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Développement des infrastructures de soutien à la croissance

CHAPITRE 4 : PILIERS DE LA STRATEGIE COMPLETE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE

2. D EUXIÈME PILIER : C ONSOLIDATION DES BASES D ’ UNE CROISSANCE FORTE ET DURABLE

2.4 Développement des infrastructures de soutien à la croissance

En matière d’infrastructures économiques de soutien à la croissance, notamment dans les domaines des transports, de l’énergie et des télécommunications, le pays connait un déficit énorme.

L’insuffisance quantitative et qualitative d’infrastructures de transport routier reste un problème pour la croissance de l’économie togolaise. Le réseau routier togolais comprend seulement 21% de routes nationales bitumées. Les routes revêtues et les ouvrages d’art (ponts) sont en grande partie dans un état délabré en raison de l’absence d’entretien périodique et de suivi durant ces dernières années. Les pistes de desserte de plusieurs zones à fort potentiel agricole ne sont pas praticables toute l’année et certaines demeurent encore enclavées.

Le transport ferroviaire est presque inexistant dans les infrastructures de transport au Togo. Il se limite aujourd’hui au transport de marchandises (ciment). La quasi disparition du transport ferroviaire prive les opérateurs économiques d’un moyen de transport bon marché, surtout pour les marchandises, tant au plan national que vers les pays de l’hinterland. En outre, cette quasi disparition constitue un handicap pour l’exploitation rentable de certains gisements miniers.

S’agissant du transport aérien, les deux aéroports de classe internationale dont dispose le pays restent sous-exploités par rapport à leur capacité d’accueil. Cette situation est liée au fait que le Togo avait cessé d’être un pôle d’attraction pour les touristes, les vacanciers, les investisseurs, les hommes d’affaires, du fait de la longue crise socio-politique. Avec le climat d’apaisement actuel et les mesures destinées à relancer le tourisme au Togo, l’aéroport de Lomé pourrait être particulièrement plus sollicité.

En matière d’énergie, l’insuffisance d’infrastructures et de ressources énergétiques nationales constitue aujourd’hui un important handicap pour les activités économiques dans le pays. En effet, malgré les actions menées ces derniers mois par le Gouvernement pour relever l’offre d’énergie électrique, la demande en énergie électrique reste insatisfaite et le pays continue à dépendre trop fortement des pays voisins en matière de fourniture d’énergie électrique avec comme corollaire de fréquents délestages qui affectent tous les secteurs d’activités de l’économie nationale.

En ce qui concerne les services de télécommunications modernes qui restent vitaux pour l’environnement des entreprises, et notamment pour le commerce extérieur et les services (banques, assurance, transports, etc.), leurs coûts restent relativement élevés40 par rapport aux autres pays de la sous-région en dépit des avancées technologiques dans le domaine. D’importants efforts sont à déployer pour assurer aux acteurs du secteur privé, des services de télécommunications de qualité et à moindres coûts et pour améliorer l’accès équitable de toutes les régions du pays à ce service d’appoint qui constitue un facteur de production très important pour la plupart des acteurs économiques.

Eu égard aux constats ci-dessus, le Gouvernement est résolument engagé à consacrer des investissements importants pour développer un réseau d’infrastructures économiques en bon état, offrant des services performants et compétitifs et permettant de favoriser le bon approvisionnement des marchés, de réduire les coûts de production et de développer les activités économiques. Ce faisant, le Togo pourrait tirer plus d’avantages de sa position géographique favorable au cœur du marché commun de l’UEMOA et de sa proximité avec d’autres marchés porteurs de la CEDEAO et compenser ainsi l’étroitesse de son marché. Aussi, l’action gouvernementale vise-t-elle à développer les infrastructures de transport, les ressources énergétiques et les télécommunications.

Développement des infrastructures de transport. En matière d’infrastructures de transport, il sera accordé la priorité au transport terrestre. De ce point de vue, les objectifs visés sont : (i) d’améliorer la compétitivité des produits togolais sur les marchés intérieur et extérieur à travers une réduction des coûts de transports ; (ii) de développer le potentiel agricole des zones encore enclavées d’affranchir les zones enclavées pour permettre le développement des potentialités agricoles ; et (iii) de garantir la compétitivité du corridor routier togolais partant du Port de Lomé pour l’approvisionnement des pays de l’hinterland. Pour ce faire, le réseau routier a un besoin urgent de réhabilitation. En conséquence, le Gouvernement envisage de : (i) construire et de réhabiliter les ponts détruits lors des dernières inondations ; (ii) construire, réhabiliter, renforcer et entretenir les voies urbaines, les pistes rurales et agricoles ainsi que les routes nationales et les routes nationales inter-Etats ; (iii) élargir ou dédoubler les tronçons sur les grands axes d’accès à la capitale. Pour le réseau ferroviaire, la réhabilitation et l’extension de l’axe central sud-nord contribuera à faciliter le transport de marchandises aussi bien sur le territoire national qu’en direction des pays de l’hinterland.

En outre, des actions d’accompagnement sont également nécessaires pour renforcer les capacités institutionnelles du secteur du transport terrestre. Celles-ci visent surtout : (i) l’amélioration de la qualité du management et le renforcement des capacités d’exécution et d’absorption des crédits dans le

40 A cause du monopole étatique sur les installations.

secteur ; (ii) le renforcement des systèmes d’informations statistiques et géographiques, (iii) l’amélioration de la coordination et de la gouvernance du secteur ; et (iv) l’amélioration de l’organisation du transport inter et intra urbains. De plus, le Gouvernement associera à sa stratégie de développement du secteur des transports une approche participative de lutte contre le sida sur l’ensemble du réseau routier.

Développement des ressources énergétiques. Dans la perspective d’une relance économique, le Gouvernement accorde une attention particulière aux services énergétiques en tant que facteur de production. L’objectif visé est de pouvoir satisfaire les besoins en énergie des entreprises et des ménages. Pour cela, la diversification des sources d’approvisionnement en électricité dans le sens de la réduction des coûts s’impose, de même que l’exploitation des potentialités dont le pays dispose en matière d’infrastructures hydro-électriques. Dans le moyen terme, les prévisions portent sur l’impact positif de l’entrée en production du gazoduc ouest-africain et partant, la fourniture d’une énergie à moindre coût. Aussi, la poursuite des efforts en vue de l’aboutissement des grands projets régionaux en matière d’énergie, notamment le barrage d’Adjaralla et l’interconnexion des réseaux du Nigéria, du Bénin et du Togo est-elle envisagée.

En outre, ces mesures seront accompagnées de réformes institutionnelles et réglementaires du secteur de l’électricité. La revue du secteur et la réforme de la CEET en perspective orienteront les actions futures du Gouvernement. Une stratégie d’électrification rurale sera mise en place avec la création d’une agence nationale d’électrification rurale et la mise en place d’un fonds d’électrification rurale.

Par ailleurs, les services énergétiques sont indispensables pour le développement des potentialités de production dans le monde rural. En effet, une offre suffisante d’énergie est indispensable pour la transformation des produits permettant la création d’une valeur ajoutée, le développement de petites unités de transformation et de conservation des produits dans les zones rurales, le développement des PME/PMI dans tous les domaines (services, artisanat, etc.), la mise à disposition d’autres services de base (hydraulique, télécommunication, etc.). Dans cette optique, le Gouvernement s’emploiera, conformément aux engagements pris dans le cadre du Livre Blanc41 de la CEDEAO/UEMOA, à promouvoir l’accès des populations, notamment rurales et périurbaines, aux services énergétiques modernes (électricité, force motrice, combustibles modernes), ce qui contribuera sensiblement à améliorer le bien-être des populations. En ce sens, le Gouvernement s’attellera à mettre en œuvre le programme d’appui à la maîtrise des énergies traditionnelles et à la promotion des énergies renouvelables. De plus, le Gouvernement entend promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire en matière d’éclairage public (voies publiques, écoles, centres de santé, etc.).

Une politique cohérente dans le secteur de l’énergie sera mise en place afin de prendre en compte les actions prioritaires ci-dessus et la synergie qui réside entre elles.

Développement des télécommunications. Il importe d’améliorer la couverture nationale, de diversifier les services dans le domaine, d’améliorer la qualité et de réduire les coûts des services de télécommunications. L’accroissement des investissements sera favorisé en vue de couvrir l’ensemble du territoire. Pour cela, le Gouvernement envisage d’accélérer l’ouverture du capital de la société nationale de télécommunications (TOGOTELECOM) au secteur privé lui permettant ainsi de créer les conditions pour lever des ressources nécessaires sur le marché financier régional et international. Il a aussi la volonté de valoriser un dispositif réglementaire favorable à un environnement plus concurrentiel, à l’accélération du développement des technologies de l’information et de la communication, notamment la téléphonie mobile et l’accès à l’Internet, et à la réduction de la fracture numérique, afin d’assurer surtout aux acteurs du secteur privé, des services de télécommunication de qualité et à moindre coût, et de rendre ceux-ci accessibles à une plus grande proportion de la

41 Le Livre Blanc pour une politique régionale sur l’accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines pour l’atteinte des OMD, adopté le 12 janvier 2006 par les Chefs d’Etats des pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO, induit un changement d’approche capital pour une large reconnaissance du rôle des services énergétiques dans la réduction de la pauvreté en Afrique de l’Ouest et recommande qu’à l’horizon 2015, au moins la moitié de la population rurale et

population. Par ailleurs, le Gouvernement élaborera une politique claire en matière de développement des télécommunications en vue de créer la synergie et la cohérence nécessaire entre les actions ci-dessus.