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Différence des Colombiens par rapport aux latinos dans leur relation aux Etats-Unis

Chapitre 2 : Entre continuités, diversification et mise en visibilité au sein du champ migratoire

4.2 Différence des Colombiens par rapport aux latinos dans leur relation aux Etats-Unis

Aujourd’hui il y a officiellement 800 000 personnes d’origine colombienne aux Etats-Unis, ces colombiens représentent 1,8% des latinos. C’est le groupe le plus nombreux d’Amérique du sud et le 6ème d’Amérique Latine après les Mexicains, les Portoricains, les Cubains, les Salvadoriens, les Dominicains et au même niveau que les Guatémaltèques.

Comme nous allons le voir dans cette partie, en ce qui concerne l’accueil et la classification des Colombiens aux Etats-Unis, nous pouvons parler d’un entre deux. En effet, les relations avec les Etats-Unis n’ont pas été suffisamment longues et importantes pour que la société civile états-unienne puisse se faire une idée précise sur la Colombie, mais elles ont été suffisamment importantes pour que les Colombiens aient un lien privilégié avec ce pays du nord.

C’est pourquoi dans le cas colombien nous pouvons parler au départ d’un accueil plutôt positif, similaire à celui des Cubains, sans qu’il y ait eu pour autant des mesures d’accueil spécifiques. Nous pouvons donc les situer au sommet de la pyramide des latinos en ce qui concerne les conditions d’accueil primaires.

Cependant, bien que la relation entre la Colombie et les Etats-Unis soit moins importante que celle mise en place dans les exemples précédents, nous devons reconnaître que différentes

127 DURKHEIM, 1973

128 GRASMUCK et GROSFOGUEL, 1997

129 LAO- MONTES et DAVILA, 2001

formes de relations existent entre les deux pays, comme nous l’avons vu dans la partie historique, essentiellement à travers une présence économique du pays du nord. L’importance de cette présence est apparue clairement lors de mon séjour en Colombie. Les Colombiens que je croisais, et en particulier ceux de classe moyenne basse à la vue de mon apparence

« non colombienne » supposaient toujours à première vue que je devais être « gringa », c'est-à-dire états-unienne.

Plusieurs études ont montré que la relation de migrants qui ont eu un vécu colonial ou néo-colonial avec le pays d’accueil n’est pas la même que celle d’autres migrants130.

Dans le cas des Colombiens il est intéressant d’observer qu’ils construisent une continuité économique forte entre leur vie aux Etats-Unis et celle qu’ils pouvaient avoir en Colombie.

C’est le cas d’une personne rencontrée dans une boulangerie qui explique : « même quand nous sommes en Colombie, lorsqu’il y a une crise aux Etats-Unis nous la ressentons »131. Ceux sont des relations de cause à effet que l’on retrouve régulièrement aujourd’hui face aux Etats-Unis, première puissance mondiale, dans de nombreux pays, mais qui est plus forte dans ceux au sein desquels la présence états-unienne a été importante et concrète.

4.2.1 Une Mobilité Particulière

4.2.1.1 Au départ une arrivée aux Etats-Unis presque invisible

Les Colombiens sont présents aux Etats-Unis depuis le milieu du 19ème siècle, mais leur mise en visibilité ne se fait pas avant les années 70-80 lorsque se construit le « quartier colombien » de Jackson Heights à New York comme nous l’avons déjà évoqué dans le chapitre 3. Peu nombreux au départ, ils sont donc passés relativement inaperçus, alors que les Cubains ont eu une visibilité dès leur arrivée de part leur nombre et le contexte de guerre froide qui les mettait au premier plan. Par ailleurs si l’on prend le cas de New York, dans les années 60 le fait qu’ils soient hispanophonephones entraînait une association automatique de la société d’accueil avec le groupe latino le plus important de l’époque : les Portoricains. Ceci avait tendance à renforcer leur invisibilité. De nombreux migrants rencontrés en témoignent et ceci est confirmé par l’étude de Rubiano de 1980.

Nous pouvons donc parler au départ d’une arrivée discrète qui a facilité l’intégration des premiers migrants. N’étant pas nombreux, ils ne résidaient pas dans un « espace colombien » et donc avaient accès à certaines règles de la société d’accueil.

130 DOMINGUEZ, 1975, p59

131 « igual en Colombia, cuando hay una crisis en Estados Unidos, la sentimos »

4.2.1.2 Des territoires éloignés, peu d’histoire en commun

Par ailleurs Bogotá et New York sont distantes de 4039 kilomètres, alors que San Juan et New York ne sont qu’à 2615 kilomètres ce qui a des conséquences sur les relations des migrants avec le pays d’origine mais aussi sur les connaissances ou les a priori que peuvent avoir les résidents du pays d’accueil. En effet la proximité permet souvent de mettre en place des formes de relations plus rapprochées, comme l’ont fait de nombreux Mexicains qui vivent entre les deux territoires.

Par ailleurs, plus que la proximité géographique c’est le partage d’une histoire en commun qui la plupart du temps renforce les relations, les migrations mais aussi les difficultés à vivre ensemble. Contrairement aux Mexicains qui partagent avec les Etats-Unis une histoire et une frontière commune depuis plusieurs siècles, donc un vécu quotidien avec une partie importante de la société états-unienne, la Colombie est un pays assez peu connu par les résidents de la société d’accueil. Encore aujourd’hui de nombreux états-uniens se surprennent en rencontrant des migrants afro colombiens car ils ont plus tendance à associer « latinos » avec « indiens » qu’avec la catégorie de « noir ». En effet, au sein des théories des systèmes migratoires132 les auteurs suggèrent que les mouvements migratoires acquièrent stabilité et structure en créant des systèmes internationaux or au sein de ces derniers, les pays n’ont pas besoin d’être proches au niveau géographique pour avoir des liens forts.

Cependant cet éloignement explique que la société d’accueil ait peu de préjugés face aux premiers migrants en tant que Colombiens.

4.2.1.3 Une migration qui n’est pas réduite aux Etats-Unis et dont la diversité des lieux d’installation est récurrente

La migration originaire d’Amérique Latine a mis en place des liens essentiellement avec l’Amérique du Nord. En effet, en 2005 au sein de la migration latino-américaine et caribéenne, 74% des migrants vivaient aux Etats-Unis133.

Par ailleurs, les migrants originaires du Mexique et des pays d’Amérique Centrale ont mis en place des migrations unidirectionnelles. En 2000 les migrants vivant aux Etats-Unis représentaient 96,1% de la migration du Mexique, en 2006 79,6% de la migration du Honduras, 79,9% du Guatemala et 81,8% du Salvador134.

Les pays d’Amérique du Sud sont plus enclins à mettre en place des mobilités pluridirectionnelles. Cependant la Colombie est parmi ces derniers, celui qui a le plus de liens avec des pays d’accueils différents comme nous l’avons déjà évoqué dans le chapitre historique. En effet, bien que l’Equateur recense plusieurs pays d’accueil, l’essentiel de ses

132 PORTES et WALTON, 1981, CASTELLS, 1989, SASSEN, 1991

133 OIM Rapport 2008 et ECLAC, 2006a

134 MORA et VILLAREAL, 2008, p 252

migrants se trouve en Espagne 46, 9%, puis aux Etats-Unis 33,1% et en Italie 9,4% 135. A l’opposé, la migration colombienne a toujours conservé de nombreux lieux d’accueil et comporte des concentrations moindres comme nous pouvons le voir dans le graphique suivant136.

Figure 39. Principaux pays de destination des migrants colombiens

Figure 40. Colombie : distribution des émigrants selon le pays de résidence actuel en fonction des périodes d’émigration, 2005

Période d’émigration Pays de résidence

actuelle Total 2001-2005 1996-2000 Avant 1996 460 408 212 182 120 737 127 489 (100,0%) (100,0%) (100,0%) (100,0%)

Etats-Unis 34,6 27,0 38,6 43,4

Espagne 23,0 29,1 28,7 7,6

Venezuela 20,0 17,3 12,5 31,5

Equateur 3,1 4,4 1,9 2,1

Canada 2,2 2,8 2,1 1,3

Panama 1,4 1,9 1,0 0,9

Costa Rica 1,1 1,7 0,9 0,5

Mexique 1,1 1,3 1,0 0,9

Australie 0,5 0,6 0,4 0,4

Pérou 0,3 0,4 0,2 0,2

Bolivie 0,1 0,2 0,1 0,1

Autres pays 12,5 13,4 12,5 11,1

Source : RECENSEMENT COLOMBIEN, 2005

Enfin le tableau ci-dessus nous permet d’observer que la tendance actuelle de la migration colombienne est à l’augmentation de la diversification des pays d’accueil avec une diminution du pourcentage des pays d’accueil traditionnels comme les Etats-Unis et le Venezuela, une augmentation importante des nouveaux pays d’accueil tels que l’Espagne, mais aussi une augmentation de la proportion d’autres pays d’accueil qui apparaissent sur la dernière ligne.

135 FLACSO 2007

136 Graphique extrait de KHOUDOUR, 2007a, p 258

Au sein des Etats-Unis, comme nous l’avons déjà évoqué, les migrants originaires d’Amérique Latine ont eu tendance pour la plupart à se concentrer dans certaines villes ou régions des Etats-Unis.

Les Mexicains se sont historiquement installés dans le Sud et bien que les chercheurs observent aujourd’hui un décloisonnement, le plus fort pourcentage d’installation reste au sud137. En revanche les Colombiens n’ont jamais mis en place de concentration forte et aujourd’hui 29, 5% sont en Floride, 22,1% à New York, 13,8% dans le New Jersey et 7,1% en Californie.

D’après l’étude de Guarnizo à partir du recensement de 1990, c’était déjà le cas 28% à New York, 22% en Floride, 14% dans le New Jersey, 11% en Californie et 4% au Texas138.

Aujourd’hui les lieux d’installation au sein des Etats-Unis ont explosé pour l’ensemble des migrants, les Colombiens qui n’avaient pas mis en place de concentration forte ont augmenté d’autant plus la diversification de leurs villes d’accueil : Atlanta, Chicago, Houston, San Francisco,… Cette faible concentration a renforcé la faible visibilité des Colombiens que nous avons évoquée, mais la diversité de points d’ancrage va être un outil déterminant pour la mise en place de réseaux complémentaires et une capacité de réactivité que nous verrons dans la troisième partie.

4.2.1.4 Une migration dès le départ définitive

Les lieux, l’offre, et les conditions de travail ont certainement favorisé une installation dès le départ plus définitive des migrants Colombiens.

Le fait que beaucoup soient venus travailler au sein de villes dans des emplois salariés du secteur secondaire a été un premier point d’ancrage important. En effet, ces emplois sont plus pérennes que ceux du secteur primaire qui s’appuient souvent sur une main d’œuvre saisonnière. De plus, comme nous l’avons évoqué dans le chapitre historique, les contrats de travail proposés étaient la plupart du temps des Contrats à durée indéterminée et leur donnaient accès à des statuts juridiques stabilisants tels que la résidence. Cette migration s’est donc mise en place dès le départ sur du long terme. A l’opposé la migration mexicaine a été basée sur des aller retours saisonniers qui restent encore présents dans la réalité ou dans l’imaginaire de ces migrants. Le programme Bracero139 par exemple favorisait la venue temporaire de la main d’œuvre pour les périodes de récoltes agricoles mais aussi des séparations de leur famille pendant des mois et des années ponctuées de brèves visites. Ceci a donc eu des conséquences sur la conception même de la migration colombienne, ils ne partaient pas pour accumuler de l’argent de façon ponctuelle mais pour créer un changement,

137 CALDERON

138 GUARNIZO et al, 1999, p 371

139 Le programme Bracero a été utilisé de 1942 à 1964

une évolution dans leur vie. Ce n’est donc pas un processus temporaire avec un roulement de ceux qui partent, comme cela a été décrit dans le cas des Salvadoriens de New York qui, au moment de repartir dans leur pays font venir un de leurs fils pour les remplacer.

La relation des Colombiens à la mobilité aux Etats-Unis s’est donc établie très rapidement sur du long terme.

4.2.1.5 Un des pays les plus avancés en termes de droits politiques transnationaux Non seulement la Colombie a été un des premiers pays d’Amérique Latine à changer l’accès aux droits des migrants, mais c’est aussi celui qui est allé le plus loin en cette matière.

L’état colombien a changé d’attitude depuis le début des années 90 envers les migrants internationaux, en effet il est passé d’une volonté de favoriser les retours140 à l’incorporation des migrants au sein du projet national141. C’est ce que Faist nomme la « redéfinition » de l’Etat au sein de la mondialisation142.De nombreux Etats ont créé de nouvelles définitions de la nationalité en l’ouvrant aux émigrés, plusieurs facteurs semblent les motiver. Tout d’abord des raisons symboliques : l’Etat est suffisamment moderne et démocratique pour protéger ses citoyens qui vivent à l’étranger. Mais une raison d’un tout autre poids est la participation économique. De nombreux droits ont été mis en place pour les colombiens vivant à l’étranger : le droit de vote aux élections présidentielles (1961), la double citoyenneté (1991), la possibilité d’être représenté au Congrès National (1991), le droit de vote aux élections parlementaires (1997), le droit à être élu au Congrès comme représentant de la région d’origine (1997), le droit à un représentant à la chambre basse (2001).

Or c’est un contexte spécifique qui permet aux migrants d’avoir accès à la fois à des droits en Colombie malgré la distance, mais aussi d’évoluer au sein de la société d’accueil sans peur de perdre leurs racines. Bien que ce ne soit pas facile de mettre en place ce genre de réformes, cela a des conséquences importantes sur leur organisation et leur mobilité. Le droit à la double nationalité leur a permis par exemple d’avoir accès à la nationalité états-unienne et donc de faciliter leurs mobilités et celle de leurs familles.

Par ailleurs, au moment de l’IRCA, Immigration Reform and Control Act en 1986, 2,67 million de sans papiers ont été régularisés essentiellement des travailleurs agricoles mexicains. Cependant à cette époque il y avait un nombre faible de colombiens vivant aux Etats-Unis, donc la communauté colombienne a profité assez peu de cette régularisation, contrairement aux Mexicains. En effet les chiffres des dossiers d’applications entre 86 et 88 montrent qu’au sein des personnes faisant la demande il y avait 69,9% de Mexicains, 8% de Salvadoriens, 3% de Guatémaltèques et seulement 1,5% de Colombiens.

140 1970 : « Programa de repatriación de Cerebros Fugados » : Programme de Retour des Cerveaux qui ont fui

141 2003 : « Programa « Colombia nos Une » : Programme la Colombie nous uni

142 FAIST, 2004

Donc aujourd’hui de nombreux Mexicains ont des papiers, le plus souvent la résidence, cependant peu ont demandé la nationalité états-unienne car ce n’est que récemment que la double nationalité a été mise en place au Mexique. Par opposition, un nombre important de Colombiens étant en situation légale aux Etats-Unis ont fait une demande de citoyenneté143. Cet avantage leur a permis d’acquérir une certaine visibilité au sein des latinos des Etats-Unis, ils peuvent développer un pouvoir politique car ils ont développé le droit de vote grâce à la double citoyenneté, ce qui est un avantage en comparaison avec de nombreux Mexicains qui ne sont que résidents.

4.2.2 Un Profil de migrant particulier

4.2.2.1 Classe moyenne dans le pays d’origine

Il y a une différence au sein de la classe sociale d’origine entre les Colombiens et une grande partie des latinos des autres pays. En effet, les Colombiens rencontrés sont en grande majorité originaires des classes moyennes, alors que la plupart des Guatémaltèques, des Mexicains ou des Salvadoriens sont de classe basse. De plus en Amérique Latine, au sein même de la construction des groupes sociaux, les critères définis par la classe moyenne colombienne semblent être plus élevés que ceux des Mexicains par exemple. En effet pour ces derniers, avoir le bac est déjà un très bon bagage culturel, alors que ce n’est pas suffisant en Colombie.

Le fait que les colombiens aient des critères plus élevés que certains autres groupes a plusieurs conséquences. Tout d’abord cela leur a permis d’avoir une approche différente du marché du travail états-unien mais aussi de développer des attitudes et des attentes différentes.

De plus la société civile états-unienne perçoit ces attitudes et les accueille alors différemment.

Enfin la différence de classe entraîne une tendance des Colombiens à vouloir se différencier de la catégorie « latino » car associée au bas de l’échelle sociale aux Etats-Unis.

4.2.2.2 Des critères socio-économiques différents

Au sein de l’Amérique Latine plusieurs études ont montré que les migrants qui vont vers un autre pays de la région ont un niveau d’éducation et des ressources moins élevés que ceux qui vont vers les Etats-Unis. Cependant au sein de ce petit groupe de privilégiés il existe des différences et les Colombiens semblent avoir un meilleur niveau d’éducation144. Ceci apparaît clairement dans le tableau suivant représentant les différents groupes de migrants à New York en 2000. Un plus grand nombre de Colombiens sait parler anglais, a obtenu son baccalauréat, a un salaire moyen annuel plus important, a un niveau de pauvreté moindre et un plus grand

143 ESCOBAR, 2004

144 CEPAL

nombre de femmes qui sont actives au sein de l’économie formelle. Ils ont donc un capital humain qui les différencie de la plupart des autres latinos de New York.

Figure 41. Quelques caractéristiques socio-économiques en fonction du pays de naissance, New York, 2000 nombreuses que les autres femmes latinas, et que les migrants mexicains et équatoriens sont en majorité des hommes. Enfin, nous pouvons observer une sur occupation de l’habitat très fort chez les Mexicains alors qu’il est faible pour les Colombiens, nous y reviendrons dans la troisième partie. Selon le recensement de 2000 parmi les adultes de plus de 25 ans, les Mexicains sont ceux qui ont le niveau éducatif le plus faible au sein des minorités des Etats-Unis.

Figure 42. Quelques caractéristiques socio-économiques en fonction du pays de naissance, New York, 2000

Figure 43. Caractéristiques sociales et économiques des hispaniques en fonction de leur pays d’origine,

* Seuls les groupes de Centraméricains et de Sud-américains, dont plus de 200 personnes ont été sondées, sont pris en compte.

** Sont considérés comme nouveaux arrivants les immigrants arrivés dans les 10 dernières années.

Source : MUMFORD, 2001

D’après le tableau précédent les colombiens font parti de ceux qui ont le plus haut niveau d’éducation, la plus haute moyenne de salaire, ils ont un pourcentage faible de leur groupe qui est au dessous de la ligne de pauvreté, ils sont actifs et dépendent peu de l’assistance publique. Or leurs compétences ont des conséquences sur les emplois et les salaires auxquels ils ont accès aux Etats-Unis, ce que nous pouvons observer dans le graphique suivant.

Figure 44. Moyenne des revenus en fonction de la nationalité

Source : GAVIRIA, 2004, p 56

Nous pouvons observer dans ce graphique une différence salariale entre les Centre Américains et les Sud américains de plus de 7000 dollars annuels. Par ailleurs, au sein des latinos, ils sont avec les cubains ceux qui ont les taux d’auto emploi les plus importants145. Or les personnes indépendantes arrivent souvent à obtenir des salaires plus importants.

4.2.2.3 Un phénotype qui trahit plus difficilement leurs origines

Le concept de race est une construction sociale et culturelle, il faut donc observer les caractéristiques physiques qui sont mises en avant dans des contextes spécifiques pour définir les différents groupes de personnes.

Bien que nous ayons expliqué que les catégories de « latino » et « hispanique » sont ethniques et non raciales au sein du recensement ; dans le discours populaire elles sont souvent utilisées comme des catégories raciales et les états-uniens font alors référence à quatre groupes : blancs, noirs, hispaniques et asiatiques. De plus, ce poids racial a été renforcé par le fait que cette catégorie sert à mettre en place des politiques d’affirmative action tout comme pour les afro-américains146.

Les premiers migrants colombiens venaient de classes privilégiées or au sein de ce groupe la population tend plutôt à être de phénotype blanc en Colombie. Donc arrivés aux Etats-Unis ils pouvaient être associés à la catégorie « blancs » c'est-à-dire celle qui se situe au haut de l’échelle sociale147. Or cette association a été renforcée par l’importance de leur éducation et de leurs compétences. Il faut en effet savoir que dans l’histoire de la construction des catégories aux Etats-Unis différents critères ont été utilisés, la couleur de peau n’est arrivée qu’assez récemment et la définition de cette couleur dépend également d’autres facteurs comme nous l’avons vu. Le bon accueil et la vision positive des premiers migrants a été

Les premiers migrants colombiens venaient de classes privilégiées or au sein de ce groupe la population tend plutôt à être de phénotype blanc en Colombie. Donc arrivés aux Etats-Unis ils pouvaient être associés à la catégorie « blancs » c'est-à-dire celle qui se situe au haut de l’échelle sociale147. Or cette association a été renforcée par l’importance de leur éducation et de leurs compétences. Il faut en effet savoir que dans l’histoire de la construction des catégories aux Etats-Unis différents critères ont été utilisés, la couleur de peau n’est arrivée qu’assez récemment et la définition de cette couleur dépend également d’autres facteurs comme nous l’avons vu. Le bon accueil et la vision positive des premiers migrants a été