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Quatre stratégies d’adaptation émergent de ce grand thème : le désir de plaire aux autres, le développement d’un «faux soi», l’auto-inhibition, et l’évitement ou l’isolement dans les contextes interpersonnels. Dans le présent échantillon, parmi les jeunes exprimant beaucoup de détresse, des stratégies d’adaptation semblables sont retrouvées. Globalement, c’est une forme de déni émotionnel qui est observée chez les jeunes exprimant beaucoup de détresse. Certains jeunes adoptent une attitude fausse par rapport à ce qu’ils vivent, par exemple en faisant croire qu’ils vont bien, ou d’autres se maintiennent dans un isolement émotionnel, en gardant pour soi leurs difficultés. Ces deux stratégies sont illustrées dans les extraits suivants :

AIDEZ-MOI, JE NE SUIS PLUS CAPABLE puis à l’école, je me force pour paraitre très bien puis n’avoir aucun problème, mais je suis en pleine dépression, je pleure chaque soir… (C133, F-13);

Depuis mon enfance, ma mère consomme de la boisson régulièrement, c’est à dire 3 à 4 fois par semaine, je n’en peux plus. Je n’en parle à personne parce que j’ai honte, c’est quand même ma mère… […] J’ai tout fait, je lui ai demandé d’arrêter pour moi, juste 1 semaine sans boire, elle m’a dit qu’elle était d’accord et qu’elle essayerait mais elle a rebu (C301, F-14).

En somme, concernant les stratégies d’évitement, il semble que plus le jeune exprime de la détresse, moins il perçoit de l’engagement de son parent, et plus il semble se méfier des autres et entretenir un schème de croyances inadapté et rigide. Les résultats obtenus dans la présente étude sont appuyés par différents écrits scientifiques.

D’abord, il semble que lorsque les jeunes mentionnent un faible engagement parental, ils expriment plus de détresse. Il est reconnu que l’engagement du parent a un effet positif pour le développement du jeune (Turner, Markie-Dadds, & Sanders, 2010; Wolfe & McIsaac, 2010). Dans l’étude de Claes et Lacourse (2001), la supervision parentale, à savoir le fait d’établir des règles, de mettre des limites, et de s’intéresser à la vie de son adolescent, en vue de promouvoir chez lui des conduites conformes aux normes/exigences scolaires et sociales a été examiné. Cette étude réalisée auprès d’un échantillon de 303 étudiants de Paris âgés en moyenne de 17 ans montre que la supervision parentale constitue un facteur de protection contre les comportements délinquants et la consommation d’alcool et de drogues.

D’autres études viennent appuyer les résultats obtenus sur l’association entre les sentiments de méfiance rapportés par les jeunes et leur niveau de détresse. Les enfants qui subissent des mauvais traitements chroniques de leurs parents, tendraient à développer une perception négative des autres (interne et stable), ce qui aurait une grande influence sur leurs relations adultes (Bowlby,

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1988). À partir d’un devis qualitatif, des chercheurs ont interrogé six adultes néozélandais ayant vécu des mauvais traitements psychologiques dans leur enfance sur leur perception actuelle et passée de soi, des autres et des relations (Harvey et al., 2012). Un thème important qui a émergé des entrevues est la méfiance envers les autres, la méfiance étant associée à l’incapacité de se protéger des blessures émotionnelles et se basant sur l’idée que les autres peuvent nous blesser, nous trahir ou nous rejeter. La présence de sentiments de méfiance et de honte chez les adultes qui ont vécu des mauvais traitements psychologiques dans leur enfance suggère que ces expériences sont associées au développement des sphères identitaires et relationnelles (Harvey et al., 2012).

Concernant le schème de croyances que le jeune développe, selon certains auteurs, les jeunes qui subissent des actes de violence psychologique pourrait développer des séquelles, notamment la dépression, l’anxiété et les relations intimes violentes, et ce en raison de l’adoption d’un schéma de croyances inadapté et rigide à propos de soi et d’autrui (Crawford & Wright, 2007; Wright, Crawford, & Del Castillo, 2009). Une étude réalisée auprès de 301 jeunes adultes états- uniens a notamment examiné les liens existant entre l’histoire d’abus dans l’enfance, les schémas de pensées inadaptés et la violence dans les relations intimes (Crawford & Wright, 2007). Les résultats de cette étude montrent que les individus qui ont vécu des expériences négatives avec leurs parents et qui intègrent ces expériences au sein de schémas cognitifs inadaptés sont hautement à risque de vivre de la violence dans leur relation amoureuse. Les schémas de méfiance, de sacrifice de soi, et d’inhibition émotionnelle seraient des facteurs médiateurs du fait d’être victime de violence dans le couple. Les schémas de méfiance, de droits personnels exagérés, d’inhibition émotionnelle, et de faible capacité d’autocontrôle seraient toutefois des facteurs médiateurs du fait d’être agresseur dans le couple.

Pour clore l’analyse de cette troisième question qui porte sur les stratégies d’adaptation, il a été observé que les jeunes exprimant beaucoup de détresse, à la différence des jeunes exprimant peu de détresse, rapportent une diversité de stratégies d’adaptation. Des études rapportent que chez les jeunes victimes qui sont émotionnellement fragiles et qui se retrouvent souvent face à une situation incontrôlable, les stratégies d’évitement pourraient être favorables pour faire diminuer la détresse (Överlien & Hydén, 2009; Roth & Cohen, 1986). Avant de parvenir aux stratégies d’évitement, il est possible de croire que les jeunes essaient de mettre en place des stratégies d’approche. Après avoir été confrontés à un échec avec les stratégies d’approche, il est possible qu’ils se tournent vers les stratégies d’évitement, ce qui pourrait expliquer l’éventail plus grand de

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stratégies essayées chez les jeunes exprimant beaucoup de détresse. Les propos des jeunes exprimant beaucoup de détresse permettent aussi d’établir différents constats. En ce qui a trait aux stratégies d’approche, les trois caractéristiques qui semblent propres aux jeunes exprimant beaucoup de détresse sont la certitude que les stratégies d’approche sont inefficaces, la répétition dans les stratégies pour tenter de changer la situation et le sentiment d’ambivalence. En ce qui concerne les stratégies d’évitement, des différences existent entre le discours des jeunes exprimant peu et beaucoup de détresse en ce qui a trait à l’attitude du parent, le développement de schémas de croyances inadaptés, l’isolement et le sentiment de solitude et le déni émotionnel.

Synthèse des résultats

Différents éléments pouvant être interprétés comme des indicateurs de sévérité de la violence psychologique se dégagent de l’analyse réalisée. Le tableau 12 constitue une synthèse des caractéristiques qui dans les courriels ont montré des différences en fonction du niveau de détresse exprimée par les jeunes.

Tableau 12

Caractéristiques distinguant les courriels des jeunes exprimant peu de détresse de ceux exprimant beaucoup de détresse

Question de

recherche Jeunes exprimant peu de détresse Jeunes exprimant beaucoup de détresse Les indices

temporels relatifs aux CPPV

Les CPPV sont subies par les jeunes depuis peu de temps (depuis un an ou moins).

Les CPPV sont subies par les jeunes depuis longtemps (depuis plus d’un an).

Le temps écoulé depuis le début de la violence psychologique est identifié avec précision.

Le cumul des

différentes manifestations de CPPV

Une seule manifestation de CPPV

est vécue par la plupart des jeunes. Une diversité de manifestations de CPPV (jusqu’à cinq) sont vécues par la plupart des jeunes.

La nature des CPPV

Uniquement un aspect précis de l’intégrité psychologique des jeunes est atteint.

Beaucoup de manifestations de dénigrement sont rapportées. L’intégrité psychologique des jeunes

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L’intégrité physique des jeunes est menacée.

Les réactions des parents peuvent être contingentes avec les besoins du jeune :

Les réactions émotives des parents peuvent avoir été suscitées par un événement ou un contexte;

Les besoins fondamentaux de sécurité et de soins physiques et affectifs de l’enfant semblent généralement répondus;

Les parents exercent du contrôle sur un domaine circonscrit de la vie de leur jeune.

Les réactions des parents ne sont pas contingentes avec l’expression des besoins du jeune :

Les comportements des parents sont imprévisibles; Les besoins fondamentaux

de sécurité et de soins physiques et affectifs de l’enfant sont négligés ou violés;

Les parents s’ingèrent dans l’intimité de leur jeune et décident à leur place.

Le contexte familial Peu de jeunes rapportent vivre en concomitance de la violence physique.

Les problèmes familiaux les plus rapportés concernent la santé mentale du parent.

Plusieurs jeunes rapportent vivre en concomitance de la violence physique.

La violence physique, lorsqu’il y a concomitance, peut menacer la santé physique du jeune.

Les problèmes familiaux les plus rapportés concernent la dépendance aux drogues/alcool du parent.

La fratrie subit la violence des parents au même titre que les jeunes.

La fratrie peut faire subir de la violence aux jeunes.

Les parents non agresseurs ont une attitude protectrice, soutenante envers les jeunes.

Les parents non agresseurs ne sont pas en mesure de protéger, soutenir les jeunes.

Les stratégies

d’approche Les stratégies d’approche vers le parent sont perçues comme inefficaces par les jeunes.

Une répétition dans les tentatives de parler au parent et dans l’aide professionnelle reçue.

Une ambivalence est vécue quant au fait de signaler la situation à la DPJ.

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d’évitement retirant physiquement d’eux ou en ne considérant pas les efforts qu’ils font pour entrer en relation.

niveau cognitif, les schèmes de croyances sont inadaptés et rigides.

L’isolement se vit en raison d’une difficulté à se faire des amis ou parce que les amis habitent géographiquement loin.

L’isolement se vit en raison d’une difficulté à faire confiance aux autres.

Une attitude fausse par rapport à la situation violente, i.e. une forme de déni émotionnel est adoptée. Certaines caractéristiques n’ont toutefois pas montré de différences entre les courriels des jeunes exprimant peu de détresse et les courriels des jeunes exprimant beaucoup de détresse. D’abord, concernant la première question de recherche qui aborde les caractéristiques des CPPV, deux éléments n’ont pas montré de différence entre les jeunes selon le niveau de détresse qu’ils expriment. D’abord, la fréquence des CPPV vécues et les mots utilisés par les jeunes pour en parler, ne ressortent pas comme des facteurs qui auraient une influence sur leur détresse. Aussi, la nature des CPPV que vivent les jeunes (par ex. le contrôle abusif plutôt que le rejet), en termes d’analyse quantitative, n’a pas montré en fonction du niveau de détresse exprimée de différence significative.

En ce qui a trait à la deuxième question qui touche le contexte familial, deux éléments ne permettent pas de différencier les jeunes selon le niveau de détresse qu’ils expriment. D’abord, la violence physique est le type de violence qui est le plus souvent rapporté en concomitance avec la violence psychologique, et ce, autant chez les jeunes qui expriment peu de détresse que chez ceux qui en expriment beaucoup. De plus, la présence de problèmes de santé chez les parents des jeunes ne semble pas être reliée au niveau de détresse qu’ils expriment dans leur courriel.

Pour ce qui est des stratégies d’adaptation, il semble que peu importe le niveau de détresse que les jeunes expriment, la présence concomitante de violence physique est observée chez presque tous ceux qui réfléchissent à la possibilité de faire un signalement ou qui signalent la situation de violence vécue à la DPJ.

Enfin, les principaux facteurs de sévérité retrouvés dans la littérature scientifique entourant la violence psychologique semblent être appuyés par les propos expérientiels des jeunes analysés dans le cadre de la présente étude.

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Forces et limites de l’étude

Il faut d’emblée souligner les forces de l’étude. D’abord, elle repose sur le point de vue des jeunes. Les analyses de la présente étude s’appuient sur des informations qualitatives fournies par les jeunes eux-mêmes au sujet des CPPV qu’ils ont subies. La présente étude, contrairement aux études dont les données sur les CPPV proviennent des parents, des services de la protection de la jeunesse ou encore des rapports du tribunal ou de police (Black & Ponirakis, 2000), permet aux jeunes victimes de CPPV de s’exprimer sur la souffrance vécue. La compréhension de la sévérité de la violence psychologique du point de vue des jeunes constitue une très grande force de cette étude puisque divers travaux indiquent que les adolescents sont des informateurs fidèles lorsqu’il s’agit d’évaluer les pratiques parentales (Claes et al., 1998; McGee et al., 1995; Noller, 1994). L’attention accordée au point de vue des jeunes dans cette étude est unique et illustre son originalité. Une autre richesse de l’étude est l’aspect non-structuré de la collecte de données qui a permis de laisser la parole aux jeunes. En effet, ces derniers ont été amplement libres d’exprimer ce qu’ils voulaient dans leur courriel, ce qui est différent des études s’appuyant sur des tests psychométriques, des questionnaires ou des entrevues dirigées. De plus, il faut souligner les qualités du devis d’analyse des données de cette étude. L’accent mis sur une approche qualitative a permis de mettre en lumière la diversité des indicateurs pouvant contribuer à rendre une situation de violence psychologique plus sévère, telle que vécue par les personnes qui en sont touchées. Un sous-volet quantitatif est aussi venu compléter la compréhension de ces indicateurs, en clarifiant notamment la force d’association de ces derniers avec la détresse exprimée par les jeunes. Dans un devis d’analyse mixte, les données qualitatives peuvent jouer un rôle important dans l’interprétation, la clarification, la description, et la validation des résultats quantitatifs, autant que les données quantitatives peuvent donner un nouveau sens aux données qualitatives (R. B. Johnson et al., 2007).

Par ailleurs, il importe de faire mention des limites de l’étude et des réserves qu’elle appelle. Certaines limites doivent être prises en compte dans l’interprétation des résultats. D’abord, la généralisation des résultats de l’étude est limitée, en raison de la population spécifique qui a été ciblée, i.e. des jeunes qui demandent de l’aide, et en raison de la surreprésentation des filles et des adolescents âgés entre 14 et 17 ans. Le nombre et les caractéristiques des répondants (majoritairement des filles de 14 à 17 ans qui demandent de l’aide) ne nous permettent donc pas de prétendre que les propos recueillis sont le reflet de l'ensemble des jeunes et adolescents québécois vivant de la violence psychologique. Une autre limite est le faible nombre de courriels de jeunes

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exprimant peu de détresse (n = 23) qui a pour effet de diminuer notamment la puissance statistique des résultats d’analyse quantitative. Enfin, il n’y a aucune garantie que le feu de détresse attribué aux courriels des jeunes par l’équipe de recherche, plus spécifiquement le feu vert, soit fidèle à l’expérience subjective de détresse que le jeune vivait au moment d’écrire le courriel. Par exemple, certains jeunes, par crainte d’être jugés, pourraient avoir minimisé l’expression de leur détresse en se rapportant uniquement aux faits tandis que d’autres pourraient ne pas avoir indiqué tous les détails de leur expérience par manque de temps ou de volonté d’écrire. Il demeure aussi difficile de mesurer la persistance de la détresse, il est possible qu’elle faisait appel à une réaction momentanée, et non à un état persistant.

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Conclusion et retombées cliniques

Notre recherche a pour objectif d’identifier des indicateurs de sévérité de la violence psychologique vécue par les enfants et les adolescents âgés entre neuf et 17 ans. Ces indicateurs sont dégagés en fonction du niveau de détresse que des jeunes expriment dans un courriel qu’ils ont envoyé à un service d’aide anonyme pour se confier sur la violence psychologique qu’ils vivent de la part de leur(s) parent(s). La présente étude vise plus précisément à répondre à trois questions. Qu’est-ce qui distingue les jeunes exprimant peu de détresse de ceux exprimant beaucoup de détresse sur le plan (1) des caractéristiques des conduites parentales psychologiquement violentes (fréquence, chronicité, cumul des différentes manifestations et nature des CPPV); (2) du contexte familial dans lequel la violence psychologique s’inscrit, et (3) des stratégies d’adaptation qui sont employées par les jeunes pour faire face à la violence psychologique vécue ?

Nous reviendrons, dans un premier temps, sur les résultats essentiels que nous avons pu mettre en évidence, ensuite nous évoquerons les perspectives de recherche susceptibles d’approfondir et de prolonger notre démarche et enfin, nous soulignerons les intérêts de la présente recherche sur le plan clinique.

Cette étude a permis de fournir un éclairage sur les facteurs qui semblent contribués au lien existant entre les CPPV et la détresse qu’affichent les jeunes. À partir d’un devis d’analyse mixte, de nombreux éléments pouvant être des indicateurs de la sévérité de la violence psychologique ont été dégagés. La présente étude appuie plusieurs résultats d’études antérieures réalisées auprès de victimes de violence psychologique.

D’abord, les résultats de la présente étude montre qu’il y a un lien entre le temps qui s’est écoulé depuis le début des CPPV vécues par le jeune et le niveau de détresse qu’il exprime dans son courriel. Cela correspond aux données retrouvées dans la littérature qui soutiennent que la violence psychologique est le type de mauvais traitement que les jeunes vivent depuis le plus longtemps (Tourigny et al., 2002; Trocmé et al., 2005).

Ensuite, en ce qui concerne la nature des CPPV, bien que la présente étude n’a pas permis de trouver de manifestations qui soient associées avec le niveau de détresse que les jeunes vivent, le dénigrement est, parmi les différentes manifestations de CPPV identifiées par les jeunes dans leur courriel, celle la plus souvent rapportée. Ces résultats sont corroborés par d’autres études québécoises dont les données sont issues des services de la protection de la jeunesse qui montrent

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que le dénigrement est la forme de violence psychologique la plus souvent retrouvée dans les dossiers (Chavarria Matamoros, 2015; Hélie et al., 2012).

Aussi, le nombre de manifestations distinctes de violence psychologique vécues semble associé au niveau de détresse exprimée par les jeunes. Les résultats de la présente étude montrent que les jeunes qui vivent au moins trois manifestations différentes de violence psychologique sont plus enclins à vivre un haut niveau de détresse. D’autres études avaient déjà montré que les jeunes sont plus à risque de développer des symptômes de troubles de santé mentale lorsqu’ils subissent plusieurs manifestations distinctes de violence psychologique que lorsqu’ils n’en subissent qu’une seule (Teicher et al., 2006; Vega et al., 2013).

De plus, la violence psychologique ne survient généralement pas seule, et les résultats de la présente étude nous permettent d’observer que lorsqu’elle est accompagnée de violence physique, une plus grande proportion de jeunes expriment une détresse plus élevée. Ces résultats sont corroborés par d’autres études qui soutiennent que plus la concomitance des formes de violence envers l’enfant augmente, plus les conséquences sur son développement seraient importantes (Arata et al., 2007; Herrenkohl & Herrenkohl, 2009).

Enfin, les résultats de la présente étude montrent qu’il existe un lien entre les stratégies d’adaptation qu’emploient les jeunes et leur niveau de détresse. Un constat est que les jeunes qui expriment beaucoup de détresse rapportent faire l’usage d’une plus grande diversité de stratégies d’adaptation que les jeunes exprimant peu de détresse. Des études rapportent que chez les jeunes victimes de violence psychologique qui sont émotionnellement fragiles et qui se retrouvent souvent face à une situation incontrôlable, les stratégies d’évitement sont favorables pour faire diminuer la détresse (Överlien & Hydén, 2009; Roth & Cohen, 1986). Il est possible de croire qu’avant de parvenir aux stratégies d’évitement, les jeunes essaient de mettre en place des stratégies d’approche, ce qui rendrait l’éventail des stratégies essayées plus grand chez les jeunes exprimant

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