nécessaire pour
améliorer les propriétés moussantes et interfaciales des mélanges est dépendante de la taille
des agrégats. Plus la taille des agrégats augmente, plus cette quantité est forte : 2% de
protéines non agrégées sont nécessaires pour former des mousses stables à partir des petits
agrégats ayant un R
hde 35 nm contre 10% dans le cas des larges agrégats ayant un
R
hde 197 nm. Au niveau des films interfaciaux, la quantité de protéines non agrégées
nécessaire pour former des films qui résistent à des pressions plus élevées et qui sont plus
stables avec le temps pour une pression donnée varie de 4% pour les petits agrégats avec un
R
hde 35 nm à 10% pour les plus larges avec un R
hde 197 nm. Les valeurs obtenues dans le
0.1 1 10 100
0 50 100 150 200 250
Rayon hydrodynam ique des agrégats (nm )
% d e p ro té in e s n o n a g ré g é e s n é c e s s a ir e p o u r o b te n ir d e s p ro p ri é té s m o u s s a n te s e t in te rf a c ia le s s u p é ri e u re s à c e ll e s d e s p ro té in e s n o n a g ré g é e s
cas des mousses cas des films interfaciaux
cas des mousses et des films interfaciaux sont proches. La légère différence que nous pouvons
cependant observer entre ces deux échelles témoigne de la difficulté de comparer les systèmes
modèles avec ceux réels. Le films interfacial isolé est un système unique, tandis que la
mousse à l’échelle macroscopique est composée d’une multitude de films isolés qui peuvent
être horizontaux, verticaux ou obliques. Quand un film se rompt dans la mousse, les films
adjacents en sont affectés et doivent se réarranger. Cette différence peut rendre difficile les
comparaisons avec un unique film isolé horizontal.
Ainsi, il existe des conditions, dépendantes de la taille des agrégats et du ratio protéines non
agrégées/agrégats, pour lesquelles les mousses formées sont plus stables que celles de
protéines non agrégées. Au vu de l’ensemble des résultats obtenus aux différentes échelles de
la mousse, deux mécanismes coexistants de stabilisation des mousses par les agrégats de
protéines peuvent être proposés :
D’une part, les agrégats en présence de protéines non agrégées peuvent former des
couches viscoélastiques dans les films entre les bulles d’air pouvant conduire à la formation
d’un réseau de type gel et ainsi contribuer à la stabilisation des mousses. La formation de ce
réseau peut également se produire dans la phase continue entre les protéines non agrégées et
les agrégats, adsorbés ou non. Ce type de mécanisme a déjà été montré par Saint-Jalmes et al.
[41] dans le cas d’agrégats de caséine, par Schmitt et al. [4] pour les agrégats de lactosérum,
et par Horozov pour des nanoparticules [35]. Selon ces auteurs, la formation d’un réseau de
type gel semble être le mécanisme de stabilisation le plus efficace car le réseau peut garder les
bulles bien séparées, limitant ainsi la coalescence et le drainage de la mousse.
D’autre part, en raison de la taille des agrégats et de leur manque de propriétés
interfaciales comparées à celles de la protéines non agrégées, il est raisonnable de proposer
que les larges agrégats de protéines peuvent rester dans la phase liquide. Les agrégats de
protéines sont alors piégés dans le réseau de nœuds et de bords de Plateau que constitue la
mousse. Dans ce cas, les agrégats peuvent jouer le rôle de bouchon dans la stabilisation des
mousses. Ce type de mécanisme a déjà été observé pour des mousses stabilisées par des
nanoparticules non adsorbées [15, 17, 27, 36, 154]. Dans le cas des plus petits agrégats, le
confinement peut également être envisagé dans les films interfaciaux.
Nous discutons ci-après les résultats qui ont conduit à la formulation de ces deux types de
mécanismes.
1. Hypothèse de formation d’un réseau de type-gel
Lorsque les mousses formées sont instables, les films interfaciaux isolés correspondants
montrent la présence de larges structures mobiles à la surface du film avec le temps et la
pression appliquée sur le film. Dans ce cas, les protéines non agrégées sont présentes mais en
quantité non suffisante, et même si les larges agrégats de protéines peuvent s’assembler entre
eux et former de plus larges structures, il n’y a pas suffisamment de protéines non agrégées à
la surface pour immobiliser les structures formées et stabiliser efficacement le film.
Lorsque les mousses formées sont stables, les films interfaciaux isolés correspondants
présentent un comportement fortement viscoélastique : lorsque nous augmentons la pression,
la périphérie du film est immédiatement affectée alors que le centre du film garde l’aspect
qu’il avait avant l’augmentation de pression. Nous observons également de larges structures
connectées entre elles et immobiles en fonction du temps et de la pression appliquée sur le
film. Dans ce cas, les protéines non agrégées sont présentes en quantité suffisante, les
agrégats peuvent venir interagir avec les protéines non agrégées adsorbées à l’interface qui,
comme elles sont dénaturées et dépliées, peuvent offrir de nombreux sites d’interactions. Les
protéines non agrégées peuvent alors jouer le rôle de points d’ancrage à l’interface. Nous
pouvons également penser que outre les protéines non agrégées, les agrégats de petite taille
présents dans les mélanges (cf. la distribution en taille des agrégats de protéines sur la
Figure III.4) peuvent également servir de points d’ancrage, étant donné que ces petits
agrégats sont capables de s’adsorber aux interfaces (cf. Figure III.7). Ces assemblages
d’agrégats immobilisés à la surface du film peuvent interagir entre eux et se connecter les uns
aux autres pour couvrir la totalité du film. Le phénomène d’agrégation en surface peut alors
conduire à la formation d’un réseau de type gel, connu pour stabiliser efficacement les
mousses [4, 41, 44, 152].
Dans le cas où aucune large structure n’est observée, du fait de la limite de résolution de la
balance à films (de l’ordre du micron), les films présentent tout de même des caractéristiques
de couches viscoélastiques à la surface du film. Non seulement les anneaux concentriques
mais également le dimple au centre du film qui reste centrosymétrique pendant le drainage du
film peuvent être attribués à la présence d’interfaces élastiques. Le dimple est une poche de
fluide épaisse formée au centre du film et entourée d’une zone d’épaisseur plus faible,
généralement appelée barrière circulaire schématisé sur la Figure III.67 [152].
Figure III.67 : Représentation d'un film formant un dimple en vue de profil [152].
Le drainage du dimple influence considérablement la stabilité du film. En effet, la manière
dont le dimple se résorbe pour aboutir à la formation d’un film homogène dépend de la
rhéologie des interfaces eau/air qui constituent le film. Si, après la formation du film, le
dimple migre rapidement (de l’ordre de quelques secondes) vers la périphérie du film, le
drainage est appelé asymétrique et indique que les interfaces sont fluides. Ce processus
conduit à des films instables qui se rompent rapidement. En revanche, si le dimple reste
centrosymétrique pendant le drainage du film et disparaît très lentement (en quelques dizaines
de minutes), le drainage est dit alors symétrique. Dans ce cas, le dimple est stabilisé par des
interfaces rigides qui présentent de fortes propriétés viscoélastiques.
La formation du réseau de type gel est également confirmée à l’échelle de l’interface. Les
résultats obtenus au tensiomètre à goutte montrent une augmentation du module dilatationnel
des couches adsorbées en présence d’agrégats de protéines. Les couches adsorbées
viscoélastiques formées par les mélanges protéines non agrégées/ agrégats de protéines
doivent être stabilisées par des fortes interactions protéine-protéine (liaisons hydrophobe,
hydrogène et électrostatique). Ces résultats rappellent ceux obtenus par Zhu et Damodaran
[133] sur des couches adsorbées formées par des agrégats de protéines de lactosérum. La
présence d’agrégats renforce donc la viscoélasticité des couches adsorbées à l’interface
eau/air, augmentant la stabilité des mousses faites à partir de ces mélanges. De façon générale,
le lien entre stabilité des mousses et augmentation de la viscoélasticité des couches adsorbées
est vérifié.
La formation du réseau de type gel dans le film va jouer sur le drainage, que ce soit au niveau
des films interfaciaux qu’au niveau de la mousse 3-D. Durant le drainage, le fluide contenu
dans le film s'écoule de façon radiale depuis le centre du film vers les bords de Plateau. La
vitesse de drainage des films peut être estimée en assimilant ce problème hydrodynamique au
problème d'écoulement d'un fluide contenu entre deux plaques circulaires de rayon R,
parallèles, immobiles, distantes d'une épaisseur h et se rapprochant avec une vitesse v. Dans
ce cas simplifié, l'expression de la vitesse de drainage s'écrit :
P
R
h
dt
dh
v=− = ∆
²
3
3η
où η est la viscosité du liquide et ∆P la différence de pression appliquée sur les surfaces du
film. En pratique, la cinétique de drainage est plus rapide que celle prévue par l'expression
ci-dessus car les interfaces sont considérées comme des plaques rigides et indéformables. Or, les
interfaces sont déformables, le fluide peut alors s'écouler plus rapidement et l'écoulement peut
être contrôlé par la rhéologie des interfaces. Cette formule montre cependant l'importance de
la viscosité du liquide sur la vitesse de drainage : le drainage est d’autant plus ralenti que la
viscosité du liquide est grande [26].
Nous avons appliqué cette relation sur nos films stables de mélanges de protéines non
agrégées et d’agrégats de protéines en considérant à deux temps donnés les épaisseurs
estimées via la technique d’interférométrie. La différence d’épaisseurs obtenue pendant
l’intervalle de temps nous permet d’accéder à la vitesse de drainage du film et ainsi d’en
déduire la viscosité des films. Elle a été estimée à environ 80 mPa.s pour des films de
protéines non agrégées et à environ 200 mPa.s pour des films de mélange d’agrégats et de
protéines non agrégées pour lesquels on suppose la formation d’un réseau de type gel (par
exemple, cas des mélanges contenant 90% d’agrégats avec un R
hde 197 nm). Cette valeur est
environ deux fois supérieure à celle obtenue dans le cas des films de protéines non agrégées.
Il est largement admis que le drainage lent est dû à la formation de couches visco-élastiques à
la surface du film [65-66]. La tendance trouvée est ainsi cohérente avec la formation d’un
réseau de type-gel.
De plus, au niveau de la mousse 3-D, le drainage est d’autant plus ralenti que la taille des
agrégats est importante (cf. paragraphe III.4.1.3). La formation d’un réseau de type-gel joue
sur la viscosité des interfaces au niveau des bords de Plateau et ainsi sur leur mobilité. Selon
la nature de l’interface, qu’elle soit mobile ou rigide, le drainage de la mousse est fortement
affecté [23, 28]. Si l’interface est rigide, la répartition des vitesses dans un bord de Plateau
adopte un profil type Poiseuille, schématisé Figure III.68a. L’ essentiel de la résistance à
l’écoulement se concentre donc dans les bords de Plateau. Si l’interface est mobile, il y a une
contribution des nœuds. Dans ce cas, le profil des vitesses dans les bords de Plateau passe
d’un profil type Poiseuille à un profil type « bouchon » (cf. Figure III.68b)
Figure III.68 : Ecoulement de type a) Poiseuille (interface rigide) et b) bouchon (interface
mobile).
Dans notre étude sur le drainage libre des mousses contenant 90% d’agrégats de protéines,
aux temps longs, le régime d’écoulement peut être déterminé par une loi de puissance définie
comme ε = t
-β. La valeur de l’exposant β dépend de la mobilité de surface des bords de
Plateau. Selon cette valeur, les bords de Plateau sont plus ou moins mobiles. Cervantès-
Martinez et al. [23] distingue deux cas : Pour 1 ≤β≤ 2, les surfaces des bords de Plateau sont
considérées comme mobiles (écoulement de type bouchon). C’est le cas de la mousse de
protéines non agrégées puisque la valeur est égale à 1,1. Pour β≤ 1, les surfaces des bords de
Plateau peuvent être considérées comme immobiles ou encore rigides (écoulement de type
Poiseuille). Ce second cas est observé pour des mousses issues de mélanges contenant 90 %
d’agrégats de protéines où la valeur est de 0,6. Cela indique qu’en présence d’agrégats, les
bords de Plateau présentent une mobilité réduite, retardant ainsi le drainage et menant à des
mousses plus stables.
Le réseau de type gel peut se former à la fois dans les films interfaciaux et dans la phase
continue. Nous avons vu que les agrégats et les protéines non agrégées s’assemblaient aux
interfaces eau/air en structures de quelques microns qui pouvaient se connecter entre elles.
Les protéines non agrégées adsorbées au niveau des bords de Plateau peuvent servir de points
d’ancrage aux agrégats qui s’assemblent entre eux pour former de larges structures. Ces
dernières peuvent interagir entre elles et se connecter les unes aux autres. Elles pourraient
ainsi remplir les cavités de la mousse que sont les bords de Plateau et les nœuds, et les
stabiliser.
2. Hypothèse des agrégats piégés dans les bords de Plateau
Les résultats de drainage libre (cf. Figure III.33) et forcé (cf. Figure III.35) ont montré un
ralentissement de l’écoulement du liquide à travers les mousses générées à partir de mélanges
contenant une faible quantité d’agrégats. Même l’écoulement du liquide à travers une mousse
contenant 1% de large agrégat est ralenti comparé à celui réalisé à travers une mousse de
protéines non agrégées. Le piégeage des agrégats dans les bords de Plateau et leur
confinement dans les films interfaciaux pourrait être à l’origine de la stabilité des mousses et
des films générés à partir des mélanges contenant une faible quantité d’agrégats.
L’observation des films interfaciaux fait apparaître des domaines de faible épaisseur indiqués
en noir, comparé au reste du film qui apparaît en gris avec la présence de structures à la
surface du film. En raison de leur plus faible épaisseur, ces domaines peuvent contenir
seulement des protéines non agrégées. Les domaines noirs sont résistants au changement de
pression puisque leurs positions et leurs tailles restent inchangés avec l’augmentation de la
pression. Les agrégats confinés dans le film et situés en périphérie de ces domaines peuvent
alors les stabiliser par encombrement stérique. Le confinement des agrégats peut empêcher les
domaines de devenir plus fins, ralentissant le drainage des films. Ce mécanisme confère au
film une grande rigidité comparée à celle des films de protéines non agrégées, ce qui
expliquerait la forte résistance aux changements de pression que nous observons.
La formation de couches viscoélastiques a été observée dans les films isolés, via la formation
d’un dimple, ou d’anneaux concentriques, tout deux restant centrosymétriques au cours du
drainage du film. Ces films sont très résistants aux changement de pression, et ce quelque soit
la taille des agrégats. Les mousses correspondantes sont elles aussi plus stables que celles de
Dans le document
Rôle des agrégats de protéines dans la formation et la stabilisation de mousses
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