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● Deuxième partie : Les représentations

Dans le document Quand la douleur s invite dans le soin (Page 63-67)

* Mon premier questionnement s’est porté sur la formation et si elle se sentait assez formée à

ce sujet. Sa réponse a été : "Je n’ai pas de formation complémentaire donc je ne me sens

évidemment pas assez formée dans la prévention et la gestion des douleurs, particulièrement celles que je vais induire lors

de mes soins." Elle ajoute qu’elle a des connaissances solides en pharmacologie qui lui sont grandement utiles dans certaines prises

en soins et notamment en matière de prévention à la douleur. Je lui demande donc

sur quelle point elle souhaiterait être professionnelle en lien avec la position que l’infirmier doit prendre face à une équipe pour

être en accord avec ses valeurs. En effet, lors de notre échange, Mme C, m’a à plusieurs reprises parlé de ses valeurs personnelles et

* Mr O, n’a pas de formation complémentaire à ce sujet mais il m’explique tout de même que

son expérience dans le milieu du soin et un véritable atout concernant la prise en soins globale des patients. "Mon expérience me permet d’être plus sûr lors de mes soins et donc de pouvoir regarder la personne dans sa

globalité tant sur l’aspect douloureux, psychologique ou autre." Il me confie également que ça maturité et son expérience

lui permettent d’être plus assuré dans son positionnement soignant face au médecin quand il faut leur demander d’augmenter les antalgiques ou de mettre en place des choses complémentaires. Il évoque en revanche le fait

qu’une formation complémentaire dans les équipes soignantes, concernant le thème des douleurs induites lors des soins, engagerait des

échanges qui permettraient peut être de sensibiliser davantage les soignants à ce sujet.

Il me partage quelques expériences qu’il a pu vivre avec certaines de ses collègues qui accordent peu d’importance ou qui n’avait pas

conscience qu’elles pouvaient être sources de

* Cette question abordait le ressenti des soignants sur l'information et la formation du

manière générale concernant la douleur. En vue de son diplôme complémentaire, j’ai donc adapté ma question sur les aspect plus concrets

de cette formation et ce qu’elle lui avait apporté dans son exercice professionnel au

quotidien.

Elle caractérise la formation douleur qu’elle a suivit comme un plus non négligeable dans les

savoirs qu’elle lui a apporté. Depuis qu’elle travaille dans le domaine médical elle a toujours apporté une attention particulière à la

douleur de l’autre. “Cette formation ne m’a pas plus sensibilisée à la douleur des patients

mais elle m’a donné les bonnes cartes pour agir et surtout avoir une réflexion plus

poussée sur leurs prises en soins.”

Elle a également endossé de nouvelles responsabilités à la suite de cette formation.

Tout d’abord, lors de ses consultations où elle se doit de faire une évaluation précise des

douleurs des patients et de travailler en pluridisciplinarité pour faire que celles-ci

Pensez vous être assez en accord. "Pour moi, c’est essentiel… je sais

que dans certaines situations ça peut être compliqué mais je mets tout en œuvre pour ne

pas être frustrée."

douleur importante lors de leurs soins. J’ai donc introduit la notion d’empathie à ce moment de l’entretien car il me semblait que

c’est dans ce terme, qu’il me définissait la différence remarquée entre soignants. Mr O à repris cette notion en l’illustrant d’un exemple

concret : "J’ai une collègue avec qui je travaille souvent, elle n’utilise presque jamais le meopa, à part sur les enfants, car elle pense

que les adultes sont capables de supporter cette douleur qui reste momentanée."

puissent être atténuées. Elle a aussi un regard sur l’utilisation adapté des échelles d’évaluation en fonction des capacités cognitives et de communication des patients et de mise en œuvre des nouvelles préconisations (produits, délai action…). Dans son service, son expertise est appréciée et on lui demande

souvent des conseils. préventions des douleurs induites, elle me dit

en connaître certaines mais ne pas savoir les utiliser. Elle a fait l’expérience de l’hypnose à

titre personnel et m’explique avoir trouvé des bénéfices sur plusieurs plans et

particulièrement celui de la douleur. Elle connaît aussi la sophrologie vaguement mais ne sait pas l’utiliser. Un moyen qu’elle utilise

souvent lors de pansement d’ulcère est la douche de la plaie. Grâce à son expérience elle

a pu observer que frotter les plaies pour les nettoyer avec des compresses mouillées était vraiment une sensation douloureuse pour les

* La technique non médicamenteuse qu’il utilise serait l’hypnose mais par "imitation"

car il n’a pas de suivi de formation complète lui permettant de réaliser cette méthode. En fait, il m’explique ; chercher à mettre l’accent sur le ton de sa voix de manière à ce qu’il soit calme et monotone dans le but d’apaiser les

personnes. Dans un deuxième temps, il va essayer de faire dévier les pensées du patient

vers quelque chose d’agréable en lui faisant

"oublier" le moment désagréable qu’il vit. Il me dit que c’est une méthode efficace avec certaines personnes et qu’il la met très souvent en place en complément du méopa " Ça aide à

décrocher."

* Des techniques non médicamenteuses dans la prévention des douleurs induites lors des

soins, elle en utilise très fréquemment.

Lors des entretiens précédants elle aborde l’aspect du travail en binôme. Elle le caractérise comme une manière de travailler essentielle au bien être du patient. “Quand les

soins sont réfléchis à deux, c’est toujours mieux...On a chacun un rôle et des visions différentes des soins..” Lors de soins difficiles

à réaliser ou elle sait que la douleur va être omniprésente, elle demande toujours d'être accompagnée d’une collègue, cela permet de détourner le regard du patient du matériel et du

geste, de lui tenir la main, de le réconforter.

Connaissez-vous des

patients. Elle essaie donc au maximum de doucher les plaies et si cela n’est pas possible,

elle met en place des protections dans le lit pour faire une "petite douchette" quand même.

Lors de notre échange, certaines de ses paroles ont vraiment attiré mon attention. Elle explique avoir une méconnaissance des

moyens non médicamenteux dans le soulagement des douleurs et ne pas avoir conscience de tout ce qu’elle met en place

naturellement pour y remédier. Elle m’explique être persuadée que l’attitude du soignant lors de ses soins y est pour beaucoup.

Par exemple, le fait de prendre son temps, de se rendre disponible, prendre le temps de bien

s’installer et d’installer confortablement le patient avant le soin. "Si tu fais le même soin

en montrant que tu es pressée et que tu n’as pas de temps à perdre, le patient va stresser,

se crisper et ressentira plus de douleur…Quand tu prends le temps de t’installer, ça donne aussi l’impression que tu

es disponible."

Elle dit également : "je suis convaincue que la communication est primordiale, elle va permettre de diminuer le stress du patient face

à un soin qui peut être inconnu ou vécu de

Il utilise également une autre technique qui est celle de la respiration accompagnée. Elle consiste à faire respirer le patient en même temps que lui (inspiration et expiration) en adoptant une respiration profonde et lente. Il

me dit "Cela permet au patient de diminuer son stress grâce à une respiration moins rapide et de le faire également se concentrer sur sa respiration et non sur l’environnement

qui l’entoure."

Il me confie que toutes ces techniques ne sont pas miraculeuses mais qu’elles peuvent être

intéressantes dans l’approche globale du patient incluant donc l’aspect douloureux que

peuvent amener nos soins. Selon lui, elle permettrait de favoriser également une relation

de confiance entre le soignant et le soigné.

Ensuite, elle utilise toujours la distraction; elle occupe le patient par la discussion ou autre..

pour le faire penser à autre chose et diminuer l'anxiété liée aux soins qui sont réalisés. “Cela

demande au soignant d’être observateur sur ce que le patient aime pour engager des

discussions sur des éléments qui le passionnent”, “souvent lorsqu’ils sont entrain

de regarder la télé et qu’ils semblent passionnés par ce qu’ils regardent je leur demande de laisser la télé pendant le soin et

de continuer à regarder.”

Parfois quand les patients sont d’accord, elle utilise la cohérence cardiaque, pratique non officielle, qu’elle réalise avec son téléphone et

que les patients apprécient. Cela consiste à adapter sa respiration sur un rythme sonore afin de réguler son rythme cardiaque et ainsi

diminuer le stress afin d'être apaisé “La plupart des patients dans mon service sont

atteints de cancers et la plupart sont très anxieux. La cohérence cardiaque à un effet

anxiolytique reconnu et elle est très intéressante à utiliser lors de soins douloureux

qui durent longtemps, comme certains pansements par exemple.”

Lors des injections, elle m’explique qu’elle

Connaissez-vous des techniques non-médicamenteuses dans

le soulagement des douleurs? (Si oui lesquelles et les

utilisez-vous?)(suite)

manière insupportable." Pour ce faire, elle m’explique qu’elle rassure les patients au maximum et qu’elle essaie d’être à l’écoute de

leurs besoins et de leurs demandes.

demande aux patients d’inspirer profondément et d’expirer lentement, moment ou elle réalise l’injection. “Le patient est alors moins crispé,

plus détendu, et les injections se passent mieux, je trouve.”

Elle ajoute à un moment de notre entretien “en fait, plus que des techniques non

médicamenteuses, je pense que des qualités relationnelles sont bénéfiques pour prévenir des douleurs induites”. Elle introduit des

éléments également abordés lors de mes précédents entretiens tels que l’importance de

l’installation, de prendre son temps, d’expliquer le soin ainsi que les bénéfices

qu’ils vont apporter au patient, d’être authentique avec une posture rassurante.

Dans le document Quand la douleur s invite dans le soin (Page 63-67)

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