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Desserte, activités, localisations Rapport activités/logements

Dans le document DENSITÉS – DÉCOUPAGES - DÉPLACEMENTS (Page 114-116)

LA FORME URBAINE ?

C HAPITRE 6 O PÉRATIONS URBAINES :

2. Desserte, activités, localisations Rapport activités/logements

Un premier point de comparaison concerne le programme construit dans chaque ZAC à côté des opérations de logements.

- Malbosc : pour 2100 logements, on trouve en parallèle pour "agrémenter le quartier" (site SERM) : 1 pôle commercial de 15 à 20 commerces de proximité, 1 pôle d'affaire marquant la transition avec Euromédecine, des équipements publics (écoles, maison de retraite, plateau sportif, etc.), qui n'occupent qu'une faible surface des 35 ha.

- Bottière Chenaie : pour 1600 logements, on trouve 7000 m² "d'activités et services", 5500 m² d'équipements et 14 000 m² : école, médiathèque, gymnase... Sur les 24 “ilots” dessinés, les trois quarts ne comporteront que du logement35.

- Cœur de Bastide prévoit, outre ses 800 logements, des commerces et services, équipements publics et sections de l'université. En m2 construits pour toute la ZAC (190.620 m² SHON), la proportion de logements représente 38% de ceux-ci.

- Euralille 2 programme, outre ses 600 logements, un nouvel Hôtel de Région, des équipements privés (hôteliers, commerces, services), des bureaux et activités, des équipements publics (sports et école). Et dans ce cas, le logement représente 25% du programme bâti.

On peut constater :

- que plus la ZAC est proche du centre ville, voire en continuité presque directe avec celui-ci (Euralille 2 n'est séparée que par un boulevard de la ville déjà constituée), plus la proportion de logements prévue dans la ZAC est faible, par rapport à d'autres enjeux programmatiques (hôtel de région, universités, grandes entreprises régionales, etc.). C'est très visible à Lille mais aussi à Cœur de Bastide aussi, qui fait toujours partie de la commune de Bordeaux même si elle se trouve de l'autre coté du fleuve : la proportion en surface construite de logements inférieure à la moitié du total.

C'est l'inverse par contre dans le cas de Bottière Chenaie et de Malbosc, où plus des trois quarts des surfaces construites sont destinées au logement.

- L'enjeu de Bottière Chenaie et de Malbosc sont bien de représenter une alternative au pavillonnaire éloigné (plus de 30km du centre, qui contribue à l'étalement urbain), en proposant des prix aussi attractifs dans des zones plus proches et mieux desservies en TC.

Tandis que l'enjeu de Euralille et de Cœur de bastide sont de proposer du logement en "centre-ville" et la conséquence est qu'il y a d'autres fonctions de centralité urbaine (et non de quartier) qui s'y rajoutent.

Il en résulte néanmoins que l'on renforce encore la distribution classique des fonctions urbaines, avec moins de logements en centre-ville que dans la périphérie.

Rapport desserte/logements

La troisième valeur affichée dans la construction de ces quartiers, outre la densité et l'espace vert, est la desserte en transport en commun, ce qui permet de justifier les arguments relevés au point précédent (l'avantage sur le pavillonnaire éloigné).

La ZAC Malbosc, annonce la promotion de la SERM, « offre une desserte idéale avec : -

La ligne de tramway n°2 arrêt Malbosc - Un réseau de pistes cyclables sécurisées ». Cet

arrêt du tram se trouve devant la place qui constitue l'entrée principale (et la seule indiquée) de la ZAC. Toute la desserte des 35 ha de l'opération passe donc par ce point36. Autour de cette place d'accès sont situé de grands immeubles collectifs mais

aussi les fonctions collectives à proximité (commerces, école). Les logements sont plus en profondeur dans le périmètre et sont repoussés d'autant de l'accès de la ZAC

A la Bastide, signale BMA, « l’entrée principale de la ZAC par l’église Sainte Marie relie

l’opération à l’avenue Thiers et la met en relation directe avec les transports en commun existants, notamment la ligne A du tramway qui dessert la ZACà partir des 2 stations, Sainte Marie et Place Stalingrad ».

Dans ce cas, la desserte en tramway comporte donc deux arrêts, au Nord et au sud de l'opération, mais du même coté, étant donné que deux autres “bords” sont entourés d'eau. L'accès se fait donc non pas ponctuellement comme ci-dessus mais par tout un coté, l'avenue Thiers ; deux autres cotés sont constitués par le fleuve et un seul pont à ce jour mène vers le centre, dans l'axe de l'avenue. Néanmoins, comme à Malbosc, les logements ne sont pas majoritairement le long de l'axe d'accès mais à l'arrière, dans un peigne ouvrant perpendiculairement vers le fleuve.

L'accessibilité de l'opération lilloise se schématise en fait de la même manière que celle de Bordeaux : un seul coté de l'opération fait le lien avec le reste de la ville et constitue un accès sur tout un bord. Deux différences cependant :

- là où l'opération de Bordeaux s'ouvre à l'inverse de cet axe, vers le fleuve, Euralille 2 est encerclé sur deux cotés d'infrastructures difficilement franchissables et dont les nuisances mènent plutôt à s'en protéger.

- L'axe urbain qui borde l'opération lilloise est fréquenté par une ligne de bus et non le métro ou le tramway – ce qui en rend sa desserte moins claire (autres plans) et régulière (due au trafic).

Tout cela donne un coté "enclavé" au quartier, paradoxalement avec l'effet d'annonce de “Euralille” en général, qui mise sur l'atout de l'accessibilité, mais à l'échelle européenne. Cet aspect peut même sortir renforcé par les bâtiments de grandes hauteurs entourant les logements, dont l'objectif affiché était plutôt la “protection”. En pratique, se rendre à pied de l'une des gares lilloises au quartier du Bois Habité est rapide, mais c'est difficilement perceptible au préalable, tant l'itinéraire est complexe et demande de franchir des ponts qui ne sont pas prioritairement dévolus aux piétons. A Nantes, l'argument de l'accessibilité en TC de la ZAC Bottière Chenaie occupe une place essentielle dans sa justification comme éco-quartier (voire, dans la dernière brochure 2008, comme "quartier durable") et semble en effet avoir le plus d'atouts

36 Des habitants des Villas Vanille croisés en visite ont signalé qu'il leur arrivait de prendre leur voiture

dans ce sens sur ce panel d'opérations : 2 stations de tramway (comme à Bordeaux) mais aussi 3 lignes de bus, un probable arrêt de la SNCF.

Mais la qualité de desserte vient en fait de la forme de ces réseaux, en "papillons" qui se croisent au milieu de la ZAC et donnent ainsi 4 bords possibles de desserte.

Il faut également relever l'intention (à ce stade) d'une ligne de bus qui, en empruntant le mail, transversalement aux autres lignes, contribuerait à développer des liaisons non plus radiales mais de quartier à quartier, ce qui a déjà été relevé comme étant un enjeu important dans la structuration d'un territoire qui se veut “métropolitain”. Enfin, en ce qui concerne au contraire des réseaux TC, la place de la voiture individuelle dans ces opérations, un choix assez radical a été fait à Bottière Chenaie de ne pas permettre l'entrée des automobiles dans les îlots, ce qui oblige à se garer à une certaine distance de son domicile, pratique encore peu dans les mœurs et souvent mal vécue dans les expériences de ce type en ville nouvelle par exemple.

Dans toutes les autres opérations, le stationnement est possible en pied d'immeuble si pas dans un garage particulier ou inclus en souterrain dans un logement collectif. Ainsi, les deux opérations qui se ressemblaient par leur situation d'alternative au péri- urbain Malbosc et Bottière Chenaie) dans le point précédent ne gèrent cependant pas la question de la voiture avec le même volontarisme ; tandis que l'opération de Lille, qui affiche une volonté de “continuité urbaine”, est perçue paradoxalement de manière assez enclavée.

3. Densités, gabarits, mixité des fonctions

Dans le document DENSITÉS – DÉCOUPAGES - DÉPLACEMENTS (Page 114-116)