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QUESTIONS DE RECHERCHE ET METHODOLOGIE

1. Questions de recherche

2.1 Description de l’échantillon

Comme je l’ai précisé plus avant, les acteurs du projet à élaborer avaient été définis par la Mairie avant le début de ma recherche. Il s’agissait de la municipalité de Saint-Julien-en-Genevois, des animateurs du service Jeunesse, des jeunes et des associations et institutions de la ville. C’est dans cette population de départ que j’ai choisi les personnes à interroger. Ce choix est très important puisqu’il oblige à définir à qui l’on veut parler et pourquoi, mais

également à évaluer les dispositions et les capacités de la personne à réagir à la problématique. Chaque entretien joue un rôle particulier dans la recherche.

Afin de préserver leur anonymat, les noms et/ou prénoms de toutes les personnes interrogées ont été modifiés, ils sont purement fictifs.

La base du projet à élaborer émanant des volontés conjointes de la municipalité et des animateurs du service Jeunesse, j’ai commencé par rencontrer des représentants de ces deux groupes d’acteurs.

Au sein des instances dirigeantes de la ville, mon choix s’est porté sur deux personnes clés de l’administration, Monsieur V. et Monsieur G. :

- Monsieur V. travaille à la Mairie de Saint-Julien-en-Genevois depuis dix ans et a participé à la création et au développement du service Jeunesse. Il me semblait indispensable d’intégrer ses idées à ma recherche. Sa situation lui permet de bénéficier à la fois d’un regard global qui prend en compte aussi bien l’évolution de la politique sociale communale que les réalités du terrain. Notre entrevue s’est faite de manière informelle, entre deux rendez-vous.

- Monsieur G. a récemment pris ses fonctions à la commune. Arrivé depuis peu à la Mairie, il n’avait pas connaissance des précédents projets et actions menés et arrivait avec un regard nouveau sur le fonctionnement des services municipaux.

À eux deux, Monsieur V. et Monsieur G. m’ont semblé bien représenter les envies, les besoins, les attentes et les possibilités de la municipalité étant donné la place centrale du premier et le recul du deuxième.

Concernant les animateurs du service Jeunesse, que j’appelle également opérateurs, j’ai souhaité interroger un responsable de structure et les deux animateurs les plus anciens du service.

- Cyril est animateur socioculturel et responsable d’un des Centre Municipaux d’Animation depuis trois ans. Il travaille avec des populations variées et s’occupe plus particulièrement des adolescents, jeunes adultes et familles. Attaché à la conception de l’éducation populaire, il a créé diverses animations visant le développement personnel et professionnel des jeunes. Il côtoie de nombreux individus en rupture de formation et/ou d’emploi ou qui se marginalisent, ce qui le pousse à s’engager dans différents projets liés à la recherche d’emploi et à l’intégration professionnelle et sociale. De plus, il a été mon responsable lors de plusieurs vacations et tout au long de mon emploi et j’ai pu constater sa connaissance des jeunes et le grand intérêt et la pertinence de ses réflexions sur les différentes approches envisageables. Il m’est apparu comme un interlocuteur incontournable.

- Didier et Philippe sont animateurs socioculturels au service Jeunesse respectivement depuis janvier 2007 et mai 2006. Ils s’occupent principalement de l’accueil et de l’animation des adolescents ; ce sont eux qui sont le plus régulièrement à leur contact. Les deux hommes sont de jeunes adultes qui commencent leur carrière dans l’animation. Tous deux issus d’un des quartiers populaires de la ville, ils ont un contact particulier avec les jeunes issus de milieux défavorisés, qui peuvent parfois se reconnaître en eux. Leur regard sur les problématiques liées à la jeunesse est donc empreint à la fois d’une connaissance précise des réalités du terrain et d’une réflexion et d’un recul liés à leur expérience professionnelle. Ce sont ces raisons qui m’ont conduite à leur demander de prendre part à ma recherche.

Après avoir mené les entretiens avec des personnes représentant les commanditaires du projet, je me suis tournée vers les jeunes issus de milieux défavorisés, acteurs principaux de mon travail. Le choix de mes interlocuteurs a été particulièrement difficile pour plusieurs raisons. D’une part, tous les jeunes ne sont pas disposés à se faire interroger sur leur situation

et leurs attentes. D’autre part, tous ne sont pas en mesure de mettre des mots sur ce qu’ils vivent et ce qu’ils pensent. Enfin, pour élaborer un projet qui puisse correspondre au besoin des jeunes (adolescents et jeunes adultes) dans leur globalité, l’idéal aurait été d’interroger un large nombre d’individus ; cela n’étant pas possible, je devais choisir des jeunes représentatifs de la population-cible. J’ai finalement porté mon choix sur quatre jeunes d’âge varié et se trouvant dans des situations différentes. Tous sont issus de milieux défavorisés et fréquentent de manière régulière ou occasionnelle le service Jeunesse. quartier et dont le but est de proposer des animations. C’est un garçon avec qui j’ai souvent eu l’occasion d’avoir des discussions sur la situation des jeunes issus de milieux défavorisés ou de l’immigration et sur leurs relations avec la collectivité et la société. Ces problématiques le touchent et le font réfléchir, c’est pourquoi il m’a semblé important de l’intégrer à ma recherche.

- Corentin a 19 ans, il est français. Il a toujours vécu à Saint-Julien-en-Genevois. Il a obtenu son baccalauréat (équivalent maturité en Suisse) en juin 2008 et n’a pas commencé d’études supérieures. Depuis la rentrée 2008, il est sans emploi. Il fréquente le service Jeunesse depuis peu lors des foyers, temps d’accueil libres. À plusieurs reprises, j’ai discuté avec lui de son Jeunesse. Il participe aux activités collectives mais également à des projets. Particulièrement depuis qu’il est adolescent, il est très actif dans ce qui est proposé. Il a notamment pris part aux quelques actions bénévoles menées dans l’idée du Passeport Citoyen. Il fait lui aussi partie de l’association de quartier dont j’ai parlé dans la présentation d’Alexandre. Depuis un an, il a commencé à travailler en tant qu’animateur pendant les vacances, son regard de jeune évolue alors avec ce qu’il vit en tant que « professionnel ».

- Kevin a 15 ans. Originaire du Kosovo, il est arrivé en France il y a une dizaine d’années. Il est actuellement en 4ème au collège (équivalent à la 8ème au cycle en Suisse). Il participe à toutes les activités proposées et se montre très volontaire pour tous les projets mis en place par le service Jeunesse. Il a fait partie des quelques jeunes qui ont mené les premières actions bénévoles et est très intéressé par le principe.

Pour terminer, je suis allée à la rencontre de personnes représentant les associations et institutions de la commune. La ville comptant un nombre très important de regroupements associatifs, le choix était difficile. De manière à avoir un point de vue d’ensemble plutôt que des avis peut-être isolés, je me suis tournée vers deux personnes se trouvant au centre de plusieurs associations et institutions.

- Claire est une personne-clé de l’animation culturelle de Saint-Julien-en-Genevois. Elle est active à titre personnel dans plusieurs regroupements associatifs. Par sa place centrale, elle est au fait des besoins et des attentes de nombreux bénévoles de la commune et s’en fait souvent le porte-parole auprès de la municipalité et des habitants de la ville. Dans le cadre de son activité, elle a souvent collaboré avec le service Jeunesse pour mettre en place des partenariats entre les associations et les jeunes lors des manifestations associatives. Le but est soit de faire participer les jeunes en tant que spectateurs, soit d’obtenir de l’aide de leur part dans l’organisation de l’événement. Par sa position privilégiée au cœur des associations culturelles

de la ville et par les liens qu’elle entretient avec le service Jeunesse, la réflexion de Claire m’a semblée digne d’intérêt.

- Mélanie est une travailleuse sociale très active et présente sur le canton de Saint-Julien-en-Genevois. Dans son emploi, elle est plus particulièrement en charge de tout ce qui concerne les actions collectives. Elle a donc également un positionnement central entre les différentes institutions sociales et scolaires, les associations et les individus. Pour ces raisons, j’ai souhaité qu’elle représente les institutions dans le cadre de ma recherche.