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Dimension sociale

Dans le document Mot du ministre de l’Énergie (Page 36-40)

Chapitre 2. Information de base

2.3 Contexte régional de planification

2.3.2 Dimension sociale

Organisation territoriale

La région administrative de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine a été créée en 1987, à la suite de longues revendications de sa population. Au moment de la mise en place de ce nouveau découpage administratif, les territoires des MRC de Matane et de La Matapédia sont demeurés dans le Bas-Saint-Laurent, ainsi que celui de la MRC de La Mitis dont une partie s’étend sur la péninsule. Ainsi, cinq MRC (La Haute-Gaspésie, La Côte-de-Gaspé, Le Rocher-Percé, Bonaventure et Avignon) et deux municipalités hors MRC (Les Îles-de-la-Madeleine et Grosse-Île) se divisent actuellement le territoire de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Plus précisément, la région est formée de 44 municipalités et de 10 autres territoires, dont deux réserves indiennes (Gesgapegiag et Listuguj).

Occupation du territoire

En 2013, la population de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine était estimée à 93 284 habitants, soit 1,1 % de la population du Québec5. L’Institut de la statistique du Québec prévoyait toutefois un faible déclin démographique (−1,3 %) pour la région de 2006 à 2031 (+15,8 % au Québec) et un vieillissement de sa population6. Néanmoins, le rythme du déclin est moins important qu’à la fin des années 1990 et qu’au début des années 20007. L’amélioration du solde migratoire interrégional a grandement contribué à cette tendance. En fait, la région a connu un solde migratoire nul ou positif en 2009-2010, 2010-2011 et 2011-2012, ce qui n’était pas arrivé depuis 1992-1993. En 2012-2013, la région a toutefois enregistré un solde négatif, mais les pertes sont demeurées beaucoup moins élevées qu’au début des années 2000.

La population de la péninsule gaspésienne est dispersée tout le long du littoral. Cette linéarité du tissu de peuplement découle des particularités physiographiques du territoire (rigueur du relief et du climat de l’hinterland et accès difficile) ainsi que des modes d’exploitation des ressources naturelles. En effet, par exemple, la pêche a été une activité économique des plus importantes de la région jusqu’en 1850 et même davantage.

À partir des années 1930, l’hinterland gaspésien a néanmoins connu des efforts de colonisation. De 25 à 30 nouveaux villages ont alors été fondés. Cependant, dans les années 1970, plusieurs villages ont été fermés. Ces territoires ont alors été remis sous gestion publique et sont retournés à une vocation forestière. L’activité minière a néanmoins permis le développement de Murdochville, qui constitue encore aujourd’hui la seule communauté au cœur de la péninsule malgré la fin de l’exploitation de la mine en 1999 et la fermeture définitive

5 INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC [En ligne] [www.stat.gouv.qc.ca] (Consulté en 2014).

6 DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE CANADA (2010), Profil socio-économique de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine en bref, 2 p.

7 INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC [En ligne] [www.stat.gouv.qc.ca] (Consulté en 2014).

de la fonderie en 2002. Depuis, des stratégies de diversification économique sont déployées afin de développer, notamment, les créneaux des énergies renouvelables et du récréotourisme dans ce secteur.

De plus, il est à noter qu’au début des années 1980 le territoire public intramunicipal a contribué au maintien et au développement des communautés gaspésiennes, notamment par l’entremise de la rétrocession des lots publics intramunicipaux. L’application de ce programme a alors favorisé le travail des Gaspésiens en milieu forestier par l’attribution de lots publics par bail à des individus et par des conventions de gestion à des organismes de gestion en commun. À partir de 1996, ces conventions ont été remplacées par des conventions d’aménagement forestier (CvAF)8 conclues par le MRN avec des MRC, entre autres.

Néanmoins, malgré cette linéarité du tissu de peuplement, le développement s’est d’abord davantage concentré dans la pointe de la péninsule, à Gaspé, qui a longtemps été le chef-lieu des Gaspésiens en raison des principaux services qui y sont regroupés. Aujourd’hui, bien que Gaspé présente toujours la plus forte concentration de population de la région (seule ville de près de 15 000 habitants), d’autres regroupements se sont formés. En effet, deux villes regroupant plus de 5 000 habitants sont situées sur la rive nord pour l’une, Sainte-Anne-des-Monts, et sur la rive sud pour l’autre, Chandler. Aussi, plusieurs autres agglomérations regroupant des communautés de 2 500 à 5 000 habitants se sont développées le long de la baie des Chaleurs. Il s’agit de Port-Daniel–Gascons, Paspébiac, Bonaventure, New Richmond, Carleton-sur-Mer et Maria. Sur la rive nord, une seule agglomération regroupe une population de cet ordre : Cap-Chat. Ce sont des centres axés sur le commerce et les services.

La répartition de la population est ainsi relativement uniforme d’une MRC à l’autre, comme le montre le tableau 2. La rive sud de la péninsule, avec la pointe, regroupe cependant les populations les plus nombreuses.

Tableau 2 : Répartition de la population selon les MRC

Population (2013)

Îles-de-la-Madeleine (agglomération) 12 619 13,53 %

Total : 93 284 100 %

Source : Institut de la statistique du Québec, 2014.

Aux Îles-de-la-Madeleine, les constructions sont plutôt éparpillées et suivent le relief.

Néanmoins, les populations se sont davantage concentrées dans trois secteurs comptant de

8 Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, les conventions d’aménagement forestier (CvAF) ont été remplacées par des ententes de délégation de gestion forestière.

2 500 à 5 000 habitants : L’Étang-du-Nord, Fatima et Havre-Aubert. Cap-aux-Meules, qui constitue la porte d’entrée par le traversier, est cependant plus connu.

Accès au territoire

Un réseau de transport diversifié permet l’accès aux territoires gaspésien et madelinien. Il comprend notamment des infrastructures routières, maritimes, ferroviaires et aériennes.

La route 132 constitue la principale voie routière en Gaspésie. Elle ceinture la péninsule, en longeant le littoral où se sont implantées les agglomérations, et la relie au reste du Québec. En ce qui concerne les autres axes routiers d’importance, la route 299, entre New Richmond et Sainte-Anne-des-Monts, traverse le parc national de la Gaspésie et relie les rives nord et sud de la péninsule. Puis la route 198 connecte Gaspé à L’Anse-Pleureuse (Saint-Maxime-du-Mont-Louis) et la route 197 relie Rivière-au-Renard et Gaspé. Presque tout le territoire public de la péninsule est relativement accessible par voie routière. En fait, le réseau de chemins forestiers y est très dense. L’état des chemins est cependant très variable; leur entretien n’étant généralement plus assuré lorsque l’exploitation forestière cesse. Aux Îles-de-la-Madeleine, la voie principale est la route 199. Elle longe également tout le littoral. Elle relie entre elles les îles habitées de l’archipel (à l’exeption de l’Île d’Entrée). Il est à noter que toutes les routes numérotées susmentionnées sont aussi considérées comme des corridors panoramiques.

Les principales installations portuaires desservant la région sont situées à Gaspé, Carleton, Chandler, Paspébiac et dans le secteur de Cap-aux-Meules (Îles-de-la-Madeleine). Ils servent surtout au transport de marchandises. Sur le plan du transport de passagers, les Îles-de-la-Madeleine sont desservies par un service de traversier reliant l’archipel à Souris, sur l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi que d’un service de traversier-croisières connectant Montréal, Chandler et les Îles.

Pour ce qui est des infrastructures aéroportuaires, la région compte trois aéroports classés dans le réseau supérieur québécois (Gaspé, Bonaventure et Îles-de-la-Madeleine). De plus, deux aérodromes (Rocher-Percé et Sainte-Anne-des-Monts) font partie du réseau local.

Le réseau ferroviaire a aussi assuré un service sur la rive sud de la péninsule jusqu’en septembre 2013. Depuis, ce service est interronpu. L’état du chemin de fer et des infrastructures ferroviaires expliquerait cette décision.

Malgré cette diversité des infrastructures de transport, la région demeure éloignée des grands centres. Les difficultés éprouvées par les différents transporteurs aériens, maritimes ou ferroviaires amplifient les effets négatifs de son éloignement des centres urbains et freinent l’implantation d’équipements structurants. À l’inverse, la pérennité de ces transporteurs est tributaire de l’activité des entreprises qui acheminent leurs produits.

Enfin, la région comporte un réseau structurant de sentiers récréatifs dont certains donnent accès à la péninsule gaspésienne à partir des grands centres urbains ou encore des Maritimes.

Par ailleurs, la création de sentiers récréatifs reliés aux réseaux nationaux et la croissance des activités associées au tourisme de nature font en sorte que la provenance de la clientèle est en profonde mutation.

Outre les sentiers de véhicule tout-terrain (VTT) et de motoneige, la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine a sur son territoire d’autres sentiers ou routes d’importance. En effet, le Sentier international des Appalaches (SIA) (randonnée pédestre), la Route verte (vélo), la Route bleue (kayak de mer) et le Corridor bleu (navigation de plaisance) sillonnent la région.

Dynamique sociale et culturelle

La région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine se distingue aussi par sa diversité culturelle et linguistique. En effet, elle a été peuplée par différentes ethnies, et trois communautés autochtones (Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg) habitent son territoire. La pointe de Gaspé, où Jacques Cartier a accosté en 1534, constitue d’ailleurs le berceau du Canada. C’est une terre d’origine où les plus vieilles traces d’occupation humaine en territoire québécois ont été découvertes dans le site archéologique de La Martre. À majorité francophone, la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine comprend toutefois, dans la baie des Chaleurs, dans la ville de Gaspé et aux Îles-de-la-Madeleine, une population de langue maternelle anglaise.

La distribution de la population a une incidence directe sur l’utilisation du territoire public. Le caractère péninsulaire de la région a fait en sorte que chacun des villages dispose d’un accès au territoire public, lieu de travail, mais aussi de récréation. Cette proximité du territoire public du milieu habité et sa facilité d’accès, qui est par ailleurs accrue par le développement des réseaux de chemins forestiers, ont contribué à développer un fort sentiment d’appartenance de la population à son égard. Le territoire public occupe alors une grande place dans le développement social de la région.

Reconnu comme lieu traditionnel de loisirs par les Gaspésiens, le territoire public devient même une destination récréotouristique de plus en plus populaire. À des fins récréatives, ce sont les activités de chasse et de pêche qui demeurent les plus prisées. Le territoire public gaspésien compte plusieurs zecs de pêche au saumon. De plus, six territoires fauniques structurés surfaciques, soit deux zecs (Baillargeon et des Anses), deux réserves fauniques (Chic-Chocs et Port-Daniel), une pourvoirie à droits exclusifs (pourvoirie des Lacs Robidoux) et un petit lac aménagé (pourvoirie Mer et Forêt) sont situés sur la péninsule. Une petite portion de la zec Casault et de la réserve faunique de Matane se trouvent également sur le territoire de la région administrative. Les succès de la chasse à l’orignal (21,5 % en 2010) contribuent à attirer une clientèle de l’extérieur. Cependant, la forte concurrence entre les chasseurs locaux pour

« s’approprier » des parties de territoire freine le développement de cette nouvelle clientèle. De même, la pêche au saumon attire une clientèle bien particulière qui provient de partout au Québec et même de l’extérieur de la province. Ce sont principalement les activités liées à la faune qui stimulent le développement de la villégiature en territoire public.

Aux Îles-de-la-Madeleine, le territoire public est également de plus en plus convoité. La clientèle locale l’utilise aussi à des fins récréatives, quelquefois pour le camping ou pour la chasse à la sauvagine. La popularité grandissante des VTT, couplée au nombre croissant de touristes, entraîne certaines contraintes de cohabitation, notamment avec la clientèle qui recherche la tranquillité des plages ou les activités d’observation de la nature, ou encore avec celle préoccupée de la protection des milieux dunaires.

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