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Cette recherche s’insère dans le cadre d’une étude longitudinale, mise en place à l’Hôpital Cantonal de Genève, de 1999 à 2004, portant sur une population de 298 plongeurs volontaires, amateurs et professionnels, en bonne santé, âgés entre 18 et 72 ans, dont 100 femmes et 198 hommes, recrutés dans des clubs de plongée du bassin lémanique.

Cette étude comporte deux phases, la première transversale, dont une partie des résultats sont analysés dans ce travail ; la deuxième phase, en cours actuellement, comprend des données longitudinales sur 18 mois. Un troisième volet de cette recherche, consistant en une plongée standardisée en lac avec étude du comportement des microbulles à l’aide d’une échocardiographie, n’est également pas pris en compte ici

En addition des tests neuropsychologiques (décrits plus bas) et de l’imagerie SPECT, le questionnaire (Annexe 5) comprend plusieurs volets, dont le mode de recrutement (date de recrutement, mode de recrutement, club de plongée fréquenté), une anamnèse de plongée (niveau de formation, nombre d’années d’activité, nombre total de plongées, temps total de plongée, nombre de plongées selon différentes profondeurs, type de plongée pratiquée en majorité (avec un choix pour 3 catégories : lac (> 80% de lac), mer (<20% lac) ou intermédiaire), antécédent de maladie de décompression), nous avons également effectué une anamnèse socio-démographique (langue maternelle, niveau d’éducation, profession), une anamnèse médicale (antécédents médicaux tels qu’épilepsie, traumatisme crânio-cérébral, accident vasculaire cérébral, accident ischémique transitoire, dépression, intervention neurochirurgicale, antécédents de perte de connaissance, de céphalées, de vertiges, hypertension artérielle, tabac, diabète, alcool, médicaments ) un bref examen neurologique

métabolisme de base calculé), et une analyse sanguine (HDL, LDL, cholestérol, triglycérides, glucose). L’anamnèse de plongée est effectuée grâce au « logbook » du plongeur, qui note chaque plongée effectuée depuis sa première plongée, et garde ainsi une trace non seulement du nombre de plongée, mais de la profondeur atteinte, et du temps passé sous l’eau (Annexe 5).

a. Critères d’exclusions

98 sujets sont exclus sur la base des critères d’exclusions ci-dessous, ou parce qu’au moment des analyses toutes les données n’avaient pas encore été récoltées. Etant donné notre volonté d’étudier des sujets considérés comme « normaux », c’est à dire n’ayant pas eu de problèmes neurologiques, tous les sujets ayant eu un accident de décompression traité par caisson ont été exclus. Le total des sujets restant est donc de 200.

Tableau 1 – Critères d’exclusion Accident de décompression

Hypertension artérielle traitée

Maladies neurologiques : épilepsie, hémorragie cérébrale, sclérose en plaque, accident vasculaire cérébral Infarctus du myocarde

Contusion cérébrale

Antécédents neurochirurgicaux (sauf chirurgie spinale) Diabète insulino-dépendant

Sous traitement médicamenteux de type : antipsychotique, antidépresseur, antiépileptique, antiparkinsonien, antidiabétique, narcotique, clonidine, diamox

b. Classification des plongées

Plusieurs modes de classification ont été utilisés afin de tester des hypothèses spécifiques, et de pouvoir identifier les facteurs de plongée qui pouvaient avoir une influence sur le débit

temps de plongée, le nombre d’années d’activités. Toutes ces données ont été recueillies à partir d’un questionnaire où le sujet indiquait, en se référant à son « log-book », le nombre exact d’heures de plongée et de nombre d’années d’activités. Les plongeurs ont ensuite été répartis dans les groupes présentés ci-dessous (Tableau 2-4):

Tableau 2 – Répartition selon le nombre d’années de plongée

Nombre d’années d’activité Nombre Sexe Années scolarité Age

<5ans 75 41 H : 34 F 15.29 33.41

5-10ans 91 68 H : 23 F 14.30 36.77

>10ans 34 25 H : 9 F 14.06 41.00

Tableau 3 – Répartition selon le nombre total de plongées

Nombre total de plongées Nombre Sexe Années scolarité Age

<200 79 45 H : 34 F 15.05 34.38

200-350 42 29 H : 13 F 14.10 34.88

>350 79 60 H: 19 F 14.49 38.80

0 20 40 60

<200 200-350 >350

Répartition selon nombre de plongées

H F

Répartition des plongeurs selon leur nombre total de plongées (moins de 200, entre 200 et 350, et plus de 350 plongées), en les séparant selon le genre

Tableau 4 – Répartition selon l’activité de plongée des 6 derniers mois

Nombre de plongées 6 derniers mois

Nombre Sexe Années scolarité Age

< 20 90 55 H : 35 F 14.76 34.94

20-40 54 36 H : 18 F 14.70 37.17

>40 56 43 H : 13 F 14.36 37.39

Un dernier groupe a également été constitué en tenant compte de l’environnement habituel de plongée. Bien que d’un point de vue physique on n’observe pas d’influence de la température sur les différentes lois impliquées dans la plongée, il existe pourtant plusieurs mécanismes régulateurs physiologiques qui s’enclenchent lors de la plongée en eau froide, tel que par exemple une vasoconstriction des vaisseaux périphériques permettant de limiter les pertes caloriques. Cette réaction physiologique permet au plongeur de ne pas devenir hypotherme, mais engendre ainsi une diminution de la perfusion des tissus. Il devient donc plus difficile à l’organisme du plongeur d’éliminer le gaz inerte qui s’est stocké dans ses tissus, ce qui peut alors amener à la formation de microbulles. De ce fait, on peut imaginer que les plongeurs ayant une activité en lac soient plus à risques de présenter une pathologie cérébrale. C’est pourquoi nous avons cherché à savoir s’il existait des différences entre ces derniers et les plongeurs menant une activité essentiellement en mer. A noter que Davis en 1975, avait déjà démontré une baisse de performance associée à une diminution de la température corporelle, ainsi que lors de l’immersion en eau froide (Davis 1975).

Sur ce point, les sujets devaient indiquer s’ils plongeaient principalement en lac (plus de 80% du temps), principalement en mer (moins de 20% de leurs plongées avaient lieu au lac), ou s’ils plongeaient indifféremment en lac ou en mer. Cette dernière catégorie étant très large et hétérogène, elle a finalement été exclue des analyses tenant compte de l’environnement de plongée. Les analyses ont été effectuées en contrastant les plongeurs lac et les plongeurs mer (à savoir une population totale de 111 sujets) (Tableau 5).

Tableau 5 – Groupe environnement : Données neuropsychologiques

Environnement de plongée Nombre Sexe Années scolarité Age

LAC 83 65 H : 18 F 14.66 33.67

MER 28 14 H : 14 F 16.18 33.68

0 20 40 60 80 100

Lac Mer

Répartition selon type d'environnement

F H

Parmi les 111 plongeurs restant, 79 sont des hommes (71%), et 32 sont des femmes (29%).

Une majorité des hommes plongent en lac (82%) alors que chez les femmes il semble y avoir un équilibre entre plongées en mer et en lac (56% plongent en lac).

On retrouve une petite différence d’âge entre les deux sexes (les femmes étant légèrement plus âgées, mais la différence n’est pas significative), ainsi que dans le nombre d’années de scolarité où les femmes sont à nouveau en tête de façon non significative (moyenne du nombre d’années de scolarité : F :15.4 versus H :14.8).

Au niveau de l’activité de plongée, les hommes pratiquent plus et depuis plus longtemps. Ils ont également tendance à plonger profond (H :7.92 ans, 509 plongées ; F : 6.03 ans, 375 plongées).

Pour les données cérébrales quantitatives (Xénon), quelques images SPECT ne sont pas interprétables (15 sujets). Nous retiendrons ainsi un échantillon de 96 sujets, dont 73

Répartition des plongeurs selon leur environnement préférentiel de plongée (lac ou mer) en les séparant selon le genre

Tableau 6 – Groupe environnement : Données Xénon

Environnement Nombre Sexe Années scolarité Age

LAC 73 59 H : 14 F 14.66 35.89

MER 23 12 H : 11 F 16.17 33.13

Lors de toutes les analyses statistiques, autant comportementales que cérébrales, les différents groupes de plongeurs sont comparés l’un à l’autre, et non pas à un groupe témoin consistant en des sujets non-plongeurs.

Le but de cette recherche étant d’étudier les conséquences de la plongée, en absence d’accidents de décompression, tous les sujets ayant à l’anamnèse la clinique d’un accident de décompression, même sans atteinte neurologique, ont donc été exclus des analyses générales.

Cependant, quelques sujets ayant eu un problème de décompression, s’étaient tout de même inscrits à l’étude, et y avaient participé, en avouant à posteriori un accident de décompression, il est donc possible de comparer ce sous-échantillon de sujets au reste des plongeurs sains. Les quinze sujets exclus pour un accident de décompression sont donc regroupés et comparés aux plongeurs n’ayant pas subi d’accident de décompression. Leurs caractéristiques globales sont exposées ci-dessous (Tableau 7), alors que les caractéristiques individuelles sont présentées en annexe (Annexe 7).

Tableau 7 – Accidents de décompression

Groupe Sexe An-Scol Nb_tot_pl Age

Normal M=145 F=67 14.59 502.50 36.21

ADD M=12 F=3 14.14 1382.20 39.71

2. Procédure