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D IAGNOSTIC FORESTIER ET SYLVICOLE

6. STRATÉGIE D’AMÉNAGEMENT

6.3 D IAGNOSTIC FORESTIER ET SYLVICOLE

Au regard des solutions sylvicoles, les forêts et les sites qui présentent des caractéristiques similaires sont d’abord regroupés et analysés en vue d’en faire un diagnostic sylvicole. Ce diagnostic permet de déterminer les scénarios sylvicoles possibles, pour chacune des strates regroupées. Ces choix sont faits non seulement en fonction des objectifs provinciaux, régionaux et locaux déterminés à l’étape précédente, mais également à l’aide des guides sylvicoles qui préconisent une sylviculture adaptée à l’écologie des sites. À la base, le choix sylvicole se fait en fonction de plusieurs caractéristiques dendrométriques et stationnelles des peuplements forestiers présents dans l’UA.

Pour des fins de planification stratégique, nous avons retenu l’approche du Bureau du forestier en chef pour diagnostiquer la forêt de l’UA 064-51. On peut consulter les diagnostics schématisés qui ont été utilisés pour analyser chaque peuplement forestier du territoire. L’outil d’analyse HORIZON, développé par le BFEC, a été utilisé à cette fin pour automatiser la tâche. La figure 7 présente la carte stratégique pour les scénarios 2013-2014.

Figure 7 : Carte stratégique pour les scénarios 2013-2014 de l’unité d’aménagement 064-51

Par ailleurs, pour la planification opérationnelle, le MRN utilise des guides sylvicoles qui établissent un diagnostic similaire avec les mêmes fondements stratégiques, mais à partir d’inventaires plus intensifs permettant des prescriptions opérationnelles plus fines.

On retrouvera ces guides et les modalités d’utilisation à l’adresse suivante : http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/entreprises/entreprises-traitements-liste.jsp

À partir de ces analyses, voici les grandes orientations stratégiques que nous avons retenues pour les forêts de l’UA 064-51. Cependant, seule une simulation adéquate de l’évolution forestière de l’UA, et qui sera présentée par le BFEC lors de la détermination de la possibilité forestière, permettra de confirmer cette stratégie

Bloc résineux

En général, les scénarios et traitements sylvicoles retenus pour l’UA 064-51 ont pour but de récolter les forêts mûres avant qu’elles soient affectées par des perturbations naturelles, telles que les chablis et les épidémies d’insectes. Les travaux préconisés favorisent la régénération naturelle qui évoluera sans autre intervention. Ces travaux consistent à protéger la régénération préétablie, au moment de la récolte, ou à créer des lits de germination adéquats. Le reboisement et le regarni sont utilisés uniquement lorsque la régénération naturelle est insuffisante ou lorsque la régénération présente ne fait pas partie de la composition visée. Les efforts sylvicoles subséquents ont pour but de favoriser les espèces à promouvoir et de gérer les espèces à maîtriser, sans recours aux pesticides et dans le respect de l’écologie du site.

Les scénarios proposés visent à maintenir ou à rattraper à courte échéance la possibilité forestière de 2008. Dans un deuxième temps, de concert avec les analystes du BFEC, nous orienterons nos actions afin de rattraper, à moyen où à long terme, les niveaux historiques de possibilité. Une partie de cette stratégie est très intensive pour promouvoir surtout des essences indigènes telle l’épinette blanche et l’épinette rouge, sur tous les sites propices, y compris dans le domaine de l’érablière où le déficit historique est très important. Les superficies prioritaires à traiter seraient les mixtes à dominance de feuillus intolérants (35 % - 50 % R) qui deviendraient des mixtes à dominance de résineux (+50 % R).

L’utilisation d’espèces à croissance rapide telle les mélèzes hybrides (MEH) n’est pas un scénario retenu pour combler cet écart.

Malgré ce qui précède, on privilégiera en tout temps le renouvellement du couvert par régénération naturelle au moyen de coupes partielles sur les sites propices.

Autres résineux : Les pins, le thuya, la pruche :

Sur le territoire de cette UA, ces essences et plus particulièrement pour le pin blanc et le thuya doivent faire l’objet d’une attention particulière. En effet, ces espèces nécessitent des traitements de récolte qui leurs sont adaptés et qui mettent en place

des conditions adéquates de régénération et cela de façon obligatoire. Pour plus de précisions, le chapitre 5.1.3.2 « Enjeu lié à la composition végétale » présente les méthodes de récolte à privilégier pour ces essences.

Bloc feuillu Feuillus durs :

L’approche sylvicole pour ces essences en sera une principalement de coupe partielle pour maintenir un couvert suffisant qui empêche l’envahissement des essences de lumière. Aussi, devant le déficit important en structure interne complexe et devant les baisses répétées de la possibilité des feuillus durs, il faudra s’assurer d’un recrutement suffisant de peuplements de très bonne vigueur, à tous les stades de développement, pour obtenir à terme plus de volume, avec des DHP plus élevés. Nous proposons qu’une partie des scénarios assure l’assainissement et la conduite de peuplement de très grande qualité sur au moins 20 % des superficies en coupes de jardinage et d’assainissement. Cette approche permettra à moyen et long terme d’assurer une augmentation des volumes disponibles de plus grande qualité.

Feuillus intolérants : bouleau à papier, les peupliers, l’érable rouge :

Étant donné l’écart constaté dans les enjeux de composition ainsi que l’utilisation restreinte du bouleau à papier et de l’érable rouge par les industriels, la stratégie pour combattre l’enfeuillement se fera en priorité au détriment de ces essences. La priorité d’investissement sylvicole ne devrait pas les favoriser, à moins qu’elles soient présentes à moins de 25 % de la composition des superficies traitées. Les peuplements purs seront aménagés extensivement, à moins d’une conversion vers une autre dominance.

Bloc mixte

Peuplements mixtes :

Deux problématiques, rattachées en grande partie à l’aménagement des feuillus intolérants, ont été documentées quant à l’aménagement des peuplements mixtes.

Premièrement, comme dit précédemment, l’analyse des écarts écosystémiques montre clairement un enfeuillement important de ces superficies suite à des aménagements ou à des perturbations naturelles sur des superficies à dominance résineuse à l’origine.

Les méthodes d’aménagement doivent donc se tourner vers des coupes partielles pour garder un couvert qui défavorise l’envahissement par les feuillus intolérants à l’ombre.

Deuxièmement, la faible utilisation des essences de bouleau à papier et de l’érable rouge, empêche l’aménagement efficace, car ces tiges, si elles restent debout, contribuent à augmenter encore plus l’effet d’enfeuillement. Dans un premier temps, le

PAFI-T proposera une solution touchant en premier l’orientation d’aménagement de ces strates en bas âge pour à tout le moins diminuer la présence des feuillus intolérants par une sélection plus judicieuse lors des nettoiements ou des éclaircies et favoriser une régénération résineuse plus agressive. Par la suite, au fur et à mesure que les marchés se développeront, une partie des superficies mixtes à dominance feuillue devrait progressivement être ramenée à une dominance résineuse.