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Description de la population des blessés cyclistes en 2009-2011

Les questionnaires ont été complétés à 74% par des hommes. Les cyclistes sont en moyenne âgés de 41,43 ans au moment de l’accident (IC 95% : 40,32 - 42,54 ans). L’âge médian est sen-siblement différent puisque 50% de la population a plus de 43,2 ans. Selon la Figure 25, seule-ment un quart des enquêtés déclare avoir utilisé le vélo rareseule-ment l’année de l’accident, les autres disent avoir pratiqué au moins une fois par semaine (71%). A peine 35% déclarent utiliser au moins une fois par semaine la voiture et 21% les transports en commun.

Figure 25 : Sexe, âge et habitude de circulation des répondants à l’enquête TAC (n=1078).

Les cyclistes se sont blessés sur quatre types de trajet: lors d’une pratique utilitaire telles que vi-siter des amis ou bien faire des courses (18%), à l’occasion d’un trajet pendulaire entre le domi-cile et le lieu de travail ou d’étude (23%), lors d’une pratique sportive (38%) ou de loisirs (17%). La moitié des accidents ont eu lieu en ville et souvent à Lyon (29%) ou dans le Grand Lyon (27%). Généralement ils se produisent rarement sur les routes principales (RD et RN) mais fréquemment sur les autres types de réseau ouverts à la circulation motorisée (81%). Envi-ron un quart des cyclistes ont été blessés alors qu’ils empruntaient un aménagement cyclable (27%). Le plus souvent, la route est plate (58%) et dans un tiers des accidents, droite (30%). Parfois, la route ne semble pas présenter de difficultés particulières puisqu’elle est plate et droite (20%). En outre, une très large majorité des cyclistes déclare connaitre le chemin sur lequel a eu lien l’accident (80%).

Figure 26 : Type de pratique et infrastructure des accidents de cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078).

La plupart des accidents concernent la période estivale (63%) et environ un tiers des cyclistes se blessent le week-end (18% le samedi et 21% le dimanche). Généralement, les accidents survien-nent sans que des conditions météorologiques particulières n’interviensurvien-nent (77%). La luminosité est une donnée importante (14 % d’accidents la nuit ou entre jour et nuit). Elle permet de mieux estimer l’utilisation des lumières avant et arrière lorsqu’il fait sombre ; cette utilisation est par ailleurs concordante avec celle observée dans une enquête menée auprès de 900 usagers de vélo en 2008 [10] ; 80% des cyclistes accidentés de nuit, aux aurores ou le soir (102/154) déclarent avoir allumé au moins une lumière. L’état de la chaussée ajoute un aspect aux accidents à vélo car le fragile équilibre sur deux-roues peut être rompu par une chaussée gravillonnée (14%), mouillée (9%) ou par la présence d’autres débris (6%). En outre, bien qu’une majorité des acci-dents ont eu lieu sur route sèche (66%), 40% des enquêtés déclarent avoir dérapé sur la surface sur laquelle ils circulaient dont 7% en montant ou descendant un trottoir.

Figure 27 : Facteurs exogènes et perte d’adhérence des accidents de cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078)

Un quart des situations d’accident se situe au niveau des intersections ; principalement à un car-refour réglementé par un feu (28%) ou bien à un rond-point (19%). En général, le cycliste se dé-clare prioritaire à cette intersection (56%). La situation de conduite la plus fréquente est une tra-jectoire rectiligne, 77% des cyclistes vont tout droit et le plus fréquemment dans le sens de la circulation (80%). Très peu d’accidents se produisent en sens inverse de la circulation (2%) et dans un cas sur cinq l’accident a eu lieu lorsque le cycliste effectue une manœuvre ; en ce cas en tournant à gauche (47%) plutôt qu’à droite (30%). Une minorité des blessés effectuait une ma-nœuvre de dépassement (4%) au moment de l’accident.

Figure 28 : Intersections et manœuvres lors des accidents de cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078).

Dans plus d’un tiers des configurations, au moins un autre usager de la route entre en jeu dans le déroulement du scénario d’accident. Il peut s’agir d’une voiture en circulation (25%), d’un cy-cliste (7%), d’une portière de voiture (4%) ou d’un piéton (3%). Parfois il y a un choc avec cet antagoniste le plus couramment un automobiliste (18%) ou un autre cycliste (3,5%). Ceci sou-ligne l’importance des situations d’évitement d’un (ou plusieurs) usager (11%), rarement abor-dées dans les études existantes.

Figure 29 : Accidents avec un antagoniste signalé, parfois heurté d’après les cyclistes ré-pondant à l’enquête TAC (n=1078).

Lorsqu’un antagoniste est signalé comme ayant un lien avec l’accident (n=486), nous avons in-terrogé le cycliste à propos de la trajectoire de l’autre usager. Environ 25% des antagonistes al-laient tout droit, 11% effectuaient un changement de direction, 42% coupaient la trajectoire du cycliste et 13% étaient à la hauteur du cycliste, c’est-à-dire côte-à-côte. Nous pouvons préciser que 36% venaient de la droite ou de la gauche du vélo, alors qu’une partie venaient de derrière (20%) ou d’en face (18%). Certain des enquêtés (25%) ne savent pas d’où venait la personne car ils ne l’ont sans doute pas vu venir, probablement car une partie des antagonistes venait de der-rière. En outre, 27% des accidentés concernés par un accident en lien avec un antagoniste décla-rent ne pas l’avoir vu à l’avance et 40% disent l’avoir perçu au dernier moment. Seulement 27% des cyclistes indiquent avoir vu à l’avance l’usager de la route en lien avec leur chute ou bien leur collision et ont potentiellement pu anticiper par une manœuvre d’urgence.

Figure 30 : Accidents avec un obstacle signalé, parfois heurté d’après les cyclistes répon-dant à l’enquête TAC (n=1078).

Un peu plus d’un tiers des répondants signale au moins un objet adjoint à l’accident (n=364) ; environ une fois sur deux heurté. En ce cas, il est fréquent que ce soit un trottoir. Les obstacles sont régulièrement évités par les cyclistes.

En résumé, 32% des cyclistes chutent suite à une simple perte de contrôle ou sans que les causes n’aient été identifiées, 22% des blessés à vélo le sont suite à une collision avec un antagoniste et 12% avec un obstacle. Dans 7% des situations, un antagoniste et un obstacle entrent en jeu dans la collision. Avant de chuter, 16% des cyclistes ont évité un obstacle et 11% un antagoniste.

Source : enquête TAC, N=1078 blessés à vélo en 2009-2011

Figure 31 : Répartition par type d’accident : collision, évitement et perte de contrôle des cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078).

Détecter un antagoniste ou bien un obstacle à l’avance, c’est-à-dire avoir la possibilité de le voir, est un élément important pour comprendre l’accident, dans 17% des situations avec un antago-niste ou un obstacle le cycliste ne pouvait pas voir venir le danger. Dans l’urgence, seulement 18% des répondants ont freiné et 11% fait un écart. Précisons qu’ils sont 57% à déclarer n’avoir rien fait, faute de temps.

Figure 32 : Visibilité de l’antagoniste ou de l’obstacle et manœuvre d’urgence des cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078).

Figure 33 : Défaillance mécanique et état de fonctionnement du vélo des cyclistes répon-dant à l’enquête TAC (n=1078).

Environ 13% des enquêtés ont signalé qu’un problème mécanique survenu sur leur vélo a ainsi pu participer à la genèse de l’accident. Le plus souvent il s’agit d’une roue (16%) ou bien d’un frein (21%).

Figure 34 : Objet de la défaillance mécanique survenue sur le vélo des cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078).

Parallèlement, seulement 83% des répondants ont le frein arrière qui fonctionnait et 82% décla-rent de même à propos du frein avant. Pourtant, les freins sont un équipement de sécurité néces-saire et obligatoire sur un vélo. Un peu moins de la moitié des bicyclettes ont une sonnette (46%), la lumière avant (36%) ou la lumière arrière (38%) en état de marche. Les non réponses représentent une proportion importante pour chaque équipement.

Figure 35 : Comportement des cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078).

Environ un accident sur cinq se serait produit à l’arrêt ou lorsque le cycliste roulait lentement et 47% avec une vitesse modérée. Le plus souvent les cyclistes ne portaient aucune charge ni sur eux, ni sur le vélo. Certains avaient un sac sur le dos ou en bandoulière (28%) et 9% transpor-taient quelque chose sur leur vélo. Au moment de l’accident, près de la moitié des cyclistes ne portait aucun équipement (37%). La quasi-totalité des cyclistes (90%) ont déclaré avoir les deux mains sur le guidon. Quelques blessés déclarent avoir consommé de l’alcool (3%).

Figure 36 : Conséquences de l’accident pour les cyclistes répondant à l’enquête TAC (n=1078).

La moitié des répondants se sont blessés sur le sol uniquement, 13% sur le sol et le vélo, 11% sur le sol et une voiture. La gravité de ces blessures est quantifiée par l’échelle MAIS et indique que 12% des blessures sont supérieures ou égales à un MAIS 320 (sérieuses à mortelles). Pour-tant les secours médicaux sont intervenus sur plus de la moitié des accidents (54%) et la police dans un quart des situations. Les blessures modérées (30%) et mineures (58%) sont donc suffi-samment importantes pour que les pompiers ou le SAMU soient contactés et se déplacent. No-tons que 21% de la population étudiée a été hospitalisée à la suite de l’accident, d’après le Re-gistre du Rhône.