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5. MATERIEL ET METHODE 1 Objectifs de l’étude

5.4. Déroulement de l’intervention

Lorsque le statut tabagique du patient était déterminé, et avec son accord, il nous était adressé dans une salle à part afin de répondre au premier questionnaire. Nous lui avons donné d’abord une information orale et écrite sur l’objectif de l’étude. Le patient donnait oralement son accord pour participer à l’étude.

Les questionnaires ont été remplis par nous seuls tout au long de l’étude.

5.4.1. Premier questionnaire à T0 (Annexe VIII a)

Le premier questionnaire a permis de recueillir certaines informations d’état civil ou professionnelles, de mesurer le niveau de dépendance du patient, d’évaluer son étape comportementale selon le modèle transthéorique, d’apprécier sa motivation pour l’arrêt du tabac, et de lui donner un message personnalisé.

Le questionnaire était donc divisé en cinq parties :

Ø Première partie :

Pour chaque participant, nous avons d’abord recueilli des informations générales (âge, sexe, profession, numéro de téléphone, heure à laquelle il souhaitait être rappelé, etc.). De telles données sont restées strictement confidentielles et ont servi uniquement à le contacter à T1.

Ø Seconde partie (Test de Fagerström) :

Nous avons enregistré le nombre de cigarettes consommées par jour et l’usage régulier de la cigarette électronique. Selon les équivalences habituellement admises, nous avons adopté les correspondances suivantes :

• 1 cigarette = 1 cigarette roulée • 1 cigare = 1 cigarillos= 2 cigarettes • 1 pipe = 5 cigarettes

N.B. : Quand le patient donnait un chiffre approximatif de consommation, nous avons retenu la moyenne entre la valeur basse et la valeur haute.

Pour évaluer la dépendance selon le test de Fagerström simplifié, nous avons demandé aux patients le délai entre leur réveil et leur première cigarette de la journée. Cela nous a permis de classer les patients en 3 catégories selon leur dépendance :

• Dépendance faible ou absente ; • Dépendance modérée ;

• Dépendance forte.

Les patients étaient ensuite interrogés sur le nombre d’arrêt total de plus de 7 jours, et sur l’âge de leur première cigarette.

Ø Troisième partie (Modèle transthéorique de Prochaska et DiClemente)

Selon son souhait d’arrêter de fumer, chaque fumeur a été classé suivant le modèle transthéorique ainsi appliqué :

• Si le patient avait le souhait d’arrêter, nous lui demandions s’il avait un projet dans le temps. S’il avait l’intention d’arrêter dans le mois, il était en stade de décision. S’il envisageait un arrêt dans les 6 mois ou à une date inconnue, il était considéré en stade d’intention ;

• Si le patient n’avait pas le souhait d’arrêter, nous lui demandions s’il pensait que ce serait bien (stade d’intention) ou si ce n’était pas un problème pour lui (stade de pré-intention).

Ø Quatrième partie (Conseil d’arrêt) :

Nous avons demandé à chaque fumeur ce que lui apportait le tabac et s’il avait des craintes à l’arrêt. Suivant sa réponse et selon son stade, nous lui avons donné un conseil standardisé (Annexe VIII b) adapté à sa motivation.

Dans notre étude, la motivation des fumeurs pour l’arrêt du tabac a été évaluée par le test Q-MAT et l’échelle analogique (Annexe VIII a).

Le test Q-MAT est une échelle validé en France (50), construite à partir de quatre questions avec un score correspondant à chaque réponse ; le score total est la somme de ces scores partiels. Il en résulte une échelle de motivation de 0 à 20. Si le score total est inférieur à 6, la motivation est considérée comme insuffisante ; s’il est compris entre 6 et 12, la motivation est moyenne et s’il est supérieur à 12, la motivation est considérée comme bonne. En complément du modèle transthéorique, ce test permet de « mesurer » l’intensité de la motivation.

L’échelle analogique permet d’obtenir un score de 0 à 10 selon la réponse à la seule question : « Sur une échelle de 0 à 10, à quel point est-il important pour vous d’arrêter de fumer ? ». Avec un score inférieur à 5, la motivation est insuffisante ; entre 5 et 7, la motivation est moyenne ; pour un score supérieur à 7, la motivation est considérée comme bonne.

Pour les personnes se situant dans le stade de pré-intention ne souhaitant pas parler du tabac, nous avons seulement fait une évaluation de leur motivation à l’aide du test Q-MAT et de l’échelle analogique. Nous leur avons donné un conseil bref sur l’arrêt du tabac, une information sur les traitements et sur la disponibilité du médecin traitant ; nous leur avons proposé éventuellement de commencer par réduire leur consommation.

Pour les patients se situant dans le stade de pré-intention, souhaitant parler du tabac, et ceux dans le stade d’intention, nous leur avons donné une information sur les bénéfices d’un arrêt, sur les traitements disponibles, et le sevrage. Quand leur motivation était jugée insuffisante, nous avons proposé aux patients de réduire leur consommation.

Lorsque les patients étaient en phase de décision, nous avons défini avec eux leurs objectifs, nous leurs avons conseillé de fixer une date d’arrêt, et leurs avons

donné des informations sur les bénéfices de l’arrêt, les traitements disponibles pour le sevrage.

Ø Cinquième partie

En fin d’entretien, nous avons remis aux patients les deux brochures de l’INPES : « Pourquoi arrêter de fumer ? », « Arrêt du tabac : besoin d’aide ? » (Annexe IX a et b). Ces deux brochures nous ont servis de supports lorsque nous avons donné des conseils pour l’arrêt du tabac. Dans la situation particulière où le patient était au stade de pré-intention et qu’il refusait d’en discuter, nous lui avons remis simplement les brochures sans les commenter.

5.4.2. Deuxième questionnaire à T1 (Annexe VIII c)

Les patients étaient invités à répondre au second questionnaire par téléphone huit semaines après le premier entretien (T1).

Ceux qui étaient injoignables malgré cinq appels ont été exclus.

A ceux qui étaient « sur répondeur » à notre premier appel, nous avons laissé un message expliquant l’objet de notre appel, les invitant à nous rappeler s’ils le souhaitaient.

Pour favoriser les réponses par téléphone, le second questionnaire était volontairement plus court se déroulant comme suit.

Par ce questionnaire, nous avons d’abord réévalué l’étape motivationnelle des patients selon le modèle transthéorique :

• Les patients qui avaient arrêté de fumer ont été considérés au stade d’action. • Ceux qui n’avaient pas arrêté de fumer étaient interrogés sur leur motivation au

moyen du test Q-MAT et l’échelle analogique.

Aux patients ayant réduit leur consommation au moins de moitié, ou ayant arrêté de fumer, nous avons demandé quel(s) moyen(s) ils avaient utilisés, quelles raisons les avaient amenés à modifier leur conduite et si les augmentations récentes du prix du tabac en faisaient partie.

Aux patients ayant fumé la même quantité ou plus, ou ayant réduit leur consommation de moins de la moitié, nous avons demandé quelles étaient les raisons pour lesquelles ils n’avaient pas arrêté de fumer, et si les augmentations du prix du tabac étaient pour eux une incitation à arrêter de fumer.

De plus nous avons demandé à certains patients si notre intervention était à l’origine de leur changement de comportement vis-à-vis du tabac.

Cela a concerné les patients ayant :

• Arrêté de fumer ;

• Réduit leur consommation au moins de moitié ; • Progressé de stade dans le modèle transthéorique ; • Gagné 5 points dans le score du test Q-MAT.

Enfin, nous avons interrogé tous les patients sur la lecture des brochures pour savoir s’ils les avaient jugées utiles et si elles les avaient aidés à changer de comportement.

5.5. Méthodologie statistique

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