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Configurations d’accidents en pratique loisir et sportive

4.3 Présentation de la typologie d’accidents cyclistes

4.3.3 Description de la typologie : les configurations types d’accidents cyclistes

4.3.3.3 Configurations d’accidents en pratique loisir et sportive

Configuration 8 : Sénior en balade du dimanche

Pareillement à la configuration précédente, les accidents de ce groupe sont liés à la présence d’un obstacle (p.g.=86,1% vs. p.p.=37,8%) mais ils concernent avant tout les séniors (p.g.=63,1% vs. p.p.=18,6%) en pratique loisir (p.g.=55,4% vs. p.p.=17,3%). C’est une diffé-rence d’autant plus importante que ces cyclistes n’utilisent pas le vélo toutes les semaines (p.g.=66,1% vs. p.p.=28,7%) contrairement aux cyclistes se déplaçant pour une raison utilitaire. Le plus souvent il y a une collision avec l’obstacle (p.g.=60% vs. p.p.=17,8%) et parfois le cy-cliste dérape (p.g.=66,1 % vs. p.p.=39,8%). Le scénario se déroule assez régulièrement sur une infrastructure partagée avec les piétons (p.g.=21,5% vs. p.p.=8,3%) à l’instar de la configuration 5. La relation entre le type de pratique et le temps, c’est-à-dire le moment de la pratique, appa-rait ici aussi puisque ces accidents ont régulièrement lieu le week-end (p.g.=58,5% vs. p.p.=39,9%). Nous attirons l’attention sur le fait que la proportion de personnes ayant consom-mé de l’alcool dans ce groupe est deux fois supérieure à celle de l’ensemble de l’échantillon (p.g.=10,7% vs. p.p.=5%) comme dans les configurations 2 et 4. Cette pratique n’est donc pas spécifique à l’âge. Généralement le contexte de l’action est une route plate et droite (‘Route dangereuse’: p.g.=9,2% et p.p.=20%) hors intersection (p.g.=12,3% vs. p.p.=25,6%) ; la vitesse n’intervient pas (p.g.=9,2% vs. p.p.=25,1%) mais il semble que les femmes soient davantage présentes dans ce groupe que dans d’autres types d’accidents (‘hommes’: p.g.=56,9% vs. p.p.=73,5%).

Configuration 9 : Adolescent en flânerie le week-end

Ce groupe est le premier à mettre en avant les accidents d’adolescents (p.g.=72,1% vs. p.p.=13,8%) qui généralement se baladent (p.g.=60,3% vs. p.p.=17,3%) à vélo. Communément ils utilisent le vélo peu fréquemment (p.g.=52,9% vs. p.p.=28,7%) ce qui peut expliquer qu’assez souvent ils dérapent (p.g.=60,3% vs. p.p.=39,8%) et se blessent légèrement (‘MAIS 2’: p.g.=47,1% vs. p.p.=30,1%). Pareillement à la configuration 7, nous observons un lien entre la pratique et la temporalité de la semaine car ces accidents sont ordinairement ceux du week-end (p.g.=58,5% vs. p.p.=39,9%). Cette configuration révèle un type d’accident très particulier : les failles mécaniques. La part des accidents liés à un problème sur le vélo est près de deux fois plus importante ici que dans l’ensemble de la population (p.g.=20,6% vs. p.p.=11,7%). Les

caracté-ristiques de la route, les conditions climatiques, la topographie, le profil de la route, le sexe du cycliste, la vitesse ou la consommation d’alcool n’interviennent pas dans la définition de cette classe. Cette configuration est homogène et révèle un manque d’entretien flagrant des vélos des plus jeunes, peut-être parce qu’ils sont perçus comme des jeux plutôt que comme des moyens de déplacement.

Configuration 10 : VTTiste inexpérimenté

A l’inverse de la configuration précédente, la topographie et le profil de la route sont des fac-teurs d’accidents définissant cette situation de chute (‘Route dangereuse’: p.g.= 70,5% et p.p.=20%) lors d’une pratique loisir (p.g.=84,1% vs. p.p.=17,3%). Ces cyclistes se baladent gé-néralement hors réseau (p.g.=47,8% vs. p.p.=19,2%), ce qui est un indicateur de prise de risque puisque les chemins pour pratiquer le VTT ou le VTC demandent une bonne maitrise du vélo. En outre, ils utilisent le vélo peu fréquemment, en tout cas pas chaque semaine et moins que les deux autres groupes de cyclistes accidentés sur lors d’une pratique loisir (p.g.=59,1% vs. p.p.=28,7%). Habituellement ce sont des adultes (p.g.=79,5% vs. p.p.=55%) qui dérapent sur la surface pratiquée (p.g.=63,6% vs. p.p.=39,8%). Une partie d’entre eux a consommé de l’alcool (p.g.=11,4% vs. p.p.=5%) ce qui permet de faire un parallèle avec la configuration 4. Ce type d’accident se produit presque toujours sans qu’un obstacle (p.g.=11,3% vs. p.p.=33,8%) ou un antagoniste (p.g.= 20% et p.p.=45,6%) ne soit en lien avec la situation. A l’inverse de la confi-guration sur trajet utilitaire où le cycliste dérape et à laquelle nous venons de faire référence, l’accident a lieu de jour (‘sombre’: p.g.=0% vs. p.p.=14,3%), lorsque l’individu déclare n’aller ni vite ni très vite (‘vitesse’: p.g.=6,8% vs. p.p.=25,1%). En général il a eu le temps d’effectuer une manœuvre d’urgence qui n’a malencontreusement pas permise d’éviter la chute (p.g.=18,8% vs. p.p.=58,6%).

Configuration 11 : Collision avec un antagoniste qui n’a pas été vu

Tous les blessés de ce groupe ont signalé l’implication d’un antagoniste (p.g.=100% et p.p.=45,6%) avec qui s’est généralement déroulée la collision (p.g.=78,3% vs. p.p.=29,5%). Le cycliste n’a pas vu l’antagoniste (p.g.=56,7% vs. p.p.=17,2%) alors qu’il pratiquait un sport à vélo (p.g.=61,7% vs. p.p.=37,6%) sur route. La victime est très souvent un adulte (p.g.=76,6% vs. p.p.=55%) accidenté le week-end (p.g.=60% vs. p.p.=39,9%). Contrairement à la configura-tion 9, le vélo connait très rarement une faille mécanique (p.g.=3% vs. p.p.=11,7%). La scène se déroule généralement de jour (‘sombre’: p.g.=0,5% vs. p.p.=14,3%). Les protagonistes circulent habituellement sur une route plate et droite (‘Route dangereuse’: p.g.=8,3% et p.p.=20%), hors intersection (‘intersection’: p.g.=5% vs. p.p.=25,6%), par beau temps (‘Mauvais temps’: p.g.=3,3% vs. p.p.=13,5%). Par opposition aux collisions avec un antagoniste sur trajet utilitaire (configuration 1,2, 3 et 6), cette configuration à généralement lieu sans qu’il y ait nécessaire-ment un conflit de trajectoire (p.g.=15% vs. p.p.=26,9%) avec le cycliste, on peut dès lors sup-poser qu’ils circulent sur la même route et dans le même sens. Le permet effectivement d’observer que dans 20 situations l’antagoniste venait de derrière et que dans une vingtaine d’autre la direction de l’antagoniste est inconnue, on peut ici se demander si une partie ne serait pas aussi des collisions par l’arrière.

Configuration 12 : Collision de cyclosportif

Comme pour la configuration précédente, ces cyclistes sont des adultes (p.g.=81% vs. p.p.=55%) qui ont expérimenté une collision (p.g.=81% vs. p.p.=29,5%) avec un antagoniste (p.g.=100% et p.p.=45,6%) lors d’une pratique sportive (p.g.=63,5% vs. p.p.=37,6%) le week-end (p.g.=58,7% vs. p.p.=39,9%). Par contre, l’accident se produit souvent suite à un conflit de trajectoire (p.g.=85,7% vs. p.p.=26,9%), régulièrement en intersection (p.g.=60,3% vs.

p.p.=25,6%). Soulignons que fréquemment les cyclistes déclarent qu’ils n’ont pas été vus par l’antagoniste (p.g.=71,4% vs. p.p.=16.4%), tout comme dans la configuration 3 ; néanmoins dans le cadre d’une pratique sportive l’aménagement cyclable ne figure pas parmi les facteurs d’accidents pertinents (p.g.=6,3% vs. p.p.=16%) contrairement aux trajets domicile-travail. Les conditions météorologiques sont classiquement bonnes (‘Mauvais temps’: p.g.=4,8% vs. p.p.=13,5%) ; le profil comme la topographie de la route n’interviennent pas dans la définition de ce cluster.

Configuration 13 : Collision de cyclosportif expérimenté

Cette configuration est identique à la 12 mais elle concerne des séniors (p.g.=81,5% vs. p.p.=18,6%) qui comme dans pour la configuration 6 se trouvent plus gravement blessés que les autres cyclistes (‘MAIS 2’: p.g.=60% vs. p.p.=30,1%). La collision (p.g.=66% vs. p.p.=29,5%) avec un antagoniste (p.g.=87,7% et p.p.=45,6%) arrive lors d’une pratique sportive (p.g.=72,3% vs. p.p.=37,6%) mais pas systématiquement le week-end (p.g.=55% vs. p.p.=39,9%). L’accident est parfois la suite d’un conflit de trajectoire (p.g.=49,23% vs. p.p.=26,9%) quelques fois en in-tersection (p.g.=50,8% vs. p.p.=25,6%) et très souvent sur route (‘réseau’: p.g.=1,5% vs. p.p.=19,2%). Alors que les cyclosportifs circulent en périphérie ou à la campagne (voir figure 40, page 117), ces cyclistes accidentés portent rarement un équipement pour se rendre visibles, pourtant obligatoire de jour comme de nuit hors agglomération en France, ni même des couleurs claires ou voyantes malgré l’offre des équipementiers ou les règlements des clubs cyclosportifs. Il fait généralement beau au moment de l’accident (‘Mauvais temps’: p.g.=4,6% vs. p.p.=13,5%) et le cycliste a réduit sa vitesse (‘vitesse’: p.g.=13,8% vs. p.p.=25,1%).

Configuration 14 : Obstacle et sport

Cet ensemble d’accidents ressemble à ceux de la configuration 5 et 7 car le cycliste entre en col-lision avec un obstacle (p.g.=70,6% vs. p.p.=17,8%) qu’il n’a pas vu (p.g.=54,9% vs. p.p.=17,2%). Mais la vitesse n’apparait pas dans la liste des facteurs définissant le cluster alors que dans les configurations utilitaires elle y joue un rôle. En outre, la gravité des blessures est bien plus importante et même comparable à celle des collisions de séniors avec antagonistes (‘MAIS≥3’: p.g.=35,3% vs. p.p.=11,7%), comme le montre la figure 42 à la page 114. Proba-blement car nous décrivons ici des pratiques sportives (p.g.=76,5% vs. p.p.=37,6%), hors réseau (‘hors réseau’: p.g.=53% vs. p.p.=19,2%) durant le week-end (p.g.=64,7% vs. p.p.=39,9%) ; il s’agit probablement de personnes en VTT qui n’ont pas le temps d’effectuer une manœuvre d’urgence (‘Pas de manœuvre d’urgence’: p.g.=78,4% vs. p.p.=58,6%) puisqu’ils n’ont pas vu l’obstacle. L’accident se produit généralement en dehors d’une intersection (p.g.=13,7% vs. p.p.=25,6%) et sur un chemin sans difficulté particulière (‘Route dangereuse’: p.g.=3,9% et p.p.=20%).

Configuration 15 : Glissade de cyclosportif sénior

Dans les configurations précédentes lorsque le cycliste dérape on trouve la présence d’un autre facteur par exemple des conditions climatiques défavorables (configuration 4), la présence d’un obstacle (configuration 5, 7, 8), un problème mécanique (configuration 9) ou la consommation d’alcool (configuration 10). L’originalité de ce cluster est que le cycliste, très souvent un sénior (p.g.=87,5% vs. p.p.=18,6%) perd tout simplement l’adhérence au sol (p.g.=60,4% vs. p.p.=39,8%) alors qu’il pratique un sport (p.g.=77,1% vs. p.p.=37,6%). Le type de réseau n’intervient pas dans la définition des frontières du groupe, ainsi cet accident peut se produire hors route ou bien sur route. Quoi qu’il en soit le cycliste n’a pas le temps d’effectuer une ma-nœuvre d’urgence (‘Pas de mama-nœuvre d’urgence’: p.g.=81,2% vs. p.p.=58,6%). Là aussi la

gra-vité des blessures est accrue par l’âge et les victimes se blessent sérieusement (‘MAIS≥3’: p.g.=20,8% vs. p.p.=11,7%).

Configuration 16 : Balade VTT

Les critères les plus discriminants de cette configuration sont le lieu (‘hors route’: p.g.=57,5% vs. p.p.=19,2%) et le type de pratique (‘sport’: p.g.=83,75% vs. p.p.=37,6%). En effet, ces acci-dents se produisent à l’instar de la configuration 14 hors réseau lors d’une pratique sportive le week-end. A l’inverse des configurations 3 et 8, les cyclistes sont plutôt des adultes (p.g.=91,2% vs. p.p.=55%) de sexe masculin (p.g.=88,7% vs. p.p.=73,5%). Ils se blessent légèrement plus que la population étudiée (‘MAIS 2’: p.g.=60% vs. p.p.=30,1%), peut-être parce qu’ils n’ont pas toujours le temps d’effectuer une manoeuvre d’urgence (p.g.=75% vs., p.p.=58,6%). Une partie d’entre eux ont un problème mécanique (p.g.=18,75% vs. p.p.=11,7%). Etant donné que ce sont des sportifs ont peut supposer que le matériel est mis à rude épreuve et des pannes peuvent se révéler à cause de cela plutôt que par un manque d’entretien. Les prises de risque telles que la vitesse ou bien la consommation d’alcool ne ressortent pas dans l’analyse, pas plus que les fac-teurs exogènes (météorologie, profil ou topographie de la route). La fréquence d’utilisation du vélo n’influence également pas la construction de ce cluster.

Configuration 17 : VTT de descente

Les cyclistes de ce groupe circulent sur un chemin en pente et/ou en virage (‘Route dangereuse’: p.g.=72,7% et p.p.=20%) situé en dehors du réseau (‘hors route’: p.g.=59,1% vs. p.p.=19,2%) et y pratiquent un sport (‘sport’: p.g.=85,4% vs. p.p.=37,6%) en allant vite (‘vitesse’: p.g.=66,3% vs. p.p.=25,1%). En somme, ils sont dans une prise de risque maximale à vélo. Nous supposons que l’activité type est le VTT de descente qui connait un succès dans le département du Rhône, suffisamment vallonné et escarpé pour que les cyclistes puissent profiter de ce loisir sportif. L’accident a généralement lieu le week-end (p.g.=68,2% vs. p.p.=39,9%) et le cycliste dérape (p.g.=69,1% vs. p.p.=39,8%). En général c’est un adulte (p.g.=67,3% vs. p.p.=55%) ou bien un adolescent (p.g.=20,9% vs. p.p.=13,8%). Soit la gravité des blessures est hétérogène, soit les cy-clistes sont équipés de telle sorte que la gravité des blessures est comparable à la population étu-diée car la sévérité des blessures ne participe pas à la définition du cluster. Les figures 42 et 43 semblent montrer que les deux effets jouent à la fois.