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Une dépense sensible pour les organismes en charge de l’assurance-maladie

1.3. Au regard de la prestation demandée, rien ne justifie un écart tarifaire entre VSL et taxis favorable à ces derniers

2.1.1. Une dépense sensible pour les organismes en charge de l’assurance-maladie

2.1.1.1. La dépense globale et son évolution

La dépense remboursée par l’assurance maladie s’est élevée à un peu plus de 4 Mds d’Euros en 2014. En raison du choix médical consistant à privilégier le remboursement des patients bénéficiant d’une prise en charge à 100% (affections de longue durée-ALD-, etc.), le taux de prise en charge de la dépense par l’assurance maladie est élevé. Il s’élève à 93%, selon les données établies par la DREES pour l’ensemble des régimes d’assurance maladie7 (cf. annexe IV – « Taux de prise en charge »).

Tableau 4 - Dépense de transports sanitaires tous régimes

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : DREES –données 2003-2004-2005 arrondis par la mission (changement méthodologique en 2006)

Cette dépense connait une évolution très dynamique, de l’ordre de 4 à 6% l’an, à l’exception des années 2011 et 2014.

Tableau 5 - Taux d'évolution de la dépense de transports sanitaires tous régimes

en% 200

4 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Evolution 8,7% 8% 6,9% 4,4 4,8 6 5 1,5 5,7 5,3 2,6

Source DREES - (après reventilation et élimination des doubles comptes) –

Si les données 2015 ne semblent pas encore stabilisées, les premiers éléments communiqués à la mission laissent entrevoir un nouveau rebond, de l’ordre de 4%.

6 Il convient de noter que, pour des raisons tenant aux méthodes d’agrégation, de prise en compte ou non de la totalité des régimes et du retraitement d’éventuels double-comptes ou anomalies, des données qui correspondent, en apparence, à une définition identique, peuvent être différentes, selon la source (DREES –Comptes nationaux de la santé, DSS, CNAMTS). Les sources sont donc précisées pour chacun des tableaux et graphiques.

7 Des divergences de périmètre expliquent la légère discordance de ce chiffre fourni par la DREES pour le poste Transports de la CSBM (93% de taux de remboursement par la sécurité sociale) avec celui de 95% fourni par la CNAMTS et explicité dans l’annexe IV – « Taux de prise en charge ».

Graphique 1 - Taux d'évolution de la dépense de transports sanitaires tous régimes

Source : DREES

Le ralentissement significatif de la dépense en 2011 s’explique par différents facteurs, qui portent à la fois sur une rupture méthodologique et sur des choix de politique publique :

La correction d’un biais statistique portant sur deux ALD et pesant, semble-t-il, de l’ordre d’un point d’évolution : correction de l’imputation erronée, sur le seul régime général, du poids du ticket modérateur sur l’ALD dite « hors liste » (ALD 31) et sur l’ALD dite « entraînant un état pathologique invalidant » (ALD 32) pour un montant d’environ 40 M€ ;

La fin de la prise en charge automatique à 100% des ALD instaurée par la LFSS pour 20118 ;

La fixation d’un taux national d’évolution des frais de transport prescrits par les établissements de santé et remboursés sur les soins de ville, prévue par la LFSS pour 2010 et mise en œuvre à compter d’avril 20119 ;

La revalorisation des tarifs de taxis, plus faible en 2010 et 2011 ;

La restructuration des tarifs des ambulances et VSL en 2008 et 2011.

Le retour de taux de croissance élevés, en 2012 et 2013, notamment en raison de la revalorisation à la fois des tarifs de taxis et de ceux des ambulances et des VSL, a conduit à ne pas revaloriser les tarifs des ambulances et des VSL en 2014, contrairement à ceux des taxis10 : globalement, la croissance de la dépense repasse en-dessous des 3% en 2014.

Ce rythme, dans l’ensemble très soutenu sur la période, a conduit la part des dépenses de transports sanitaires dans l’ONDAM à s’élever de façon très sensible. Elle est passée de 1,9%

de l’ONDAM en 2003 à 2,3% en 2014.

Tableau 6 - Part des dépenses de transports sanitaires dans l'ONDAM

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Pourcentage

dans l’ONDAM

soins de ville 3,9 % 4,1 % 4,3 % 4,3 % 4,3 % 4,4 % 4,6 % 4,7 % 4,6 % 4,9 % 5,0 % 5,1%

Pourcentage dans l’ONDAM

total 1,9 % 1,9 % 2,0 % 2,0 % 2,0 % 2,0 % 2,2 % 2,2 % 2,1 % 2,2 % 2,3 % 2,3%

Source : CNAMTS

8 A compter du 1er avril 2011, la prise en charge est limitée aux patients dont l’incapacité ou la déficience ne leur permet pas de se déplacer par leurs propres moyens (décret n° 2011-258 du 10 mars 2011 portant modification des conditions de prise en charge des frais de transport pour les malades reconnus atteints d'une affection de longue durée).

9 L'article 45 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2010 prévoit un mécanisme de régulation des dépenses de transports prescrites à l'hôpital et remboursées sur l'enveloppe des soins de ville, fondé sur la fixation annuelle, par arrêté, d'un taux d'évolution national de ces dépenses.

10 Revalorisés de 3,9% au 1er janvier 2014

Cette croissance, ainsi supérieure au cours des années récentes à celle de l’ONDAM, se rapproche, depuis 2014, de cette dernière :

Tableau 7 - Taux de croissance comparé des dépenses de transports sanitaires et de celles de l'ONDAM 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Evolution annuelle

de la dépense de transports sanitaires)

8,7% 8% 6,9% 4,4% 4,8% 6% 5% 1,5% 5,7% 5,3% 2,6%

Evolution annuelle

de l’ONDAM 6,4 % 4,9 % 4,0 % 3,2 % 4,0 % 3,5 % 3,6 % 2,6 % 2,7 % 2,3 % 2,2 % 2,5%

Source : DREES

Graphique 2 - Evolution comparée de l’évolution des dépenses de transports sanitaires et de celles de l'ONDAM

Source : DREES

A nouveau et comme indiqué supra, les premières indications données pour 2015 laissent craindre un nouveau rebond dans l’augmentation des transports sanitaires, de l’ordre de 4% par rapport à l’exercice précédent.

Il convient enfin de noter que le montant de la dépense et son évolution diffèrent selon les sources : ainsi, par exemple, pour 2014, la DREES indique 4 088 M€ de dépenses remboursées, la CNAMTS seulement 3 846 M€ bien que ces dernières données portent également sur « tous les régimes ». De même, s’agissant de l’année atypique 2011, la DREES indique une évolution de 1,5% et la CNAMTS de 3,5%. Ces discordances de données n’ont pu être levées, au cours de la mission, que pour une part d’entre elles (cf. l’exemple de l’année 2011).

Biais méthodologiques sur les données de dépense publiées

Des raisons de nature méthodologique expliquent sans doute certains de ces écarts : la DREES, aux fins de publication des comptes nationaux de la santé, opère des retraitements et des suppressions de double compte. Dans certains cas, les données sont publiées « tous régimes » (TR) ou, seulement, régime général et sections locales d’assurances maladie (RG-SLM). La CNAMTS, pour ses besoins comme pour les besoins de publication, tient ses données en « dates de soin », c’est-à-dire la dépense est imputée, y compris de façon rétroactive, sur l’exercice où les soins ont été prodigués, même si la liquidation a été effectuée sur l’exercice suivant (selon le principe du rattachement de la dépense à l’exercice), ou en « soins liquidés ».

Enfin, il va de soi que, même si l’écart est modeste (cf. annexe 4), la publication en « dépense remboursable

» ou « dépense remboursée » n’a pas la même signification.

Ces écarts traduisent sans doute un déficit de pilotage conjoint par les institutions à même d’y procéder, DSS, DGOS, CNAMTS et DREES : pourtant, l’action publique ne saurait être la même selon que la dépense évolue au-dessus, en-dessous ou comme l’ONDAM, et ces biais, selon les cas, peuvent ainsi se traduire par des lectures différentes.

2.1.1.2. La dépense par mode de transport et son évolution

L’évolution soutenue constatée est corrélée à l’explosion de l’offre de transport par taxis : son montant a triplé, en valeur absolue, en dix ans. D’un peu plus d’un cinquième de la dépense, la part des taxis s’élève, aujourd’hui, à près de 40% : il s’agit ainsi d’un quasi doublement de la part relative du taxi, en 10 ans.

Tableau 8 - Répartition des dépenses de transports sanitaires remboursées par mode de transport En Mds€ 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Montant total des

dépenses

d’ambulances (3) 0,9 1,0 1,1 1,2 1,2 1,3 1,4 1,5 1,5 1,6 1,6 1,7 Montant total des

dépenses de VSL (véhicules sanitaires légers) (3)

0,8 0,7 0,7 0,8 0,7 0,7 0,8 0,8 0,7 0,7 0,8 0,8

Montant total des

dépenses de taxis (3) 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 0,9 1,1 1,2 1,2 1,4 1,4 1,5 Montant total 2,2 2,4 2,5 2,8 2,9 3,0 3,3 3,4 3,4 3,7 3,8 4,0 Source CNAMTS

La part des dépenses imputées aux transports par taxis, nettement inférieure en 2002 à celle imputée aux ambulances d’une part, aux VSL d’autre part, se situe, aujourd’hui, à un niveau qui est proche de celui des ambulances et près de deux fois supérieur à celui des VSL.

Graphique 3 - Evolution de la répartition des dépenses de transports sanitaires remboursées par mode de transport

Pour certains des acteurs, l’évolution de cette part des taxis serait due au développement accéléré des entreprises dites « bicéphales », c’est-à-dire celles qui exploitent à la fois des transports par ambulances ou VSL et des transports par taxi. Des éléments insuffisamment précis, même si concordants, ont été portés à l’attention de la mission ; une approche statistique de fond pourrait être nécessaire. Il semblerait en effet que dans certains départements, la proportion d’entreprises « bicéphales » soit très élevée. Ainsi, par exemple, selon les données fournies par la CPAM, 28 des 29 entreprises de transports sanitaires auraient également une activité de taxi. Ces entreprises font directement concurrence aux 63 entreprises de taxis conventionnés par la CPAM à proprement parler.

2.1.1.3. Le parc physique de chacun des modes de transport et son évolution

Un peu plus de 64 000 véhicules assurent, en 2015, le transport des patients pour un peu moins de 60 000 en 2009 : le parc de véhicule a augmenté de 8% en six ans.

Tableau 9 - Répartition par nature de transporteur et par nombre de véhicules Année Nombre de

Cette évolution est, comme pour la dépense, la conséquence de l’évolution rapide du parc de taxis agréés : le parc des taxis a évolué, sur la période sous-revue, de 17%, alors que celui des ambulances n’a évolué que de 2% et celui des VSL s’est réduit de 6%.

Tableau 10 – Evolution de la répartition par nature de transporteur et par nombre de véhicules Evolution Nombre de

Graphique 4 - Evolution la répartition par nature de transporteur et par nombre de véhicules

0 10 000 20 000 30 000 40 000

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Nombre de véhicules de taxis agréés CPAM Nombre de véhicules d'ambulances Nombre de véhcules VSL

Source : FNPS

Alors que le nombre de VSL était supérieur, en 2009, à celui des ambulances, il est aujourd’hui à peu près identique.

L’offre de véhicules de transports sanitaire tend à décroître sous l’effet de la réduction tendancielle du nombre de VSL. A l’inverse, l’offre de taxis tend à croître de manière relativement rapide.

2.1.2. Dans un secteur économique marqué, au cours des dernières années, par une

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